Mobilités sociales et rapports au pouvoir institutionnel

Une élite du hip-hop en banlieue rouge
Pauline Clech - Politix 2016-2
  • Photo Sekundo (Battle de Païta, Nvelle Calédonie, 2009) [CC BY-NC-ND]Photo Sekundo (Battle de Païta, Nvelle Calédonie, 2009) [CC BY-NC-ND]

Politix 114
Politix, revue des sciences sociales du politique - Volume 29, numéro 114 "Mobilités sociales", coordonné par Julie Pagis et Paul Pasquali.

Mobilités sociales et rapports au pouvoir institutionnel : une élite du hip-hop en banlieue rouge. Pauline Clech (post-doctorante au COES, Santiago du Chili), p. 149-175.
Cet article est disponible sur la plateforme CAIRN
(DOI: 10.3917/pox.114.0149).

Pauline ClechÀ la fin des années 1980, le hip-hop est devenu une contre-culture juvénile et banlieusarde qui a constitué un important lieu de socialisation, à côté de la famille et de l’école, au sein de groupes de pairs à base locale. En analysant les trajectoires post-adolescentes d’enquêtés socialisés au sein de cette contre-culture et cherchant à se maintenir, une fois adultes, durablement dans cette voie, cet article montre qu’une jeunesse s’y est forgé un capital culturel illégitime. Ce capital culturel est à la fois une capacité de repérage au sein d’arts encore peu institutionnalisés, un ethos spécifique issu en partie de la « culture des rues » et une politisation sous forme de conflictualité et de revanche sociale, ainsi qu’une méfiance vis-à-vis de toute forme de pouvoir institutionnel. L’acquisition de ce capital culturel a des conséquences sur la position sociale atteinte à l’âge adulte. Deux types de mobilité sociale sont repérables : des enquêtés d’origine populaire connaissent une ascension sociale, là où d’autres, issus des classes moyennes, parviennent à conjurer un déclassement probable. Ce capital culturel a besoin d’espaces d’actualisation pour être socialement efficace : s’il reste largement illégitime au sein de la société, nous montrerons les liens dialectiques qui se sont noués au cours du temps entre ce capital culturel, la mobilité sociale et le pouvoir institutionnel local.

Citation de l'article de Pauline ClechLes institutions publiques locales peuvent constituer des « marchés francs » où valoriser ce capital culturel illégitime. Elles sont omniprésentes dans les trois types de trajectoires étudiées, et ce d’autant plus qu’au cours du temps les membres de cette élite du hip-hop se retrouvent sans groupe de pairs. Cette promotion sociale se fait sur un mode individuel, comme le montrent les expressions « se faufiler » ou « tirer son épingle du jeu ». Ce n’est pas au sein d’une contre-société avec ses propres normes et ses propres institutions qu’ils se sont élevés dans l’espace social : ils ont dû entrer dans le monde des « autres ». Ils s’y trouvent confrontés à de nombreux plafonds de verre qui sont pour eux autant d’occasions de se voir « remis à leur place » (...).

Wages, Bonuses and Appropriation of Profit in the Financial Industry

The working rich
Olivier Godechot
  • O. Godechot (2016)O. Godechot (2016)

Figure 1.4 - The contribution of different sectors to the rise in inequality in FranceWages, Bonuses and Appropriation of Profit in the Financial Industry

The 2008 financial crisis led the whole world to ask questions of the financial industry. Why are wages in the financial industry so high? Are bonuses responsible for the financial crisis? Where do bonuses come from? Politicians and others urged people to believe that the crisis was the price of Wall Street’s greed and blamed the ‘bonus culture’ prevalent in the financial industry. However, despite widespread condemnation and the threat of tighter regulation, bonuses in the industry have proven remarkably resilient.

 Olivier GodechotThis book provides an in-depth inquiry into the bonus system. Drawing on examples from France, the City and Wall Street, it explains how and why workers in the financial industry can receive such large bonuses. We examine issues around incentives, morality and wealth-sharing among employees, including the rise of "the working rich" - those who have benefited the most from the high wages and large bonuses on offer to some employees. These people have achieved wealth through their work thanks to new forms of exploitation in our ever-more dematerialised economy. This book shows how the most mobile employees holding the most mobile assets can exploit the most immobile stakeholders. In a world where inequalities are rising sharply, this book is therefore an important study of one of the key contemporary issues.

Table of contents

Introduction: Finance as a Working Rich Observatory

 Bonus Practices
The Size of Bonuses
The Distribution of Bonuses

 Property Rights and Power
Property Rights in the Firm
The Sense of Ownership of Profit
Assets and Power

 Hold-Up and Labour Market
A Hold-Up Case
Towards a Model of Hold-Up
The Labour Market as Asset Transfer
What Do Heads of Trading Rooms Do?

Conclusion: Value Creation for Wage Earners?

Routledge International Studies in Money and Banking - 258 p. - ISBN 978-1138123960.

Equality or equity? Divisions of work and partnership dissolution in the UK

Marta Dominguez-Folgueras
Séminaire scientifique de l'OSC - 30 septembre 2016
  • Jeff Turner (CC - BY)Jeff Turner (CC - BY)

Séminaire scientifique de l'OSC 2015-2016

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 30 septembre 2016 de 11h30 à 13h

Equality or equity?
Divisions of work and partnership dissolution in the UK 

This communication analyzes the effect of the division of paid and unpaid work on the risk of dissolution of married and cohabiting couples in the UK, using 16 waves of the BHPS. In the literature, the division of work is usually categorized in terms of equality or traditionalism, depending on whether housework is done mostly by women or not. We propose an exploratory measure to include equity in our operationalization of the division of work, taking into account that partners might consider the division fair if none of them is doing a double shift.

Marta Dominguez-Folgueras (OSC)

 

 

 Marta Dominguez-Folgueras
Assistant Professor, Sciences Po


 inscriptions : marie.ferrazzini@sciencespo.fr

POUR EN SAVOIR PLUS

 

Graduate Migration Out of Italy: Predictors and Pay-Offs

E. Recchi, C. Barone, G. Assirelli
Notes & Documents de l'OSC n° 2016-03, août 2016
  • Laureati (Nico Vendome55, NC BY-ND)Laureati (Nico Vendome55, NC BY-ND)

Notes & Documents de l'OSC

n° 2016-03, Août 2016

Graduate Migration Out of Italy: Predictors and Pay-Offs

Ettore Recchi (OSC)
Carlo Barone (OSC)
Giulia Assirelli (Università Cattolica del Sacro Cuore, Milano)

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Migration from Southern Europe has been on the rise after the Euro-crisis, mostly fed by young skilled workers. Little is known about the determinants and pay-offs of migration for this population. This paper focuses on the Italian case, on the  basis of a large representative sample of graduates interviewed in 2011. Four years after graduation, 2.4 per cent of them lived outside Italy; the majority (87 per cent) had settled in the EU. Multivariate analyses show that they are disproportionately drawn from upper class families and have scientific and internationally-oriented credentials. Academic performance in upper secondary and tertiary education also displays a positive correlation with migration. Moreover, when compared to the ‘stayers’ in their cohort, movers enjoy better occupational outcomes in terms of unemployment risks, access to skilled jobs, salary and work satisfaction. Ceteris paribus, the PPP-adjusted net hourly salary of movers is 27 per cent higher than the salary of stayers. This differential varies considerably across destination countries, ranging between 17 and 98 per cent.

Après la crise de l’Euro, se redessine un mouvement migratoire intra-européen originaire des pays du sud, principalement alimenté par une jeunesse hautement qualifiée. On sait peu de choses sur les déterminants et les profits escomptés de leurs déplacements. Cet article étudie plus particulièrement le cas des italiens, à travers des entretiens menés en 2011 sur un large échantillon représentatif des jeunes diplômés. 4 ans après l’obtention de leur diplôme, 2.4% vivent à l’étranger ; la majeure partie d’entre eux (87%) se sont installés dans un autre pays de l’Union Européenne. Les analyses multivariées montrent que la propension à migrer est plus forte chez les jeunes issus de familles de classes sociales supérieures et d’inscrits dans des disciplines scientifiques ouvertes sur le monde. La migration est également corrélée avec les performances scolaires dans l’enseignement secondaire et supérieur. Comparés aux individus non mobiles, les migrants de la cohorte affichent de meilleures perspectives de carrière, de meilleurs salaires, plus de satisfaction dans leur travail, et moins de risque de chômage. De plus, en moyenne et toute chose étant égale par ailleurs, la Parité en Pouvoir d’Achat (PPP), au travers du salaire horaire net de ces migrants, est 27% plus élevée que pour ceux qui restent en Italie. Cet écart varie considérablement selon les pays de destination, entre 17% et 98%.

Grandeur et décadence du capital social

Emanuele Ferragina
  • Michael Gove, secrétaire d'État à la Justice (Paul Clarke, Wikipedia)Michael Gove, secrétaire d'État à la Justice (Paul Clarke, Wikipedia)

Grandeur et décadence du capital social

Emanuele Ferragina, Sciences Po – USPC

Certains commentateurs ont vu le Brexit comme le résultat d’un accroissement de la ligne de fracture qui traverse aujourd’hui la société britannique ; ce que Will Hutton a qualifié de société « du eux et du nous ».

En effet, le débat sur la cohésion sociale dans la société britannique a mobilisé pendant plus de deux décennies des chercheurs comme des décideurs politiques, autour de la notion – discutée – de capital social. Nous observons que cet évènement se produit alors que le concept de capital social se situe à un tournant dans la rhétorique politique.

Le capital social, ce n’est pas ce que vous connaissez, mais qui vous connaissez ! C’est Robert Putnam qui a diffusé cette idée dans le monde académique, reformulant un vieux débat sur l’importance des liens sociaux dans le fonctionnement des institutions démocratiques.

Capital social et néolibéralisme

Pourtant, après 20 ans sur le devant de la scène, nous constatons que le concept de capital social, au moins dans la version popularisée par Putnam, a largement perdu de son attrait. Nous en venons à cette conclusion en analysant la relation à double tranchant instaurée entre d’un côté le capital social et de l’autre le néolibéralisme.

Dans une période caractérisée par la crise et la montée des inégalités économiques, l’élan politique nécessaire pour soutenir le capital social semble en complet décalage avec l’application du programme politique néolibéral.

D’un côté, la diffusion du néolibéralisme a grandement contribué à la popularisation du concept de capital social, mais d’un autre, il pourrait bien avoir provoqué sa déchéance. Pour illustrer l’engouement puis le déclin de l’idée de capital social, nous emploierons la métaphore des deux paraboles superposées, celle de la théorie du capital social et celle du discours politique qui s’y réfère. La parabole est constituée de trois périodes retraçant le cycle de vie du capital social dans un cadre analytique et politique : une phase ascendante, un sommet (vertex) et enfin une phase de déclin.

Robert Putnam, un auteur populaire

La montée en puissance de la théorie débute avec les travaux de James Coleman, et l’intégration du capital social dans la théorie du choix rationnel. C’est ensuite au début des années 90 que Robert Putnam transforme le capital social d’un concept scientifique en une notion populaire reprise au niveau mondial, ainsi que le montre le nombre de citations de Putnam dans la littérature scientifique.

Bowling Alone, publié en 2000, a fait la réputation de son auteur Robert Putnam et popularisée l’idée de capital social Remarquons par exemple que son ouvrage Bowling Alone : The Collapse and Revival of American Community a un nombre de citations plus important que l’ouvrage de Joseph Stiglitz Globalization and Its Discontents ou The Three Worlds of Worlds of Welfare Capitalism de Gøsta Esping-Andersen.

Après avoir dépeint le déclin de l’engagement citoyen américain au travers de l’image du Bowling Alone – les Américains jouent de plus en plus seuls au bowling, après avoir longtemps pratiqué en groupe, en convivialité – Putnam apparaît dans le magazine People, il est interviewé plusieurs fois sur ses propres pratiques citoyennes vertueuses et même invité à Camp David pour converser avec le président Clinton.

Il défend l’idée que la démocratie américaine court un grand danger si la société civile, le ciment relationnel qui relie les individus s’affaiblit. Après tout, qui pourrait affirmer que des liens sociaux vivaces et plus d’engagement citoyen ne soutiennent pas la démocratie ?

L’argumentaire de Putnam fait écho à La démocratie en Amérique d’Alexis de Tocqueville. Pourtant, à la différence du philosophe français du XIXe siècle, Putnam a éludé le fait que le capital social ne peut pleinement s’épanouir quand des inégalités structurelles persistent dans la société.

Comme de nombreux auteurs l’ont montré, la réduction par Putnam des relations sociales en quelque chose d’équivalent au capital financier implique que participation communautaire et participation sociale soient des formes d’activité économique. Or le mot capital est directement lié au développement d’un système économique basé sur l’individualisme et la compétition, valeurs qui semblent opposées au modèle de citoyenneté que les théoriciens du capital social et les décideurs politiques ont défendu dans leurs discours.

Un concept apprécié en Grande-Bretagne

En dépit de cette contradiction frappante, l’appel de Putnam au renouvellement de la démocratie américaine a également gagné l’Europe. En Grande-Bretagne, l’appel à un engagement plus actif de la société civile – de la Third Way (« troisième voie » promue par Tony Blair et inspirée par le sociologue Anthony Giddens ; elle positionne le Parti travailliste entre la gauche et la droite) à la Big Society du parti conservateur (« la grande société » portée David Cameron qui milite pour l’engagement citoyen et soutient la philanthropie dans l’idée de réduire d’autant l’intervention publique) – a été plus fort que partout ailleurs.

Nous utilisons ici le cas britannique en appui de notre réflexion, pour trois raisons :

  • la Grande-Bretagne est le premier pays (avec les États-Unis) où le néolibéralisme a été intégré dans un programme politique cohérent et démocrate,

  • la Third Way est le premier projet politique social-démocrate fortement influencé par le néolibéralisme, et

  • à la fois le New Labour et les conservateurs ont produit un discours utilisant le capital social pour promouvoir un nouvel espace politique au sein de la société civile.

De la conversion du Parti travailliste de Blair…

Durant les années 1990, le Parti travailliste s’est progressivement éloigné de l’idéologie sociale-démocrate en remettant en cause l’objectif de réduction des inégalités économiques. Il a défendu et encouragé la modernisation de l’État pour créer les conditions favorables au développement du capital social parmi la population britannique. C’était le nouvel étendard du New Labour.

Le premier ministre Tony Blair (ici en 2002) a promu la Third Way, un projet politique social-démocrate influencé par le néolibéralisme Ce changement peut être considéré comme un moment clé : les discours politiques faisant référence au capital social sont alors nombreux, la phase ascendante de la parabole se dessine. L’idée est que pour accompagner la période de modernisation et de transformation, on privilégie les valeurs portées par certains corps intermédiaires (associations par exemple) parce qu’elles donnent un visage humain à une société dominée par la concurrence et soumise au culte de l’efficacité. Dans cette optique, la création de capital social devait contrebalancer la montée de l’individualisme, répondre au besoin d’interdépendance et de relations sociales, fournir du liant pour empêcher que la modernisation ne mène à la désintégration de la société.

D’une façon similaire à Coleman et Putnam, la Third Way de Tony Blair a marqué l’appariement entre capital social et néolibéralisme. Au tournant du siècle s’établit le sommet de la parabole du discours politique faisant la promotion du capital social.

… aux tentatives du Parti conservateur de Cameron

En 2010, le programme conservateur de la Big Society fait aussi écho à ce référentiel. Le Parti conservateur soutient à son tour l’idée qu’une nation est meilleure si les liens sociaux forgent un sens de la coopération et de la participation forts entre les citoyens. En dépit de l’augmentation significative des inégalités économiques, la rhétorique politique fondée sur la théorie du capital social semble une bonne manière de dépasser la contradiction entre l’encouragement à l’engagement citoyen et le programme politique néolibéral.

David Cameron (ici en 2010) n’a jamais réussi à vendre la « Big Society » aux Britanniques. Cependant, confronté à un contexte de crise économique, il devient difficile de concilier les deux. Par conséquent, l’idée de Big Society n’a pas eu le même attrait que la Third Way auprès du grand public : seulement 11 % (2011) et 9 % (2012) des sondés par YouGov pensent qu’elle pourrait marcher, alors qu’une écrasante majorité, entre 68 % et 73 % pensent le contraire. En complément, un sondage Ipsos-Mori de 2010 montre que 57 % des répondants sont d’accord avec l’assertion que la Big Society servira en fait d’alibi pour couper dans les dépenses publiques (Defty, 2014).

Au-delà, d’autres indicateurs montrent une non-adhésion massive au projet. En dépit d’un discours officiel en faveur de l’engagement citoyen et de la promotion du volontariat, la part de la population travaillant dans le milieu associatif a constamment décliné au Royaume-Uni depuis le début de la crise. L’Office National des Statistiques (2014) et Carla Seddon (2012) ont mesuré que la fraction de la population impliquée dans les activités bénévoles et associatives était passée de 48 % en 2007-2008 à 41 % en 2010-2011.

