Après la chute d’Assad, quel avenir politique pour la Syrie ?

 Un texte de Eberhard Kienle, chercheur au CERI, ancien membre de la Fact Finding Mission Syria mise en place par la Haute Commissaire aux droits de l’homme (OHCHR) de l’ONU en 2011, auteur de Ba’th v. Bath : The Conflict Between Syria and Iraq, 1968-1989 (London/New York, N.Y., I.B.Tauris, 1990) et States under Stress : Explaining Resilience in the Middle East (Cambridge, Cambridge University Press, à paraître 2025).

Le 8 décembre, Bachar el-Assad, président de la République arabe syrienne depuis 2000, a fui le pays après une offensive éclair (mais préparée de longue date) menée par Hayat Tahrir al-Cham (HTC, Organisation pour la Libération de la Syrie), officiellement formée en 2017, et ses alliés installés dans le nord-ouest du pays, à Idlib et ses environs. 

Il n’a fallu qu’une dizaine de jours pour que l’un des régimes les plus autoritaires au monde qui avait survécu au printemps arabe en 2011, à la militarisation d’une partie de l’opposition, puis à l’essor temporaire de l’État islamique, et ce, grâce au soutien de l’Iran, du Hezbollah et de la Russie, s’écroule sans que son armée se batte pour sa survie. Entre 10 000-15 000 combattants auront eu raison de plus de 150 000 militaires (les chiffres divergent) et d’une dizaine de services secrets aux effectifs pléthoriques.

Si les scènes de liesse populaire à travers le pays reflètent le soulagement d’une population profondément traumatisée par les violations endémiques à grande échelle des droits humains perpétrées et documentées depuis des décennies, chacun s’interroge sur le devenir du pays.

Pour en savoir plus

Retour en haut de page