Replay of the debate on "Is banking inclusion a social policy?" (in french)

With M. Béguery-Banque de France, M. Jeantet-Ministère des solidarités et de la santé, J-L. Kiehl-CRÉSUS, J. Lazarus-CSO, P-A. Rosental-CHSP et A. Martin-Alternatives Economiques
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Débat petit-déjeuner autour de l'ouvrage : Les politiques de l'argent de Jeanne Lazarus (collection PUF)

l'inclusion bancaire est-elle une politique sociale?

Le mardi 22 novembre 2022 

De gauche à droite : Jean-Louis Kiehl, Jeanne Lazarus, Mark Béguery, Aude Martin, Marine Jeantet et Paul-André Rosental.

 => Écouter le débat (1h30)

 Si la protection sociale semble reculer, l’État n’a pas pour autant renoncé à protéger ses citoyens. Cet ouvrage analyse un périmètre d’action publique qui prend une importance croissante : les politiques publiques de l’argent des ménages, terme construit pour décrire d'une part une série de dispositifs destinés d'une part à protéger l’argent des citoyens et de leurs capacités de consommation, et d'autre part lutter contre la pauvreté. De la réglementation du compte en banque jusqu’à l’éducation budgétaire, en passant par l’inclusion bancaire ou la procédure de surendettement, l’ouvrage décrit les enjeux de l’intégration du monde bancaire aux politiques sociales.


Ce livre déplace le regard par rapport aux analyses classiques de la protection sociale : ces politiques publiques de protection ne sont pas collectives et s’appuient sur des dispositifs et des institutions marchandes. Elles illustrent la transformation profonde des modes de protection et de solidarité des sociétés contemporaines.

Nos invités :

Mark Béguery, Directeur des particuliers à Banque de France,

Marine Jeantet, Déléguée interministérielle à la lutte contre la pauvreté, Ministère des solidarités et de la santé,

Jean-Louis Kiehl, Président de la fédération française des associations CRÉSUS,

Jeanne Lazarus, Directrice de recherche CNRS, sociologue et auteure de l'ouvrage, 

Paul-André Rosental, Directeur du Centre d’Histoire de Sciences Po.

Modératrice : Aude Martin, journaliste à Alternatives Economiques.

 

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[Canceled] From the Basement to the Dome: How MITs Unique Culture Created a Thriving Entrepreneurial Community

Jean-Jacques Degroof, MIT Entrepreneurship - 06/12
Séminaire Enseignement Supérieur et Recherche - En ligne
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Le séminaire "Enseignement supérieur et recherche" a pour objectif de permettre la présentation et la discussion de recherches menées en France, mais aussi en Europe et dans d'autres régions du monde, sur l'enseignement supérieur et la recherche.

Le 2 décembre de 12h30 à 14h, Jean-Jacques Degroof, Conseiller pour des spin-offs, membre du Advisory board de la Sloan School of Management et du Martin Trust Center for MIT Entrepreneurship, fera une présentation intitulée :
From the Basement to the Dome: How MITs Unique Culture Created a Thriving Entrepreneurial Community (livre paru au MIT Presse en 2021)

Résumé :

MIT is world-famous as a launching pad for entrepreneurs. MIT alumni have founded at least 30,000 active companies, employing an estimated 4.6 million people, with revenues of approximately $1.9 trillion. In the 2010s, twenty to thirty ventures were spun off each year to commercialize technologies developed in MIT labs (with intellectual property licensed by MIT to these companies); in the same decade, MIT graduates started an estimated 100 firms per year. How has MIT become such a hotbed of entrepreneurship? In From the Basement to the Dome, Jean-Jacques Degroof describes how MIT's problem-solving ethos, multidisciplinary approach, and experimental mindset nurture entrepreneurship.

Degroof explains that, at first, the culture of entrepreneurship sprang from such extracurricular activities as forums, clubs, and competitions. Eventually, the Institute formally supported these activities, offering courses in entrepreneurship. Degroof describes why entrepreneurship is so uniquely aligned with MIT's culture: a history of bottom-up decision-making, a tradition of academic excellence, a keen interest in problem-solving, a belief in experimentation, and a tolerance for failure on the way to success. Entrepreneurship is the logical outcome of MIT's motto, Mens et Manus (mind and hand) ), translating theories and scientific discoveries into products and businesses—many of which have the goal of solving some of the world's most pressing problems. Degroof maps MIT's current entrepreneurial ecosystem of students, faculty, and researchers; considers the effectiveness of teaching entrepreneurship; and outlines ways that the MIT story could inspire conversations in other institutions about promoting entrepreneurship.

Formulaire pour vous inscrire au séminaire et recevoir le lien de connexion

Retrouvez le programme de l'année sur ce lien

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Orienter vers des pratiques écologiques : le marché de la prescription de consommation durable sur les réseaux sociaux numériques

Marion Michel, doctorante at the CSO
Doctoral seminar 2 december
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Le vendredi 2 décembre, Marion Michel, doctorante au CSO, fera une présentation sur :
Orienter vers des pratiques écologiques : le marché de la prescription de consommation durable sur les réseaux sociaux numériques.

 

 

Résumé :

Dans cette thèse, Marion Michel étudie la prescription marchande de consommation écoresponsable sur les réseaux socionumériques (RSN) ainsi que la configuration d'actrices qui pratiquent cette activité et les relations qu'elles entretiennent entre elles. Elle s'intéresse notamment à la façon dont ces actrices exercent une activité sous de multiples contraintes (algorithmiques, critiques des consommateurs) et déploient un ensemble de stratégies pour se maintenir sur le marché. Dans cette optique, Marion Michel porte une attention particulière à des personnes spécifiques à cet espace, les créatrices de contenus, en étudiant les stratégies qu'elles déploient pour faire reconnaitre leur activité comme une profession.

La séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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Is banking inclusion a social policy? (in french)

Inscrivez-vous au débat petit-déjeuner du 22 novembre de 8h30 à 10h sur le campus
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Débat petit-déjeuner autour de l'ouvrage : Les politiques de l'argent de Jeanne Lazarus (collection PUF)

l'inclusion bancaire est-elle une politique sociale?

Le mardi 22 novembre 2022 de 8h30 à 10h

Lieu : Campus Saint-Thomas d'Aquin 75007 Paris

 Formulaire d'inscription  

Si la protection sociale semble reculer, l’État n’a pas pour autant renoncé à protéger ses citoyens. Cet ouvrage analyse un périmètre d’action publique qui prend une importance croissante : les politiques publiques de l’argent des ménages, terme construit pour décrire d'une part une série de dispositifs destinés d'une part à protéger l’argent des citoyens et de leurs capacités de consommation, et d'autre part lutter contre la pauvreté. De la réglementation du compte en banque jusqu’à l’éducation budgétaire, en passant par l’inclusion bancaire ou la procédure de surendettement, l’ouvrage décrit les enjeux de l’intégration du monde bancaire aux politiques sociales.

Ce livre déplace le regard par rapport aux analyses classiques de la protection sociale : ces politiques publiques de protection ne sont pas collectives et s’appuient sur des dispositifs et des institutions marchandes. Elles illustrent la transformation profonde des modes de protection et de solidarité des sociétés contemporaines.

Nos invités :

Mark Béguery, Directeur des particuliers à Banque de France,

Marine Jeantet, Déléguée interministérielle à la lutte contre la pauvreté, Ministère des solidarités et de la santé,

Jean-Louis Kiehl, Président de CRÉSUS,

Jeanne Lazarus, auteure de l'ouvrage, directrice de recherche CNRS et sociologue

Paul-André Rosental, Directeur du Centre d’Histoire de Sciences Po.

Modératrice : Aude Martin, journaliste à Alternatives Economiques.

 

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In the Name of Transparency: Organizing European Pharmaceutical Markets through Post-Political Struggles

CSO/AxPo seminar with Susi Geiger & Etienne Nouguez
Friday 25 November 2022
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CSO/AxPo joint seminar 

Susi Geiger on Friday, November 25, 2022 from 10:00 a.m. -12:00 p.m. in Salle Goguel (27 rue Saint-Guillaume) :
In the Name of Transparency: Organizing European Pharmaceutical Markets through Post-Political Struggles.

Susi Geiger is Professor of Marketing & Market Studies at the UCD Smurfit School of Business, Dublin, Ireland.

Discussion by: Etienne Nouguez, Centre for the Sociology of Organisations (CSO), Sciences Po

When: Friday 25 November 2022, 10:00-12:00 (Paris time)

Location: Salle Goguel, 27 rue Saint-Guillaume, 75007 Paris
There will also be a Zoom option to enable a hybrid seminar. Registration required.
Registration required at the link below: https://docs.google.com/forms/d/11xfEHPsxdzP4MJi98sKwaNMTitIJlqHvlJz6VCKYUBo/edit?pli=1

Abstract:

The controversies surrounding the heavily redacted contracts between the European Commission and COVID-19 vaccine producers have highlighted ‘transparency’ as a hotly debated concept in the European pharmaceutical market.

In this presentation, we show that the intersection between the pharmaceutical market and concerns about affordable medicines has come to depend on variable meanings of the notion of transparency, as mobilized by diverse market organizers. While being a guiding principle behind the construction of the European pharmaceutical sector, market transparency was implemented through devices that enacted specific definitions of transparency and thus produced distinct market organizations over time.

We identify three visions of transparency that became translated into distinct organizational arrangements of the pharmaceutical market: transparency for states (until 1990), transparency for corporations (1990-2010), and transparency for state coalitions (since 2010). Our article sheds light on how struggles over the definition of transparency play a crucial role in the organization of markets.

We also discuss why engaging in such controversies has become increasingly important for those contesting the market status quo in a post-political context, emphasizing the ‘not-so-post-political’ potential of these debates.

Contact: samia.ben@sciencespo.fr

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Minorités sexuelles et de genre dans les services publics

Emilie Biland-Curinier, Lus Prauthois (Dauphine, IRISSO / CSO) et Jérémie Gauthier (Strasbourg, Dyname)
Seminar of the department of sociology, Sciences Po 18/11
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Le prochain séminaire du département de sociologie de Sciences Po accueille Emilie Biland-Curinier (CSO), Lus Prauthois (Dauphine, IRISSO / CSO) et Jérémie Gauthier (Strasbourg, LinCS) qui feront une intervention sur :
Minorités sexuelles et de genre dans les services publics.

Résumé 

De l’école aux forces de l’ordre, des procédures d’asile aux démarches administratives du quotidien, en passant par la santé et la représentation politique, ce dossier publié en juillet 2022 dans la revue Gouvernement et Action publique [ https://www.cairn.info/revue-gouvernement-et-action-publique-2022-1.htmarticule la sociologie de l’État et de l’action publique et la sociologie des minorités sexuelles et de genre afin d’analyser l’évolution de leurs conditions sociales et politiques. Les États occidentaux ont construit leur pouvoir sur les populations à partir d’identifications et de classements fondés sur le sexe et la sexualité.

Au cours des dernières décennies, le déclin du répertoire fondé sur la répression, l’exclusion et l’invisibilisation au profit des normes d’égalité des droits et de lutte contre les discriminations conduit à ce que la citoyenneté des personnes LGBTI soit désormais prise en tension entre indifférence et exigence de dévoilement, entre discrimination et reconnaissance.
Par conséquent, leurs expériences des services publics – en tant que personnels comme en tant que publics – varient fortement selon les contextes organisationnels et relationnels. En effet, l’incomplétude de leurs droits et l’incertitude quant à la visibilité du stigmate nourrissent le pouvoir discrétionnaire des administrations à leur égard.

La séance se tient le vendredi 18 novembre de 12h30 à 14h30 à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, dans les salons scientifiques B.103 - B.108 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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Les sens de l’environnement Des sociologues face à la diversité des préoccupations environnementales

Seminar of the department of Sociology of Sciences Po - 21/11
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Les sens de l’environnement.
Des sociologues face à la diversité des préoccupations environnementales

Journée d’étude du Département de Sociologie,

À Sciences Po, Campus Saint-Thomas, 1, place Saint-Thomas d’Aquin 75 007 Paris

 Lundi 21 novembre 2022

Voir le programme (présentation courte)

L’émergence d’enjeux globaux au cours des cinquante dernières années, tels que le changement climatique ou la fragilisation de la biodiversité, s’est accompagnée du besoin de repenser les activités humaines en relation avec notre monde en mutation — dans ce que Bonneuil et Fressoz (2013) ont appelé “l’événement anthropocène”. Ces enjeux s’imposent peu à peu dans de nombreuses sphères de la société comme dans la sociologie contemporaine. Les notions d’environnement ou d’écologie sont néanmoins associées à un ensemble de significations plurielles et parfois contradictoires. L’objet de cette journée d’études est de s’interroger sur la pluralité des sens donnés à ces notions, par les acteur.ices comme par les sociologues qui les observent.

Par les acteur.ices du terrain, d’abord : comment les acteur.ices individuel.les ou collectif.ves donnent-iels un sens “environnemental” à leurs pratiques quotidiennes comme à leurs engagements politiques ? Quels autres registres de sens les acteur.ices utilisent-iels pour qualifier des pratiques considérées comme écologiques par les sociologues ? Par les sociologues, ensuite : comme le soulignent Kalaora et Vlassopoulos (2013), l’environnement ne constitue pas un champ d’étude homogène de la sociologie française. C’est un objet abordé depuis différentes traditions épistémiques existantes qui souvent se croisent : sociologie des sciences et des techniques (Callon et al. 2001 ; Jouzel, 2019), de l’action publique (Lascoumes, 1989 ; Charvolin, 2003 ; Borraz, 2008), des mobilisations (Ollitrault, 2008 ; Pruvost, 2015), de la consommation (Dubuisson-Quellier, 2018 ; Lamine, 2008), sociologie pragmatique (Akrich, Barthe et Rémy, 2013), sociologie économique, sociologie rurale (Jollivet et Mathieu, 1989) … Lors de cette journée d’études, la rencontre de chercheur.es porteur.se.s de traditions différentes engagera une réflexion sur les cadres théoriques et méthodes d’enquête mobilisés pour traiter de questions environnementales - des pratiques de consommation et controverses environnementales, à la redéfinition des marchés et des identités professionnelles.

Cette journée d’études se déroulera en deux temps. La première partie sera consacrée à la présentation d’enquêtes en cours ou achevées. Ensuite, une table-ronde confrontera les différentes approches théoriques et méthodologiques des chercheur.es du département de sociologie qui reviendront sur leurs enquêtes passées et en cours.

— Matinée : salle K.027 —

9h - 9h30. Accueil et discours de présentation – Jeanne Lazarus

Axe 1. Verdir les marchés et les problèmes publics. Mondes professionnels et expertises à l’épreuve des questions environnementales

Session 1. 9h30 - 10h40

Les ressources idéologiques des promoteurs de l’impact investing à Genève : comment l’hybridation de catégories environnementales et financières cadre des pratiques d’investissement durable – Noé Kabouche, CSO (20 mn)

Cette communication s’appuie sur un travail de thèse portant sur l’impact investing dans la région de Genève. L’impact investing est une sous-catégorie de la finance dite durable, dont les objectifs affichés sont la réalisation d’investissements qui génèrent des impacts sociaux et/ou environnementaux positifs, tout en garantissant un rendement financier satisfaisant. En étudiant cette pratique au sein de la région genevoise, nous cherchons à mettre en lumière les modes de moralisations du marché à l’œuvre dans ce champ de la finance durable. L’un des aspects de cette moralisation concerne les ressources idéologiques permettant aux promoteurs de l’impact investing de justifier leur approche, mais aussi de cadrer leur pratique. Si l’impact investing est clairement un projet recourant à des catégories morales classiquement observées par la sociologie économique, telles que les enjeux environnementaux ou sociaux, il est utile d’examiner leur hybridation avec des catégories traditionnelles de la finance, ce qui offre aux acteurs des cadrages qui supportent leurs actions, tout en justifiant les limites auxquelles elles se confrontent.

Financer l’écologie par le marché ? Le cas des entreprises à impact environnemental – Vincent Himmer, CSO (20 mn)

Ma communication s’inscrit dans le prolongement de celle de Noé Kabouche. J’étudie la finance à impact dans le contexte français, en me concentrant sur les entreprises financées par ces fonds. A partir d’une étude menée sur la centaine d’entreprises financées par un fonds pionnier de la finance à Impact en France, je souhaite analyser les modèles économiques de ces entreprises d’un genre particulier, qui hybrident la recherche du profit et de l'intérêt général. En d’autres termes, nous nous demanderons qui contribue à intégrer les questions écologiques aux marchés (l’Etat, les consommateurs, les entreprises) et par quels moyens (la loi, la subvention, l’acte d’achats, etc.). Dans un second temps, nous verrons que même si les marchés concernés (mode éthique, cosmétiques Bio, alimentation durable) semblent relever en première instance du phénomène de la consommation engagée, ce sont bien les entrepreneurs et leurs investisseurs avant tout qui définissent la manière dont la cause environnementale se voit intégrée aux échanges marchands. Nous conclurons en identifiant les problématiques provoquées par une réforme écologique des marchés menée par des financiers. 