Plombé par la crise et l’échec de la Big Society

Si l’utilisation généreuse de l’idée de capital social dans le projet politique mis en place au cours du premier mandat de Tony Blair a marqué un apogée conceptuel, la chute de l’enthousiasme pour le programme de la Big Society au cours des dernières années marque l’inflexion à la baisse de la parabole du discours politique. L’engagement citoyen en Grande-Bretagne est en déclin continu, en dépit des efforts pour occulter la tension inhérente entre le néolibéralisme et la création de capital social.

Après des années d’influence décisive sur le discours politique britannique, le capital social est maintenant bel et bien dans une phase descendante. La théorie du capital social (au moins la version de Putnam) ne peut plus cacher le fait que le programme politique néolibéral a en fait agi comme un frein sur la participation citoyenne !

Au moment où la gouvernance néolibérale commence à montrer ses limites ; il devient clair que, pour renforcer les corps intermédiaires et l’engagement social, plus d’égalité et de solidarité sont nécessaires, comme l’avait soutenu Tocqueville. La redistribution et la solidarité semblent en porte à faux avec l’idée de concurrence, l’individualisme et l’efficacité du marché – les référentiels centraux du programme néolibéral. Il existe une tension entre l’individualisation des risques sociaux promus par les partis politiques britanniques au cours des dernières décennies et l’appel à créer du capital social : il devient plus difficile d’accuser les individus pour des problèmes collectifs.

Avant la crise de 2008, la croissance économique avait amorti cette tension inhérente entre l’accroissement des inégalités économiques et la demande de renforcement de l’engagement collectif. Cela a contribué à la transposition de la théorie du capital social dans le discours public. Mais aujourd’hui les limites de la financiarisation comme moteur central de la croissance économique, les difficultés matérielles amplifiées par la crise et les mesures d’austérité mises en œuvre en réponse à ces défis minent la légitimité des politiques néolibérales.

Dans ce contexte, l’incompatibilité entre l’agenda néolibéral et l’objectif de créer du capital social ne peut pas être dissimulée par une simple théorie académique. Pour cette raison, comme Robert Cox l’a affirmé, si la théorie est « toujours pour quelqu’un et dans quelque but », alors la disparition rapide de l’idée de Big Society pourrait aussi indiquer le déclin et l’abandon de la théorie du capital social dans le milieu académique.

Ce texte a été traduit par Bernard Corminbœuf, chargé de la Valorisation de la Recherche à Sciences Po (Observatoire Sociologique du Changement).

The Conversation

Emanuele Ferragina, Assistant professor, sociologue, Sciences Po – USPC

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Travail dominical, usages du temps et vie sociale et familiale...

Vers moins de sociabilités familiales et amicales ?
Jean-Yves Boulin et Laurent Lesnard - Economie et Statistique, juillet 2016
  • Photos JeanneMenjoulet&Cie, 2015, via Flickr (CC BY-ND et BY-NC-SA)Photos JeanneMenjoulet&Cie, 2015, via Flickr (CC BY-ND et BY-NC-SA)

Jean-Yves Boulin, IRISSO Paris Dauphine et Laurent Lesnard, Sciences Po (OSC et CDSP)

Revue Economie et Statistique (INSEE)

n° 486-487 - Juillet 2016 - p.149-183

Travail dominical, usages du temps et vie sociale et familiale : 
une analyse à partir de l’enquête Emploi du temps

Télécharger l'article (site de la revue)

Les débats relatifs au travail dominical opposent, d’un côté, les tenants de la liberté de travailler sans contrainte, qui mettent en avant les gains de compétitivité de l’économie et les gisements d’emploi que recélerait l’ouverture des commerces le dimanche, et, de l’autre, à la fois les défenseurs, de moins en moins nombreux, d’un temps consacré à la sanctification et ceux qui prônent le maintien d’un temps commun consacré à la vie en société et à la famille. Les premiers invoquent l’évolution de la société, des modes de consommations, la compétition économique dans un monde globalisé tandis que les seconds font appel aux travaux socio-historiques, à la dimension socio‑anthropologique du dimanche et à la nécessité d’en préserver la spécificité. D’un côté comme de l’autre, peu de référence est faite aux conditions de vie et de travail des salariés amenés à travailler le dimanche.
L’étude réalisée ici à partir de l’enquête INSEE Emploi du temps, bien que n’étant pas une étude d’impact du travail le dimanche à proprement parler, permet de comparer les usages du temps de ceux qui travaillent le dimanche et de ceux qui ne travaillent pas ce jour‑là.
Selon les estimations économétriques, travailler le dimanche va de pair avec une perte de sociabilité familiale et amicale et une diminution du temps de loisir allant au‑delà de celles observées un jour de semaine et qui ne sont pas, en général, entièrement contrebalancées par le jour de repos compensateur. De plus, les salariés concernés par le travail le dimanche, c’est‑à‑dire par une forme de travail atypique, sont également ceux qui sont le plus concernés par des horaires de travail atypiques les jours de la semaine.

Pertes nettes relatives de sociabilité compensées par le repos compensateur

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Financialization Is Marketization!

A Study of the Respective Impacts of Various Dimensions of Financialization on the Increase in Global Inequality
Olivier Godechot
  • Image BBC World Service, Wall Street (CC BY-NC)Image BBC World Service, Wall Street (CC BY-NC)

Financialization Is Marketization!
A Study of the Respective Impacts of Various Dimensions of Financialization
on the Increase in Global Inequality

Olivier Godechot

Sociological Science, June 29, 2016 - DOI: 10.15195/v3.a22

Sociological science logo

Olivier GodechotI study the impact of financialization on the rise in inequality in 18 OECD countries from 1970 to 2011 and measure the respective roles of various forms of financialization: the growth of the financial sector; the growth of one of its subcomponents, financial markets; the financialization of non-financial firms; and the financialization of households. I test these impacts using cross-country panel regressions in OECD countries. I show first that the share of the finance sector within the GDP is a substantial driver of world inequality, explaining between 20 and 40 percent of its increase from 1980 to 2007. When I decompose this financial sector effect, I find that this evolution was mainly driven by the increase in the volume of stocks traded in national stock exchanges and by the volume of shares held as assets in banks’ balance sheets. By contrast, the financialization of non-financial firms and of households does not play a substantial role. Based on this inequality test, I therefore interpret financialization as being mainly a phenomenon of marketization, redefined as the growing amount of social energy devoted to the trade of financial instruments on financial markets.

Evolution of the top 1 percent income share

The Class Pay Gap in Britain and France’s Higher Professional and Managerial Occupations

Sam Friedman & Daniel Laurison (LSE)
Séminaire scientifique de l'OSC - Vendredi 24 juin 2016
  • Photo: Mariano Mantel, City of London (CC BY-NC)Photo: Mariano Mantel, City of London (CC BY-NC)

Séminaire scientifique de l'OSC 2015-2016

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 24 juin 2016 de 11h30 à 13h

The Class Pay Gap in Britain and France’s
Higher Professional and Managerial Occupations

The hidden barriers, or ‘gender pay gap’, preventing women from earning equivalent incomes to men is well documented. Yet in this talk we demonstrate that, in Britain and France, there is also a comparable ‘class origin pay gap’ in higher professional and managerial occupations. We find that even when those from working-class backgrounds are successful in entering high-status occupations, they earn considerably less, on average, than those from privileged backgrounds. In Britain this class-origin pay gap translates to up to £7,350 lower annual earnings. This difference is partly explained by the upwardly mobile being employed in smaller firms and working outside London and Paris, but it remains substantial in both countries even net of a variety of important predictors of earnings. These findings illustrate how, even beyond occupational entry, the socially mobile often face a significant and previously undetected earnings “class ceiling” within high-status occupations.

Sam Friedman (LSE)Sam Friedman, Assistant Professor in Sociologie Daniel Laurison (LSE)
The London School of Economics and Political Science (LSE)

 

Daniel Laurison, Postdoctoral Research Fellow (LSE)

La construction du privilège local. Enquête sur les habitants de classes supérieures en banlieue parisienne

Lorraine Bozouls
Séminaire scientifique de l'OSC - Vendredi 1er juillet 2016
  • Paris XVI, Villa Montmorency (photo Mbzt, CC BY-SA)Paris XVI, Villa Montmorency (photo Mbzt, CC BY-SA)

Séminaire scientifique de l'OSC 2015-2016

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 1er juillet 2016 de 11h30 à 13h

La construction du privilège local.
Enquête sur les habitants de classes supérieures en banlieue parisienne

 A mi-parcours de la thèse, cette présentation dressera un premier bilan de ce travail sur le contrôle de l'espace local par les habitants de classes supérieures. Jusqu'à présent, les questions de politiques de sécurité urbaine et des rapports entre habitants et police ont surtout été adressées par des travaux se concentrant sur les classes populaires et plus spécifiquement sur les quartiers de "banlieue" dits en difficulté. Cette recherche montre l'intérêt de s'intéresser aussi aux espaces résidentiels privilégiés et homogènes, où se développent différents types de dispositifs de sécurité à l'échelle individuelle et collective. Ces espaces sont marqués par des dynamiques de fermeture dont les mécanismes, l'ampleur et l'impact sur les configurations locales sont rarement étudiés. Dans cette présentation, le protocole d'enquête adopté sera détaillé ainsi que sa mise en œuvre dans deux communes de la première couronne de la métropole parisienne. Les premiers résultats de ce travail de recherche seront également développés, principalement centrés sur la façon dont les enjeux de sécurité ou encore ceux de protection du patrimoine historique sont utilisés dans la construction d'un privilège local.

Lorraine BozoulsLorraine Bozouls
Doctorante à l'OSC
Titre de la thèse : L'enjeu de la sécurité dans les quartiers résidentiels supérieurs : comparaison de deux communes franciliennes
Sous la direction de Marco Oberti (OSC) et de Fabio Quassoli (Università degli Studi di Milano-Bicocca)

Contact et inscription (registration): Marie Ferrazzini.

POUR EN SAVOIR PLUS

Education, Occupation and Social Origin

Carlo Barone, Milan Bouchet-Valat, Camille Peugny, Louis-André Vallet
  • Education, occupation and social origin (EElgar)Education, occupation and social origin (EElgar)

Educational, Occupation and Social OriginEducation, Occupation and Social Origin

A comparative Analysis of the Transmission of Socio-Economic Inequalities

Edited by Fabrizio Bernardi and Gabriele Ballarino

Edward Elgar publishing - 2016 isbn 978 1 78536 044 2

See the presentation, the aims and read an extract in the Elgaronline website

This innovative book takes a comparative approach to the social origin–education–destination triangle, looking at the intergenerational transmission of advantage in 14 countries. The intention is to debate the claim that education is the ‘great social equalizer’. The contributors examine the relation between family background, education and occupational achievement over time and across educational levels, focusing on the relationship between individuals’ social origins and their income and occupational outcomes.

  • Inequality of educational returns in France: changes in the effect of education and social background on occupational careers, Milan Bouchet Valat, Camille Peugny, Louis-André Vallet, p. 20-33.
    In contemprary France, does social origin still have an influence when young men and women leave the educational system after they obtain their qualifications and their first jobs?
    Family background affects the degree of success of the first step among young people with the same educational assets: does this ascription effect always persist over the course of their subsequent occupational careers? 
    Could it be the case that, in a country characterized by tremendous recent educational expansion the long-lasting effect of social origin has become more prominent in the most recent cohorts as compared with the previous ones?
  • Social background and education in occupational attainment in Italy, Gabriele Ballarino, Carlo Barone, Nazareno Panichella, p. 82-93.
    The paper is dealing with the direct 'effect' of social background on occupational achievement (intergenerational occupational correlation), controlling for education. Authors test whether this effect changes over time... They consider the interaction between education and social background in order to check whether the intergenerational occupational correlation is stronger or weaker among more educated individuals. Finally, they examine returns to education over time, looking for changes in the correlation between education and occupational achievement.

Figure 2.3 - Interaction education x cohortPage 30: Interaction education X cohort (prestige score) →
citation"The loss of value of certificates in terms of prestige score in the first job essentially started with the 1951-56 cohort, especially for the general baccalauréat (2c_gen) and has progressively affected all certificates at an accelerating pace. As regards the prestige score in the current job, the decrease is very steady over surveys and affects all certificates at the same space, while returns in terms of log net wage have also followed the same pattern, through the evolution is less regular in the last survey.

Recension de l'ouvrage par Marie Duru-Bellat (septembre 2016).

Que faire contre les inégalités ?

30 experts s'engagent
Publication de l'Observatoire des inégalités
  • Photos Monik Markus (Liberté, égalité, fraternité - CC-BY) et ObservatoirePhotos Monik Markus (Liberté, égalité, fraternité - CC-BY) et Observatoire

Citation (extrait de l'article)

Et si l'on agissait au lieu de s'agiter ? En matière d'inégalités, l'écart entre les discours et les actes est beaucoup trop grand. Cette situation ruine notre démocratie, pousse les catégories populaires vers l'extrême-droite. Que faire ? Les "toutologues" médiatiques - version moderne du café du commerce - parlent de tout sans rien dire et envahissent les médias (..). Nous avons décidé de prendre la direction inverse : demander des réponses aux chercheuses et chercheurs qui travaillent au quotidien sur ces questions depuis des années.

A moins de un an des élections présidentielles, 30 chercheurs ont été conviés par l'Observatoire des inégalités à apporter des solutions au problème des inégalités sociales, à la lumière de leur domaine de compétence.

En 120 pages, l'ouvrage balaie de nombreuses dimensions de l'action publique dans lesquelles des actions politiques volontaristes et novatrices pourraient être menées. 

On y trouvera notamment les interventions de Marco Oberti dans le domaine des inégalités urbaines - Faire émerger la mixité - de Marie Duru-Bellat sur les politiques éducatives - Refonder enfin l'école - ou de Camille Peugny à propos de la reproduction sociale - Favoriser l'autonomie des jeunes.

Le somaire complet de l'ouvrage et la liste des auteurs se trouvent sur cette page de l'Observatoire des inégalités.

A noter que cette publication a en partie fait l'objet d'un financement participatif.

 

 

Evaluating Welfare-State Convergence with Dyadic Analysis

Social Policies are Increasingly Similar, but Only in the EU
Jason Beckfield (Harvard), jeudi 9 juin 2016
  • Photo : European Communities - European and national flags with sky backgroundPhoto : European Communities - European and national flags with sky background

Séminaire scientifique de l'OSC 2015-2016

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

jeudi 9 juin 2016 de 12h30 à 14h

Evaluating Welfare-State Convergence with Dyadic Analysis:
Social Policies are Increasingly Similar, but Only in the EU

The contemporary institutionalization of an international, regional polity and market in the European Union raises key questions about the role of regional integration in the convergence of European welfare states. To date, sociological work has emphasized processes of industrialization and globalization as the social changes that may drive increasing similarity among welfare states. Building on institutionalist theory from sociology and the Europeanization literature from political science, this lecture develops the argument that regional integration drives welfare-state convergence by generating, diffusing, and enforcing the adoption of policy scripts concerning “appropriate” welfare policy. The hypothesis that deepening regional integration drives growing welfare-state convergence is tested with time-series data on variation in welfare spending and novel measures of regional integration, for European Union and OECD countries, over the 1960-2010 period. In contrast to dominant approaches to convergence, which tend to quantify convergence as a decrease in dispersion, or as a negative coefficient on a lagged dependent variable, this presentation features results from pairwise comparisons of all possible welfare-state dyads. This finer-grained approach reveals evidence of growing international similarity in social policy, including replacement rates from unemployment insurance, but only in the European Union.

Jason Beckfiled
Jason Beckfield

Professor of Sociology, Harvard University

 

Jason Beckfield est invité par le LIEPP du 1er au 30 juin 2016.

Autre séminaire : Institutionnal Theory & the distribution of Population Health - lundi 20 juin 2016.

La cause des femmes dans l'Etat

Une comparaison France - Québec
Anne Revillard - PUG éditeur
  • La cause des femes dans l'Etat (PUG)La cause des femes dans l'Etat (PUG)

Anne Revillard (OSC)Anne Revillard, La cause des femmes dans l'État. Une comparaison France-Québec, Presses Universitaires de Grenoble, collection "Libres cours Politique", mai 2016, 272 p., isbn : 978-2-7061-2548-2.

Citation dans l'ouvrage

"Crise de la conscience collective féminine", "conscience aiguë qu’ont les femmes de s’engager à bâtir une société nouvelle" : dans la seconde moitié des années 1970, le même type de constat est dressé au sein des gouvernements français et québécois. Quelque chose change dans la situation des femmes, (...) "aucun gouvernement ne peut ignorer", et il convient de définir "une politique" qui prenne acte de ces transformations. Plutôt que le simple enregistrement d’une évolution des moeurs, cette politique est conçue comme un instrument de changement. "Remettre en question", "contester", "dénoncer" : au-delà de la prise en charge de la question des femmes comme un "problème" parmi d’autres, c’est bien ici la cause des femmes qui fait irruption dans l’État. la cause des femmes dans l’état.

L’État peut-il penser la cause des femmes ? L’amélioration du statut social des femmes et la déstabilisation des inégalités entre les sexes ont constitué une des transformations sociales les plus marquantes du xxe siècle.