Discussion (30 mn) : Elise Penalva-Icher (Université Paris-Dauphine, IRISSO)

— Pause-café —

Session 2. 10h50 - 12h

Le carbone, la biodiversité et les forestiers. L’action publique forestière comme objet de définitions antagonistes – Charlotte Glinel, CSO (20 mn)

Cette communication analyse les interactions de politiques publiques contradictoires autour d’un même objet : les forêts françaises. Suivant une approche au croisement de l’étude de la définition des problèmes publics et de la sociologie du travail, nous chercherons à comprendre comment le cadrage climatique de l’action publique forestière génère des politiques publiques contradictoires relatives aux questions climatiques et de biodiversité. Comment ces contradictions sont-elles mises à l’épreuve dans le travail des gestionnaires de terrain ? Surtout, sous quelles formes ces contradictions font-elles l’objet de négociations entre les échelles d’action publique locales, nationale et européenne, par la circulation de savoirs et d’acteurs ? Nous suivrons les premières traces d’un cadrage climatique favorisant l’intensification de la gestion forestière avant d’analyser l’émergence progressive d’un cadrage de l’action publique forestière fondé sur l’adaptation des forêts au réchauffement climatique.

Comment les données environnementales transforment-elles la grammaire des problèmes publics ? Le cas de la pollution de l’air dans la Vallée de l’Arve (2000-2020) – Jean-Baptiste Garrocq, Médialab (20 mn)

A partir de documents (articles de presse et archives d’associations) et d’entretiens je souhaite explorer les manières dont la mise en place d’infrastructures produisant des données sur la pollution de l’air ont transformé les règles d’énonciations (grammaire) des problèmes publics environnementaux dans le cas de la vallée de l’Arve. Cette étude analysera les règles, mais aussi les contenus et controverses liés à l’introduction des données environnementales.

Discussion (30 mn) : Léo Magnin (CNRS, LISIS)

— Repas. 12h – 13h30 —

Axe 2. Verdir les modes de vie. L’étiquetage des pratiques au nom de préoccupations environnementales

Session 3. 13h30 - 14h40

La trajectoire des prescriptions éco-citoyennes – Maël Ginsburger, CRIS (20 mn)

A partir de données issues du site de l’ADEME (avril 2020), de l’Enquête sur les Pratiques Environnementales des Ménages 2016 et d’entretiens, je propose d’étudier les contours et la circulation de la norme d’écocitoyenneté depuis le principal organisme émetteur en France (l’Ademe) jusqu’aux individus qui en sont la cible. Pour cela, j’analyse quantitativement les contenus textuels de l’ensemble des documents de la rubrique “Particuliers et éco citoyens" du site de l’ADEME et les met en relation avec les 4077 réponses à une questions ouverte préliminaires de l’EPEM 2016 portant sur “les pratiques que les individus seraient susceptibles de faire de plus au quotidien” et avec des extraits d’entretiens portant sur la réception de cette norme par les personnes interrogées.

Comment parler d’écologie sur les réseaux sociaux ? Entre militantisme, petits pas et police des écolos – Marion Michel, CSO (20 mn)

A partir de données issues d’un scraping du web, d’ethnographie en ligne sur différents réseaux sociaux (Instagram majoritairement) et d’entretiens, je propose d’analyser comment la mobilisation du registre écologique structure l’espace de la prescription écoresponsable sur les RSN. Pour ce faire, j’analyse comment différents discours émanant de différentes actrices (créatrices de contenus, firmes, consommateurs), en lien avec des visions de pratiques écologiques, entrent en opposition et imposent des positionnements spécifiques de la part des actrices. C’est cet ensemble de tensions, de positionnements et de re-positionnements que nous présenterons dans cette communication.

Discussion (30 mn) : Océane Sipan (EHESS, Iris)

— Changement de salle (salle K.031) —

Session 4. 14h50 - 16h

Faire durer ses objets, des pratiques distinctives ? L’enjeu environnemental comme outil de légitimation – Julie Madon, CSO (20 mn)

D’après l’histoire de la consommation, faire durer ses objets est une pratique ancienne. Or, la question de la durée de vie a émergé de nouveau depuis quelques années. Les pratiques de longévité, celles qui consistent à faire durer les objets, sont relabellisées par les discours associatifs, médiatiques, gouvernementaux, qui mettent en avant l’impact environnemental de la production et de la consommation de biens. Les individus sont confrontés à une double-injonction, entre celle (des acteurs marchands, mais aussi de certains membres de l’entourage) qui incite à acheter et renouveler son matériel, et les discours publics qui invitent à préserver ses objets, notamment pour des raisons écologiques. À partir d’entretiens menés avec une soixantaine d’individus cherchant à faire durer leurs objets, j’étudierai comment ces individus présentent leurs pratiques de longévité à leur entourage. Ces pratiques peuvent encore, de nos jours, être dévalorisées par l’entourage, car associées à des pratiques d’économie ou à de la négligence. Mais les discours environnementaux apportent à ces individus des ressources pour justifier et assumer leurs pratiques de longévité, en plus de les inciter à les développer. Dans certains cas, les pratiques de longévité peuvent même devenir sources de distinction.

« Le régime naturel » : les différents usages des recours à l’environnement dans la légitimation du végétarisme (années 1870-années 1930) – Alexandra Hondermarck, CSO (20 mn)

À partir de sources écrites issues de membres du mouvement végétarien (correspondances et publications), cette communication se propose d’étudier les manières dont la nature ou l’environnement sont invoqués dans la légitimation du régime végétarien. Nous verrons notamment que si l’appellation de “régime naturel” et la recherche d’un retour à la nature fait consensus au sein du mouvement végétarien, les définitions de la nature mobilisées varient au sein du mouvement, notamment selon des lignes de fracture politique. Nous verrons également que malgré ces dissensions, c’est ce qualificatif qui est le plus utilisé pour promouvoir des produits végétariens sur le marché. (dernier point pas forcément abordé)

Discussion (30 mn) : Ana Perrin-Heredia (CNRS, CURAPP-ESS)

— Pause-café —

Table ronde. 16h15 - 17h45

Saisir les sens de l'environnement : quelles méthodes pour les sociologues ?

[Enjeux et défis de la recherche en sociologie de l'environnement]

Discussion animée par Damien Garcia (CSO) 

Comment faire de l’environnement un objet sociologique ? L’objet de cette table-ronde est de discuter des coulisses de la recherche des un.es et des autres, autour de plusieurs questions méthodologiques et théoriques communes. Chercheur.es titulaires et doctorant.es partageront les méthodes de leurs recherches et les difficultés rencontrées.

  • Buffet cocktail – 18 heures —

Lien pour vous inscrire : https://forms.gle/TWhNizZLwXFSQy8n9

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Relational analysis of the employment of migrant domestic workers in Lebanon (in fr)

With Lina El Soufi, Cresppa-GTM
DomesticitéS Seminar - 8/11/2022
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Séminaire DomesticitéS dans l’espace et dans le temps

Cet atelier de recherche propose d’interroger les domesticités contemporaines – définies en tant qu’activités qui consistent à être rémunéré en faisant des tâches domestiques pour des ménages autres que le sien – en portant l’attention sur les formes qu’elle prend dans différents espaces nationaux (l’Argentine, la Jordanie, l’Égypte, la France, les États-Unis, le Japon…) et en situant ces variations nationales dans l’histoire de chacun des pays concernés.

En fonction des aires géographiques, les domestiques sont salarié.e.s ou non ; ils/elles vivent ou non chez leurs employeurs/ses ; certain.e.s ont un.e seul.e employeur/se, d’autres plusieurs ; ils/elles ont des profils sociaux variés ; certain.e.s sont migrant.e.s, d’autres quittent des zones rurales pour travailler dans les grandes métropoles de leur pays....

Mardi 8 novembre , salle de réunion CSO, 1 place Saint Thomas d’Aquin 75007 Paris

Intervention de Lina El Soufi (Cresppa-GTM, Paris 8) :

« De l’exploitation institutionnalisé à la domination privée. Une analyse relationnelle de l’emploi des domestiques migrantes au Liban. »

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Living and governing dislodgement in two working-class areas awaiting urban renewal

Thesis Defense Charles Reveillere - 22 november 2022
  • Marseille, France - January 19 2021: An excavat©shutterstock-Obatala-photographyMarseille, France - January 19 2021: An excavat©shutterstock-Obatala-photography

On the 22 november at 14:00,  Thesis Defense of Charles Reveillere

Tomorrow is far away, and today it is already too late
Living and governing dislodgement in two working-class areas awaiting urban renewal 

Thesis co-directed by Claire Lemercier, research director at the CNRS (Centre de sociologie des organisations, Paris) and Jérôme Pélisse, professor at Sciences Po Paris (Centre de sociologie des organisations, Paris)

Summary 

This work focuses on two popular areas of private and social housing in Marseille targeted by urban renewal projects. The daily lives of the inhabitants are put on hold: will they have to move, when, where and how? In the name of a possible future demolition, the day-to-day maintenance is reduced, letting buildings and public spaces deteriorate.

This thesis analyses dislodgement as a process whose brutality plays out over the long term. It begins with a description of the experience of waiting lived by the inhabitants, which is so tough that it often makes them consent to leave even before the administrations have to force them to do so. First, this thesis shows what form of public action produces such a situation. Then, I investigate the power relationships that determine the distribution of symbolic and material goods at stake in dislodgement.

By articulating a processual framework of analysis and a spatial comparison, I identify two types of government of popular areas, which allow for more or less negotiation. Three angles of analysis emerge. Firstly, the relationship between power and predictability: how is the control of time distributed and what does it do to the relationships between residents and the administrations that displace them? Secondly, the practices of intermediation: while waiting for official counters, alternative ways of accessing goods are set up. Intermediaries produce rules of distribution structured by relationships of domination which differ from those usually observed. Finally, the links between the internal fragmentation of popular social space and the practices of the administrations.

More specifically, the thesis studies the different aspects of clientelist government: as a form of popular reappropriation of relations with administrations, as a lever for maintaining social peace and as an instance of conflictual politicisation. The study is based on the longitudinal analysis of data produced by two ethnographies of popular spaces, interviews (with residents, administrations and intermediaries) and the collection of written sources.

Contact : charles.reveillere@sciencespo.fr

Liudvika Leisyte, invited professor at the Université de Dortmund

  • TU Dortmund / Liudvika LeysiteTU Dortmund / Liudvika Leysite

Le CSO a le plaisir d'accueillir Liudvika Leysite, professeure de Higher education à l'Université de Dortmund où elle dirige le centre de recherche sur l'enseignement supérieur. 

Son parcours est international : après des études en Lituanie, elle a obtenu un MPhil degree à l'université d'Oslo (2002) et soutenu une thèse à L'université de Twente en 2007, avant d'effectuer un post-doctorat au CES de Harvard de 2008 à 2009. Elle a effectué des séjours comme visiting fellow dans plusieurs pays (UK, Japon et USA) et dans les meilleures institutions américaines (Stanford, Ann-Arbor, Penn State...). 

Liudvika Leysite est reçue avec le soutien de Christine Musselin; elle sera au CSO du 1er novembre au 20 décembre 2022.

Voir son CV

Mobiliser les forêts françaises face au réchauffement climatique. Une redéfinition de la gouvernance et des techniques de travail du vivant

Charlotte Glinel, doctorant of the CSO
Doctoral Seminar 28 october 2022
  • ©shutterstock-Sweden©shutterstock-Sweden

Le vendredi 28 octobre, Charlotte Glinel, doctorante au CSO, fera une présentation sur :
Mobiliser les forêts françaises face au réchauffement climatique. Une redéfinition de la gouvernance et des techniques de travail du vivant.

 

 

 


Résumé :

Depuis une vingtaine d'années, les forêts françaises sont affectées par le réchauffement climatique autant qu'elles apparaissent comme potentielles alliées pour l'atténuer. Dans ce cadre, l'action publique forestière tend à se "climatiser", mais les voies à suivre font débat dans un contexte de forte incertitude. La mobilisation des forêts implique la mobilisation des gestionnaires forestiers, écosystème composite d'acteurs professionnels publics et privés qui les façonnent au quotidien. Ces derniers adaptent et confrontent leurs activités et leurs expertises au nouveau régime climatique, entre les injonctions des politiques publiques à exploiter davantage les ressources forestières, et celles du terrain à adapter les forêts aux menaces climatiques, biotiques et abiotiques.

Au croisement de la sociologie de l'action publique, du travail et des techniques, et des humanités environnementales, ce séminaire proposera de discuter à partir de trois ans d'enquête des ressorts de transformation du travail forestier qui modèle les forêts de demain. Il reviendra sur les dynamiques de constitution du problème public forestier, et sur les transformations techniques qui s'y articulent.

La séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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Passing of Bruno Latour, Emeritus University Professor at Sciences Po (in french)

  • Bruno Latour ©Manuel Braun / Sciences PoBruno Latour ©Manuel Braun / Sciences Po

C’est avec une immense émotion que nous avons appris le décès de Bruno Latour.

Les liens entre Bruno et le CSO sont anciens. Dès la décennie 1980, il est un invité régulier du
séminaire de Werner Ackermann dans le DEA de sociologie fondé par Michel Crozier et
Erhard Friedberg, où des générations d’étudiants découvrent avec excitation son approche
inédite et originale pour saisir les objets techniques, comme la fameuse clef de Berlin.

A la suite de ces interventions, un article intitulé « La science est-elle une sociologie ? »
paraît dans la toute nouvelle revue Politix. Il initie les nouvelles générations de politistes à
l’œuvre de Bruno Latour et Michel Callon.

Quelques années plus tard, nous organisons une dispute entre le CSO et le CSI (Centre de
Sociologie de l’Innovation), animée par Laurent Bibard (transfuge du CSO au CSI), qui permet
de confronter des approches différentes mais souvent complémentaires.

Les relations se poursuivent durant les années qui suivent, jusqu’à ce moment, en 2006 où
Erhard Friedberg invite Bruno à rejoindre le CSO et Sciences Po. C’est à cette occasion qu’a
lieu la rencontre avec Richard Descoings, qui lui confie la direction scientifique de Sciences
Po, depuis laquelle il a impulsé tant de changements dans notre institution. Si ses obligations
à la DS ne lui permettent pas de partager notre vie de laboratoire, il n’en est pas moins un
invité régulier de notre séminaire hebdomadaire et encadre plusieurs thèses.

Nous garderons le souvenir d’un compagnon de recherche brillant, provocateur, se
renouvelant sans cesse et ô combien stimulant. Son œuvre nous a marqués et continuera
longtemps à influencer les chercheuses et les chercheurs du CSO de toutes les générations.

Nous adressons à sa famille nos plus sincères condoléances.

Olivier Borraz, directeur du CSO

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To accompany. The reorganization of the social at the turn of the 21st century (in fr)

Nicolas Henckes, chargé de recherches CNRS au CERMES3
Doctoral Seminar 21 october 2022
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Au prochain séminaire doctoral, nous accueillons Nicolas Henckes, Chargé de recherches CNRS au CERMES3 qui fera une présentation consacrée à :

Accompagner. La réorganisation du social au tournant du XXIe siècle.

Résumé :

Comment rendre compte du paysage institutionnel émergeant dans les mondes des politiques sociales depuis la fin du XXe siècle ?

Cette présentation basée sur deux chantiers de recherche que Nicolas Henckes mène depuis plusieurs années sur la santé mentale d’une part et le logement social et très social de l’autre proposera une série de pistes d’analyse pour répondre à cette question. Il suggère qu’à rebours de l’idée du déclin des institutions ou de la désinstitutionnalisation mise en avant par de nombreux analystes, l’accompagnement a été au centre d’une série de modèles institutionnels et organisationnels qui se sont durablement implantés, bien que de façon ambivalente, dans les politiques sociales contemporaines.

La séance se tient le vendredi 21 octobre de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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À la charnière de l’État et du monde académique. Financements sur projets, organisations et élites dans le gouvernement de la recherche en biomédecine en France (1955-2015)

Habilitation to conduct researches of Jérôme Aust
20 october 2022
  • ©shutterstock-Olga52©shutterstock-Olga52

Jérôme Aust a le plaisir de vous annoncer que la soutenance de son habilitation à diriger des recherches aura lieu le jeudi 20 octobre à 14 h à Sciences Po (campus St Thomas). 

Titre du mémoire original 

À la charnière de l’État et du monde académique. Financements sur projets, organisations et élites dans le gouvernement de la recherche en biomédecine en France (1955-2015)

Jury

Madame Delphine Dulong, Professeure des universités en science politique, Université Paris I Panthéon Sorbonne, CESSP (rapportrice)

Monsieur William Genieys, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po, CEE, CNRS (garant et rapporteur)

Monsieur Patrick Hassenteufel, Professeur des universités en science politique, Université Paris Saclay (UVSQ), Printemps (rapporteur)

Monsieur Jean-Philippe Leresche, Professeur ordinaire en science politique, Institut d’Etudes Politiques, Faculté des sciences sociales et politiques, Université de Lausanne (examinateur)

Madame Christine Musselin, Directrice de recherche CNRS, Sciences Po, CSO, CNRS (examinatrice)

Résumé du mémoire original 

Le financement sur projets est aujourd’hui au cœur du gouvernement des sciences. En France, l’omniprésence de cet instrument est souvent ramenée à la création de l’Agence nationale de la recherche (ANR). Il a cependant une histoire bien plus longue, largement antérieure aux réformes des années 2000. Elle débute dans la France gaullienne : en 1961, le premier fonds dédié au financement sur projets est créé pour outiller l’intervention croissante de l’État dans les politiques scientifiques. 

En adoptant une perspective longitudinale qui fait l’histoire des réformes et des usages de cet instrument de 1955 à 2015 en biomédecine, le mémoire montre que les réformes récentes ne constituent pas, en tous points, des ruptures, mais qu’elles poursuivent aussi des transformations au long cours. Pour les analyser, le mémoire original considère que le financement sur projets, les organisations et les groupes sociaux qui l’utilisent ne permettent pas seulement de gouverner les sciences. Ils constituent aussi les supports d’une différenciation progressive de l’État et de la communauté académique. En définissant les règles de la mise en compétition et de la sélection des projets de recherche, en déterminant qui est habilité par l’État à les choisir, en réglant la division du travail à l’intérieur du monde gouvernemental, le financement sur projets fixe les frontières de l’État et les relations qu’il entretient avec la profession académique. Ce sont alors des définitions différentes de ce que doivent être les politiques scientifiques, du rôle de l’État et de la place que doivent y tenir les scientifiques qui se succèdent au fil du temps. Derrière cette apparente mobilité, des processus au long cours travaillent cependant les frontières de l’État. Elles sont de plus en plus organisées par des dynamiques de bureaucratisation, de mise en compétition et de spécialisation qui fixent le périmètre de l’État en même temps qu’elles organisent ses relations avec la communauté professionnelle.

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Have a grip on deforestation? The work of proof in the Casino trial (in french)

Pierre Louis Choquet, post-doctorant at the CSO
Seminar organized by the axis Savoirs, Science et Expertise
  • ©shutterstock-PARALAXIS©shutterstock-PARALAXIS

L'axe Savoirs, Science et Expertise organise la séance du 14 octobre avec Pierre-Louis Choquet, post-doctorant au CSO qui fera une communication sur :

Avoir prise sur la déforestation? Le travail de la preuve dans le procès Casino.

Résumé :

La présentation de Pierre-Louis Choquet a pour contexte une action en justice lancée en France à l’automne 2020 par une coalition d’ONG françaises et brésiliennes à l’encontre du groupe Casino, accusé de contribuer à la déforestation du bassin amazonien via les achats en viande bovine de sa filiale brésilienne.

Lors du séminaire, il soumettra à la discussion un projet d'article scientifique: celui-ci vise à décrire et à analyser le travail de production des preuves dans lequel s’est engagée la coalition afin de mettre en évidence le défaut de vigilance du groupe Casino, et mobilise à cette fin les outils méthodologiques et conceptuels des STS et de la sociologie du droit.

La séance se tient le vendredi 14 octobre de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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Former l’État par sa privatisation. Sociologie des agencements et des usages entre secteurs public et privé au sein des prisons françaises

Nathan Rivet, doctorant at the CSO
Doctoral Seminar 7 october
  • Centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan - CC BY-SA 3.0-Jibi44 Centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan - CC BY-SA 3.0-Jibi44

Nathan Rivet, doctorant au CSO, présentera son travail de thèse avec pour titre :
Former l’État par sa privatisation. Sociologie des agencements et des usages entre secteurs public et privé au sein des prisons françaises.


Résumé : 

Ce séminaire présentera l’état d’avancement d’une thèse dédiée à l’étude de la gestion déléguée et des partenariats public-privé (PPP) au sein des prisons françaises. Depuis 1987, l’administration pénitentiaire délègue à des entreprises privées plusieurs missions dites « non-régaliennes » à l’instar de la maintenance, la restauration, la buanderie, le travail pénal, la cantine, le transport des détenus ou encore l’accueil des familles.

A partir de l’étude de la mise en oeuvre de cette privatisation partielle au sein des différents échelons de l’administration et des multiples liens entretenus entre secteurs public et privé, cette thèse entend montrer comment les divers agencements et usages autour de la privatisation participent à former l’Etat, tant dans ses limites, son organisation que dans le sens que lui donnent les acteurs qui le côtoient ou le font exister. 

La séance se tient le vendredi 7 octobre de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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Attention and the advertising marketplace

Tim Hwang in conversation with Rémi Douine, Guilhem Fouetillou and Laurent Nicolas
Chaire Good In Tech - october 6 - On line Seminar
  • ©shutterstock-Piyawat Nuchjumroon©shutterstock-Piyawat Nuchjumroon

Good In Tech Chair invites you to the webinar:

Attention and the advertising marketplace

Tim Hwang in conversation with Rémi Douine, Guilhem Fouetillou and Laurent Nicolas

that will take place on Thursday, October 6, 17h00 - 18h30 (Paris time – Online Seminar)

Register : https://www.goodintech.org/index.html?anchor=events

Description of the event:

In a comprehensible and engaged book, Subprime Attention Crisis, recently translated into French [Le grand krach de l’attention, 2021, Editions C&F], Tim Hwang defends the idea that the online advertising industry has pushed the financialization and marketization of our attention to an extreme level of sophistication, but that the infrastructure of online advertising, the ‘adtech’ landscape, is built on a bubble that risks collapsing and taking with it a good part of the digital economy.

This thought-provoking book, produced by an insider, but intended for a wider audience, calls out to professionals, researchers, and the public. The objective of this webinar is to present Tim Hwang’s arguments, and to put them in dialogue with specialists who are both thinkers, and practitioners, of the attention economy:

- Rémi Douine, founder of The Metrics Factory, a media agency, and teacher at Sciences Po 2

- Guilhem Fouetillou, co-founder and chief evangelist officer at Linkfluence (A Meltwater company), teacher and associate researcher at Sciences Po’s Medialab

- Laurent Nicolas, pioneer of online audience measurement and advertising visibility, co-founder of Alenty (now part of AppNexus), and co-founder of Implcit, a privacy-savvy targeting tool for advertisers

This webinar will take the original form of round table. It will be moderated by Kevin Mellet, Assistant Professor of Sociology (Sciences Po-CSO). It follows on from the webinars organized by the Good in Tech chair on the development of a more responsible online advertising industry.

 This webinar is organized in partnership with C&F éditions, who recently published the French translation of Subprime Attention Crisis, under the title: Subprime Attention Crisis, under the title : Le grand krach de l'attention. La publicité, une bombe au coeur de l’internet.

To register, go to our Good In Tech

 

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From social openness to Parcoursup. Access to higher education between politicization, moralization and rationalization (in fr)

Annabelle Allouch, Maîtresse de conférences à l'Université Jules Verne
Seminar "Enseignement supérieur et recherche" - 18 october 2022
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Le séminaire "Enseignement supérieur et recherche" a pour objectif de permettre la présentation et la discussion de recherches menées en France, mais aussi en Europe et dans d'autres régions du monde, sur l'enseignement supérieur et la recherche.

Le 18 octobre, Annabelle Allouch, Maîtresse de conférences en sociologie à l'Université Jules Verne (Amiens) interviendra sur l'accès dans l'enseignement supérieur : De l’ouverture sociale à Parcoursup. L’accès dans l’enseignement supérieur entre politisation, moralisation et rationalisation.

Résumé : 

A partir de plusieurs enquêtes empiriques sur l’accès dans l’enseignement supérieur, on souhaite revenir sur les logiques sociales et institutionnelles qui ont pu caractériser sur le long terme le changement des pratiques d’admission dans les établissements français sélectifs depuis les années 2000.
On se concentrera en particulier sur les effets des dispositifs d’ouverture sociale mis en œuvre à partir de l’année 2000/2001 sur les pratiques liées aux admissions et leurs résonances avec la loi ORE de 2018 instaurant la plateforme d’appariement Parcoursup.

Ce séminaire s'adresse et est ouvert à tous les experts, praticiens, chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants, intéressés par ces questions. Cette année, le séminaire prendra la forme d'un webinaire de 12h30 à 14h.

Formulaire pour vous inscrire au séminaire et recevoir le lien de connexion

Voir le programme du séminaire pour l'année 2022/2023

Contacts : Jérôme Aust ; Christine Musselin.

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Travailler en sociologue sur la "mémoire"

Sarah Gensburger, Institut des Sciences sociales du Politique
Séminaire doctoral du 23 septembre 2022
  • ©shutterstock-rightclickstudios©shutterstock-rightclickstudios

La séance du séminaire doctoral du 23 septembre accueille Sarah Gensburger, directrice de recherche CNRS et directrice adjointe de l'Institut des Sciences sociales du Politique.

Son intervention s'intitule : Travailler en sociologue sur la "mémoire".

 

Résumé :

Revenant sur sa trajectoire de recherche, Sarah Gensburger présentera plusieurs enquêtes sociologiques qui, à partir de méthodologies et de lieux d’observation variés, cherchent à comprendre qui pose « les questions mémorielles » et comment les enjeux liés à l’évocation publique des « passés violents », à leur transmission comme à leur mise en archives sont construits en France et ce dans une perspective comparative. Ce faisant, elle dialoguera, notamment, avec les sociologues de l’Etat, de la culture ou des professions comme avec celles et ceux qui tentent de saisir les rapports ordinaires aux politiques publiques.


La séance se tient le vendredi 23 septembre de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, en salle Goguel et en distanciel sur zoom. Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.


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Auprès d’elles

Screening and discussion with Chiara Giordano, director of the film (Germe, ULB)
Séminaire « DomesticitéS dans l’espace et dans le temps » 04/10
  • Affiche du film "Auprès d'elle" Affiche du film "Auprès d'elle"

Pour la cinquième année, le séminaire « DomesticitéS dans l’espace et dans le temps » reprend ses activités.

Ses organisatrices, Alizée Delpierre (CSO, Sciences Po /CNRS) et Hélène Malarmey (IRISSO, U. Dauphine) sont heureuses de vous communiquer le programme de cette année universitaire 2022-2023.

Les séances, mensuelles, ont lieu les mardis matins de 10h à 12h, dans les locaux de Sciences Po Paris.

Le mardi 4 octobre 2022 : Chiara Giordano (Germe, ULB) projetera son film, « Auprès d’elles », autour duquel une discussion est prévue.

Lieu : Sciences Po, Salle Goguel, 56 rue des Saints-Pères, 75007 Paris

Afin que vous puissiez accéder aux locaux, merci de remplir ce formulaire d’inscription. Et pour avoir accès aux actualités du séminaire, vous pouvez vous inscrire à la mailing-list .

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2022 CNRS COMPETITION (in fr)

A l'attention des candidats des sections 36, 40, 52 et 53
Date limite : 20 novembre
  • Siège du CNRS, campus Gérard-Mégie Paris © Nicole TIGET/CNRS PhotothèqueSiège du CNRS, campus Gérard-Mégie Paris © Nicole TIGET/CNRS Photothèque

Le Centre de sociologie des organisations, UMR 7116, soutient les docteurs et docteures qui souhaitent se présenter au concours de chargé·e de recherche 2022 du CNRS dans les sections 36, 40, 52 et 53.

Si vos recherches s'inscrivent dans les domaines de la sociologie économique, des organisations, de l’action publique, des professions, du travail, des sciences, des mouvements sociaux ou du droit, vous pouvez adresser votre demande de soutien accompagnée d’un C.V., d'une liste de publications et d’un projet de recherche répondant aux critères des sections du comité national du CNRS, par mail au directeur du centre, Olivier Borraz (olivier.borraz@sciencespo.fr).

Votre demande doit impérativement lui être adressée avant le 20 novembre 2022. Toute demande reçue après cette date ne sera pas examinée. Votre projet sera étudié par les membres du Conseil de laboratoire pour décision de soutien, et un retour vous sera fait courant décembre sur le projet.

En savoir plus

Rapport d'activité 2021 du CSO

Rapport d'activité 2020

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What telecommuting means. A sociology of telework in organizations (in Fr)

Gabrielle Schütz - Laboratoire Printemps
Séance de l'axe Travail, emploi et profession - 16/09
  • ©shutterstock-David Pereiras©shutterstock-David Pereiras

La rentrée s'ouvre avec le séminaire organisé par l'axe Travail, emploi et profession qui accueille Gabrielle Schütz.

Gabrielle Schütz est maîtresse de conférences en sociologie au Laboratoire Printemps à l'Université Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines et en délégation CNRS au CSO pour l'année universitaire.

Son intervention a pour titre :
Ce que télétravailler veut dire. Une sociologie du télétravail dans les organisations.

 

La séance se tient le vendredi 16 septembre de 10h à 12h à la fois en présentiel sur le campus de Sciences Po et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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Cláudia Sarrico (University of Minho, Portugal) and Gabrielle Schütz (University Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines), invited researchers

  • Cláudia S. Sarrico & Gabrielle SchützCláudia S. Sarrico & Gabrielle Schütz

As of September 1, 2022, the CSO is pleased to welcome two guest researchers: 

- Claudia Sarrico is Professor of Management at the School of Economics and Management of the University of Minho, and senior researcher at CIPES Centre for Research in Higher Education Policies, Portugal. Her research focuses on performance measurement and management in education, higher education and science. She is the coordinating editor of Higher Education and am on the editorial boards of the European Journal of Higher Education and Tertiary Education and Management. She has also been collaborating with educational organizations, government, and international organisations to help develop policies for more effective, efficient and inclusive educational systems.
Previously, she led the project on Reducing the Precarity of Research Careers of the Global Science Forum at the OECD and she is now a leading consultant for the follow up project on Policies and initiatives to promote career options for doctoral and postdoctoral scientists. She was also a lead analyst of Resourcing Higher Education, the project manager of the School Resources Review, and the lead analyst of Benchmarking Higher Education System Performance.
She intend to collaborate with Christine Musselin and Jérôme Aust and their research programme on Higher Education at CSO (from 1st september to 31st july 2023).

ORCID: https://orcid.org/0000-0003-4463-8412
Researcher ID: https://publons.com/researcher/593201/claudia-s-sarrico/
Scopus: https://www.scopus.com/authid/detail.uri?authorId=6602341945

Gabrielle Schütz is a lecturer in sociology (Maîtresse de conférences en sociologie) at the Laboratoire Printemps University of Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines.

As a CNRS delegation to the CSO, Gabrielle Schütz is continuing her reflection begun in her thesis, which focused on the transformations of the workforce and their socially differentiated modalities, depending in particular on gender and socio-professional position. This research is entitled: What telecommuting means. A sociology of telework in organizations.

Gabrielle, whose contract ends on July 31, 2023, is welcomed by Emilie Biland-Curinier.

The frontiers of public health (French)

Appel à communication pour les Journées d’Études - 16 et 17 janvier 2023
Date limite de soumission : 21 octobre
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Appel à communication pour les Journées d’Études 

LES FRONTIÈRES DE LA SANTÉ PUBLIQUE

Les 16 et 17 janvier 2023 – Paris / Date limite de soumission : 21 octobre 2022

Dans sa définition classique (Winslow, 1920), la santé publique est « la science et l’art de prévenir les maladies, de prolonger la vie et de promouvoir la santé et l’efficacité physique ». Contrairement à la santé curative, les champs d’intervention de la santé publique s’étendent aux conditions matérielles de vie au sens large (assainissement de l’environnement, développement des dispositifs sociaux), à la prévention (éducation à la santé, contrôle des infections, diagnostic précoce), et à l’organisation des soins. Elle représente ainsi « toute mesure susceptible de garantir et d’optimiser la santé des populations et des individus » (Bergeron et Castel, 2014).

De nombreux travaux documentent une extension du domaine de la santé publique principalement d’un point de vue critique, au travers de notions variées telles que le biopouvoir (Foucault, 1976), la médicalisation (Conrad, 1992), la moralisation (Massé, 2003) ou encore la sanitarisation (Fassin, 1998). Ces notions ont en commun de montrer un lien entre le recadrage médical des problèmes publics et l’accroissement du contrôle des groupes sociaux, des individus ou des comportements. Dans cette perspective, de nombreux travaux ont documenté la diffusion de nouveaux savoirs, instruments, normes organisationnelles ou pratiques à de nouveaux domaines, acteur·rices ou lieux (Nikolas, 2001 ; Peretti-Watel, 2004; Saguy, 2014 ; Loretti, 2020).