Cet ouvrage montre comment des institutions gouvernementales ont participé à cette dynamique de changement social, en s’intéressant aux Secrétariats d’États, conseils consultatifs et autres instances étatiques qui, depuis les années 1960, ont été chargés d’une mission de promotion des droits et du statut des femmes.

Dans le cadre d’une comparaison franco-québécoise inédite, l’étude présente les actrices, les institutions et les orientations des politiques d’égalité depuis leurs origines jusqu’à leurs questionnements contemporains (gender mainstreaming, diversité). La méthodologie adoptée pour cette recherche combine les trois outils classiques de l'explication en sociologie que sont la compréhension, l'histoire et la comparaison. Prenant appui sur une enquête de terrain approfondie, l’ouvrage mobilise des portraits de pionnières de ce « féminisme d’État », mais aussi des témoignages de ses actrices moins visibles, défendant la cause des femmes par un travail administratif plus feutré.

Il évoque les débats qui ont marqué cette politique au fil des années, de l’égalité professionnelle à la lutte contre les violences, de la remise en question des stéréotypes sexués à la parité. À partir d’une démarche de politique comparée et de sociologie de l’action publique, l’auteure montre comment politique contestataire et politique publique s’articulent pour ces institutions promouvant la cause des femmes dans et par l'État.

  • Introduction

« Féminisme d’État » : de l’évaluation à la compréhension
Des définitions plurielles | … Pour une problématique unique | Ouvrir la « boîte noire » du féminisme d’État
L’État face au genre
Une cible mouvante ? Le genre comme construction sociale | Transversalité du genre et gender mainstreaming | L’impossible définition des intérêts des femmes
Défendre la cause des femmes dans l’État : quelle politique ?
Une politique publique | Des institutions militantes | Une sociologie compréhensive, historique et comparative | Institutions, contenu et modalités d’une politique de changement social

  • Faire des Françaises des « citoyennes à part entière »

Les origines du féminisme d’État sous des gouvernements de droite (1965-1981)
« Questions féminines » et nouvelle vague de mobilisation féministe | Comité du travail féminin, centres d’information : premières innovations institutionnelles en marge de l’État | La Condition féminine, de délégation en ministère la cause des femmes dans l’état
Le ministère des Droits de la femme (1981-1986), une refondation
Administration et budget : un renforcement au niveau central | Consolidation de l’ancrage territorial | Du Comité du travail féminin au Conseil supérieur de l’égalité professionnelle
Instabilité politique et consolidation administrative (1986-1998)
L’instabilité politique | « Être une administration comme une autre »
Une cause réaffirmée (depuis 1998)
Un renouveau des mobilisations collectives | La fonction ministérielle : de l’incertitude au renouveau | Réactivation et transformation des instances consultatives

  • L’État québécois et le « statut de la femme »

Un mouvement des femmes puissant doté d’une large assise sociale
De la commission Bird au Conseil du statut de la femme
Les recommandations de la commission Bird | Une institution en débats | Le Conseil dans la loi
Une administration militante
Le Conseil, une administration | Une étape institutionnelle dans des trajectoires féministes
La Condition féminine : genèse et instrumentation d’une fonction ministérielle
De la définition d’une politique d’ensemble à la mise en place d’un Secrétariat | Les ministres | Le Secrétariat
Une dichotomie institutionnelle entretenue
Des rapports distants | Une séparation revendiquée | Des institutions mises à l’épreuve
Une périphérie stratégique

  • Définir la cause des femmes dans l’État

Une définition complexe
Les composantes militantes | Les demandes des femmes et le souci du contact avec « la base » | La recherche sur les femmes | Les relations gouvernementales : le gender mainstreaming avant l’heure | Le rôle de l’international | Une combinaison de démarches | Une définition qui s’inscrit dans le temps
Les orientations d’une politique de changement social
Les politiques d’ensemble comme cristallisation de la cause | Les représentations des femmes dans les textes officiels | Défaire les inégalités de genre : une entreprise de changement social

  • Égalité par l’emploi, autonomie par tous les moyens : quelles priorités pour quelles femmes ?

En France, promouvoir l’égalité dans et par l’emploi
Une orientation fondatrice | Des citoyennes travailleuses | Un familialisme de surface ? | Inflexion du référentiel et effacement du marquage partisan
Au Québec, l’impératif de l’autonomie économique
Le CSF à ses débuts : égalité ou indépendance ? | Le tournant du début des années 1980 | Priorité à l’autonomie et investissement des débats de droit familial
Le féminisme d’État au prisme de la question familiale
De l’influence des acteurs du secteur « femmes » | … À l’économie des relations entre féminisme et familialisme

  • Des institutions militantes

« Faire faire » en étant faible, féminisée et féministe
Faire faire, faire avec, faire travailler ensemble | Un rapport de force dans une situation de faiblesse institutionnelle
Contester de l’intérieur : contraintes et ressources
Deux répertoires d’action | Proximité et distanciation
L’expertise critique, une ressource stratégique
Un vecteur de crédibilité | Un vecteur de critique
L’appui sur les associations
Un poids qui compte | Les dispositifs permanents de structuration du secteur associatif | Les consultations et forums

  • Politique des droits, politique des symboles

L’information juridique : les instruments d’une politique des droits
Les dispositifs permanents d’information et de réception des plaintes | La diffusion de l’information juridique par des supports écrits
Favoriser un changement culturel : une politique des symboles
« Modifier culturellement l’image de la femme » | Célébrer la cause des femmes dans l’État | Agir sur la production des représentations
Les associations comme instrument d’action publique

  • Intégrer et inclure : les défis actuels

Intégrer l’approche sans désintégrer l’institution
Qui mène une politique transversale ? Le défi du gender mainstreaming | Les femmes sont-elles une catégorie comme une autre ?
Moderniser sans exclure ?
La femme moderne… et les autres : le féminisme d’État dans la politique du voile | Peut-on abolir la prostitution sans faire violence aux prostituées ?

  • Conclusion

Le mouvement des femmes dans l’État | Une politique de changement social | Des spécificités nationales | Le défi de l’inclusion

POUR EN SAVOIR PLUS
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Youth, Politics and Education: A Swedish point of view

Ylva Bergström, visiting professor
Uppsala University
  • Ylva Bergström (2016)Ylva Bergström (2016)

Ylva Bergström est chercheuse invitée, en séjour à l'OSC du 7 janvier 2016 au 30 juin 2016.

Ylva, tell us more about your institution and the research team where you are involved
I am associate professor in sociology of education, with a position as senior lecturer at Uppsala University, and member of the research group Sociology of Education and Culture (SEC), which is a node in Scandinavia for research centered on certain French traditions founded by Pierre Bourdieu, Jean-Paul Benzécri and others. The research areas in SEC include studies on cultural fields, the formation of elites, students’ trajectories, and transnational transformations of the educational and cultural fields and also history of education. Our research is methodologically based on geometric data analysis and prosopographical methods.

Could you explain your current field of research: interest, topics, issues, and 2 or 3 methodogical elements you used?
Lately I have been working on a project regarding youth and politics, with a certain focus on the space of political position takings and how the structure of political position-takings correspond with social origin (parents education and occupation), educational assets, inherited as well as acquired (educational program and school), sex and also place (comparing here the urban life to rural district). The study is based on questionnaire, conducted among 1500 students in upper secondary education, with a geometrically correspondence analysis, and qualitative analysis (through 65 interviews).

Who are the French researchers with whom you are in touch? Around which particular questions?
The work of and collaboration with Brigitte Le Roux (Cevipof) and Frederic Lebaron (Printemps) has been of great importance. I am also inspired by the work of Jean Chiche, Pascal Perrineau (Cevipof) and of Stéphane Beaud (Univ. Paris Ouest La Défense - ENS) and Michel Pialoux (CSE-EHESS). I am working on a re-analysis of the world value survey (WVS open data base) comparing the space of position-takings 1990, 1996, 2006 and 2011. It’s a challenge to work out the possibilities to study change, and on this matter the collaboration with Le Roux is crucial.

Could you describe the interest to be visiting in Sciences Po Paris / OSC?
I am recently involved in a research program on families in the Swedish educational landscape, which has changed dramatically the last 20-30 years, due to, as in many other countries, decentralization and more importantly: marketization. It is changes in families’ paths, their assets and strategies over time – 19851 to 2016 – and in different geographic areas, different parts of urban cities and rural districts that are of interest. The work is based, again on statistical analysis – census data – and large amounts of interviews. This research also draws on French sociology, whereas the work of Agnès van Zanten on elite education and privileged families is of great importance. I have the opportunity to get to know her research from the inside since we are working on a re-analysis of some of her earlier studies on elite families.  

I am also finishing an article on the social inequalities in trajectories to higher education that focus on studies abroad and the importance of school assets (non the least extracurricular activities) and families cultural, economic and educational capital. This also relates to the work of Agnès van Zanten and however ….

I have attended many interesting seminars at OSC and of course the academic prestige of Science Po, attracts important lectures and offers interesting seminars, I pay attention to the seminars and Scoop lectures at MaxPo, and joint seminars given by LIEPP/OSC.

Queer Identities in Higher Education: Becoming Included?

Yvette Taylor, University of Strathclyde, Glasgow
Joint Scientific Seminar LIEPP - OSC, Mercredi 1er Juin 2016
  • Photo Richie Diesterheft, Education Without Discimination (CC BY-SA)Photo Richie Diesterheft, Education Without Discimination (CC BY-SA)

Séminaire conjoint OSC et LIEPP
Joint Scientific Seminar OSC - LIEPP

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

mercredi 1er juin 2016 de 12h à 14h

Queer Identities in Higher Education: Becoming Included?

(discussant: Mickaël Durand, PhD, CEE)

 

Yvette TaylorYvette Taylor Professor in Education, University of Strathclyde (Glasgow).
She was previously Head of the Weeks Centre for Social and Policy Research, LSBU (2011-2015).
She's Visiting Professor at the OSC, within the Framework of Erasmus Staff Exchange Programme (23 May - 11 June).

In 2010-2011 she  held a Fulbright Scholarship at Rutgers University. Yvette has obtained a wide variety of research funding, including the ESRC project on ‘Making Space for Queer Identifying Religious Youth’ (2011-2013) and the British Academy mid-career fellowship 'Critical Terrain: Dividing Lines and Lives' (2013-2014).

Yvette Taylor has obtained a wide variety of research funding, including the ESRC project on ‘Making Space for Queer Identifying Religious Youth’ (2011-2013) and the British Academy mid-career fellowship 'Critical Terrain: Dividing Lines and Lives' (2013-2014).  Yvette has published four sole-authored books: Working-class Lesbian Life (2007), Lesbian and Gay Parenting (2009), Fitting Into Place? Class and Gender Geographies and Temporalities (2012), Making Space for Queer Identifying Religious Youth (2015). She now mentors a Marie Sklodowska Curie project on ‘Race, Class and Gender in Global Cities’. Edited titles include:  (2010) Classed Intersections: Spaces, Selves, Knowledges; (2010) Theorizing Intersectionality and Sexuality; (2012) Educational Diversity: the subject of difference and different subjects; (2013) Mapping Intimacies: Relations, Exchanges, Affects; (2014) The Entrepreneurial University. Public Engagements, Intersecting Impacts.; (2014) Queering Religion, Religious Queers. She edits the Palgrave Gender and Education Series and co-edits the Routledge Advances in Critical Diversities Series.

Contact et inscription (registration): Marie Ferrazzini.

Immigrants’ Spatial Incorporation in France: Patterns in Neighborhood Attainment, Housing Tenure and Intergenerational Residential Mobility

Haley McAvay
Séminaire scientifique de l'OSC - Vendredi 27 mai 2016
  • Photo Petit_Louis, via Flickr : Tour Balzac, La Courneuve (CC BY)Photo Petit_Louis, via Flickr : Tour Balzac, La Courneuve (CC BY)

Séminaire scientifique de l'OSC 2015-2016

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 27 mai 2016 de 11h30 à 13h

Immigrants’ Spatial Incorporation in France: Patterns in Neighborhood Attainment, Housing Tenure and Intergenerational Residential Mobility

This communication explores the residential outcomes of first and second generation immigrants in France. I draw on two large data sets, L’échantillon démographique permanent (INSEE) and Trajectoires et origines (INED/INSEE), which provide rare information about immigrants and their offspring, combine individual and contextual-level variables, and span several dates of observation (1990-2008). Drawing on classical theoretical approaches to immigrants’ spatial incorporation, the analysis seeks to document the effects of origin, immigrant generation and socioeconomic status on transitions within neighborhoods and housing as well as the extent to which residential situations are transmitted between parents and children. The findings demonstrate that immigrants’ residential outcomes are marked by ethnoracial and class inequalities which tend to be reproduced over time and across generations.

Haley Mcavey (OSC)Haley McAvay is PhD Student in the OSC.

Thesis proposal: Trajectoires socio-spatiales et statut d'occupation du logement des immigrés et de leurs descendants en France : les facteurs individuels et contextuels
Directrice de thèse : Mirna Safi.


Contact et inscription (registration): Marie Ferrazzini.

Affiche de la manifestation

From Judicial Doctrine to Social Transformation?

Robin Stryker
Joint Seminar LIEPP / OSC - Monday, May 23rd 2016
  • Photo Sakocreative, Equality Stickers (CC BY-ND)Photo Sakocreative, Equality Stickers (CC BY-ND)

Laboratory for the Interdisciplinary Evaluation of Public Policies (LIEPP) 
- Discrimination and Social Inequalities Research Group -
&
Center for Studies in Social Change (OSC)

Joint Seminar

Robin Stryker, School of Sociology, University of Arizona

From Judicial Doctrine to Social Transformation? Comparing US Voting Rights, Equal Employment Opportunity and Fair Housing Legislation

Monday, May 23rd 2016,  2:00 pm - 4:00 pm

LIEPP’s Conference Room, 1st Floor, 254 Boulevard Saint Germain, 75007 Paris

Free entrance with limited seating available - Interested participants should register here

Robin StrykerBetween 1964 and 1968, the United States Congress enacted three potentially transformative civil rights laws: Title VII of the 1964 Civil Rights Act, the Voting Rights Act of 1965, and the Fair Housing Act of 1968.  Evidence suggests that overall, voting rights was by far the most successful, fair housing was a general failure, and Title VII fell somewhere in between. This paper uses comparative-historical analysis to help explain these divergent outcomes, illuminating current civil rights legal and policy debates. Explanatory accounts focusing on white support/resentment or state internal resources including formal enforcement powers, established bureaucratic infrastructure and capacities, and policy entrepreneurship can help us understand and explain outcomes of particular civil rights policies, but no extant explanation can fully explain observed differences across all three cases.

Robin Stryker is LIEPP-OSC visiting professor from May 16th to June 15th 2016. Her research interest focuses on sociology of law, political sociology, sociological theory and methods, stratification, comparative & historical sociology, economic sociology, and organizational, institutional, cultural, and social change. She has conducted comparative research on the effectiveness of anti-discriminatory law on voting rights, job access and housing.

Discussion by: Daniel SABBAGH (CERI)

POUR EN SAVOIR PLUS

En savoir plus sur les travaux actuels de Robin Striker
LIEPP Discrimination and Social Inequalities Research Group

Mega-protests meet Big Data

Michael Shalev
Séminaire scientifique de l'OSC - Vendredi 13 mai 2016
  • Photo Ishai Parasol - The Israeli social democrat protest (08/2011) - CC BY-SAPhoto Ishai Parasol - The Israeli social democrat protest (08/2011) - CC BY-SA

Séminaire scientifique de l'OSC 2015-2016

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 13 mai 2016 de 11h30 à 13h

Mega-protests meet Big Data

When mobile phones are switched on their location is continuously recorded by the antennas of their cellular network. Without violating individual privacy, this big data can be aggregated by localities of residence for which socioeconomic and other contextual data are available. This makes it possible to accurately estimate both the number of persons present at a given time and place, and their distribution across residential localities or types of localities. Our research is one of the few investigations by social scientists that is based on this new type of behavioral data, and it is the first to exploit the potential for studying mass collective action.
The context for our study is the wave of mega-protests that swept the Middle East and Southern Europe in 2011. Specifically, we analyze participation in a series of mass demonstrations in Israel during the summer of 2011, in which nearly one quarter of the non-elderly adult population claimed to have participated. In addition to overcoming limitations of small sample surveys and self-reported data, our research makes it possible to probe who participated in street demonstrations held at different times and venues. This is critical for addressing the theoretical puzzle posed by the appearance of broadly-based protests in societies riven by politicized social cleavages. Our evidence shows that in Israel social sectors alienated from the class, cultural and ethnic identities of the protest core generally refrained from active participation. Nevertheless, a notable degree of social and political encompassingness was achieved thanks to two mechanisms. First, in some residential communities oppositional identities were muted by ethnic pluralism and shared membership in the broad middle class. Second, participation of alienated sectors was facilitated when their mobilization was temporally or spatially segmented from the activity of sectors associated with the protest core.

This research topic is carried out by Assaf Rotman and Michael Shalev.

Michael ShalevMichael Shalev, Departement of Sociology
Hebrew University, Jerusalem (Israël)

Papers - Taub Center (Welfare Policy Program Fellow)

 

 

La formation des élites : approche généraliste, compréhensive, comparatiste

Schooling, elite status & elites strategies
L'Année sociologie 2016/1
  • Photo Martin Argyroglo - Sciences Po, amphi du 27 Rue Saint-GuillaumePhoto Martin Argyroglo - Sciences Po, amphi du 27 Rue Saint-Guillaume

L'année sociologique 2016-1  Agnès van Zanten propose dans le numéro 2016-1 de la revue L'Année sociologique, plusieurs articles consacrés à la formation des élites.

  • Agnès van Zanten
    Introduction. La formation des élites : pour une approche généraliste, compréhensive et comparative
  • Agnès van Zanten
    La fabrication familiale et scolaire des élites et les voies de mobilité ascendante en France
  • Mikael Börjesson, Donald Broady
    Elite Strategies in a Unified System of Higher Education. The Case of Sweden
  • Claire Maxwell, Peter Aggleton
    Schools, schooling and elite status in English education – changing configurations?
  • Shamus Rahman Khan
    The Education of Elites in the United States
  • Annabelle Allouch, Philip Brown, Sally Power, Gerbrand Tholen
    L’éthique des élites scolaires. Du mérite à la responsabilité chez les étudiants de Sciences Po Paris et de l’Université d’Oxford
  • Marte Mangset
    La variation des identités élitaires des Hauts fonctionnaires. Étude du rôle de l’enseignement supérieur en France, en Grande-Bretagne et en Norvège

Accès à la revue via le portail CAIRN

Citation (extrait de l'article)Les élites actuelles n’élèvent plus leurs enfants à domicile (...) Les pensionnats jouent certes encore un rôle distinctif dans certains pays, mais les élites confient désormais massivement l’éducation de leur progéniture à des établissements scolaires formellement semblables à ceux qui scolarisent la majorité des enfants. L’emprise croissante de la méritocratie à dominante scolaire sur le fonctionnement des sociétés contemporaines oblige aujourd’hui ces catégories, y compris les plus éloignées de l’univers scolaire, à se soumettre aux exigences de ce dernier en prolongeant le mouvement d’individualisation et de scolarisation du processus de reproduction déjà finement analysé par Pierre Bourdieu dans La Noblesse d’État (1989). L’extension de la compétition méritocratique met aussi leurs enfants en concurrence avec ceux des classes moyennes et avec le petit nombre d’enfants des classes populaires qui, grâce à de très bons résultats, peuvent prétendre accéder aux établissements d’enseignement secondaire et supérieur les plus réputés. (...) Cet état de fait contraint les élites à développer des stratégies destinées soit à mieux armer leurs enfants pour la compétition soit à chercher des moyens de la contourner. Ces stratégies ne sont pas fondamentalement différentes de celles développées par les classes moyennes. Elles s’en distinguent toutefois par la capacité qu’ont les membres de ce groupe de tirer habilement parti des marges d’action ouvertes par les systèmes d’enseignement et des opportunités qu’offrent des établissements scolaires à statut élevé ou visant à atteindre ce statut.

Lire le compte-rendu dans Le Café Pédagogique (L'Expresso) et l'interview de Agnès van Zanten

Devenir minoritaire. La conversion des blancs à l'islam...

Juliette Galonnier - Solène Brun
Revue Tracés 2016|1
  • Photo Roel Wijnants - Islam rijkt u de hand (CC BY-NC)Photo Roel Wijnants - Islam rijkt u de hand (CC BY-NC)

Revue Tracés - 2016/1 - n.30Devenir(s) minoritaire(s).
La conversion des Blanc-he-s à l'islam en France et aux États-Unis comme expérience de la minoration

Solène BrunSolène Brun et Juliette GalonnierJuliette Galonnier (OSC)

Tracés - Revue de Sciences humaine
2016 | 1, n° 30, p. 29-54

Accès direct à l'article sur le portail CAIRN
Site de la revue sur Revues.org

Cette contribution propose une approche inédite de l’expérience minoritaire à travers l’exemple des converti‑e‑s blanc‑he‑s à l’islam en France et aux États-Unis. Elle aborde le processus de « minoration » de façon dynamique en mobilisant un corpus d’entretiens biographiques réalisés de part et d’autre de l’Atlantique. L’article démontre que, lorsqu’elles et ils décident de revêtir les signes visibles d’appartenance à la religion musulmane, les converti‑e‑s se trouvent soudainement exposé‑e‑s à des formes de rejet et de discrimination à caractère explicitement racial – autant d’expériences qui leur étaient jusqu’ici inconnues en vertu de leur appartenance à la population majoritaire. Dans des contextes nationaux marqués par la « racialisation » de l’islam, la minoration liée à la conversion religieuse est ainsi vécue comme une subalternisation. Face à ces assignations identitaires nouvelles et mal maîtrisées, les converti‑e‑s déploient toutefois des stratégies de négociation plurielles qui révèlent la multiplicité de leurs devenirs minoritaires.‪

citation dans l'article...la conversion est donc approchée en tant qu’elle constitue un cas empirique intéressant pour l’analyse des mécanismes de catégorisation, de dynamique des frontières (symboliques et matérielles), et d’appartenance aux groupes. Notre objet dans cet article n’est donc pas tant la conversion en tant que telle, mais ce qu’elle fait aux individus, et ce qu’elle dit de nos structures et groupes sociaux, et de leurs frontières.

citation dans l'articleIci, l’expérience de la conversion à l’islam se révèle dans sa dimension de subalternisation : en devenant musulman‑e‑s, mais surtout en étant identifié‑e‑s comme tel‑le‑s, les converti‑e‑s blanc‑he‑s font une expérience de la minorité en tant qu’expérience subalterne, dans la mesure où, comme nous l’avons expliqué en introduction, les deux pays qui font l’objet de notre étude se caractérisent par une islamophobie bien ancrée historiquement, qui essentialise les musulman‑e‑s comme groupe inférieur et indésirable.

Plan de l'article

La subalternisation de l’islam en France et aux États-Unis
La conversion comme cas d’étude
Deux enquêtes ethnographiques en dialogue
Devenir minoritaire : l’assignation à une identité subalterne
    La minoration comme racialisation : l’islamophobie de tous les jours
    La minoration comme trahison du groupe majoritaire
La double expérience minoritaire des converti-e-s
Devenirs minoritaires : stratégies de négociation de la nouvelle identité minoritaire
    Refuser sa blanchité et tenter de « passer »
    Revendiquer sa blanchité et endosser le rôle de « passeur »
    Moduler sa blanchité par l’endossement d’une identité ethnique alternative ou d’une appartenance de classe
Discussion
    L’importance du contexte : la visibilité de la race en question
    Limites et pistes de réflexion futures
Bibliographie

POUR EN SAVOIR PLUS

The racialization of Muslims in France and the United States: Some insights from white converts to Islam (Sage Journals)

L'inversion de l'hypergamie féminine au fil des cohortes en France

Des femmes plus diplômées, moins célibataires
Milan Bouchet-Valat - Revue Population
  • Housekeeping, Photo Olivier Wagner (CC BY-NC)Housekeeping, Photo Olivier Wagner (CC BY-NC)

Milan Bouchet-Valat

L’hypergamie féminine, définie comme la propension des individus à former des couples au sein desquels la femme se trouve en infériorité par rapport à l’homme, est un phénomène largement observé. Cet article analyse la formation des premières unions à l’aide de l’enquête étude de l’histoire familiale 1999. Les couples dans lesquels la femme est plus diplômée que son conjoint sont plus fréquents que le cas inverse en France depuis les cohortes nées à la fin des années 1950. Ce mouvement est principalement dû à l’allongement de la scolarité des femmes qui sont désormais plus diplômées que les hommes, mais va au-delà de ce qu’imposait l’évolution de la structure de la population (hypergamie relative), traduisant une modification des préférences des individus.
Enfin, nous observons que le célibat définitif des femmes n’augmente plus avec leur diplôme, alors que les plus diplômées nées avant-guerre étaient fortement désavantagées sur le marché conjugal.
À l’inverse, le célibat définitif des hommes non diplômés s’est accentué, signe de l’effet négatif persistant des difficultés d’insertion professionnelle sur la conjugalité masculine. Ces résultats indiquent un net recul de la norme d’hypergamie féminine en termes de diplôme – dont la portée demeure cependant incertaine.

Plus diplômées, moins célibataires. Revue Population (INED)
L'inversion de l'hypergamie féminine au fil des cohortes en France
.
Milan Bouchet-Valat
Revue Population, vol. 70, n° 4 (2015), p. 705-730.

A lire dans Le Monde (14/04) : "Les femmes sont désormais plus diplômées que leur conjoint"

Les incidences biographiques de la ségrégation...

Trajectoire et mémoires des enfants de bidonvilles de l'après-guerre
Margot Delon, 20 avril 2016, séminaire Cities are back in town
  • Photo Claude Dityvon 199-30A La Courneuve, bidonville, 1967 (CC BY-NC-ND)Photo Claude Dityvon 199-30A La Courneuve, bidonville, 1967 (CC BY-NC-ND)

Séminaire du programme de recherche Cities are back in town

Mercredi 20 avril 2016, de 17h à 19h, Sciences Po, 28 rue des Saint-Pères, salle H101

Margot Delon

Les incidences biographiques de la ségrégation.
Trajectoire et mémoires des enfants des bidonvilles de l'après-guerre en France


Que sont devenus les enfants des bidonvilles de l’après-guerre en France ? À l’appui de la sociologie urbaine, de la sociologie de l’immigration et de la sociologie de la mémoire, je montre que la portée socialisatrice de cet épisode résidentiel a fortement varié selon les groupes, les lieux, et les individus concernés. Cette hétérogénéité peut être expliquée par trois grands déterminants : les politiques nationales de l’immigration et du logement, les politiques locales et les déterminants biographiques. En fonction des différentes combinaisons de ces éléments, je distingue quatre types de trajectoire socio-résidentielle et de rapport à la mémoire de ces anciens enfants des bidonvilles.

Margot Delon est doctorante à l'OSC, accueillie à l'Instituto de Geografia e Ordonamento do Território de Lisbonne dans le cadre d'une bourse Marie Curie, dans le programme INTEGRIM.

Autre présentation : Marie Degrémont (CSO), La transition énergétique, support de la montée en puissance des collectivités territoriales ?

Inscription obligatoire auprès de Quentin Ramond.

Etude sur les enfants de couples mixtes

Enquête en ligne
  • Photo Wewiorka Wagner, Bookheart (CC BY-SA)Photo Wewiorka Wagner, Bookheart (CC BY-SA)

Anne UnterreinerAnne Unterreiner, chercheure à l'Observatoire Sociologique du Changement (Sciences Po Paris, CNRS) effectue une enquête sur les personnes dont les parents sont nés dans deux pays différents. Elle a pour vocation d'analyser leur trajectoire personnelle.

Le questionnaire en ligne dure environ 20 minutes.

Vous pouvez y accéder en suivant ce lien.

Toutes les informations recueillies resteront strictement confidentielles, et seront stockées sur un serveur sécurisé en France. Le traitement sera parfaitement anonymisé avant la publication des résultats (déclaration CNIL d4e15849208).
Si vous avez des questions, adressez-les à cette adresse mail : anne.unterreiner@sciencespo.fr.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Group Pleasures: Collaborative Commitments, Narrative Gratification, and the Sociology of Fun

Gary Alan Fine
Séminaire scientifique de l'OSC - 15 avril 2016
  • Photo Beth Darbyshire, Hippy Hug (CC BY-NC-ND)Photo Beth Darbyshire, Hippy Hug (CC BY-NC-ND)

Séminaire scientifique de l'OSC 2015-2016

98 rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 15 avril 2016 de 11h30 à 13h

Group Pleasures:
Collaborative Commitments, Narrative Gratification, and the Sociology of Fun

As a consequence of their size and fragility, small groups depend on cohesion. Central to the continuation of groups are occasions of hedonic pleasure that encourage attachment. These times are popularly labeled “fun.” While groupness can be seen as the cause of fun, we emphasize the effects of fun on group life, while recognizing that on occasion group leaders strategically generate fun. Shared pleasure, located in temporal and spatial affordances, creates the conditions for communal identification. Such moments serve as commitment devices building affiliation, modeling positive relations, and moderating interpersonal tension. Further, they encourage retrospective narration, providing an appealing past, an assumed future, and boundaries between the group and those outside. The rhetoric of fun produces interactional smoothness in the face of potential ruptures. Building on the authors’ field observations and on other ethnographies of group activity, we argue that the experience and recall of fun bolsters group formation, maintenance, and reproduction.

 

Gary Alan Fine
Gary Alan Fine
, John Evans Professor of Sociology, Northwestern University, Weinberg College of Arts & Sciences, Department of Sociology, Chicago (USA).

 

Contact et inscription (registration): Marie Ferrazzini.

Gary Alan Fine animera un workshop pour les doctorants de Sciences Po le mercredi 20 avril (contact Juliette Galonnier). Professeur de renom aux Etats-Unis, Gary Fine a bâti sa réputation sur sa maîtrise de l'ethnographie. Il a travaillé sur des sujets de recherche très divers (les logiques de réputation, les rumeurs raciales en Amérique, le métier de météorologue, la profession de restaurateur, les équipes de Baseball, les collectionneurs de champignons, etc). Il sait se saisir de "petits" objets pour éclairer des processus sociaux plus larges, sans jamais se départir d'un certain sens de l'humour. Il a également siégé dans les editorial boards de plusieurs revues américaines.

Affiche de la manifestation

Inequalities of access to higher education

Call for papers
Rassegna Italiana di Sociologia
  • Photo Martin Argyroglo - Sciences Po, Campus du HavrePhoto Martin Argyroglo - Sciences Po, Campus du Havre

CALL FOR PAPERS
Inequalities of access to higher education: The role of policies, institutions and markets
Editors: Marco Pitzalis (Università di Cagliari) e Agnès van Zantes (Sciences Po, Paris)

  • Deadlines and guidelines

- Abstracts due by June 15, 2016. All abstracts (500 words), with 5 keywords, must present the theoretical approach of the intended article, the data on which it is based and how it was collected and the main results and interpretations. They must also state how the article relates to one or several of the main themes of the special issue.
- Communication from the Editors concerning the selection of articles by July15, 2016.
- Submission of first versions of articles to the editors by October 15, 2016. Articles should follow the journal guidelines and should be written in English
- Peer-review process: October 15 2016-February 15, 2017.
- Revised versions sent to the editors and journal by March 15, 2017.
- Publication on issue 2/2017
Editorial Board: Paolo Umiltà (paolo.umilta - at - mulino.it)

  • Scopes, focus and topics

This issue intends to create a new dialogue among social science researchers working on inequalities of access to higher education and to encourage the development of a comparative perspective, particularly across European countries. While the editors welcome contributions that describe existing inequalities on the basis of social class, ethnicity, gender and age, and especially how these different factors interact with each other, the focus is, more specifically, on the ways in which policies, institutions and markets influence the extent and shape of inequalities of access. Each of these dimensions can be treated separately or simultaneously. Contributors might focus on a specific level (macro, meso or micro) or on their interrelation, on a single set of actors (policy-makers, secondary or higher education administrators, professors or counsellors, market professionals, students and parents…) or on their interaction and on various types of schemes, devices, processes and practices.
Statistical and qualitative as well as mixed-methods studies are equally welcomed. Cross-country comparisons are encouraged but proposals can focus on specific countries and localities if they show awareness of global dynamics and/or processes in other national settings.

Supranational, national and local policies

One of the main purposes of the issue is to understand the influence of both entrenched policy choices and new policy developments on inequalities of access to higher education. Contributors might focus on supranational policies, including the new higher education framework promoted by the Bologna process or directives and guidelines on higher education targets and goals from the European Union. Papers addressing the dynamics at work in a specific country or comparing various countries might focus on a wide range of policies affecting inequalities, including the organisation of transition from secondary to higher education and the prevalent rules of admission in public universities or other public higher education institutions as well as policies related to fees, financial aid and housing provision for HE students. Contributors might also analyse policies explicitly designed to reduce inequalities of access between social groups such as affirmative action and widening participation schemes, their specific national features and dissemination across countries and their effects. Proposals focusing on higher education policies developed by regional or local political authorities are also welcomed, as well as comparisons across regions and localities within the same country.

Institutional processes and practices

A second purpose of the issue is to examine more closely how institutional processes and the practices of institutional actors contribute to the reproduction or reduction of inequalities. Contributors might focus on differences between secondary schools in the way they prepare students to access higher education or certain types of higher education institutions depending on their provision of tracks and options and on their curriculum, and how it is enacted through teachers’ selection of subjects of study, pedagogical practices and evaluation techniques, as well as on the type of counselling on higher education choices provided by teachers and other personnel. Proposals might also address the activities developed by higher education institutions to attract and advice incoming students including information on their websites, open doors, campus visits, summer courses etc, as well as institutional admission procedures and how they affect the profiles of students who apply and who integrate the institution. Contributions focusing on informal and formal links and partnerships between secondary schools and higher education institutions, including those developed within the framework of widening participation policies, are also welcomed.