Des travaux nuancent ce constat en s’intéressant au manque de ressources financières, matérielles et humaines auquel le système de santé est confronté (Tabuteau, 2007). Plus récemment, l’épidémie de Covid-19 illustre les tensions autour des contenus et des contours de l’extension de la santé publique. L’impossibilité des hôpitaux à faire face à l’afflux de patient·es ou encore la délégation par l’ARS de missions de tracing des cas contacts à des entreprises privées (Bergeron et al., 2020 ; Gaudillière et al., 2021) et questionne les frontières de la santé publique. L’objet de ces Journées d’Études consistera précisément à documenter empiriquement et discuter ces frontières, au-delà de l’épidémie du Covid-19.

L’originalité de cette approche réside dans la focale donnée à ces frontières, entendues comme espace de démarcation et d’intermédiation entre des institutions, des instruments, des normes et des savoirs (Courlet, 1988). Ces frontières sont questionnées dans une acception large de la santé publique, ouvrant la porte aux thématiques traditionnellement traitées dans la littérature (gestion collective des maladies, prévention, intersection avec le domaine social, etc.), mais également à d’autres enjeux comme la santé au travail, la santé sexuelle, la santé mentale ou la santé environnementale. Les frontières entre différentes organisations ou secteurs d’activités peuvent être formelles ou plus symboliques. Plusieurs échelles d’analyse peuvent être adoptées : relations interpersonnelles, relations entre et au sein de groupes d’acteur·rices capables d’importer les logiques et savoirs d’un espace à l’autre, d’institutions et de champs organisationnels (Aust et Benamouzig, 2022).

Plutôt que d’interroger ses effets, cet appel invite à documenter empiriquement les frontières de la santé publique en termes de cadrage d’une part et de capacité de contrôle de l’autre. Pour y parvenir, nous proposons trois axes de réflexions s’articulant autour des limites des ressources disponibles pour construire les problèmes publics et les politiques de santé censées les prendre en charge (axe 1), les concurrences entre acteur·ices autour de leur définition (axe 2), et les réappropriations dont ces politiques peuvent faire l’objet par les différent·es acteur·ices concerné·es (axe 3). Les contributions pourront intégrer des réflexions autour d’un ou plusieurs de ces axes.

Axe 1 : Ressources

Dans cet axe, nous proposons de s’intéresser aux situations où l’extension ne s’accompagne pas de l’allocation de ressources qu’un recadrage comme problème de santé publique pourrait supposer (Fassin, 2005). Il invite ainsi à interroger la diversité des contraintes issues de ce déficit, et ses effets à toutes les étapes de l’élaboration et du déploiement des politiques de santé publique.

La santé publique apparaît comme un champ d’intervention professionnelle particulièrement sous-doté en contraste avec la santé curative (Mariette et Pitti, 2021), limitant sa mise en œuvre. En effet, l’ambition de recadrer l’action publique est régulièrement confrontée à un manque chronique d’ordre budgétaire (Loncle, 2009), mais également institutionnel (Loncle, 2009) et cognitif (Clavier, 2009). L’étude de la mise en œuvre de ces politiques a aussi mis en évidence les tensions autour de l’appropriation de dispositifs qui transforment les logiques locales (Mariette, 2017) ou des pratiques professionnelles existantes (Bloy, Adhéra, Rigal, 2015 ; Defossez, 2020). L’absence de ressources s’incarne ici dans un manque de moyens disponibles pour contrôler l’action des acteur·rices chargé·es de déployer ces politiques. Quels sont les effets de ce manque de ressources sur le déploiement des politiques de santé publique, tant sur le travail des acteur·rices chargé·es de les mettre en œuvre, que sur les publics ciblés par les politiques ?

Si l’extension de la santé publique s’accompagne d’une promotion de savoirs de gouvernement (Foucault, 1976), leurs points aveugles constituent autant de limites pour les acteur·rices étudié·es. La sociologie politique des sciences étudie notamment l’épidémiologie, discipline reine de la santé publique (Boudia et Bergeron, 2015 ; Porter, 2005) et met en évidence la place croissante occupée par l’épidémiologie des facteurs de risque dans la construction des politiques de santé (Peretti Watel, 2004). Les communications pourront interroger comment, dans un contexte de faiblesse des ressources attribuées, la favorisation de savoirs centrés sur la responsabilisation individuelle et la modification des conduites légitime la mise en œuvre de politiques peu coûteuses économiquement et politiquement. Comment ce paradigme s’articule-t-il avec des lectures contradictoires ou concurrentes des problèmes soulevés par la santé publique ?

L’imposition du paradigme épidémiologique pourra également être discuté, en analysant ses restrictions théoriques (Parascandola, 2011 ; Henry, 2017) et matérielles (Counil, 2019). En s’appuyant sur la littérature sociologique des problèmes publics (Blumer, 1971), les contributions pourront ainsi s’intéresser aux difficultés dans la construction de certains problèmes publics liés à des manques de techniques et de connaissances (Ollitrault, Le Bourhis, 2018). Ces difficultés découlent également de problématisations déjà existantes, effectuées par les acteur·rices dominant·es du champ, qui réduisent les possibilités de nouvelles constructions des problèmes publics (Gilbert, Claude, Henry, 2009). Comment les acteur·rices et les organisations agissent-ielles malgré ces manques ? Quels bricolages mettent-ielles en œuvre ? Où vont-ielles chercher d’autres ressources ?

Axe 2 : Concurrences

La santé publique a toujours été sujette à des concurrences autour de la définition de ses objets et des acteur·ices responsables de sa mise en œuvre (Murard, Zylberman, 2003 ; Berlivet, 2013). Cependant, le mouvement d’extension du domaine de la santé publique nous encourage à poursuivre les réflexions classiques de la sociologie de l’action publique sur les luttes définitionnelles (Gusfield 1981). Dans ce deuxième axe, les propositions pourront interroger la stabilisation de cette extension, en étudiant les luttes entre acteur·rices qui peuvent contester les principes organisationnels qui leur sont nouvellement imposés, et les savoirs associés.

Cette approche autour de la concurrence invite ainsi à discuter les conflits engendrés autour de la propriété de problèmes dont la gestion n’est pas traditionnellement assurée par le secteur de la santé publique, comme la santé au travail (Ponge, 2021), l’alimentation (Bergeron et al., 2011) ou encore le sport (Sallé et al, 2021). À quels secteurs et dans quelle mesure s’étendent ces logiques de santé publique ? Les travaux portant sur la santé environnementale, la santé au travail, la santé mentale ou d’autres secteurs à la frontière de la santé publique seront particulièrement bienvenus.

Les communications s’inscrivant dans cet axe pourront également conduire des réflexions similaires sur des secteurs historiquement dominés par une logique de santé publique, pour lesquels les auteur·rices notent que la multiplication des organisations et des niveaux d’action publique entraîne des concurrences autour d’institutions, de réglementations ou d’objets (Benamouzig, et Besançon, 2005 ; Hauray, 2005). Comment les différent·es acteur·rices et organisations travaillent-ielles ensemble ? Quels sont les objets de ces coopérations et de ces concurrences ?

Au-delà de l’arrivée de ces acteur·rices, nous pourrons questionner un mouvement plus large de promotion de nouvelles normes organisationnelles au sein du système sanitaire, notamment via l’imposition largement constatée des logiques du New Public Management dans les administrations ou à l’hôpital (Bezes et al., 2011). Il s’agira de questionner les résistances des différents domaines de la santé publique et l’opposition de ces nouvelles pratiques, outils et savoirs avec des logiques professionnelles plus anciennes (Crespin, 2016 ; Bertillot, 2014). Quels sont les effets de ces normes, spécifiquement dans le secteur de la santé publique ? Comment s’y confrontent les acteur·rices de ce champ ?

Axe 3 : (Ré)appropriations

Plutôt que de présenter l’extension de la santé publique comme un mouvement sans heurt à sens unique, explorer ses frontières autorise à penser les hybridations, recyclages et assemblages qui se jouent à ses frontières. On peut définir l’appropriation comme un processus dynamique, par lequel un groupe donne du sens à un objet, l’interprète et le transforme afin qu’il lui appartienne de façon singulière et innovante (Lapoujade, 1997). Cette acception a le mérite d’être suffisamment large pour l’appliquer aux savoirs et dispositifs de santé publique, les acteur·rices chargé·es de leur mise en œuvre, et le public visé. Les propositions s’inscrivant dans cet axe pourront ainsi interroger la réception par les patient·es, professionnel·les et autres acteur·ices de santé des normes et savoirs associés à l’extension de la santé publique, et discuter leur capacité à les adapter à leurs domaines et problématiques (Coutant, 2012 ; Verdier, 2012). Les propositions pourront également étudier la façon dont ces acteur·rices s’approprient stratégiquement ce recadrage pour légitimer des secteurs d’action divers (Lonceint 2017).

Alors que des travaux ont documenté combien la valorisation de nouveaux savoirs ne s’accompagnait pas automatiquement d’une évolution des rapports de pouvoir (Henry 2011), les propositions pourront s’intéresser aux processus de « domestication » visant à maintenant les déséquilibres déjà existants (Dedieu, Jouzel, 2020). À l’inverse, l’étude des associations de lutte contre le VIH/Sida (Epstein, 1995 ; Barbot, 2001), de lutte contre les addictions (Jauffret-Roustide, 2009) ou des mobilisations en santé environnementale (Coburn, 2005) a mis en évidence les effets de la construction d’une expertise de terrain et sa capacité à influencer la recherche et les prises de décisions (Rabeharisoa, 2013). Comment les acteur·rices travaillant à la santé publique ou visé·es par ces politiques s’approprient-ielles ces savoirs, voire participent à leur production et à l’orientation des politiques de santé publique? Dans quelle mesure la santé publique permet-elle de légitimer certaines revendications pour ces acteur·rices ?

Cet axe s’intéresse également au développement des savoirs profanes qui nous semble constituer des résistances individuelles et collectives vis-à-vis du pouvoir des institutions et du contrôle médical. En prenant appui sur le cadre théorique proposé par Isabelle Baszanger à propos des maladies chroniques (1986), la gestion individuelle des symptômes par les malades et leur entourage peut être analysée comme un travail de soins devant composer avec des normes et pratiques concurrentes (Seear, 2009). Cette perspective invite notamment à questionner les appropriations différenciées des recommandations de santé publique par les patient·es selon leur positionnement dans les structures sociales (Boulet, 2018 ; Cardon, 2018). Pour renouveler les approches existantes, les communications s’inscrivant dans une perspective intersectionnelle seront ici particulièrement valorisées.

Modalités de participation 

Les Journées d’Études auront lieu sur deux jours le 16 et le 17 janvier 2023.

Cet appel à communication encourage particulièrement les participations de jeunes chercheur·ses (masterant·e, doctorant·e, post-doctorant·e).

Les propositions de communication peuvent être rédigées en français ou en anglais. Une longueur d’environ 300 mots (+/– 10 %) est attendue, et les propositions seront transmises par courriel à l’adresse suivante : lucie.kraepiel@sciencespo.fr.

Vous pouvez joindre une bibliographie si vous le souhaitez, de manière facultative. Merci d’indiquer dans le corps du mail les noms, prénoms, et affiliations universitaires des auteur·rices. Le résumé transmis en pièce jointe devra être anonymisé. 

La date limite de soumission est le 21 octobre 2022.

 

  • Comité d’organisation composé de doctorantes et doctorants du CSO :

Crystale AounitDamien GarciaClara JacquotLucie KraepielCécile LavierStéphane LavoipierreNoémie Morize également chercheuse associée à l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes).

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Forestry Work: a Key to Fighting Global Warming?

By Charlotte Glinel for COGITO, Resarch magazine of Sciences Po
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Travail forestier et réchauffement climatique

En mars 2021, l’Office National des Forêts (ONF) partageait sur les réseaux sociaux une photographie du ministre de l’Agriculture martelant un chêne pluricentenaire destiné à la rénovation de la charpente de Notre-Dame de Paris.

(Office National des Forêts, le ministre de l’Agriculture martèle un chêne destiné à la rénovation de la charpente de Notre-Dame de Paris, le 5 mars 2021, forêt de Bercé, Facebook.)

Le martelage, exercé en forêt publique par les gardes forestiers(1), consiste à désigner les arbres à couper ou à protéger, par une marque au marteau. Il représente à la fois l’emprise de l’État sur le territoire et un symbole central de la profession forestière. Toutefois, aujourd’hui, le martelage se transforme : les gardes forestiers, comme leurs collègues ingénieurs et ouvriers, doivent réviser leurs techniques de travail, face aux défis du réchauffement climatique et à la baisse de leurs effectifs. Au cœur d’une enquête qui m’a menée tant dans les administrations européennes, nationales et régionales que dans les cabines des abatteuses mécaniques, je propose ici une focalisation sur le travail des gardes forestiers à travers le martelage. Cet acte technique constitue en effet un objet idéal pour saisir l’inscription de l’action de l’État sur les forêts dans un contexte d’incertitude climatique dans la mesure où il constitue un moment clef de prise de décision dans la gestion forestière. L’étude du travail comme activité à l’échelle) des gardes forestiers permet de mieux comprendre la matérialité de l’action publique forestière et des débats qui la traversent.>

Le martelage : une empreinte de l’État sur ses forêts

Assuré en moyenne deux fois par semaine dans les régions de tradition forestière telles que les Vosges, il consiste à désigner les arbres destinés à être coupés (marquage en abandon) et plus rarement conservés (marquage en réserve). Les arbres récoltés permettent aux autres arbres de se développer ; les arbres conservés, vivants ou morts, sont valorisés pour la biodiversité (habitat d’oiseaux, d’insectes…). Activité collective, le martelage réunit tous les membres d’une unité territoriale qui, en « virée », en ligne, balayent les parcelles les unes après les autres. Les gardes forestiers suivent les consignes de martelage données par leur collègue chargé de la parcelle, selon le document d’aménagement réalisé par l’agence territoriale de l’ONF, qui doit lui-même correspondre aux directives et schémas régionaux d’aménagement et aux orientations nationales.

Une fois prise la décision sur le sort de chaque arbre évalué, celui-ci est martelé à l’aide d’un marteau forestier, constitué d’un côté d’une hachette, et de l’autre du sceau inscrit en lettres gothiques « AF » (pour « administration forestière »). Le martelage s’effectue en trois étapes. Dans un premier temps, le garde dégage un morceau d’écorce à l’aide du tranchant du marteau par un mouvement vertical (le flachis), puis y appose le sceau de l’État à hauteur d’homme afin qu’il soit visible des collègues puis des bûcherons. Dans un second temps, il renouvelle l’opération au pied de l’arbre, « au collet. » Ce deuxième signe permet a posteriori le « récollement » par le garde, c’est-à-dire le contrôle de la coupe, le bûcheron devant abattre l’arbre au-dessus de cette marque. Le garde peut ainsi s’assurer que seuls les arbres martelés, choisis par ses pairs, ont été coupés. S’il observe des souches sans martelage, il peut verbaliser l’entreprise de travaux forestiers. Le martelage incarne ainsi tout autant l’autorité de l’État (par le choix et le contrôle des opérations) que l’autonomie des travailleurs de terrain. Cette dernière repose sur le pouvoir discrétionnaire qu’ils peuvent exercer sur les arbres et l’indépendance de leur jugement sylvicole, qui est protégée par l’anonymat du sceau, celui de l’État. Les décisions sont prises « au service de la forêt » : les volumes de bois à marteler par hectare sont proposés par un aménagiste public, indépendant, et non par les acheteurs de bois. Ainsi, les martelages constituent des actes d’affirmation des convictions sylvicoles des gardes forestiers qui, comme l’exprimait un des forestiers que j’ai rencontrés, martèlent « en âme et conscience » au service de l’État.