Market dynamics, actors and devices

The third main focus of the issue concerns the influence of markets in higher education and their effects on inequalities of access. Contributions might focus on market dynamics at the global level fostered by the strategies of leading worldwide higher education institutions but also by actors involved in the development of higher education as a global business, as well as by devices such as international rankings. Papers can also address the influence of markets at the national level. This might include the analysis of competition between higher education institutions for students in general or for specific categories of students and the influence on these processes of the existence or recent development of private institutions. Another possible focus is the role of private agencies and actors offering services to help students fund their studies, study abroad, prepare for entrance examinations, tests or interviews and make decisions about choices of institutions and fields of study. Papers focusing on market devices providing information and advice on higher education such as students’ guides or students’ fairs as well as on institutional and/or market devices that organize access to higher education such as central application services are also encouraged.

TO FIND OUT MORE

Cultural participation, cohort effects and higher education (1981-2012)

A. Christin, P. Coulangeon, O. Donnat
Notes & Documents de l'OSC n° 2016-02
  • Théâtre Hébertot - Photo Delphine Queme (CC BY-NC-ND)Théâtre Hébertot - Photo Delphine Queme (CC BY-NC-ND)

Notes & Documents de l'OSC

n° 2016-02, Mars 2016

Cultural participation, cohort effects, and higher education (1981-2012)

Angèle Christin (The New School for Social Research, New York)
Philippe Coulangeon (OSC - CNRS / Sciences Po)
Olivier Donnat (DEPS - Ministère de la Culture et de la Communication)

Téléchargement - Download

Ce document propose une analyse comparée de l’évolution des facteurs sociaux de la participation culturelle en France et aux États-Unis depuis le début des années 1980. Elle s’appuie sur les Enquêtes sur les pratiques culturelles des français (1981,1988, 1997 et 2008) et des enquêtes issues du Survey of Public Participation in the Arts (1982, 1992, 2002 et 2008).
La période est marquée dans les deux pays par un recul de la lecture et des pratiques les plus légitimes et par une progression des pratiques issues de la culture de masse, en particulier le temps consacré à la télévision. On montre au moyen de modèles hiérarchiques Age-Période-Cohortes destinés (HAPC) une assez grande proximité des pays quant à l’impact des facteurs sociaux de la participation culturelle mais une plus grande prévalence des effets de cohortes en France et des effets de période aux États-Unis. La France se distingue aussi des États-Unis par l’effet atténué de l’éducation sur les pratiques culturelles observé au sein des cohortes les plus récentes, qui sont aussi celles de la massification scolaire, intervenue en France beaucoup plus tardivement qu’aux États-Unis. Au total, rien n’indique que la culture soit moins « classante » aux États-Unis qu’elle ne l’est en France. Les deux pays se différencient en revanche par l’ampleur des transformations générationnelles observées en France depuis le début des années 80 qui contraste avec la relative stabilité des comportements des américains au cours de la même période.

The French and the Americans are often presented as having radically different relations to popular and high culture. Yet no analysis has systematically compared the evolutions of cultural participation in the two countries over time. In this paper, we propose a statistical exploration of two nationally representative cross-sectional data sets: the four waves of the Survey of Public Participation in the Arts in the United States (1982-2008) and the Enquêtes sur les Pratiques Culturelles des Français (1981-2008). We argue that in both countries the relationship between cultural practices and social stratification has changed over time and across generations. In the United States and in France, highbrow cultural activities and reading practices have declined over time, whereas television viewing has increased. We then focus on the impact of period change and cohort renewal on these evolutions. We show a fairly close proximity of the two countries as to the impact of the social factors of cultural participation but a greater prevalence of cohort effects in France and of period effects in the US. France also differs from the US by the mitigated effect of education on cultural practices observed in the more recent cohorts.
These cohorts experienced a massive school expansion, which occurred in France much later than in the US. Finally, there is no indication of a weaker stratifying power of culture in the US than in France. The two countries differ by the extent of generational changes observed in French cultural habits since the early 80s, which contrasts with the relative stability of the American ones during the same period.

POUR EN SAVOIR PLUS

Nudging gender desegregation in Higher Education

Evidence from a field experiment
Carlo Barone - Séminaire scientifique de l'OSC - 25 mars 2016
  • Photo Andreas Klinke Johannsen (CC BY-SA, via Flickr)Photo Andreas Klinke Johannsen (CC BY-SA, via Flickr)

Séminaire scientifique de l'OSC 2015-2016

98 rue de l'Université 75007 Paris, salle Georges Lavau

Vendredi 25 mars 2016 de 11h30 à 13h

Nudging gender desegregation in Higher Education: evidence from a field experiment

Despite the marked increases in women’s educational and labour market participation in western countries, the distribution of genders across fields of study continues to be highly unbalanced. This has important consequences for occupational sex segregation and for gender inequalities in earnings. I present a randomised field experiment based on a counselling initiative targeting high school seniors and document that it managed to substantially reduce the overrepresentation of women in less occupationally-rewarding fields.

Carlo Barone (OSC)
Carlo Barone
,
Professeur des universités à Sciences Po, Observatoire Sociologique du Changement.


Contact et inscription : Marie Ferrazzini.

Affiche du séminaire

Educational Aspirations Among Adolescents: The Role of Self Efficacy

Meir Yaish
Séminaire scientifique de l'OSC - Vendredi 11 mars 2016
  • St Francis School, Richmond, 1959 (Mac Juster, Coll. Canada, 1959 - CC BY)St Francis School, Richmond, 1959 (Mac Juster, Coll. Canada, 1959 - CC BY)

Séminaire scientifique de l'OSC 2015-2016

98 rue de l'Université 75007 Paris, salle Annick Percheron

Vendredi 11 mars 2016 de 11h30 à 13h

Educational Aspirations Among Adolescents: The Role of Self Efficacy

The prominent educational mobility theoretical models, especially the Wisconsin Model, suggest that structural factors influence educational aspirations through an individual's internal processes. The Wisconsin Model suggests that the individual’s internal process is expressed by socio-psychological aspects, such as mental ability and the influence of significant others. However, the assumed individual's internal processes have not been examined empirically. By utilizing two complementing data sources, a recent Israeli survey of high school students, and the Wisconsin Longitudinal Study, this research examines self efficacy, the cognitive process of setting individual goals, motivations, and choices, as the underlying mechanism shaping individuals’ internal processes. Specifically, the study empirically measures individuals’ self efficacy and examines it as a mediating factor in the Wisconsin Model. Results emphasize the critical role of self efficacy in exploring the black box encompassing the individual's internal processes at the time in which they shape their educational aspirations. Findings illustrate self efficacy as an underlying mechanism of the individual’s internal processes, as it mediates 27.37% of the influence of significant others on educational aspirations.

Meir Yaish
Meir Yaish
, associate professor de sociologie, responsable du Département de sociologie et d'anthropologie de l'université de Haïfa (Israël). Rédacteur en chef de la revue Research in Social Stratification and Mobility.

Contact et inscription : Marie Ferrazzini.

Rendre compte de la stratification interne aux « classes populaires »

Le rapport à la politique des employés et des ouvriers
Camille Peugny - Séminaire scientifique de l'OSC, 19 février 2016
  • Fosse 1 de l'ancienne Compagnie des mines de Bruay, début 20e (Autrot - DP)Fosse 1 de l'ancienne Compagnie des mines de Bruay, début 20e (Autrot - DP)

Séminaire scientifique de l'OSC 2015-2016

98 rue de l'Université 75007 Paris, salle Annick Percheron

Vendredi 19 février 2016 de 11h30 à 13h

Rendre compte de la stratification interne aux « classes populaires » : le rapport à la politique des employés et des ouvriers

Trop souvent, les « classes populaires » sont présentées comme un ensemble homogène, doté d’un comportement politique propre. Or, au cours des dernières décennies, de profondes mutations (tertiarisation des emplois, précarisation du contrat de travail, etc.) ont fait apparaître de nouveaux clivages qui traversent les catégories populaires.

A partir des données des six vagues cumulées des European Social Survey et de l’enquête Participation électorale de l’Insee, nous montrons que ces nouvelles formes de polarisation contribuent à produire des attitudes politiques différenciées. Nous présentons des résultats concernant la participation politique et les attitudes à l’égard de l’immigration, en mobilisant notamment une nomenclature permettant de distinguer 15 catégories d’employés et d’ouvriers ainsi que plusieurs indicateurs de la fragilité de la position sur le marché du travail.

Concernant la participation politique, ce sont les employés subalternes des services qui apparaissent les plus en retrait, ce qui amène à souligner le poids des collectifs de travail dans le processus de politisation. Concernant les attitudes à l’égard de l’immigration, deux types d’effets sont mis en évidence. Tout d’abord, la fragilité économique est à l’origine d’une plus grande hostilité à l’immigration. Ensuite et surtout, toutes choses égales par ailleurs, le secteur d’activité est un élément clivant : les salariés de l’industrie sont les plus inquiets quant aux conséquences de l’immigration. Nous concluons en formulant des hypothèses sur les nouvelles formes de polarisation introduites par la mondialisation des échanges.

Cette intervention se base sur l'article "Pour une prise en compte des clivages au sein des classes populaires : la participation politique des ouvriers et des employés", Revue française de science politique, vol. 65, n° 5, 2015, p. 735-759.

Camille PeugnyCamille Peugny est Maitre de conférences à l'Université de Paris 8, laboratoire CRESPPA, équipe CSU. Il est chercheur associé à l'OSC. 

Il a notamment publié en 2013 au Seuil, Le destin au berceau. Inégalités et reproduction sociale.

Ses recherches portent sur les phénomènes de stratification et de mobilité sociale, les inégalités entre générations et les attitudes politiques.

 Contact et inscription : marie ferrazzini

Illustration : carte postale ancienne de la fosse de Bruay, début 20e (Autrot via Wikimedia - Domaine public).

Affiche du séminaire

L'évolution de la structure sociale dans quinze pays européens

Quelques éléments sur la polarisation de l'emploi
Camille Peugny - Notes & Documents de l'OSC 2016-01
  • Photo Kelvin Boyes, Press Eye - Northern Ireland Executive (CC BY-ND via Flickr)Photo Kelvin Boyes, Press Eye - Northern Ireland Executive (CC BY-ND via Flickr)

L'évolution de la structure sociale dans quinze pays européens (1993-2013)

Quelques éléments sur la polarisation de l'emploi

Camille Peugny (Univ. Paris 8, CRESPPA-CSU)

Notes & Documents de l'OSC n° 2016-01, Janvier 2016

Nous décrivons dans cette étude l’évolution de la structure sociale de 15 pays européens au cours des 20 dernières années. Dans un premier temps, nous montrons que dans la plupart des pays, la tendance générale n’est pas seulement celle d’une élévation vers le haut de la structure des emplois : la hausse de la part des professions les moins qualifiées donne des arguments à la thèse d’une polarisation de la structure des emplois. Ensuite, en nous concentrant sur les emplois du bas de la structure sociale, nous mettons en évidence des différences entre les pays concernant la part des salariés de l’industrie et celle des emplois dans le secteur des services. Enfin, en utilisant l’indicateur de la proportion de temps partiel subi, nous montrons que la qualité des emplois dans le secteur des services varie fortement selon les pays. De ce point de vue, la situation des employés des services est particulièrement détériorée en France et dans les pays du sud de l’Europe.

Télécharger le document - Download the Paper

In this paper, we describe the change in social structure of 15 european countries over the past 20 years. First, we show that most countries underwent a dual process of occupational upgrading  combined with an increase in the proportion of less skilled employees.
This gives some arguments in favour of the thesis of polarization of the occupational structure. Then, focusing on jobs at the bottom of the occupational structure, we highlight some differences accross countries regarding the proportion of industrial workers and service jobs. Moreover, using the indicator of the proportion of involuntary part-time work, we show that the quality of jobs created in the service sector varies widely among countries. From this perspective, the situation of service workers is particularly deteriorated in France and in southern european countries.

guillemets - citation...Il reste que par d’autres aspects, la situation de la France apparaît plus singulière. Elle est le seul pays, peut-être avec la Suède et l’Autriche, dans lequel la structure sociale a subi quatre évolutions caractéristiques d’une certaine forme de polarisation... (p. 16)

Photo : Northern Ireland Executive. Dr Stephen Farry launches the third cohort of the ICT Apprenticeship Scheme with participating companies (2014).

"On est des citoyens de seconde zone"

Discriminations, sentiment d'injustice et démobilisation politique des quartiers populaires
Julien Talpin - Séminaire scientifique de l'OSC - 5 février 11h30
  • Photolyse - La rose (CC BY-ND via Flick)Photolyse - La rose (CC BY-ND via Flick)

Séminaire scientifique de l'OSC 2015-2016

98, rue de l'Université, salle Annick Percheron

Vendredi 5 février 2016 - 11h30 à 13h

« On est des citoyens de seconde zone ».
Discriminations, sentiment d'injustice et démobilisation politique des quartiers populaires

Alors que la réalité objective des discriminations est aujourd’hui démontrée par de nombreuses études, ses conséquences subjectives et politiques demeurent une question largement inexplorée. A partir d’une enquête ethnographique dans une ville pauvre du Nord de la France, nous interrogeons le décalage repéré entre la centralité de l’expérience des discriminations dans le rapport au monde social des minorités ethniques et la faiblesse de la prise en charge politique, institutionnelle et associative de cette question. Alors que l’expérience des discriminations est à l’origine d’un profond sentiment d’injustice chez les victimes, celui-ci n’est que peu pris en charge collectivement par des organisations.
Nous montrons qu’il a néanmoins des conséquences identitaires et personnelles importantes.

Julien TalpinJulien Talpin est chercheur en science politique au CNRS, membre du Centre de recherches administratives, politiques et sociales (CERAPS/UMR8026). Ses travaux portent sur le rapport au politique et l'engagement dans les quartiers populaires en France et aux Etats-Unis.
Il est co-directeur de la rédaction de la revue Participations (revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté).

Publications récentes :  (avec P. Cossart) Lutte urbaine. Participation et démocratie d'interpellation à l'Alma-Gare, Le Croquant, 2015 ;

A paraitre : Community organizing. De l'émeute à l'alliance des classes populaires aux Etats-Unis, Raison d'agir, 2016 (à paraître).

Affiche du séminaire

Rendre compte des conversions à l'Islam - Investigating Conversions to Islam

Colloque international - International conference
Vers quelles approches en sciences sociales ? - Which Approaches in Social Sciences?
  • Photo: Omar Chatriwala - Oneness (CC BY-NC-ND). Artist: Shahida AhmedPhoto: Omar Chatriwala - Oneness (CC BY-NC-ND). Artist: Shahida Ahmed

Les conversions à l’islam se présentent, à l’heure actuelle, comme un objet social incontournable des sociétés dites occidentales dont il est nécessaire de rendre compte scientifiquement. Souvent en lien avec le contexte géopolitique international, elles font l’objet d’une attention médiatique et étatique croissante. La recherche en sciences sociales s’est récemment saisie de cet objet pour en offrir une analyse dépassionnée. Le colloque interdisciplinaire et international « Rendre compte des conversions à l’islam » cherche à établir un dialogue entre différentes approches du phénomène, tant sur les plans théorique que méthodologique. Il vise également à croiser les résultats de travaux empiriques menés dans différents pays.
Ce colloque international bilingue (anglais et français) est interdisciplinaire et ouvert à tous les chercheurs en sciences humaines et sociales.

Conversions to Islam have recently become a major topic of interest for contemporary Western societies, which in turn warrants a rigorous scientific inquiry. In line with the current geopolitical context, conversions to Islam have attracted significant state and media attention. Social science research has recently seized upon this highly controversial matter in order to take the heat out of the debate and offer a more nuanced and balanced perspective. The objective of the interdisciplinary and international conference "Investigation conversions to Islam" is to incite scholars working on the topic to discuss, and possibly combine, different approaches to this phenomenon, both on theoretical and methodological grounds. It also aims at bringing together empirical results across a wide range of countries.
This bilingual conference is interdisciplinary and open to all scholars in social sciences.

Sessions principales - Main Streams

  • Retour réflexif sur les usages théoriques et méthodologiques - Reflecting upon theoretical and methodological approaches
  • Apprentissages et incorporations des normes et pratiques religieuses - Learning and incorporating religious norms and practices
  • Conversions et « radicalisation » - Conversions and “radicalization”
  • Enjeux sociaux de la conversion : hybridité, communauté, laïcité - The social implications of conversion: hybrid identities, community, and “laïcité” (secularism)
  • Ethnicisation et racialisation des conversions à l’islam / Ethnicization and racialization of conversions to Islam

15 &16 février-february 2016
Sciences Po, 98, rue de l'Université 75007 Paris

Exposition photo - Photo exhibition
Bekeerd - Saskia Aukema & Vanessa Vroon-Najem

Programme de la manifestation   Document PDF       Download the Programme

Enregistrement des interventions - Podcasts to be listen

Ce séminaire est organisé par - Host Institutions: OSC et le CEVIPOF.
En partenariat avec - Partner Institutions: École doctorale de Sciences Po, groupe IRENE (Identité et Religion), le laboratoire ESO, Université Catholique de l'Ouest, IISMM Institut d'études de l'Islam et des mondes contemporains, Centre Jean Pépin, Amsterdam Museum.