Le martelage : une expertise complexe face au réchauffement climatique

Toutefois, avec le réchauffement du climat, les dépérissements biotiques (insectes parasites, champignons, etc.) et abiotiques (sécheresses, incendies, pollution…) imposés aux forêts, il est devenu plus complexe de marteler « en âme et conscience ». En effet, l’émergence du problème climatique ces vingt dernières années a accompagné le développement et la confrontation d’expertises techniques sur la « bonne gestion » des forêts. En France en particulier, les débats opposent les partisans d’une gestion rationalisée et centralisée qui promeuvent le renouvellement des forêts par plantation, aux promoteurs d’une sylviculture irrégulière soutenus par les syndicats de forestiers publics qui défendent la régénération naturelle des peuplements, demandent plus de personnels sur le terrain et dénoncent une « malforestation » industrielle. Ces débats amènent les professionnels forestiers à s’interroger sur leurs propres expertises, à les confronter, les redéfinir et parfois les affirmer, dans un processus constant de négociation de leur identité. Sur le terrain, quand il faut décider du sort matériel des arbres, c’est l’incertitude qui règne, à l’image de l’expérience d’un garde-forestier retraité rencontré : « Ce qu’on a appris à l’école, ce qu’on nous a dit avant, avec les changements climatiques, comme on dit, ben ça marche pas bien. (…) Est-ce qu’il faut conserver un couvert forestier dense, couper plus pour renouveler plus ? Ils sont pas d’accord les scientifiques, et nous, on doit faire notre popote quand on est sur le terrain. »

Le martelage consiste avant tout en l’exercice d’un regard affûté qui requiert du professionnel qu’il sache mettre en relation une multitude de variables : interprétation du travail des prédécesseurs, connaissances botaniques, géologiques, sylvicoles… Pour cela, le regard dirigé vers le sol, les alentours, puis vers le houppier des arbres, il estime l’état des feuilles ou des aiguilles, mais aussi la hauteur de l’arbre « à dire d’expert ». « Que se passe-t-il si je coupe cet arbre à côté ? va-t-il apporter de la lumière ? détériorer l’ambiance forestière en asséchant le sol ? » Telles sont les questions que se pose un garde qui m’explique au cours d’une virée qu’il conserve les hêtres pour « faire de l’ombre aux petits sapins. » La perception de la forêt est ainsi celle d’une configuration en réseau. Si un arbre retient particulièrement l’attention du garde en vue d’une coupe, celui-ci mesure son diamètre à l’aide d’un compas forestier. Sa décision de le marquer ou non s’effectue alors tout en appréhendant « l’urgence climatique » qui entraîne des dépérissements conséquents et inattendus, et des incertitudes quant à la bonne démarche à adopter. Pour répondre à ces questions, le garde doit marier les consignes qu’il a reçues pour le martelage (suivre une sylviculture régulière ou irrégulière, favoriser telle ou telle essence, désigner un certain volume total d’arbres), avec des connaissances extérieures à la situation. Ces dernières sont issues de constats qu’il a pu faire sur des parcelles similaires, des recommandations sylvicoles des responsables du service forêt, et de sa formation théorique. L’instant de quelques secondes, il anticipe alors le destin d’un morceau de forêt dans un climat réchauffé.

Le martelage : expression de la nécessité d’une présence sur le terrain

Les yeux rivés vers le houppier, évaluation d’un sapin, mars 2021. Photographie Charlotte Glinel

Ces savoirs se construisent particulièrement au cours des journées de martelage qui, comme la plupart des « journées de terrain » (inventaires de parcelles, descriptions naturalistes, formations), constituent des moments de convivialité et de partage de connaissances professionnelles. Les gardes forestiers, parfois accompagnés de supérieurs hiérarchiques ingénieurs ou de spécialistes, échangent et confrontent leurs savoirs abstraits à des cas concrets. Au-delà des discussions qui entourent le sort d’arbres particuliers, les sensibilités sylvicoles de chacun sont perceptibles au cours de la virée. Une fois l’arbre désigné, le garde crie au pointeur, qui note et synthétise l’ensemble des arbres martelés, son essence et son diamètre de manière qu’il soit également audible par ses collègues. En s’écoutant les uns les autres, un équilibre émerge sur la fiche de martelage, comme me l’explique un chef d’équipe (responsable d’unité territoriale) : « Il y a ceux qui martèlent plus fort, moins fort… et c’est ça qui fait la diversité d’une forêt ! »

Le martelage est régulièrement cité par les gardes forestiers comme étant « le cœur du métier », leur identité professionnelle se nourrissant d’un lien intrinsèque au territoire qu’ils gèrent. Chacun gère un ensemble de parcelles forestières appelé « triage » au sein d’une unité territoriale. Ils en connaissent l’histoire et y exercent un ensemble d’activités dans une relative autonomie, garantie par la nature de leur travail difficile à standardiser. Pour mener leurs missions, les gardes insistent sur l’importance de leur présence sur le terrain qui alimente une expertise expérientielle revendiquée. Or, le contact avec les parcelles gérées se raréfie en raison de la suppression des postes et de l’augmentation des surfaces à gérer. Depuis les années 2000, les travailleurs de l’ONF affrontent des réformes managériales successives qui ont entraîné la suppression de près d’un tiers des effectifs. Les plus touchés sont les personnels administratifs et de terrain, dont les gardes forestiers. Si ces derniers sont si présents dans le débat public, c’est autant le résultat de la fascination pour leur métier que l’expression de la nécessité de leur expertise dans la poursuite d’une gestion durable des forêts et la mise en œuvre des politiques publiques. Leur expertise est reconnue depuis une trentaine d’années par leurs supérieurs, ingénieurs forestiers qui ne participent plus aux opérations de martelage, mais aussi par d’autres acteurs publics participant à la définition des politiques publiques. Ainsi, en mars 2022, à l’occasion de la clôture des Assises de la Forêt et du Bois réunies par les ministères de l’Agriculture et de la transition écologique, une chercheuse de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) soulignait la nécessité des « besoins humains de terrain qui soient capables d’être au plus près de l’endroit où ça se fait pour accompagner les propriétaires publics et privés dans des stratégies ambitieuses d’adaptation. Ces gens-là, il faut les recruter et les former. » Dès lors, il apparaît que la controverse forestière actuelle porte non seulement sur l’aménagement du territoire, mais surtout sur les formes du travail forestier dans un futur climatique incertain dont il est nécessaire d’étudier les contours et les transformations.

Les défis imposés par le réchauffement climatique sur l’action publique forestière ne revêtent pas seulement une réalité discursive. Elle s’incarne également dans le destin individuel et collectif des arbres et des forêts, selon les décisions des professionnels forestiers prises sur le terrain qui alimenteront une vision ou une autre de la forêt. Celles-ci s’appuient sur leur socialisation sylvicole construite au fil de leur formation et de leur carrière. Cette esquisse succincte du martelage en forêt publique montre une façon par laquelle les débats relatifs à l’adaptation des forêts au réchauffement climatique prennent pleinement part dans les activités en recomposition des professionnels qui ont en charge leur gestion : dans les décisions prises au pied de chaque arbre, le partage de savoirs et d’incertitudes, et dans les conditions de sa réalisation. S’intéresser à la matérialité du travail, à ses instruments, pour comprendre l’incarnation de l’action publique, permet de saisir en quoi la crise climatique est dans les forêts françaises également une crise professionnelle. Les incertitudes que la situation climatique fait peser sur les choix de gestion à opérer s’illustrent avec d’autant plus d’intensité au sein de l’ONF que ses professionnels font face à un réajustement constant de leurs tâches. Cette tension est alors renforcée du fait que les expertises produites par l’établissement, du département de recherche et développement à l’accompagnement des communes rurales, demeurent incontournables et attendues par leurs partenaires étatiques, communaux, et privés.

Charlotte Glinel est doctorante au CSO où elle mène une thèse de sociologie consacrée aux forêts : Les forêts au service de la lutte contre le réchauffement climatique. Sociologie du travail et de la gouvernance des forêts sous la direction de Sylvain Brunier et Jean-Noël Jouzel. Elle vient de publier aux côtés d’Aliénor Balaudé et Julie Madon un article dans Socio-Anthropologie intitulé "Trois sociologues dans un fauteuil. Ce que le basculement numérique contraint fait aux conditions d’enquête et aux matériaux recueillis"

 

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How can you expect to solve the climate crisis without considering knowledge about society?

Interview of Sophie Dubuisson-Quellier (in french)
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Sophie Dubuisson-Quellier est sociologue, directrice adjointe du Centre de sociologie des organisations et membre du Haut conseil pour le climat, organisme chargé d’apporter un éclairage indépendant sur la politique du Gouvernement en matière de climat.

Face à cet enjeu politique, comment le monde de la recherche et la formation des futurs décideurs peuvent devenir des leviers pour l’adoption de mesures fortes en France ? Premiers éléments de réponse.

Les sciences sociales sont-elles utiles pour comprendre la crise écologique ?

La crise écologique appelle des contributions de toutes les sciences, car il faut comprendre les manifestations de ces crises, leurs causes et leurs conséquences. Celles-ci sont à la fois géophysiques et bioécologiques mais aussi sociales. Par conséquent, les sciences sociales sont indispensables à la compréhension et à l’action.
La crise écologique est souvent imputée aux “activités humaines”, mais il ne s’agit pas là de l’action naturelle des Hommes sur leur environnement. C’est en réalité plus directement l’effet de choix de société, de ce dont nous (ou plutôt les sociétés occidentales) avons collectivement décidé en matière d’organisation sociale, politique et économique.
Ces trajectoires sociales ont institué des rapports à la nature dont on mesure aujourd’hui les effets néfastes non seulement pour la nature, mais aussi pour les sociétés elles-mêmes. Parce que les causes et les conséquences de la crise écologique sont sociales, sa prise en charge nécessite des transformations profondes qui doivent être appuyées sur les sciences sociales, parent pauvre de la recherche sur les enjeux climatiques. Dans un article paru en 2020 dans Energy Research & Social Science, Overland et Sovacool montrent qu’entre 1990 et 2018, seuls 0,12% de tous les financements de recherche sur le climat ont été attribués aux sciences sociales. Comment peut-on espérer résoudre la crise climatique sans prendre en compte les savoirs sur la société ? C’est absurde.

Concrètement, que peuvent apporter les sciences sociales ?

Plusieurs choses. Sur notre dépendance aux énergies fossiles, elles peuvent aider à comprendre comment les sociétés se sont progressivement organisées et structurées, matériellement et institutionnellement. De nombreux travaux existent sur l’histoire et le fonctionnement du capitalisme, de la consommation, sur l’organisation de la production et les rapports aux énergies fossiles ou aux ressources. Dans un article qui paraîtra prochainement dans la revue Consumption & Society, je montre que la consommation de masse a été largement produite par des instruments économiques qui ont encouragé une production matérielle sans cesse croissante. Des dispositifs marchands et des politiques publiques créent et activent chez les individus des dispositions, c’est-à-dire un goût et une inclination, à la consommation de masse afin d’écouler cette production et produire de la valeur. Les sciences sociales peuvent donc aider à bien identifier les éléments structurels qui font de l’abondance une valeur cardinale de nos sociétés : dans les instruments de décision, les régimes de production de la valeur, les coûts de reconversion des emplois ou des investissements.

Sur la transition écologique, les savoirs des sciences sociales permettent de comprendre les dynamiques de changement social pour mieux la penser et la piloter. On connaît le rôle joué par les mobilisations collectives.
Mais il faut aussi prendre en compte les politiques publiques et leur capacité à traiter les questions transversales (voir le programme du colloque consacré aux Politiques alimentaires en France - 23 & 24 juin à Sciences Po).
Enfin, la judiciarisation, comme le montrent les récents procès climatiques qui mettent l’Etat ou les entreprises face à leurs responsabilités ou défaillances dans la crise climatique, joue un rôle croissant..

Les sciences sociales peuvent aussi aider à comprendre les effets et les conséquences de ces crises sur les inégalités sociales. Les approches de la justice environnementale ou climatique permettent de saisir les structures sociales de la vulnérabilité face au changement climatique mais aussi aux politiques climatiques. Elles permettent de comprendre les différences de contributions à la crise environnementale entre les plus riches et les plus modestes. Il y aurait un intérêt évident à ce que les sciences sociales soient mieux mobilisées dans l’expertise climatique comme dans les politiques publiques de transition.

Sait-on aujourd’hui prendre les décisions qui s’imposent ?

Non ! Mais il est inutile de renvoyer cette situation uniquement à un manque de volonté. Il faut plutôt saisir les causes plus structurelles, autour de la construction des intérêts mais aussi des outils de la décision. La plupart de ces outils aujourd’hui utilisés dans l’administration ou dans les entreprises sont peu robustes pour garantir la prise en compte des enjeux de climat, d’environnement ou de biodiversité. Les systèmes d’information, les outils d’aide à la décision sont dans leur grande majorité organisés autour d'objectifs de rentabilité ou de performance économique et souvent faiblement articulés avec les outils qui servent à mesurer les impacts environnementaux.
Sans compter que nous disposons de peu d’outils de mesure des impacts pour certains enjeux comme la biodiversité.
Il est nécessaire que la recherche se penche sur ces questions, que les politiques publiques évoluent en conséquence, mais aussi que les nomenclatures comptables et financières soient plus favorables à la prise en compte des limites planétaires. Il y a des enjeux de savoirs autour de la construction de ces outils et des enjeux de formation des décideurs.

Pensez-vous qu'aujourd'hui, les décideurs sont correctement formés pour faire face au changement climatique ?

La formation des décideurs est cruciale et ce sont ces enjeux qu’une institution comme Sciences Po doit être en capacité de porter. Cependant, il est important de ne pas envisager cette formation de manière trop restrictive. Il faut bien entendu former les décideurs aux questions climatiques à travers ce qui est appelé “climat literacy”, une éducation au climat, pour leur transmettre une compréhension des enjeux et des mécanismes. Mais l’idée que de telles formations suffiraient à faire passer à l’action procède souvent d’une vision un peu naïve. La sociologie de l’expertise montre que la décision publique repose sur des formes d’appropriations institutionnelles des problèmes publics qui sont liées aux savoirs et aux outils mobilisés.

De même, il est crucial de ne pas saupoudrer quelques enseignements ici ou là, afin d’éviter que les étudiants soient ballottés entre des enseignements de type “business as usual” et des cours sur la transition qui leur expliquent au contraire les dangers d’un statu quo.
Il est important de structurer les cursus par des formations à la décision en contexte de changement climatique : comment prend-on aujourd’hui les décisions dans un monde dont le climat change ? Par exemple, comment envisage-t-on une politique publique, un investissement public ou privé, un aménagement urbain, une stratégie industrielle ou commerciale, une organisation d’un système de soin en prenant en compte les limites planétaires : les effets sur le climat, l’eau, la biodiversité ou encore la vulnérabilité des populations ?

Les mobilisations d’étudiants, au sein des grandes écoles notamment, montrent que les jeunes ne veulent plus envisager des carrières qui contribuent au réchauffement du climat, ou résoudre les problèmes posés par les activités de leurs entreprises. C’est un enjeu fort pour l’enseignement supérieur et notamment pour Sciences Po qui forme les décideurs du public et du privé. Nous ne sommes plus à l’époque où la transition écologique concernait des métiers de niche : chaque diplômé, quel que soit son secteur ou son métier, doit être en mesure d’intégrer les enjeux environnementaux, climatiques, et de biodiversité dans toutes ses décisions. Cette réflexion doit être intégrée au cœur des parcours de formation et non pas comme une spécialisation optionnelle pour quelques étudiants motivés.

Entretien réalisé par Anna Egea du Centre de sociologie des organisations

Juin 2022

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Lobbys on the menu. Food companies against public health (in french)

Register for the debate on June 30, 2022 from 9 a.m. to 10:30 a.m. at Sciences Po
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Des lobbys au menu

Débat autour de l'ouvrage de Daniel Benamouzig et Joan Cortinas Muñoz.

Jeudi 30 juin de 9h à 10h30, à Sciences Po, 9 rue de la Chaise, Salle 900 - 75007 Paris

Événement organisé en partenariat avec la Chaire Santé

Ce qu’il y a dans nos assiettes échappe rarement à un marketing alimentaire qui tend à privilégier une consommation excessive en quantité et de pauvre qualité nutritionnelle. Les goûts sont déformés par l’apport de produits addictifs et l’absence d’information transparente sur la nutrition contribue à promouvoir les intérêts de l’industrie agro-alimentaire – ce qui revient à nous mettre, en quelque sorte, des lobbys au menu. Pour la première fois en France, ce livre offre une enquête d’ensemble sur les interventions mises en œuvre par l’industrie agro-alimentaire. Le résultat est édifiant.

 

 Nos invités :

Daniel Benamouzig,
Directeur de recherche en sociologie au CNRS, titulaire de la chaire Santé de Science Po Paris et co-auteur du livre.

Joan Cortinas Muñoz,
Maître de conférences en sociologie à Bordeaux Centre Émile Durkheim et co-auteur du livre.

Laure Ducos,
Chargée de campagne Alimentation à Greenpeace France.

Modératrice :
Catherine André,
Rédactrice en chef adjointe d'Alternatives Economiques.

Le débat sera également retransmis en direct sur zoom : formulaire à remplir pour recevoir le lien

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The law of the household workplace

By Adelle Blackett (LLDRL, MacGill)
Seminar DomesticitéS dans l’espace et dans le temps - 28/06/2022
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This research workshop proposes to question contemporary domesticities – defined as activities which consist in being remunerated by doing domestic tasks for households other than one's own – by focusing on the forms it takes in different national spaces (Argentina, Jordan, Egypt, France, the United States, Japan, etc.) and situating these national variations in the history of each of the countries concerned.

Depending on the geographical areas, domestics are salaried or not; whether or not they live with their employers; some have a single employer, others several; they have varied social profiles; some are migrants, others leave rural areas to work in the big cities of their country....

Tuesday, June 28, 2022, 3-6 p.m.:

Communication of Adelle Blackett (LLDRL, MacGill) :

The law of the household workplace.

Organization

This seminar is on zoom : 
https://sciencespo.zoom.us/j/8282735688?pwd=eXZlbHB5cWtZNDhVU09uVy8vZllDZz09

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Ordinary exemption working hours? Sociology of conflicts and negotiations around night and Sunday work

Thesis Defense : Pauline Grimaud - 1st july 2022
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Thesis Defense of Pauline Grimaud (in french)

Ordinary exemption working hours? Sociology of conflicts and negotiations around night and Sunday work

Dir : Jérôme Pélisse

Jury :

Sophie BERNARD, Baptiste GIRAUD, Cécile GUILLAUME, Michel LALLEMENT, Jérôme PELISSE (Directeur de recherche), Jens THOEMMES.

Contact : Pauline Grimaud pauline.grimaud@sciencespo.fr

Abstract

This thesis focuses on the conflicts and negotiations surrounding Sunday and night work, which has concerned a growing number of employees in France since the 1980s.

Using the lens of sociological Marxism as formulated by M. Burawoy and E. O. Wright, the thesis shows the interest of articulating the notions of exploitation and commodification in order to understand the current evolution of the capital-labour relationship and of conflictuality at work. In this perspective, Sunday and night work hours are understood as exemption working hours, whose specificity is to be subject to legal norms, unlike other so-called atypical hours.

The first part proposes a socio-history of the regulation of daily rest at night and weekly rest on Sunday. Even though this legal norm was subject to numerous derogations from the outset, such exemptions have undergone a remarkable inflation over the last forty years, in a context of competing legal mobilizations by employer and union organizations.

The second part of the thesis studies exemption working hours as a major issue in industrial relations in the Parisian retail sector. In this sector, the extension of the potential working hours of employees has been accompanied by a deterioration of their employment conditions, giving rise to a long-lasting confrontation between the management of the large retailers and the unions, leading them to renew their action strategies.

Putting into perspective the specificity of trade, the third part of the thesis analyzes the exemption working hours from the point of view of compensation (in rest or in wages) associated with Sunday and night work. As they are becoming more and more a daily issue of negotiation within companies, these hours contribute to the individualization of remuneration, and more specifically, increase horizontal inequalities between employees, even within each of the socio-professional categories.

Keywords: night work, Sunday work, working hours, legal exemptions, collective bargaining, working conflict, remuneration.

A society saturated with organizations? (in french)

Register for the next debate on June 14, 2022 from 6 p.m. to 7:30 p.m. - zoom
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Débat : Une société saturée d'organisations ?

Mardi 14 juin de 18h à 19h30 - en visio

Le livre "Une société des organisations" qui vient de paraître est le fruit d'un travail collaboratif mené par les 28 chercheuses et chercheurs du CSO sous la direction de Olivier Borraz, son directeur.

Cas à l'appui, sociologues, politistes et historiens tentent d'expliquer la prolifération organisationnelle de notre société dans laquelle chaque activité, chaque mission est confiée à une nouvelle organisation avec ses codes, ses hiérarchies, ses procédures. 

Nos invités :

Michel Anteby, Professor of Management & Organizations and Sociology, Boston University Questrom School of Business
Olivier Borraz, directeur de Recherche CNRS, directeur du Centre de sociologie des organisations et sociologue. Co-auteur du livre
Bernard Leca, Professeur de Contrôle de Gestion, ESSEC Business School
Ariane Ollier-Malaterre, Professeure de Management et directrice du International Network on Technology, Work and Family à l’École des sciences de la gestion, Université du Québec à Montréal
Alina Surubaru, Maîtresse de conférences en sociologie, Université de Bordeaux.

Animateur : 
Vincent Grimault, Rédacteur à Alternatives Economiques.

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International Colloquium: Agricultural Machinery Policies

Sociological and historical approaches to agricultural mechanization trajectories (1945-2021)
June 16 and 17, 2022 - Registration
  • Actualité CSOActualité CSO

Colloque international - 16 et 17 juin 2022

Comme hier avec le Plan Marshall, l’innovation technologique est aujourd’hui présentée comme la principale solution aux problèmes agricoles et alimentaires de notre temps. L’agriculture connectée, l’usage de drones et les biotechnologies doivent permettre d’affronter les problèmes globaux tels que le changement climatique, la sécurité alimentaire, la prévention des risques sanitaires, etc., sans affecter pour autant la compétitivité de l’agriculture. Bien que ses promoteur·rices assignent volontiers un tel rôle politique à la machine agricole, cette dernière échappe encore largement à la recherche en sciences sociales.

Le projet de recherche collectif Polma (Politiques de la machine agricole avec Sylvain Brunier pour le CSO), qui a bénéficié de financements de l’IFRIS et de la Fondation de France depuis 2018, et qui rassemble des chercheuses et des chercheurs à la croisée de l’histoire et de la sociologie. L’ambition de ce projet est de mettre à profit les outils et les méthodes de la sociologie économique, des STS et de l’histoire des sciences, de la sociologie rurale, de la sociologie et de l’histoire de l’environnement pour décaler le regard par rapport à la littérature existante sur les technologies agricoles.

Le colloque sera l’occasion de rassembler des études qui prennent pour objet les machines agricoles ou qui saisissent ces dernières à partir de problématiques connexes (foncier, travail agricole, conseil, environnement, etc.), ancrées aussi bien en sociologie économique, que dans les STS, l’histoire des sciences, la sociologie rurale ou l’histoire et la sociologie de l’environnement. Cette pluralité d’approches permettra d’engager une réflexion générale sur le rôle donné aux machines dans les politiques de transition agroécologique, qu’elles soient portées par des organisations productives (coopératives, industries agro-alimentaires, négoces) ou par des politiques publiques (agricoles, mais aussi industrielles et environnementales).

Le colloque s’organisera autour de trois principaux axes de réflexion :
Le premier axe, historique, invite les contributions à dénaturaliser la formidable motorisation agricole de l’après 1945, à lui retirer son caractère de nécessité technique et économique évidente.
Le deuxième s’intéresse aux politiques contemporaines de l’innovation agricole et à leur mise en œuvre.
Le troisième axe de réflexion porte sur l’économie des machines agricoles et les transformations du travail en agriculture qu’entraîne une mécanisation croissante des exploitations.

  • Programme (PDF - 645 ko)
  • Lien d'inscription (avant le 8 juin) - Il n'y aura aucune visioconférence pour ce colloque
  • Lieu : Université Paris Dauphine, Place du Maréchal de Lattre de Tassigny – 75016 Paris

Le 16 juin : salle A709 - le 17 juin : salle Raymond Aron

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The Second Demographic Transition and the Growth of Consumer Debt

Maude Pugliese, University of Québec / Discussion: Jeanne Lazarus
MaxPo/CSO joint seminar - Friday 3 June 2022
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The Second Demographic Transition and the Growth of Consumer Debt

MaxPo/CSO joint seminar 

Maude Pugliese, Assistant Professor of Population Studies at Institut national de la recherche scientifique (University of Québec) and the director of Observatoire des réalités familiales du Québec.

Discussion by: Jeanne Lazarus, Centre de Sociologie des Organisations (CSO)

When: Friday 3 June 2022, 10:00 a.m. - 12:00 p.m. (Paris time)

Location: Room K.011, 1 Place Saint Thomas d'Aquin 75007 Paris

Registration :

https://docs.google.com/forms/d/1kUw3-5wQkrM9_08Dg6QfspWR-78LfAE2M6gakWBzzOc/viewform?edit_requested=true

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The Unholy Trinity: How State, Religion, and Employers Shape Pious Women's Employment

Michal Frenkel, The Hebrew University - 20/05/22
Séance de l'axe Travail, Emploi et Profession
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Séance organisée par l'axe Travail, Emploi et Profession le 20 mai de 10h à 12h

Présentation de Prof. Michal Frenkel, The Hebrew University of Jerusalem's Department of Sociology and Anthropology :
The Unholy Trinity: How State, Religion, and Employers Shape Pious Women's Employment.

Résumé :

Can secular states and employers integrate devotee women from conservative communities in modern organizations without jeopardizing their religious identity? With the growing presence of ultra-disciplinary and gender-conservative religions in the postindustrial society, the mission of integrating devotee women from these groups into high-quality employment is becoming both more urgent and more complicated. Claiming to represent God’s will in imposing a gendered division of labor, conservative denominations of Christianity, Islam, and Judaism equip their female members with sets of values and norms standing at odds with the requirements of most modern organizations.

Against religious leaders’ claims, historical studies demonstrate that these norms were often constructed and reconstructed in broader sociopolitical and economic contexts and are therefore more dynamic and negotiable than they are usually percived. In this paper, I draw on the case of Ultraorthodox women’s integration into the Israeli labor market to develop a theoretical approach to the study of gender-religiosity intersectionality. I first look into how modern states, employers, and institutionalized religions construct the matrix of domination that structures devotee women’s marginalization in the labor market. Then, I consider how the same matrix also offers women a ground for an agency that allows them to rise through the ranks while maintaining their religious identities and legitimate places in their communities.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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ANR Colloquium: Food Policies in France (in french)

June 23-24, 2022 at Sciences Po - Registration
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L’alimentation cristallise de nombreux débats : gaspillage, prix des produits, rémunération des producteurs, effets sur la santé, le climat et la biodiversité, végétarisme, précarité… Souvent abordées par le prisme des politiques agricoles, les politiques alimentaires ont été peu analysées par les travaux des sciences sociales.

Issu d’un projet financé par l’Agence nationale de la recherche, le colloque POLAL examinera comment se constituent aujourd’hui les politiques alimentaires en France. Quels en sont les acteurs et les instruments ? Quels en sont les enjeux et comment sont-elles mises en débat ?

Le colloque questionnera les articulations entre interventions publiques et privées autour de l’alimentation. Il s’agit de comprendre comment l’Etat se saisit des enjeux d’alimentation, comment les acteurs publics parviennent à structurer un secteur fortement investi par les ONG et très largement pris en charge par les opérateurs économiques : agriculteurs, industriels, distributeurs. Symétriquement, le colloque abordera aussi le rôle et les rapports de ces acteurs privés dans la construction et la mise en œuvre des politiques alimentaires. Enfin, il analysera les politiques alimentaires à la lumière de crises majeures : celle de la pandémie de Covid-19 et celle du climat et de la biodiversité.

Ce colloque présentera les travaux de chercheurs et chercheuses menés principalement dans le cadre du projet POLAL. Il sera aussi l’occasion de discussions et d’échanges avec les acteurs des politiques alimentaires : élus, décideurs publics, acteurs économiques, experts, ONG. 

Comité d’organisation :

Anne-Laure Beaussier, Pauline Barraud de Lagerie, Laure Bonnaud, Thomas Depecker, Marc-Olivier Déplaude, Sophie Dubuisson-Quellier, Rémi Guillem, Nicolas Larchet, Bastien Soutjis.

 

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Doctoral Seminar 29 april 2022 (in french)

Measuring and making excellence
Marte Mangset, chercheuse invitée au CSO et Associate Professor à OSLOMET
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Présentation de Marte Mangset, chercheuse invitée au CSO et Associate Professor à OSLOMET :
Mesurer et construire l'excellence. Comment le processus de sélection pour des postes universitaires façonnent la qualité.

Résumé :

Les universités veulent recruter des universitaires excellents, mais comment l’excellence est-elle définie ?
Alors que de nombreuses études se concentrent sur les déviances du principe de mérite dans les processus de sélection académique, telles que le biais sur le genre ou l’ethnicité, cette étude porte sur la construction de la qualité académique dans un processus de sélection légitime.
A partir d’une étude de 48 processus de sélection dans trois universités norvégiennes, avec les documents associés, et 52 entretiens avec des membres des comités de sélection, nous analysons le processus de sélection étape par étape et aussi des différentes conceptions de la qualité académique. Les évaluateurs exposés au défi de comparer et de classer des formes de qualité incomparables ont de manière pagmatique recours à des instruments d’évaluation, et contribuent à une nouvelle construction de la qualité nettement plus étroite.

Cette présentation s’inscrit dans un cadre d’étude plus large sur la sélection dans le monde universitaire et l’espace pour le pluralisme cognitif en collaboration avec Julia Orupabo, Senior Research Fellow à Institute For Social Research.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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Martin Giraudeau : Soutenance d'Habilitation à Diriger des Recherches in Sociology

Scripted Enterprise : The Textual Foundation of the DuPont Corporation - 21/04/2022
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HABILITATION À DIRIGER DES RECHERCHES EN SOCIOLOGIE

Martin GIRAUDEAU, Centre de sociologie des organisations Sciences Po :

SCRIPTED ENTERPRISE The Textual Foundation of the DuPont Corporation.

Le 21 avril 2022 à 14h45

Sciences Po, amphithéâtre Claude Érignac

13, rue de l’Université, 75 007 Paris

JURY

M. Patrick CASTEL,Directeur de recherche de la Fondation nationale des sciences politiques, Centre de sociologie des organisations, Sciences Po

M. Jonathan LEVYJames Westfall Thompson Professor of US History, Fundamentals, Social Thought, and the College, University of Chicago (rapporteur)

Mme Andrea MENNICKENAssociate Professor, Department of Accounting, London School of Economics and Political Science (rapporteur)

M. Alain POTTAGEProfesseur des universités, École de droit, Sciences Po (garant et rapporteur)

Mme Susan ZIEGERProfessor of English, University of California, Riverside (présidente)

RÉSUMÉ

This memoir is the draft manuscript of a book on the founding of the DuPont corporation in the first years of the nineteenth century. It is the monograph of a venture, which carefully follows the entrepreneurs, Pierre Samuel and Irénée Dupont de Nemours, from the inception of their idea to emigrate from France to the United States in 1797, to the start of operations of the gunpowder manufactory they eventually founded – an early industrial concern in America, established near Wilmington, Delaware, in 1804. As such, the book is a contribution to the history of business and capitalism, but it is also a contribution to the theory of entrepreneurship, and more broadly of action in society. Challenging the traditionally individual, cognitive, and creative accounts of enterprise, it argues that the entrepreneur is first and foremost a bureaucrat: forming the new firms is formalizing it by producing scripts, starting with the business plan. While previous scholarship has repeatedly insisted on the informality of enterprise, Scripted Enterprise empirically demonstrates that, for the entrepreneur, the form is the norm. Further, the book shows that the scripts of enterprise are themselves scripted: they are generic documents, which comply with certain templates and models. Even, and perhaps even more so, in contexts of so-called “freedom of enterprise,” enterprise is thus a regular, normalized, and collective activity, rather than the creative act of an imaginative individual.

The first analytic emphasis of the book is on enterprise as process. It is a study of the progressive drift of the project, from an agricultural to a commercial and, in the end, to an industrial undertaking. While Pierre Samuel Dupont initially planned, from Paris, the establishment of a rural colony, destined to eventually become a new city, perhaps even a new State in the Union, he revised his plan upon arrival in the US in January 1800, to pursue instead a project in transatlantic commerce. His youngest son Irénée finally proposed to rather establish a gunpowder manufactory, which eventually turned into the DuPont corporation that historians have analyzed the crucial role of in American capitalism over the two following centuries. This foundational drift resulted from the difficulties encountered by the Duponts in raising funds for their initial projects, and gives us insights into the entrepreneurial context of the time – that is, into the thinking of both entrepreneurs and investors, regarding which projects were most worthy of attention, and investment. In a period of intense land speculation and diplomatic tensions across the Atlantic, industrial undertakings, however novel and uncertain, could appear as safer bets.

The second analytic emphasis of the book is on enterprise as bureaucracy. It argues that the two Duponts engaged in “entrepreneurial work,” which was essentially paperwork. The drifting of enterprise went along with its drafting: the entrepreneurs prepared a long series of scripts, akin to today’s “business plans,” thanks to which they reflected on their respective projects, but also discussed and agreed with potential investors and other parties. A key issue was the credibility of these scripts, which the Duponts attempted to strengthen by gathering information in what I call “sidescripts,” from maps of the New World to published travel journals, from stories of prior, comparable ventures to accounts of competing companies. The two entrepreneurs however mobilized the information from these sidescripts in different ways. While Pierre Samuel used it to precisely locate his proposed colony, in a specific valley, and outline the concrete steps of its economic but also demographic, social, and political development over a decade, Irénée conducted accounting simulations on a profit and loss account to prove that the manufactory would be profitable, in a normal year of operations, whatever the price of gunpowder, of raw materials, etc. While the father put forth a destination for his venture, the younger Dupont abstracted his own so as to make its future appear knowable, as a set destiny. The differences between the two scripts are explained by the different credit positions of the two men, but also of the two projects. While Pierre Samuel was a well-known and connected figure proposing a familiar type of venture, Irénée was a young man without credit proposing an unusual industrial enterprise. He was therefore compelled to make stronger demonstrative efforts in his plans.

The third analytic emphasis of the book is on the generic forms of enterprise. At the time when the Duponts prepared their projects, a number of legal constraints on the formation of new companies had been abolished. The requirement to apply for a privilege, or patent, had disappeared, especially. Yet this did not mean that they were not subjected to any “service windows” that would allow the projects to go ahead. They needed to raise funds from investors. They also had to morally authorize themselves to carry out their ventures. Such project appraisals imposed a number of requirements on the plans: the scripts were themselves scripted. The book traces the different textual genres and argumentation techniques that the entrepreneurs drew on in textually designing their projects. Through a careful review of the two Duponts’ respective biographies, it shows that the father, who had previously owned a print shop and been a leading Physiocratic economist, borrowed from the genre of subscription prospectuses which was common in the printing industry, as well as on the rhetoric of contemporary political economy pamphlets, to make the case for his rural colony; while the son borrowed from the genre of engineering quotes, as well as from the emerging, quantified rhetoric of experimental reports, which he had become familiar with as the student of Antoine Laurent Lavoisier at the French State’s gunpowder works. Although they were writing side-byside, in the same moment, and for the same purpose of generating revenues for the family, the two men operated in different textual economies of credit.