POUR EN SAVOIR PLUS

La ségrégation urbaine

Marco Oberti, Edmond Préteceille
nouveau manuel de référence pour mesurer le phénomène
  • Nouvelle parution : La ségrégation urbaine (janvier 2016)Nouvelle parution : La ségrégation urbaine (janvier 2016)

Marco Oberti, Edmond Préteceille

La ségrégation urbaine

La Découverte, collection Repères (sociologie)

2016, isbn 978-2-7071-6425-4, 124 p.

Les auteurs, sociologues à l'OSC travaillent depuis de nombreuses années sur la question des inégalités urbaines et scolaires, notamment en Ile-de-France et au Brésil, dans l'État de Rio-de-Janeiro.

Ils proposent un manuel concis qui permet d'appréhender le phénomène dans sa complexité : comment caractériser et mesurer la ségrégation ? Quels outils employer, quelles sont les méthodes disponibles ? Comment analyser les processus à l'oeuvre, et à quelle échelle ? Quelles en sont les causes ? Qui sont les acteurs impliqués ?  Quelles réponses ont-elles été apportées par les acteurs publics ?
Une bibliographie de référence clôt l'ouvrage.

Principaux chapitres

  • Caractériser la ségrégation

Les limites des études de cas, la nécessité d’approches statistiques - L’espace de la ville et l’échelle du découpage spatial - Les méthodes d’analyse statistique - Les figures spatiales de la ségrégation

  • Les causes de la ségrégation

Logiques économiques - Logiques institutionnelles (politiques publiques) - Logiques d’acteurs individuels - De la critique de la ségrégation à la critique du communautarisme

  • Les effets de la ségrégation

Inégalités sociales et inégalités urbaines - Ségrégation, identités des groupes sociaux et rapports entre groupes

La ségrégation urbaine (2016) from OSC - Sciences Po CNRS on Vimeo.

Martine Kis pour Le courrier des maires et des élus locaux met l'accent sur plusieurs idées forces contenues dans l'ouvrage : Liens faibles, liens forts... un autre regard sur « la ségrégation urbaine ».

Recomposition de l'Etat et sociétés européennes

Patrick Le Galès
Séminaire scientifique de l'OSC - Vendredi 22 janvier 2016
  • Photo: European Union, 2015 - "During the COP21 in Le Bourget: the EU poster"Photo: European Union, 2015 - "During the COP21 in Le Bourget: the EU poster"

Séminaire scientifique de l'OSC 2015-2016

98, rue de l'Université, salle Annick Percheron

Vendredi 22 janvier 2016 - 11h30-13h

 Recomposition de l'État et sociétés européennes

Patrick Le Galès

Directeur de recherche CNRS au CEE

Patrick Le GalèsL'OSC reçoit pour ce nouveau rendez-vous du séminaire scientifique 2015-2016 le politiste et sociologue Patrick Le Galès, spécialiste des questions de gouvernance ubaine et de transformation de l'État.

La question de l'État est une question centrale pour la sociologie, pas seulement pour la sociologie politique. La reconfiguration de l'État dans les sociétés européennes est sans doute l'un des facteurs majeurs de transformation de ces sociétés. Elles ont été et sont, plus qu'ailleurs, profondément structurées par l'État et les politiques publiques. Le séminaire s'appuie sur les résultats d'un travail collectif dirigé par Desmond Kind et Patrick Le Galès qui a donné lieu à un volume collectif qui sera publié en 2016 par Oxford University Press. Les États européens sont reconfigurés à partir de quatre dynamiques, accentuées par des crises : le changement d'échelle des sociétés et des démocraties, le capitalisme, la rationalisation, la sécurité.

Patrick Le Galès a dirigé les ouvrages « L'État recomposé » avec Nadège Vezinat en 2011 (puf), et « Le retour des villes européennes » aux Presses de Sciences Po, réédité en édition augmentée en 2011.

Contact et inscription : marie ferrazzini

Nouvelles perspectives de recherche...

Marine Haddad, Coline Ferrant, Louise Caron
Doctorantes à l'OSC
  • Marine Haddad, Coline Ferrant et Louise Caron Marine Haddad, Coline Ferrant et Louise Caron

Elles sont les nouvelles doctorantes de l'Observatoire Sociologique du Changement en cet automne 2015.

Marine Haddad, Coline Ferrant et Louise Caron ont choisi l'OSC pour développer leurs recherches dans des domaines très différents :

Marine Haddad s'intéresse aux trajectoires migratoires et aux positions sociales des ultramarins. Jouant avec une certaine profondeur historique, elle retrace l'histoire des territoires d'outre-mer et des différentes politiques migratoires décidées par la métropole, pour mieux identifier des générations de migrants. A l'aide de données statistiques et d'entretiens, elle décrit ces parcours migratoires, et reconstitue la réalité sociale qui entoure ces migrants, notamment la construction de frontières ethno-raciales ou les effets de réseau qui les amènent à occuper certains types d'emplois.
Thèse menée sous la direction de Mirna Safi.

Coline Ferrant compte développer un minutieux dispositif ethnographique dans 2 quartiers de la région parisienne et 2 quartiers de Chicago, sur l'alimentation. Dans l'esprit des community studies de l'École de Chicago, elle s'intéresse à la différenciation sociale de ces pratiques, et aux stratifications sociales urbaines s'exprimant au travers de l'alimentation.
Thèse menée sous la direction de Marco Oberti.

Enfin Louise Caron entend sortir du cadre classique des études sur les migrations : elle développe un appareillage méthodologique lui permettant de mieux appréhender les "mobilités circulaires", ces formes diversifiées contemporaines de parcours migratoires. En étudiant plusieurs bases de données, elle apporte un éclairage sur les enjeux de mobilité de la population française dans son ensemble en s'intéressant aux logiques migratoires spécifiques de groupes de population particuliers.
Thèse menée sous la direction de Mirna Safi.

Trajectoire et origines

Enquête sur la diversité des populations en France
INED éditions
  • INED EditionsINED Editions

Les éditions de l'Ined publient les premiers résultats de l'enquête Trajectoires et Origines réalisée en 2008/2009 auprès de 22 000 répondants par l'INED et l'INSEE. L'enquête se donne pour objectif d'identifier l'impact des origines sur les conditions de vie et les trajectoires sociales, associé à d'autres caractéristiques sociodémographiques plus classiques (sexe, âge, niveau d'étude, lieu d'habitation...) et donc de mieux évaluer les phénomènes d'intégration sociale et de discrimination.

22 chercheurs ont contribué à la rédaction des 19 chapitres (plus l'annexe méthodologique) qui composent l'ouvrage.

  • Chap. 1 - Histoires migratoires et profils sociodémographique
  • Chap. 2 - Hommes et femmes en migration : vers un rapprochement des profils et des trajectoires
  • Chap. 3 - Liens transnationaux et intégration : entre ici et là-bas (Cris Beauchemin, Hugues Lagrange et Mirna Safi)
    L'éventail des pratiques transnationales - Le transnationalisme, une affaire d'origine ? - Le transnationalisme des descendants d'immigrés : transmission familiale et/ou réaction sociale ?
  • Chap. 4 - Les pratiques linguistiques : langues apportées et langues transmises
  • Chap. 5 - Les ressources scolaires des immigrés à la croisée des histoires migratoires et familiales
  • Chap. 6 - Les trajectoires du primaire au supérieur des descendants d'immigrés et de natifs d'un DOM
  • Chap. 7 - Situation sur le marché du travail : statuts d'activité, accès à l'emploi et discrimination
  • Chap. 8 - Emplois, salaires et mobilité intergénérationnelle
  • Chap. 9 - Migration et conditions de vie : leur impact sur la santé
  • Chap. 10 - Former un couple en contexte multiculturel
  • Chap. 11 - Avoir des enfants en contexte migratoire
  • Chap. 12 - Proximités résidentielles entre parents d'enfants entrant dans l'âge adulte (Hugues Lagrange)
    Vivre avec ses parents : la cohabitation selon l'origine et le lien à l'immigration - Les calendriers de décohabitation - Les facteurs de décohabitation - Vivre près de ses parents
  • Chap. 13 - La mesure des discriminations dans l'enquête TeO
  • Chap. 14 - Les discriminations en France : entre perception et expérience (Yaël Brinbaum, Mirna Safi et Patrick Simon)
    Panorama des discriminations mesurées dans Teo - Où se tient la discrimination ? - Le motif ethno-racial prédomine - Les discriminés sont-ils égaux devant la discrimination ? - La perception et l'expérience des discriminations au fil des générations
  • Chap. 15 - La place du racisme dans l'étude des discriminations
  • Chap. 16 - L'habitat des immigrés et des descendants : ségrégation et discriminations perçues
  • Chap. 17 - La fabrique du citoyen : origines et rapport au politique en France
  • Chap. 18 - Les registres de l'identité. Les immigrés et leurs descendants face à l'identité nationale
  • Chap. 19 - Sécularisation ou regain religieux : la religiosité des immigrés et de leurs descendants
  • Chap. méthodologique (échantillon, collecte, pondération de l'échantillon).

guillemets - citationNos analyses se sont intéressées à l' « effet moyen » de l'origine pour mettre au jour son caractère éventuellement discriminant. Elles ne rendent pas sans doute pas suffisamment compte de l'hétérogénéité interne des différents groupes étudiés. Mais aussi grossiers soient-ils, les regroupements par origine employés dans TeO sont plus détaillés que dans les autres sources statistiques disponibles et révèlent des spécificités parfois marquées et, jusque-là rarement mises en évidence. Les résultats rassemblés permettent également de déconstruire les clichés et les représentations déformés du profil et des activités des populations liées à l'immigration. 

Trajectoires et origines : enquête sur la diversité des populations en France, sous la direction de Cris Beauchemin, Christelle Hamel et Patrick Simon, préface de François Héran, Ined éditions, 2015, 624 p., Isbn 9-782733-280041.

Structure des budgets alimentaires dans l'enquête Budget de famille

Coline Ferrant (OSC) et Marie Plessz (ALISS-INRA)
Working Paper
  • Photo Eisenhans - Einkaufen im Supermarkt (Fotolia via Adobe Stock)Photo Eisenhans - Einkaufen im Supermarkt (Fotolia via Adobe Stock)

 

Structure des budgets alimentaires dans l'enquête Budget de famille 2011

Coline Ferrant, Marie Plessz

Working Paper ALISS 2015-02, 15p.

 ALISS (INRA)

Les enquêtes de budget servent depuis longtemps à l’analyse des différences sociales en matière de consommation alimentaire. Ce texte offre une analyse exploratoire de l’enquête Budget de famille 2011 de l’INSEE. Il traite deux questions :

  • Sur le plan méthodologique, l’enquête Budget de famille permet-elle une analyse sociologique des différences sociales des structures de consommations alimentaires ?
  • Sur le plan du fond, la structure des dépenses alimentaires qu’on y observe est-elle effectivement socialement différenciée ?

Nous étudions l’ensemble des dépenses d’alimentation (à domicile et hors foyer) et d’alcool en calculant des coefficients budgétaires. Nous analysons les résultats uniquement du point de vue de deux variables qui nous semblent centrales pour la sociologie de l’alimentation, la catégorie socioprofessionnelle (CSP) et la classe d’âge.
Les cadres dépensent plus que les ouvriers en alimentation hors foyer mais aussi en poissons, fruits et légumes, et moins en viande. La structure des dépenses  limentaires varie davantage selon les classes d’âge.
Du point de vue méthodologique, deux caractéristiques de l’enquête affectent les résultats : la période de recueil est d’une seule semaine en 2010 ; et la nomenclature regroupe parfois des produits qu’une analyse sociologique devrait traiter séparément.

Présentation du Working-paper par les auteures :

OSC 3 Minutes Socio - Décembre 2015 from OSC - Sciences Po CNRS on Vimeo.

The racialization of Muslims in France and the US:

Some insights from white converts to Islam
Juliette Galonnier, Social Compass, December issue
  • Photo Mila Supynska, FotoliaPhoto Mila Supynska, Fotolia

social compass logo

The racialization of Muslims in France and the United States: Some insights from white converts to Islam

Juliette Galonnier (OSC Sciences Po, Northwestern University)

Social Compass, December 2015, vol. 62, n° 4, p. 570-583
Published online November 4 2015

Juliette Galonnier (OSC)

This article uses conversion to Islam as a lens through which to explore the intricacies of race and religion in France and the United States. Using in-depth interviewing and ethnography, the author explores how white converts relate to their allegedly dissonant racial and religious identities in national contexts where Islam has been racialized as ‘Brown’ and foreign. Focusing on two countries that have historically had highly contrasted understandings of race and religion, she offers a comparative analysis of how race operates in the lives of Muslim converts on both sides of the Atlantic. The article shows that, even though processes of racial assignation work in a similar manner in both cases, French and American converts report different experiences with race, thereby suggesting that the racialization of Islam is endowed with different textures and meanings across national contexts.

Recently published:

Sociology of Religion

Teaching and Learning to Be Religious:
Pedagogies of Conversion to Islam and Christianity

Juliette Galonnier - Diego de los Rios

First published online: December 7, 2015. doi: 10.1093/socrel/srv055

Drawing on in-depth interviews and ethnographic data, this article provides one of the first empirical analyses of religious classes for converts in the United States. Focusing on “new member classes” in two religious communities (a Muslim association and an evangelical Christian church), we introduce the concept of “pedagogies of conversion” to describe how religious organizations teach converts about their new religion and set up guidelines to frame the conversion process. By examining the pedagogical tools that religious instructors use on a daily basis to foster spirituality among new members, we investigate how converts learn to become religious people. We demonstrate that while there are significant differences in the doctrines (know-what) being taught in the Muslim and evangelical classrooms, the tips and pieces of advice delivered by instructors on how to be religious (know-how) are strikingly similar.

Juliette Galonnier is training the joint PhD program in Sociology between Sciences Po Paris & Northwestern University, Chicago.

Shamus Khan - La nouvelle école des élites

Privilege: The making of an adolescent elite at St Paul's school
Séminaire scientifique de l'OSC - Vendredi 11 décembre 2015
  • Shamus Khan book in French and in EnglishShamus Khan book in French and in English

Séminaire scientifique de l'OSC 2015-2016

98, rue de l'Université, salle Annick Percheron

Vendredi 11 décembre 2015 - 11h30-13h

Shamus Khan
Associate Professor of Sociology, Columbia University

Présentation de son ouvrage "Privilege: The making of an adolescent elite at St. Paul's School" (2011, Princeton University Press) à l'occasion de la traduction et de la publication du livre en français : La nouvelle école des élites, Agone, collection "l'ordre des choses", novembre 2015, 405 p.

As one of the most prestigious high schools in the nation, St. Paul's School in Concord, New Hampshire, has long been the exclusive domain of America's wealthiest sons. But times have changed. Today, a new elite of boys and girls is being molded at St. Paul's, one that reflects the hope of openness but also the persistence of inequality.

In Privilege, Shamus Khan returns to his alma mater to provide an inside look at an institution that has been the private realm of the elite for the past 150 years. He shows that St. Paul's students continue to learn what they always have--how to embody privilege. Yet, while students once leveraged the trappings of upper-class entitlement, family connections, and high culture, current St. Paul's students learn to succeed in a more diverse environment. To be the future leaders of a more democratic world, they must be at ease with everything from highbrow art to everyday life--from Beowulf to Jaws--and view hierarchies as ladders to scale. Through deft portrayals of the relationships among students, faculty, and staff, Khan shows how members of the new elite face the opening of society while still preserving the advantages that allow them to rule.

Ethnographie de Saint-Paul, lycée d’élite américain par lequel sont passées nombre de figures de premier plan du monde politique et administratif actuel, ce livre remet en cause de nombreux préjugés sur le fonctionnement des élites d’aujourd’hui. L’auteur, d’origine pakistanaise et issu d’un milieu comparativement modeste, a lui-même étudié à Saint-Paul avant de revenir y enseigner dans le but d’y mener cette enquête. Mesurant les changements réels qu’a connus ce pensionnat (où, voilà trente ans, les élèves dits « de couleur » dormaient dans des dortoirs à part), il montre comment, au-delà de la revendication d’une distinction fondée sur la maîtrise de la culture WASP, l’aristocratisme américain proclame désormais son ouverture d’esprit envers les minorités : une forme de cosmopolitisme au service du maintien des inégalités sociales.