Overall, the book is an effort towards the elaboration of a sociology of formalities. Drawing on the incredibly fine grain of the archival materials available on the Dupont case and on its economic, intellectual, social, and political contexts, it shows that most of the “thinking” of entrepreneurs can be explained empirically by their position at the intersection of wide variety of texts.

Contact : Martin Giraudeau

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Doctoral Seminar 15 april 2022

Making "AI" a reality: the role of consultants in the artificial intelligence market for organizations (in french)
Louison Carroué, doctorant at the CSO
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Présentation de Louison Carroué, doctorant CSO : 
Concrétiser « l’IA » : le rôle des consultants sur le marché de l’intelligence artificielle à destination des organisations.

Résumé : 

La seconde moitié des années 2010 a été marquée par une inflation des promesses autour de l'intelligence artificielle. De nombreuses organisations étrangères à ce secteur communiquent sur le déploiement en leur sein d’outils dits "intelligents" : moteurs prédictifs, agents conversationnels, et autres "feuilles de route" sur l’IA foisonnent et sont les avatars de cette quête de modernité.

Le secteur du conseil s'est emparé de cet objet et propose aujourd'hui de nombreuses prestations dans ce domaine, comme l'identification de cas d’application de ces technologies chez ses clients ou encore la formalisation de "stratégies" autour de l'IA.

Que vend-on et que fait-on lorsque l'on propose du "conseil en IA" ? Cette recherche analyse le rôle des acteurs du conseil dans la production et la circulation d’une injonction de "se mettre à l’IA" et montre les opérations par lesquelles les consultants la concrétisent.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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Epistemic limitations of the algorithm for profiling the unemployed in Poland

Karolina Sztandar-Sztanderska (University of Warsaw)
séminaire Numérisation du service public de l'emploi - 9/05/22
  • ©shutterstock-motioncenter©shutterstock-motioncenter

We are happy to invite you to the second session of the monthly seminar "Digitalization of Public Employment Service" with :

Karolina Sztandar-Sztanderska (University of Warsaw) :
"Sloppy statistics and black-boxing of algorithms. Epistemic limitations of the algorithm for profiling the unemployed in Poland".

Date and place of the seminar :

Monday 9th of May, 10-11.30 am Center for Sociology of Organization (or Online).

Please suscribe following this link to attend the seminar: https://docs.google.com/forms/d/1_bP7x6IoHzxYu1wa2bgoMY8YOZ7iFoZRQNKofFNhm8o/viewform?edit_requested=true

We will send the abstract of the communication, the zoom link and the room to the participants a few days before the event.

The organizers Hadrien Clouet, Jean-Marie Pillon & Alizée Delpierre

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Visiting : Peter Edlund-Uppsala University, Michal Frenkel-The Hebrew University of Jerusalem and Mike Zapp-University of Luxembourg

  • Peter Edlund, Michal Frenkel and Mike ZappPeter Edlund, Michal Frenkel and Mike Zapp

 Peter Edlund is a postdoctoral researcher at the Department of Business Studies at Uppsala University. He wrote his PhD thesis at Uppsala University, focusing on issues related to status, organization, and competition, employing an extensive qualitative dataset to analyze how the European Research Council’s (ERC) funding was constructed in Swedish science during the European Commission’s Seventh Framework
Program. After defending his thesis in 2018, he has developed it into a book that was recently released by Edward Elgar Publishing. To consult his Curriculum Vitae [PDF - 80 Ko].
He will be at the CSO for a research stay at the CSO during the spring of 2022, in order to collaborate with Christine Musselin and Jérôme Aust

 Michal Frenkel is an Associate Professor and the Chair of the Department of Sociology and Anthropology at the Hebrew University of Jerusalem. Her current work examines intersectionality of gender and religiosity in the contexts of the segregated ultra-Orthodox colleges and in the high- tech industry in Israel. She has published extensively on gender, race, nationality, and religiosity within and around organisations, on centre–periphery relations in organisation studies, international management, and on organisational space and aesthetics. Her articles have appeared in Academy of Management Review, Organization Science, Gender, Work & Organization, Organization Studies, Organization, and many others.
She is a visiting scholar at the CSO between mid-February and then end of May 2022. She will be able to engage with Professors
Emilie Biland-Curinier and Jérôme Pelisse.

Mike Zapp is a postdoctoral researcher at the Department of Social Sciences at the
University of Luxembourg (UL). He hold a PhD from the University of Koblenz-Landau (UKL) and a MA in Social Sciences from UKL and Paris Diderot. His researchs are on the global risk society and the role of international organizations as knowledge producers and risk managers. And He's working on changes in higher education (governance) for multiple years. In various publications, He has analyzed how universities are transforming themselves into strategic and increasingly social actors which (often awkwardly) simultaneously move at the local, national and global levels combining (equally awkwardly) humanistic, public–good and profit–oriented missions.
He will be at the CSO from february to the end of march 2022. He will deepen collaboration with Jérôme AustOlivier Borraz and Christine Musselin.

More Than Euros: Exploring the Construction of Project Grants as Prizes and Consolations

Peter Edlund, Uppsala University
Seminar "Enseignement supérieur et recherche" - april 5, 2022
  • ERC European Research CouncilERC European Research Council

La prochaine séance du séminaire "Enseignement supérieur et recherche" est programmée le 5 avril de 12h30 à 14h, à la fois en présentiel, sur le campus de Sciences Po, 1 place Saint-Thomas d'Aquin 75007, en salle K.027 et en distanciel.

Peter Edlund, chercheur postdoctorant au département des études commerciales de l'université d'Uppsala et actuellement en visitng au CSO, présentera une communication intitulée :

More Than Euros: Exploring the Construction of Project Grants as Prizes and Consolations.

Summary :

The growth of project grants across Europe has implied that scientists experience considerable pressures to seek research funding. Such pressures suggest that scientists would devote most of their attention to the monetary amounts at play through various grants. But, while many scientists struggle to access funding, we also see indications that the allocation of certain grants invokes much more than issues reducible to pecuniary amounts. These indications highlight our need for new knowledge on the ways that scientists attribute meanings to funding and, in doing so, construct the status of grants. Through a comparative, interview-based study, I explore how early-career scientists in Sweden constructed the status of closely related and monetarily identical European Research Council (ERC) Starting Grants (StGs) and Swedish Research Council (SRC) Reserve Grants (RGs). My findings show that scientists ascribed their respective ERC and SRC grants with very different meanings, and that such meanings were specifically attributed on the basis of those evaluations through which StGs and RGs had been acquired. Both grants target top-graded proposals in Europe-level ERC evaluations, but budgetary shortages entail that StGs are distributed to first-ranked applicants, while RGs are allocated to second-ranked applicants. These minimal distinctions did not hinder scientists from constructing ERC StGs as ‘prizes’ and SRC RGs as ‘consolations’ that, respectively, signified successes and failures in elite circles of academia. Such construction persevered even though StGs were perceived as administratively burdensome for research group leaders and economically troublesome for university departments.

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Conflicts of interest and objectivity of medical knowledge (in french)

Boris Hauray, Iris/EHESS
Session of the Knowledge, Science and Expertise axis of April 8, 2022
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Séance organisée par l'axe Savoirs, Science et Expertise

Présentation de Boris Hauray, Iris/EHESS :
Conflits d'intérêts et objectivité des savoirs médicaux.

Résumé

Cette présentation analysera dans un premier temps les enjeux de la constitution du conflit d’intérêts en objet de recherche pour les sciences sociales. Dans un second temps, elle étudiera plus spécifiquement la manière dont les grandes revues médicales ont fait face à la mise en cause des conflits d’intérêts de leurs auteurs. Ce faisant, elle montrera qu’au cours des quatre dernières décennies, la question des conflits d’intérêt a été le support de trois problématisations distinctes de l’objectivité des savoirs médicaux.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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Doctoral Seminar 1st april 2022

The state, its citizens and their vaccines. Comparative study of vaccination policies against hepatitis B and papillomaviruses (in french)
Cécile Lavier, doctorant at the CSO
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Présentation de Cécile Lavier, doctorante au CSO:
L'Etat, ses citoyens et leurs vaccins. Etude comparée des politiques de vaccination contre l’hépatite B et les papillomavirus.

Résumé

La pandémie de Covid-19 a remis au centre du débat public la politique vaccinale française. Source de nombreuses controverses sociales, scientifiques et politiques, la question de la vaccination met en jeu le rapport des citoyens aux institutions sanitaires et aux pouvoirs publics, et la capacité de l'Etat de mener à bien des politiques de santé publique de grande ampleur. 
Cette recherche vise à analyser dans une perspective socio-historique les trajectoires particulières des vaccinations contre l'hépatite B et les papillomavirus. A la croisée des sociologies de la santé, des sexualités et de l'action publique, elle s'intéresse aux acteurs qui se sont mobilisés pour l'élaboration et de la mise en œuvre de ces politiques, et aux évolutions de leur compréhension de ces enjeux. 

Ce séminaire qui se tient les vendredis de 10h à 12h est organisé à la fois en distanciel et en présentiel sur le campus de Sciences Po.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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Read : The State in France and the United States: so Far, so Close

By Nicolas Barreyre (EHESS) & Claire Lemercier
Publication in COGITO, Research Magazine of Sciences Po
  • United States Capitol – 1846 © Architect of the CapitolUnited States Capitol – 1846 © Architect of the Capitol

L’État en France et aux États-Unis : si loin, si proche

By Nicolas Barreyre, EHESS, & Claire Lemercier, Centre de sociologie des organisations.

Article published in COGITO, Research Magazine of Sciences Po

United States Capitol – 1846 © Architect of the Capitol

Contrasting political life in France to that in the United States is a longstanding tradition in the French political debate: Alexis de Tocqueville (1805-1859) made this contrast central to his book Democracy in America. He believed the vitality of associations and communal assemblies in the United States was the opposite of French individualism, which paradoxically led to statism. Nearly two centuries later, the United States is still presented as a counter-model to France, which has been portrayed as hyper-centralised and interventionist since Napoleon and even Louis XIV, and as governed by a state that has blanketed the territory with civil servants controlling businesses and civil society. By contrast, the United States is cast as emblematic of deregulated capitalism and associative life, with a deeply rooted distrust of any central administration. Social scientists have seized on this opposition that permeates the political discourse, and have derived national models from it, in order to explain different historical trajectories. However, when we work to recover how people experienced the state at different times in the past, this opposition does not hold. It is not simply that things are more nuanced: of course the central state was not totally absent in the United States, and of course becoming a civil servant has not been the eternal aspiration of every French person! More importantly, it means that approaching the state in terms of the national models leads to a historical dead end. This is what we show in our article The Unexceptional State: Rethinking the State in the Nineteenth Century (The American Historical Review, 2021). Basing our analysis largely on recent historiographies, we jointly explore the French and American cases in the first half of the nineteenth century and show that they are far from being opposed. Rather, they are part of a shared repertoire of state forms that characterise a particular historical moment. This historicizing approach to the state, we argue, also helps shed light on current relationships between the central state and local authorities, associations and businesses.

The State in the United States: Really Unique?

Over the past thirty years, there has been renewed interest in the history of the state in the United States. Previously, the nineteenth century was largely seen as an era of a “state of courts and parties”. Recent work has shown the importance of multiple forms of state action. The States exercised extensive “police” powers that could go so far as to prescribe moral behaviour. Through the military, the Federal state orchestrated the violent conquest, exploration, mapping, and development of the West; and the post office, as a national public service, played a major economic, social, and political role. While the pre-1860 U.S. state was powerful and interventionist in some areas, it was not bureaucratic, however. And so, even these most recent studies, which have quite drastically reevaluated the American state, continue to characterise it as fundamentally different from European states, and the French one in particular. It is as if two distinct dynamics were involved. We engaged in this discussion by raising the question of whether this was true in practice in the first half of the nineteenth century. To explore this, we had to draw on existing publications on both sides of the Atlantic, which involved the delicate challenge of putting in conversation works that do not ask the same questions. But this exercise proved particularly fruitful.
In french...

Tout d’abord, nous discutons de l’opposition classique entre une France centralisée et des États-Unis fédéraux. La différence constitutionnelle ne fait pas de doute — les États fédérés avaient des pouvoirs que les départements français n’avaient ni ne revendiquaient — et les discours dominants divergeaient. Mais il est notable que les États-Unis avaient aussi, parmi leurs élites, des défenseurs d’un État central plus fort, alors que la France connaissait de forts courants décentralisateurs.
Surtout, en examinant les pratiques administratives sur le terrain, on se rend compte de réalités plus mixtes. En France, les discours insistant sur l’uniformité entre territoires n’empêchent pas de nombreuses exceptions (les colonies en particulier) et accommodements. La principale tâche des préfets, représentants du pouvoir central, est d’obtenir un consentement minimal des maires et autres notables afin de pouvoir appliquer les mesures décidées à Paris. Ils cherchent ainsi à savoir ce que pensaient ces élites, pour faire remonter cette information aux ministères, et négocient avec elles. Ce n’est pas si différent des discussions qui ont lieu aux États-Unis lorsque, par exemple, certaines communautés s’opposent pour des raisons religieuses à la règle générale selon laquelle le courrier est distribué tous les jours de la semaine. Cette autonomie locale dans les pratiques administratives est une pratique largement répandue dans les deux pays à cette période.

Une fonction publique réduite, aux frontières floues

Cette situation résulte d’un choix politique, mais aussi d’une contrainte : même les préfets français, souvent présentés comme l’incarnation de la bureaucratie centralisatrice, n’ont pas les moyens d’agir seuls. Imaginer une France couverte de fonctionnaires et ruisselante de dépenses publiques est anachronique. S’il est difficile de chiffrer ce point, nous avons tenté de l’estimer. Nos résultats montrent que, là où davantage de personnes sont payées par l’État en France qu’aux États-Unis, ce n’est pas l’effet d’une inflation de la paperasse dans les bureaux parisiens ni d’une intervention plus grande dans l’économie. Ainsi, jusqu’en 1905, une partie du salaire des prêtres catholiques, des pasteurs calvinistes et luthériens et des rabbins relève de la dépense publique, alors que rien de tel n’existe outre-Atlantique. Les employés des services fiscaux de l’État central sont nettement moins nombreux aux États-Unis, où la plupart des impôts sont prélevés par les États fédérés. Malgré tout, rapporté à la population de chaque pays, on remarque que le nombre de personnes qui travaillent pour l’État est approximativement proportionnel dans la plupart des secteurs où celui-ci intervient.
Ce que ces chiffres montrent surtout, c’est la faible part des fonctionnaires qui sont payés à temps plein par l’État et qui travaillent à Paris ou à Washington. Bien plus nombreuses sont les personnes qui travaillent pour l’État, mais hors des capitales ou, surtout, sans être salariées de l’État. Les statistiques qu’on peut compiler pour le milieu du XIXe siècle excluent le plus souvent les employés considérés comme subalternes, beaucoup n’étant pas payés du tout, ou bien étant payés sur le salaire de leur chef, ou encore par les usagers. En revanche elles incluent, voire mettent au centre du service de l’État les parlementaires, ou encore, en France, les juges non professionnels (juges de paix, prud’hommes, juges du commerce). Par ailleurs, même les fonctionnaires au sens plus étroit sont rarement recrutés sur concours ou soumis à des procédures d’avancement uniformes.
Ce qui relève ou non du service de l’État n’était donc pas délimité de la façon qui nous semble évidente, la frontière entre les définitions d’emplois publics et privés ne datant que du début du xxe siècle. Cela rend assez vaine la caractérisation d’un État comme fort ou faible par la mesure de dépenses ou d’effectifs. En revanche, ces formes d’organisation où nombre de fonctions publiques étaient remplies par des notables exerçant par ailleurs d’autres métiers (marchands, avocats, etc.) correspondaient à une manière de gouverner centrée sur la fabrique du consentement, notamment des élites locales.