Contact et inscription : marie ferrazzini

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The Politics of Urban Density, Mumbai 1880-2015

Sukriti Issar
Séminaire scientifique de l'OSC - vendredi 20 novembre 2015
  • Source: The British Library (Franz Heiderich, 1896) [no known copyright]Source: The British Library (Franz Heiderich, 1896) [no known copyright]


 Séminaire scientifique de l'OSC 2015-2016

OSC Scientific Seminar

The politics of Urban Density, Mumbai 1880-2015

Sukriti Issar

Friday 20 november 2015,10:30-12:00, Annick Percheron room
98, rue de l'Université, Paris 7e

 

Sukriti Issar (OSC)Building regulations are central to arguments about lopsided urbanization in the developing world. Tight building regulations are linked to squatting, and de-regulation is cited as a way toward achieving desirable densification of cities. Drawing on original historical research, demographic data, and expert interviews, this talk assesses the relationship between building regulations, squatting, and urban density. The argument is that building regulations are endogenous with squatting and have a potentially counter-intuitive relationship with urban density. Finally, building regulations are highly politicized making technically-oriented policy prescriptions harder to implement. The talk ends with a discussion of comparative research on cities.

Sukriti Issar is Assistant Professor of Sociology at Sciences Po (OSC).

From trans-migrants to trans-borders:

Insights from the comparison of cross-border activities across three categories of migrants in France
Cris Beauchemin, Mirna Safi, Notes & Documents de l'OSC 2015-06
  • Small Building on Mountain Ridge (public domain CC0)Small Building on Mountain Ridge (public domain CC0)

From trans-migrants to trans-borders:
Insight from the comparison of cross-border activities across three categories of migrants in France

Cris Beauchemin (INED) & Mirna Safi (Sciences Po, OSC)

Notes & Documents de l'OSC n° 2015-06, November 2015

We measure cross-border activities of three different categories of migrants in France: international migrants, French overseas department migrants and other “national migrants” (return colonial migrants or return expats). We describe for these three migrant categories a wide range of cross-border ties grouped together through factor analysis into three dimensions: sociopolitical, economic and re-migration. Our findings show that all migrants maintain trans-border activities, with particular intensity among French overseas migrants. The sociopolitical, economic and re-migration dimensions of cross-border activities are also shown to be affected by similar determinants across the three categories of migrants. Building on the unique opportunity offered by the data in comparing national and international migrants, our final analysis points towards some common determinants related to the type of the border between the origin and destination places involved in the migration process.

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Nous mesurons les échanges transfrontaliers de trois catégories de migrants en France : les migrants internationaux, les migrants des DOM-TOM ainsi que les « migrants nationaux » (migrants coloniaux ou expatriés). Nous décrivons pour ces trois catégories un large éventail de liens transfrontaliers regroupés en trois dimensions suite à une analyse factorielle: sociopolitique, économique et de « re-migration ».
Nos résultats montrent que si tous les migrants maintiennent des échanges transfrontaliers, ceux-ci s’avèrent plus particulièrement intenses chez les migrants des DOM-TOM. Les dimensions sociopolitiques, économiques et de re-migration des liens transfrontaliers sont affectés par des déterminants similaires pour les trois catégories de migrants. S’appuyant sur la possibilité inédite de comparaison des migrants nationaux et internationaux offerte par nos données, nos conclusions proposent des déterminants communs liés au type de frontière entre les espaces d’origine et de destination impliqués dans le processus migratoire.

Beyond preconceived ideas on children of immigrants...

Interview with a young sociologist
Mathieu Ichou
  • Mathieu IchouMathieu Ichou

After a visitor scholarship at Nuffield College, University of Oxford, Mathieu Ichou passed successfully his PHD in 2014. He studied sociology at OSC Sciences Po, under the supervision of Agnès van Zanten. The young sociologist combines both traditional sociological method and adaptability to describe a debated multi-faceted reality. He's now research Fellow in the French Institute for Demographic Studies (INED). 

In your work you denounce the standard equation of immigration with social problem and education failure
"My thesis on the academic trajectories of children of immigrants attempts to debunk a certain number of prejudices or preconceived ideas on immigration. I think that the most important thing that I try to challenge is the idea that immigration is mainly a social problem.

Immigrants, children of immigrants and immigration in general, especially nowadays but it was the case also a few decades ago, is mostly talked about in the media and by politicians as a problem, something that is only visible as soon and as long as it creates a problem. This premise is not a good starting point in order to study immigration sociologically. In my work, I did not take as a starting point the fact that immigration is a problem and I think it enabled me to make progress on two fronts.

First, it enabled me to decouple children of immigrants and school failure. In fact, what we see in the data is that being a child of immigrants does not overwhelmingly lead to failing at school, or at least, it is not because your parents are immigrants that you are more likely to have lower school results. The vision that equates children of immigrants and school failure fails to see the large heterogeneity that exists within the so called “second generation”.

The second consequence is to show how important it is to consider the parents of these children not only after they have crossed national borders, arrived in France, and become visible here, but also before they migrated. The experiences of the parents and their social characteristics in their country of origin are essential elements to understand and explain the academic trajectories of their children in the country of destination, so in my case in France and in England."


To study trajectories of children of immigrants, are data easily available?
Mathieu Ichou"As it is well known, France forbids the collection of ethno-racial data to large extent. So, one might think that without directly measuring ethnicity it is extremely difficult to quantify the academic trajectories of children of immigrants. I would say that this is only half true because, with existing data, it is already possible to do quite a lot. Like most researchers in this field, the main measure that I have used is the country of birth of children’s parents. This is because I was mostly interested in the consequences of migration on the academic trajectory of children, rather than in the consequences of ethnicity or race per se. That said, I think that one important area of research that I have only been able to touch upon in my thesis and that would greatly benefit from the collection of proper ethnicity data is the study of discrimination in schools. Existing research shows that children of immigrants often feel that they are discriminated at school, especially when it comes to choosing which track of upper secondary school (lycée) they will go into. But very little is known on the exact extent of this discrimination and the stages of the academic trajectory when it takes place. The collection of data on ethnicity would be a big step towards answering these kinds of questions."


From Data to Interviews. You seem to balance between two approaches ? 
"In my thesis, I do use both quantitative data and qualitative data. I try to combine both and to make the most of each type of method. So for example, when I try to correlate the pre-migration characteristics of immigrants with their children’s educational attainment and to show an effect of one on the other I use mainly quantitative data and statistical methods. But when it comes to understanding how the processes by which, within families, educational aspirations are transmitted from the parents to the children, how they are internalized and modified by the children themselves and how it might affect their academic trajectory then I mostly rely on interviews that I have carried out with children of immigrants and immigrants in France and England."


Are educational trajectories significantly different in UK and in France ?
"My thesis is a comparison between France and England – I actually do not say Britain or UK because my data only covers England. Carrying out fieldwork in England was a great opportunity for me to actually stay in the country for a whole academic year where I was a “junior visiting scholar” at Nuffield College in Oxford and also an academic visitor through the OXPO program in the department of Sociology of the University.

I think when people do comparisons they often tend to insist on the differences and the main question people will ask is “what are the differences between England and France?” I think what my thesis shows is that the common elements are more important than the differences between the two countries.

Mathieu IchouThat is, I do not want to say that everything is similar in both countries, but I hope to have shown that the basic mechanisms of inequality, the processes by which academic inequalities are created in both countries are similar. These are the processes by which resources from parents are transmitted to their children and the parents who possess more resources often raise children who are more successful – this is true not only in immigrant families but also in the general population. The specificity of immigrant families is that resources that parents have are not only gained or defined in the country where the children are schooled but also in the country of origin of the parents. So, I think that common points between France and England are definitively more important than differences in that regard. But if I have to cite one salient difference between the two countries I would probably insist on differences in the school systems, especially on one difference that affects the academic trajectories of children of immigrants: in France, the provision of special education is carried out in entirely separated classes. When people have significant learning difficulties or difficulty with learning the French language, they are put in entirely separate classes and, in these classes, children of immigrants are over-represented. It is a form of internal segregation within the school system and statistics show that once a child has attended one of these classes, it is very difficult for him or her to go back to mainstream classes.

This is also true for example for the vocational track in upper secondary school: once you are channeled into this vocational track in which children of immigrants are also over-represented then it is very hard to go back to the mainstream academic track. In England, the approach is different. Any child that is diagnosed with special educational needs, whether learning difficulties or attention disorder or difficulties with speaking English, except in extreme cases, will remain in their normal mainstream class and will just benefit from extra resources; extra help, for example a part-time teacher who is specifically devoted to explaining them exercises at a slower pace, etc.
And again at the upper secondary school level, tracks are much more flexible than in France. It is possible for pupils to choose both vocational and academic subjects, to combine both. So that they are not entirely segregated into less prestigious, relegated tracks from which they can never get out. Generally speaking, the fact that the French system is a more stratified and hermetic is detrimental to the academic trajectories of children of immigrants. The fact that the English system is slightly more flexible is beneficial to them."


Indicative Bibliography

  • Ichou, Mathieu (2014), “Who They Were There: Immigrants’ Educational Selectivity and Their Children’s Educational Attainment,” European Sociological Review, vol. 30, n° 6, p. 750-765.
  • Ichou, Mathieu (2013), “Different origins and the origin of differences: the academic achievement of children of emigrants/immigrants in France from the start of primary school to the end of compulsory education,” Revue française de sociologie (English), vol. 54, n°1, p. 1-46.
  • Ichou, Mathieu (2015), « Les trajectoires scolaires des enfants d’immigrés », Cahiers français, n° 385, p. 43-48.

Interview : Bernard Corminboeuf & Bénédicte Héraud.

Les rouages de l'amour et du hasard

Homogamie et hypergamie dans la France et l'Europe contemporaines: dimensions socioéconomique et d'éducation, variations et mécanismes
Milan Bouchet-Valat, soutenance de thèse, 8 décembre 2015, 14h
  • Magasin théâtral (1830) - (Internet Book Archive Images)Magasin théâtral (1830) - (Internet Book Archive Images)

Milan Bouchet-ValatMilan Bouchet-Valat soutiendra publiquement sa thèse de sociologie Les rouages de l'amour et du hasard. Homogamie et hypergamie dans la France et l'Europe contemporaines : dimensions socioéconomique et d'éducation, variations et mécanismes, mardi 8 décembre 2015, à l'Ecole doctorale de Sciences Po, salle de réunion, 3ème étage, 199 boulevard Saint-Germain, paris 7e.

Composition du jury : Francesco Billari (Nuffield College, Oxford), Philippe Coulangeon, Brendan Halpin (University of Limerick - Ireland), Eva Lelievre (INED), Louis-André Vallet (Directeur de recherche).

Le constat d’une persistance de l’homogamie sociale est régulièrement réitéré ; la tendance à former des couples dans lesquels la femme occupe une position inférieure à son conjoint – hypergamie féminine – est elle aussi bien documentée : l’amour est loin d’être aveugle aux distinctions sociales. Pourtant, on a un peu rapidement conclu de ce résultat majeur que ces phénomènes étaient restés stables dans le temps.

Cette thèse montre, à l’aide de données de grandes enquêtes, que l’homogamie s’est nettement affaiblie du point de vue du diplôme, de la classe et de l’origine sociales au cours des quarante dernières années en France. Cette évolution va au-delà de ce que l’évolution de la structure de la population implique (homogamie relative) : la composition des couples s’est rapprochée d’une situation de choix au hasard.

L’hypergamie s’est elle aussi fortement réduite, et s’est même inversée en termes de diplôme, les femmes étant désormais plus diplômées que leurs conjoints depuis l’an 2000. En conséquence, le surcroît de célibat des femmes au statut social le plus élevé, et notamment des diplômées, qui tenait à leur position défavorable sur le marché conjugal, s’est résorbé.

Les variations de ces deux dimensions du choix du conjoint parmi 64 régions d’Europe dans les années 2000 sont notables. L’homogamie d’éducation est plus élevée que l’homogamie socioéconomique ; l’hypergamie est majoritaire, mais n’est pas absolument généralisée. Le degré de libéralisme culturel et d’ouverture sociale apparaît comme le principal déterminant de ces deux phénomènes. Ils sont négativement corrélés au taux d’activité féminine, mais leur lien avec les inégalités économiques est ambigu.

POUR EN SAVOIR PLUS

Inequality of educational opportunity and welfare regimes

Pia Blossfeld
OSC Scientific Seminar - Friday 6 november 2015
  • « Escipamphi » par ESCIP — Sous licence GFDL via Wikimedia Commons « Escipamphi » par ESCIP — Sous licence GFDL via Wikimedia Commons

 Friday 6 november 2015, 11h30 - 13h
Annick Percheron room, 98 rue de l'Université, Paris 7e
Free admission subject to availability

All modern countries experienced an enormous expansion of their educational systems in the last decades. However, there have been huge differences among these societies in terms of inequalities of educational opportunities. In this presentation, I examine how different ideas of social equality in different welfare regimes influence the effect of parental education on children’s educational attainment and its change over time.
Using PIAAC data, I compare the patterns in six welfare regimes: the liberal, the conservative, the social-democratic, the Mediterranean, the Eastern European, and the East Asian welfare regime.
My empirical results show that different ideas about social equality have a strong impact not only on the patterns of educational attainment in the 1960s and the educational expansion trajectories during the last decades, but also on the change in the strength of the effect of parental education on children’s educational opportunities in different welfare regimes. Particularly impressive is the development in the East Asian welfare states, which were latecomers in the 1960s and have become forerunners in the process of educational expansion today, providing much more equal educational opportunities for children from disadvantaged social background than all other welfare states in Europe and the United States.

Pia Blossfeld is a D.Phil. student in Nuffield College at the University of Oxford, and a visiting student in the OSC. Her work focuses on educational, social stratification, and life course research, as well as sociological methods.

New research challenges on intermarriage and mixedness in Europe and beyond

Conference, November 12-13, 2015, Paris
  • Photo Esther Cantero, Day 128-365.Love via Flickr (CC BY-NC-ND)Photo Esther Cantero, Day 128-365.Love via Flickr (CC BY-NC-ND)

Maison de la Recherche, Paris Sorbonne University, 75006 Paris

Download the programme

Free admission subject to availability

Research on intermarriage has existed since the beginning of the 20th century. Depending on the country, it was part of different research fields: migration, family, religious or racial studies. Existing empirical studies generally circumscribe their analysis to one minority group in one country. But what are the common aspects of all these case studies on intermarriage? This international conference aims to review and discuss contemporary research in order to build up our stock of common knowledge and develop our theoretical conceptualization on intermarriage and mixedness.
Multiple theoretical concepts have been used to refer to mixed couples or their children: intermarriage, identity, integration, assimilation, multiculturalism, etc. New concepts have also been used, such as “mixedness” in the UK (Edwards et al. 2012) or “mixité” (Varro 2003; Collet et al. 2008) in the French context. A common definition of the phenomenon is that these unions involve distant social groups which are constructed in time and place through specific categories: “nation”, “race”, “culture”, “ethnicity” or “religion” (Merton 1964; Achard 1998) and that their children construct their personal identity taking their parents’ belongings into account. Previous research was done from two standpoints: from outside or inside the couple or family. The first has looked mainly at the others’ (persons and institutions) perception of these unions, families or children and social norms. They are considered as different, and inspire more or less disapproval. The second approach has dealt with intercultural management inside these families (Varro 1984; Collet and Santelli 2012), and with specific family or personal identities (Unterreiner 2015). With researchers specialized in the field, we intend to get beyond these basic definitions of mixedness and establish a new common theoretical ground based on contemporary innovative research findings.

Main sessions
Symbolic boundaries in personal experiences
Family & mixedness
Intermarriage & partner choice
Mixedness & intermarriage, social representations
State, public policies & mixedness
Transnational partnering

Keynote speeches

  • Elisabeth Beck-Gernsheim (Institute for Cosmopolitan Studies, Munich University, Germany), “Intermarriage in the age of globalization: From intercultural differences to methodological challenges”.
  • Paul Spickard (Department of History, University of California Santa Barbara, United States), “Not Passing--Shape Shifting: Reflections on Racial Plasticity”.

Posters session

Contact the organisers: Anne Unterreiner (OSC-Sciences Po) - Beate.collet (Gemass-Paris Sorbonne).

Partnership

Journée d'étude doctorale

Discriminations et inégalités sociales
Appel à communications
  • Photo mSeattle via Flickr, Income Inequality (CC BY)Photo mSeattle via Flickr, Income Inequality (CC BY)

L’axe « Discriminations et inégalités sociales » du LIEPP invite les doctorant.e.s de Sciences Po travaillant sur les discriminations à participer à une journée d’étude doctorale le mardi 12 janvier 2016.
Outre son rôle d’accompagnement des travaux doctoraux (aide à la préparation d’un article ou d’un chapitre de thèse), cette journée vise à susciter des échanges entre doctorant.e.s travaillant sur les discriminations dans les différents laboratoires de Sciences Po quelle que soit leur discipline et les
méthodes mobilisées dans leurs recherches.
Les propositions de communications, qui devront mentionner de façon précise le périmètre empirique investigué et les méthodes utilisées, pourront notamment porter sur la mesure des discriminations, sur l’expérience qu’en ont les individus et groupes sociaux concernés, ou encore sur le rôle du droit et des politiques publiques dans la production des discriminations ou dans la lutte contre celles-ci. Elles pourront porter sur différents critères de discriminations (sexe, âge, origine ethnique, apparence physique, orientation sexuelle, handicap, religion, etc.), dans des domaines divers (marché du travail, logement, système éducatif, administration, police, justice, etc.). En conformité avec l’orientation du LIEPP, une attention particulière sera prêtée aux communications abordant des enjeux d’action publique.