Mieux décrire les imbrications entre public et privé

Caricature anglaise représentant un parlementaire britannique habillé comme un juge de paix français : un type de juge de proximité tout récemment créé (1798) © The Trustees of the British Museum, CC BY-NC-SA 4.0

Dès lors, pour le XIXe siècle, il est probablement vain de chercher à mesurer la taille de l’État, comme si c’était un objet distinct aux frontières bien définies. Au contraire, un grand nombre des activités de l’État se font dans une imbrication plus ou moins grande avec (des parties de) la société civile. Notre proposition est d’étudier les formes que prennent ces imbrications, et leurs effets historiques. Nous en proposons un premier inventaire de ces formes, que l’on retrouve dans les deux pays. Dans certains domaines, l’État confère une autorité exclusive à certains éléments de la société et s’interdit d’intervenir. C’est le cas de l’autorité que le chef de famille exerce sur sa femme, ses enfants, et, aux États-Unis et dans les colonies françaises, sur ses esclaves. Dans d’autres domaines, l’État reconnaît une capacité d’action sans supervision des collectifs, en échange d’engagements à agir dans l’intérêt général. C’est sous cette forme de corporation que des Églises et des Universités, notamment, ont acquis aux États-Unis l’autonomie prisée par Tocqueville. C’est moins possible en France avant 1870 pour des associations, à l’exception de certains groupements charitables ; mais les entreprises concessionnaires de services publics, par exemple de chemins de fer, bénéficient d’un statut voisin. Enfin, dans d’autres domaines encore, l’État met en place un organisme décrit comme public, mais dont les membres, plutôt que d’être fonctionnarisés, agissent comme experts à temps partiel, et le plus souvent de façon bénévole. La question centrale ici est moins la forme exacte de ces arrangements que le fait que l’État organise une collaboration, sur un domaine précis de l’autorité publique, avec des parties spécifiques de la société civile. C’est aussi l’État qui organise ces dernières, par des reconnaissances différenciées. La « société civile » n’étant pas d’un bloc, comprendre les formes d’action de l’État nécessite de comprendre ces hiérarchies.
Le propos n’est pas ici de dire que les pratiques de l’État étaient identiques des deux côtés de l’Atlantique, mais au contraire de comprendre que les différences, réelles, ne font pas système. Se concentrer sur les pratiques permet de faire émerger un répertoire partagé — et spécifique de la période — de manières d’organiser l’État. Les catégories habituelles d’État fort ou faible, fondées sur la notion de bureaucratie telle que définie par Max Weber au début du xxe siècle, sont peu pertinentes pour décrire ces répertoires plus anciens ; elles empêchent même de les voir.

Partir du fait que, de chaque côté de l’Atlantique, les États (pourtant postrévolutionnaires) sont moins bureaucratiques qu’il n’y paraît et travaillent avec les élites « privées » permet de mieux regarder, ensuite, comment ils le font. Ce travail de description précise est également porteur d’enseignements pour l’étude du présent. Aujourd’hui, les gouvernements revendiquent aussi un travail avec la société civile ou les entreprises. Mais ces partenariats public-privé prennent de formes très différentes, bien plus bureaucratiques et impliquant des flux d’argent plus important. Plutôt que de redécouvrir régulièrement que l’État moderne n’est pas toujours wébérien, ou d’opposer des modèles nationaux, il nous paraît utile de comparer systématiquement, dans le temps, les formes des frontières — toujours poreuses — de l’État.

Claire Lemercier, directrice de recherche CNRS au Centre de sociologies des organisations (CSO), consacre ses recherches à la sociologie et l’histoire des entreprises françaises et de leur dirigeant·es, notamment du point de vue de leurs rapports au droit et à l’État ; elle travaille également à une histoire de l'apprentissage en France aux xviiie et xixe siècles.

Nicolas Barreyre, maître de conférences à l’EHESS au Centre d’études nord-américaines (Mondes Américains) travaille sur l’économie politique étatsunienne et la construction de l’État au xixe siècle. Ses recherches en cours portent sur la dette publique et les transformations du capitalisme étatsunien.

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New project :

OrA-NEAT (Organization and Attitudes in Nursing homE Antibiotic sTewardship)
Coordination : Lorraine University and Henri Bergeron, Claire Bodelet, Patrick Castel, Renaud Crespin & Etienne Nouguez at the CSO
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The OrA-NEAT project (Organization and Attitudes in Nursing home Antibiotic sTewardship) concerns the development and evaluation of a customizable program for the proper use of adapted to the needs of French EHPADs based on an overall evaluation of organizations and perceptions health professionals.

Managed by the University of Lorraine, it involves several partners including the CSO over a period of 6 years.

Summary

Despite growing evidence about their effectiveness in both animal and human medicine, implementation of antimicrobial stewardship (AMS) programs remains suboptimal. Interventions included in these programs target multiple professional behavior change, e.g. antibiotic (AB) prescription. Such interventions are prone to interactions with the context, e.g. adaptation of AMS interventions to local resources, moderating their impact once transferred in another setting. Accordingly, they require specific development and evaluation methods, with special attention paid to capacity building and the context in which they are embedded. So far, studies assessing AMS programs have paid little attention to the theory underpinning their development and to their scalability. While epidemiology and infectious disease expertise are critical to develop and to evaluate AMS programs, social sciences are of particular interest to untangle sociocultural and psychological factors driving AB use; and to develop interventions targeting behavior change.

Based on our previous development of an interdisciplinary approach to interventional research, we propose a new methodological framework for AMS program development and evaluation including four key components: (i) Elaboration of a conceptual framework of the sociocultural context underpinning AB use; (ii) Development of a contextual diagnostic tool on AMS; (iii) Development of an AMS toolkit and implementation support suited to the context of interest; and (iv) Evaluation of the resulting AMS program with the highest level of evidence. We will then apply this methodological framework to a specific context particularly prone to antimicrobial resistance (AMR) and that has been largely understudied, i.e. nursing homes (NHs).

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New Seminar DIGITALISATION OF PUBLIC EMPLOYMENT SERVICES

Self-Service in Action: Characteristics and Implications of Face-to-Screen Encounters in the Welfare State
By D. Böhringer from IAQ - march 14, 2022
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The emergence of public employment services led to the construction of national labour markets. These institutions enabled – and sometimes coerced – individuals to move within a unified space, breaking down the tax borders of each city, leading to intense movements from the countryside to the city, and disconnection between birthplace and working area. In short, instead of depending on their local corporation or personal network (Luciani 1990), job seekers resorted to a national institution and its agents, which proposed to the inhabitants of one part of the country to apply for job advertisements located at the other end, or to change their profession to move towards sectors in need of manpower.

However, the activity carried out by the agents and the interviews they conduct with the unemployed are technically mediated. The history of public employment services is the history of a succession of technical tools, whose historical evolution partly prescribes what is possible or not, imaginable or unimaginable, costly or free, for employment policies. Handwritten notebooks, printed lists, landline telephones, punch cards and computers successively changed social relations at the desk, contact, follow-up and archiving of the unemployed. Computers are now present in every room of European employment agencies: directly available in the halls to the jobseekers, in the offices for compulsory meetings between unemployed and advisers, in the administrative back office to manage the activity. The global computerisation of intermediation has thus led to digitization of compensation payments, training opportunities and encoding of the labour force. It rehabilitated the old cybernetic dream of an immediate and adjusted placement (Pillon 2015), also called a 'matching' between supply and demand.

This interest in digital tools implies the simultaneous study of their discrete forms and the controversies involved. It is true that in everyday life, most software, servers and applications are mobilised without controversy. They therefore constitute an invisible form of public regulation of practices. However, recently, controversies have been emerging that highlight the ignored, latent, implicit or even hidden consequences of the algorithms and data manipulated by the public employment service for different vulnerable social groups (Allhutter et al. 2020; Prietl 2019).

This seminar proposes to explore the challenges of the dematerialisation of public employment services. On the one hand, putting the unemployed at a distance responds to very old preoccupations – in terms of placement, as shown by the cybernetic dream of instantaneous contact among the inventors of the labour exchanges, or in terms of discipline, as illustrated by the marked mistrust among senior civil servants in most European countries in the 1930s and 1940s, who were anxious not to concentrate a mass of unemployed people in the same space (Buchner 2015). On the other hand, dematerialisation introduces new logics of public action, based on an original division of public-private work with possibly foreign service providers, increases the discretion of political choices and reconfigures the inequalities of use among users and agents. These two challenges reshape the identity of the unemployed and their social citizenship (Sztandar-Sztanderska and Zielenska 2018).

But to analyse them, this seminar also intends to open the black box of software, applications and programs themselves. Rather than studying dematerialisation as a global digital process, which many studies have already accomplished, we consider the variations of digital tools across countries, institutions, and even agencies. In doing so, we consider the software of public intermediation - whether the purpose, for management, data collection, intermediation, matching… - as political scripts that equip individuals unequally to face different challenges, depending on their interface and the categories integrated (Clouet 2021). In this respect, the seminar engages in a double critique of the digital equipment of the public employment service: an external critique, devoted to the articulation between the software and the use of the administration or the labour market, as well as an internal critique, devoted to the social effects of the software itself.

OrganiZERS : 

Hadrien Clouet, researcher postdoctorant at IDHES (Paris Nanterre)
Alizée Delpierre, researcher postdoctorant at the CSO (Sciences Po)
Jean-Marie Pillon, maître de conférence at the Irisso (Paris Dauphine)

agenda

The first session of the seminar is scheduled for Monday, March 14, 2022 from 10 a.m. to 11:30 a.m., in the meeting room of the Center de sociologie des organizations (1, place Saint Thomas, 75007 Paris).
Intervention of Daniela Böhringer, from the IAQ (Institute for Work and Qualifications) at the University of Duisburg, for a presentation in English entitled "Self-Service in Action: Characteristics and Implications of Face-to-Screen Encounters in the Welfare State".
The seminar is both face-to-face and via Zoom. The registration link, whether you want to attend in person or digitally, is here.
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Seminar of the Sociology Department of Sciences Po, March 11, 2022 (in french)

Higher education and research institutions facing the health crisis with S. Mignot-Gérard, Ch. Musselin and A. Waltzing.
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Séminaire du département de sociologie de Sciences Po du 11 mars 2022 DE 12h30 à 14h30 (avec un accueil dÈs 12h00)

Cette séance est organisée par le CSO.

Les établissements d’enseignement supérieur et de recherche face à la crise sanitaire.

Interventions de :
Stéphanie Mignot-Gérard, Maître de conférences à l'Institut de Recherche en Gestion, UPEC,
Christine Musselin, Directrice de recherche CNRS et sociologue au CSO,
Aline Waltzing, Post-doctorante au CSO. 

Résumé

Le 12 mars 2020, Emmanuel Macron annonce la fermeture des établissements d'enseignement supérieur à partir du 16 mars, puis quelques jours plus tard il décide d'un confinement de l'ensemble de la France à partir du 17 mars. Comment cette situation inédite a-t-elle été traversée par l'enseignement supérieur français ?
L'enquête menée dans quatre universités et une grande école avec les étudiants du master 1 de sociologie de Sciences Po et le suivi de différents réseaux et de réunions au ministère permettent de contribuer à la réflexion sur la gestion organisationnelle des crises à travers trois questionnements inédits : comment des organisations loosely coupled réagissent-elles aux crises ? Que montre la comparaison de la gestion de crise dans des organisations confrontées à la même crise au même moment ? Quelle est l'incidence de la crise sur le pilotage du secteur de l'enseignement supérieur ?

Organisation :

La séance se déroulera à la fois en distanciel et en présentiel, sur le campus de Sciences Po, salle K011, 1 Place Saint-Thomas d'Aquin 75007. 

L'inscription est obligatoire, des sandwichs seront proposés. Merci de vous inscrire avant le mardi 8 au soir.
Pour les utilisateurs de Zoom, le lien sera envoyé un jour avant.

Accès au formulaire d'inscription

 

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Research Project : AVOCONSEILS : Accès à la justice et défense devant les hautes cours. Le rôle des avocats aux conseils (in fr)

Coordinated by Liora Israël and led by Claire Lemercier and Ana Maria Falconi at the CSO
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Ce projet, financé par l'Agence Nationale de la Recherche sur 3 ans, est coordonné par Liora Israël du Centre Maurice Halbwachs. 

Prévu pour se dérouler sur trois ans (octobre 2021-octobre 2024), il sera conduit également par Claire Lemercier, historienne de la justice et des marchés au CSO et Laure Blévis, maîtresse de conférences à l’Université Paris Nanterre (ISP), sociologue du droit et des migrations.
L'équipe bénéficiera de l'appui d'Ana Maria Falconi, recrutée comme ingénieure de recherche au CSO pour un an sur ce projet.

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Lire la fiche projet

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Study day:

Higher education and research facing the Covid-19 (in french)
Registration, march 8, 2022 on the Sciences Po's campus
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Journée d’étude - L’enseignement supérieur et la recherche face au Covid-19

Mardi 8 mars 2022 sur le Campus Sciences Po,
salle K.011, 1 Place Saint-Thomas d’Aquin 75007 Paris

Cette journée d’étude, organisée par l’équipe du projet de recherche ANR Covid-in-Uni, vise à faire un point, environ deux ans après le début de la crise sanitaire, sur des enquêtes menées depuis le premier confinement sur la manière dont l’ESR a affronté cette crise. Nous y réunirons quatre équipes de recherche afin de les faire dialoguer et de réfléchir ensemble aux conclusions à tirer de leurs travaux.
Avant cela, une prise de parole par plusieurs représentants d’institutions de l’ESR nous permettra de construire nos réflexions en lien avec leurs témoignages.

En savoir plus

Lire le rapport de recherche financé par l'ANR (accessible sur ce lien -PDF - 4 Mo)

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Les rapports des citoyens à la justice : expériences, représentations et réceptions

Cécile Vigour, Centre E. Durkheim - 18 février 2022
Séance de l'axe Droit, Normes et Régulations
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La prochaine séance du séminaire est organisée par l'axe Droit, Normes et Régulations au cours de laquelle Cécile Vigour du Centre Emile Durkheim interviendra au nom du collectif qui inclue aussi B.Cappellina, L.Dumoulin et V.Gautron.

Titre de l'intervention
Les rapports des citoyens à la justice : expériences, représentations et réceptions.

Résumé

Qu’est-ce qui fonde la confiance dans la justice, son autorité, sa légitimité et celles des personnes qui l’exercent ? Qu’est-ce qu’une peine juste ? A quelle justice citoyennes et citoyens aspirent-ils ?

Dans une perspective de réception de l’action publique, l’ouvrage examine « par le bas » comment les citoyens français perçoivent l'action et les politiques de justice, et comment leurs représentations et expériences alimentent ou ébranlent la confiance qu'ils ont dans la justice, et affectent l'autorité et la légitimité de cette institution en tant qu'elle structure le pacte social.

A partir d’un protocole d’enquête mixte, cette recherche collective s’appuie sur des données recueillies lors de 17 entretiens collectifs et d’un questionnaire soumis auprès d’un échantillon aléatoire de 2 770 personnes représentatives de la population française (panel ELIPSS). Les focus groups permettent d’établir certaines des modalités d’élaboration et d’expression d’un jugement public sur la justice et plus largement sur le système judiciaire (qui inclut aussi la police), quand les réponses au questionnaire permettent de préciser les facteurs qui influencent les jugements portés sur le système judiciaire, et d’identifier des rapports au droit, à la justice et à la police contrastés, ainsi que des variables explicatives de ces derniers.

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ANR POLAL conference, food policies in France

June 23 and 24, 2022 at Sciences Po, Paris
  • POLAL, les politiques alimentaires en FrancePOLAL, les politiques alimentaires en France

Colloque ANR POLAL 

Les politiques alimentaires en France

23 et 24 juin 2022 à Sciences Po, Paris

L’alimentation cristallise de nombreux débats : gaspillage, prix des produits, rémunération des producteurs, effets sur la santé, le climat et la biodiversité, végétarisme, précarité… Souvent abordées par le prisme des politiques agricoles, les politiques alimentaires ont été peu analysées par les travaux des sciences sociales.

Issu d’un projet financé par l’Agence nationale de la recherche, le colloque POLAL examinera comment se constituent aujourd’hui les politiques alimentaires en France. Quels en sont les acteurs et les instruments ? Quels en sont les enjeux et comment sont-elles mises en débat ?

Le colloque questionnera les articulations entre interventions publiques et privées autour de l’alimentation. Il s’agit de comprendre comment l’Etat se saisit des enjeux d’alimentation, comment les acteurs publics parviennent à structurer un secteur fortement investi par les ONG et très largement pris en charge par les opérateurs économiques : agriculteurs, industriels, distributeurs. Symétriquement, le colloque abordera aussi le rôle et les rapports de ces acteurs privés dans la construction et la mise en œuvre des politiques alimentaires. Enfin, il analysera les politiques alimentaires à la lumière de crises majeures : celle de la pandémie de Covid-19 et celle du climat et de la biodiversité.

Ce colloque présentera les travaux de chercheurs et chercheuses menés principalement dans le cadre du projet POLAL. Il sera aussi l’occasion de discussions et d’échanges avec les acteurs des politiques alimentaires : élus, décideurs publics, acteurs économiques, experts, ONG. 

Comité d’organisation :
Anne-Laure Beaussier, Pauline Barraud de Lagerie, Laure Bonnaud, Thomas Depecker, Marc-Olivier Déplaude, Sophie Dubuisson-Quellier, Rémi Guillem, Nicolas Larchet, Bastien Soutjis.

Programme et inscriptions à venir

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