Les propositions de communications, d’une longueur d’une page, devront être envoyées le 31 octobre 2015 au plus tard à l’adresse : morgane.laouenan@sciencespo.fr.
Pour les propositions retenues, les textes des communications, d’une longueur ne dépassant pas 40 000 signes, sont attendus pour le 31 décembre au plus tard.

Inequalities of access to higher education. The role of policies, institutions and markets

International Conference
October 8-9, 2015
  • Photo Camille Sromboni, Université Le Havre, IUT, amphi 15 (CC BY-NC-ND)Photo Camille Sromboni, Université Le Havre, IUT, amphi 15 (CC BY-NC-ND)

International Conference

Paris, October 8-9, 2015

Inequalities of Access to Higher Education
The Role of Policies, Institutions and Markets

Registration required

 

This conference is a follow-up to the research project “Transition to higher education in France: the role of networks, institutions and markets” funded by LIEPP (Laboratory for the Interdisciplinary Evaluation of Public Policies) in 2013-2015. It intends to create a new dialogue between social science researchers working on inequalities of access to higher education and to foster the development of a comparative perspective on the issue, particularly across European countries.

One of the main purposes of the conference is to understand the influence of both entrenched policy choices and new policy developments on access inequalities to higher education. 

A second purpose is to examine more closely how institutional processes and the practices of institutional actors contribute to the reproduction or reduction of inequalities.

The third main focus of the conference concerns the influence of markets in higher education and their effects on access inequalities.

THURSDAY OCTOBER 8
Introduction : Etienne Wasmer co-director of LIEPP and Agnès van Zanten, CNRS Senior Research Professor, Sciences Po/OSC-LIEPP

  • Plenary session

- Agnès van Zanten (CNRS Senior Research Professor, Sciences Po/OSC-LIEPP)
The influence of policies, institutions and markets on access to higher education
Discussion by Patrick Le Galès (CNRS Senior Research Professor, Sciences Po/CEE)

  • Thematic sub-sessions

Institutional barriers to access to higher education (Chair: M. Pitzalis)
- Maria-Ligia Barbosa (Federal University of Rio de Janeiro)
Patrimonial Barriers and Narrow Passages: Institutional factors of unequal access to higher education in Brazil
- Lorenza Villa Lever (Universidad Nacional Autónoma de México)
The asymmetry within university spaces: a mechanism that reinforces social and gender inequalities and causes uneven access to educational opportunities
- Nicolas Charles (University of Bordeaux/Centre Emile Durkheim)
How come the very belief in a pattern for reduction of HE inequalities becomes a reproduction device? Evidence from selection procedures in France, England and Sweden
- Magali Jaoul-Grammare (CNRS-CEREQ)
Did policy reforms really decrease inequalities of access to French higher education? A comparison between Génération 1998 and 2010

Access to higher education and social mobility (Chair: L. Perna)
- Rita Bertozzi (University of Modena and Reggio Emilia)
What happens for students with immigrant background in the transition to higher education in Italy? The role played by migrant background, previous educational choices and individuals’ and families’ investment
- Emmanuelle Chassagne (University of Lausanne)
Is mobility in BTS International Trade a key factor in reducing inequalities of access to Higher Education?
- Nadine Bernhard (Humboldt-Universität)
Europeanization processes: Bologna and Copenhagen as drivers for rising permeability between vocational education and training (VET) and higher education (HE)? A comparison of institutional developments in Germany and France from 1990 to 2012

  • Plenary session

- Rachel Brooks (Professor of Sociology and Head of the Department of Sociology, University of Surrey)
Accessing higher education as a "student-parent": the impact of state policies and institutional practices
- Gaële Goastellec (Associate Professor, University of Lausanne)
Inequalities of access in the light of macro-social characteristics: a European comparison
Discussion by Christine Musselin (CNRS Senior Research Professor and Scientific Director at Sciences Po)

  • Thematic sub-sessions

Affirmative action policies and their effects (Chair: A.-C. Oller)
- Oscar Quintero (Universidad Nacional de Colombia)
New inequalities of access to higher education in Colombia: Policies and affirmative actions in the intersection of gender and ethnicity Silvana Rodrigues de Souza Sato, Tiago Santos Ribeiro & Ione
- Ribeiro Valle (Federal University at Santa Catarina)
Affirmative action in Brazil: a case study of students entering the federal university at Santa Catarina
- Elise Tenret (University Paris Dauphine / IRISSO)
Exclusive universities: use and misuse of affirmative action in Sudanese higher education

The role of institutional and market devices (Chair R. Brooks)
- Antonietta De Feo & Silvia Cataldi (University of Cagliari)
Transition to higher education and reproduction of inequalities. The influence of ‘guidance networks’ between Sardinian secondary schools and higher education institutions
- Alice Olivier (Sciences Po/OSC & INED/iPOPs) & Agnès van Zanten (Sciences Po/OSC-LIEPP)
Status strategies of higher education institutions. A study of open door events in France
- Leïla Frouillou (University Panthéon-Sorbonne /CRIA)
Entering university in the Parisian region: how the "Admission Postbac" system contributes to unequal access to higher education
- Annabelle Allouch (Université de Picardie - CURAPP-ESS), Clemencia González Tugas (EHESS), Germán Fernández Vavrik (LIEPP), Filippo Pirone (LIEPP) & Agnès van Zanten (Sciences Po/OSC-LIEPP)
Widening participation schemes and the introduction of market agents in French secondary education. An empirical research on the Sciences Po's Convention d'éducation prioritaire scheme
- Léonard Moulin (University Paris 7 Diderot /LADYSS) David Flacher (University Paris 13 Sorbonne Paris Cité / CEPN) & Hugo Harari-Kermadec (ENS Cachan / IDHES)
Tuition fees and social segregation: lessons from a natural experiment at the university of Paris 9-Dauphine

FRIDAY OCTOBER 9

  • Plenary session

- Laura Perna (James S. Riepe Professor and Founding Executive Director of the Alliance for Higher Education and Democracy at the University of Pennsylvania)
Improving higher education attainment for all students: lessons from the U.S.
Discussion by Denis Fougère (CNRS Senior Research Professor, Sciences Po/OSC-LIEPP)

  • Thematic sub-sessions

The impact of socio-economic factors and gender on students’ careers in higher education (Chair: M. Börjesson)
- Marie Duru-Bellat (Sciences Po/OSC-IREDU)
Inequalities of access to higher education: the implicit global context (both economic and organizational) does matter
- Julio Carabaña (Universidad Complutense de Madrid)
Discarding explanations to the unchanged rates of social class participation in higher education during the XXIth century in Spain
- Jake Murdoch (University of Burgundy, IREDU), Christine Guégnard (University of Burgundy, IREDU-CEREQ), Christian Imdorf (University of Bern) & Maarten Koomen (University of Bern)
How do different pathways to higher education foster social mobility for males and females: A comparison of different tracks to higher education in France and Switzerland
- Timm Fulge & Ramsey Wise (University of Bremen /BIGSSS)
Two sides of the same coin? Exploring the dynamics of socioeconomic and gender inequality in access to higher education Students’ and institutional perspectives on access to higher education

Students' and institutional perspectives on access to higher education (Chair: G. Goastellec)
- Ida Lidegran (Uppsala University)
The royal road of schooling in Sweden. The relationship between the science programme in upper secondary schools and the elite segment of higher education
- Ylva Bergström (Uppsala University)
Preparing for higher education: the role of extra curricular activities in Swedish upper secondary schools
- Susanne Weber (Philipps-Universität Marburg)
Transitioning into “belonging” to higher education. Trajectories between innovation and reproduction
- Hector Cebolla Boado (UNED) & Yasemin Soysal (University of Essex)
Accessing international education

  • Thematic sub-sessions

Long-term and recent trends in higher education systems (Chair: A. van Zanten)
- Jens Peter Thomsen, (Danish national centre for social research/SFI), Emil Bertilsson, (Uppsala University/SEC), Tobias Dalberg (Uppsala University/SEC), Juha Hedman (University of Turku/RUSE) & Håvard Helland (Oslo and Akershus University College of Applied Science)
Changes in access to higher education in the Nordic countries 1985-2010 – a comparative perspective
- David Marquez (UCL) & Olga Salido (Universidad Complutense de Madrid)
Inequality in Access to University and Economic Cycle: Recent Trends in Spain, 1992-2013
- Daniel Kontowski (University of Warsaw)
Do interdisciplinary studies in Poland (2005-2015) really attract the brightest candidates?

Higher education institutions’ discourses and strategies
(Chair A. Olivier)
- Jelle Mampeay (Ghent University / CHEGG)
A new institutional perspective on inequality of access in higher education: a case study in Flanders
- Smeeta Singh (La Trobe University)
Widening participation: the blame game. An international comparison of policy enactment and discourse in two highly selective universities in England and Australia
- Christelle Manifet (University of Toulouse / CERTOP)
French Universities facing New Students: a modernization of the higher education public service or a fight against the trivialization of University

  • Plenary session

- Mikael Börjesson (Professor of sociology of Education and Culture, Uppsala University, Sweden):
Marketisation, access policies and enrolment patterns in Swedish higher education, 1977 to 2015
- Marco Pitzalis (Associate Professor of Sociology and Director of the Interdepartemental Centre of Educational Research, University of Cagliary, Italy)
The road to North. Restructuring the university field in Italy: institutions, policies and market
Discussion by Carlo Barone (Professor of Sociology at Sciences Po/OSC)


Engagement et mobilité sociale par la culture :

Etude de trois configurations politiques et artistiques en banlieue rouge (1960‑2014)
Pauline Clech, soutenance de thèse, 20 novembre 2015
  • Photo Gilles François - Festival In SItu, Fort d'Aubervilliers, 2014 (CC BY)Photo Gilles François - Festival In SItu, Fort d'Aubervilliers, 2014 (CC BY)

Pauline Clech soutient sa thèse « Engagement et mobilité sociale par la culture : étude de trois configurations politiques et artistiques en banlieue rouge (1960‑2014) » le vendredi 20 novembre 2015 à Sciences Po, 98 rue de l'Université, salle Annick Percheron à 14h.

Composition du jury : Muriel Darmon, Vincent Dubois, Marco Oberti (Directeur de recherche), Edmond Préteceille, Bernard Pudal, Olivier Schwartz.

Ce travail de thèse articule l’étude des politiques culturelles menées en banlieue communiste depuis les années 1960 à celle des reconfigurations sociales et politiques à l’œuvre dans ces espaces.

L’enjeu est de comprendre la genèse – puis l’évolution au cours du temps – de l’implantation et de la légitimation de certains arts dans ces espaces. Il s’agit d’étudier précisément les conditions de possibilité de la mise en place des politiques culturelles à travers l’analyse de ceux qui les font, qu’ils soient élus politiques, artistes ou fonctionnaires en charge de culture. On étudie à la fois les configurations dans lesquelles ces individus sont insérés – localement et au sein des champs artistiques et politiques – et leurs caractéristiques sociologiques.

L'approche ethnographique étudie les trajectoires d’une importante partie de ces élus, fonctionnaires et artistes en analysant l’articulation des différents « lieux » de socialisation par lesquels ils sont passés.
L’étude fine de la stratification sociale permet de distinguer de nombreuses fractions  qui, à partir d’une vision du monde politisée, ont fait le choix de « prendre parti », au sein du champ politique ou au sein des mondes de l’art, au nom des classes populaires. Dans l’invention de la politique culturelle, le PCF occupe une place centrale. Néanmoins différentes fractions entretiennent un rapport à l’art très différent, qui, après le tournant ouvriériste de la fin des années 1970, a pu  se transformer en luttes politiques internes intenses. Il y a une lutte pour le monopole légitime à représenter et à légitimer les classes populaires : au sein du monde communiste avec la présence de plusieurs fractions, mais également avec des élites « post-coloniales » socialisées au sein d’une contre-culture juvénile qui s’est emparée de la culture hip hop à partir de la fin des années 1980. Ces élites post-coloniales ont pris parti au nom de ces « nouvelles » classes populaires pensées non pas à l’aune du paradigme classiste mais du paradigme territorial et ethniciste. Elles ont acquis un « capital culturel illégitime » et une vision du monde politisée initialement très anti-institutionnelle.

L’étude ethnographique de ces élites locales ainsi que l’analyse de leur reproduction et renouvellement contribuent à analyser le « devenir des banlieues rouges ».

Une analyse statistique portant sur l’évolution de la morphologie sociale permet de resituer ces fractions au sein de la population et d’objectiver leurs discours quant à leur volonté de représentativité.

Étude ethnographique et étude statistique permettent d’analyser les conséquences territoriales en termes de peuplement. Ces analyses permettent de discuter le phénomène de gentrification et plus généralement les catégories pertinentes pour penser la stratification sociale dans la société contemporaine.

La recherche se fonde sur un travail ethnographique (140 entretiens approfondis d’une durée moyenne de 3 heures auprès de 100 enquêtés et 25 journaux de terrain consignant quasiment quotidiennement les observations faites au cours des deux ans et demi de terrain) au sein des communes de Saint-Denis et de Nanterre, avec également quelques incursions du côté de la politique culturelle du Conseil général de Seine-Saint-Denis et de la commune d’Aubervilliers. Les données recueillies en entretien, quand elles portent directement sur les politiques culturelles, ont été en grande partie recoupées avec la consultation d’archives municipales (à Saint-Denis), de journaux locaux et d’archives personnelles. Enfin un travail statistique (analyse factorielle et classification) à partir des données localisées du Recensement général de la population 1999 et 2008 a permis de mener à bien l’objectivation des discours (tant « indigène » que scientifique).

Connecting research and policy/practice on higher education

October 6, 2015
Joint seminar LIEPP-OSC
  • Université P1 Pantheon Sorbonne, octobre 2013 (Camille Stromboni CC BY-NC-SA)Université P1 Pantheon Sorbonne, octobre 2013 (Camille Stromboni CC BY-NC-SA)

    Connecting research and policy/practice on higher education

Tuesday 6 October 2015

16h00-18h00 

Sciences Po, 98 rue de l'Université, 75007 Paris

Free entrance with limited seating available

Please register here to confirm your attendance

 

Joint Seminar OSC-LIEPP, organised by the Research Group “Educational policies


The James S. Riepe Professor and founding Executive Director of the Alliance for Higher Education and Democracy, Laura Perna (University of Pennsylvania) is visiting Sciences Po OSC/LIEPP from 5 to 10 October 2015 and will present the results of her research on higher education.
Her presentation discusses the roles and responsibilities of higher education researchers in producing knowledge that informs policy and practice about “inequality and higher education," and the mechanisms that higher education researchers have available to promote the connections between research and policy/practice. Her work includes examples from recent experiences in trying to promote these connections. Following the presentation, her results will be discussed by Pauline Ravinet (CERAPS, University Lille 2).

Laura Perna

 Laura PERNA

James S. Riepe Professor and founding Executive Director of the Alliance for Higher Education and Democracy (AHEAD) at the University of Pennsylvania

"Connecting research and policy/practice on higher education"

 

Discussion by:

Pauline RAVINET

Centre d'Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales (CERAPS), Université Lille 2.

Les catégories de la classification raciale dans le Brésil contemporain

Luiz Augusto Campos
Séminaire scientifique de l'OSC - 25 septembre 2015
  • Photo Daytours Rocinha Favela Tour (CC BY)Photo Daytours Rocinha Favela Tour (CC BY)

Séminaire scientifique de l'Observatoire Sociologique du Changement 2015-2016

Vendredi 25 septembre 2015, 11h30 - 13h

Salle Annick Percheron 98, rue de l'Université 75007 Paris
(entrée libre)

Luiz Augusto Campos, Professeur à l'UERJ - Université de l'État de Rio de Janeiro, IESP- Institut des Études Sociales et Politiques

Luiz-Augusto Campos (IESP)

Cette séance porte sur les changements récents des modèles de classification raciale au Brésil et les défis qu’ils posent à la Sociologie. Ces changements sont liés à la diffusion des politiques de discrimination positive, surtout après 2004. Ces catégories raciales posent d'autant plus de questions pour l'analyse sociologique qu'elles sont en pleine transformation.

 

La France n'est pas une société d'apartheid

Entretien avec Edmond Préteceille
Métropolitiques.eu
  • Métropolitiques - 16 septembre 2015Métropolitiques - 16 septembre 2015

Edmond Préteceille répond à quatre questions clés posées par Anaïs Collet et Clément Rivière du site Métropolitiques.eu :

  • L'existence supposée d'un apartheid social, territorial et ethnique en France,
  • L'enjeu de la carte scolaire et des choix d'établissements dans les problématiques de ségrégation urbaine,
  • La typicité de la métropole parisienne dans le concert des villes mondiales,
  • L'existence de données exploitables pour saisir les dynamiques socio-spatiales à l'oeuvre.

Une bibliographie indicative accompagne cet entretien filmé donné en septembre 2015 et visionnable sur le site Métropolitiques.eu.

Edmond Préteceille est Directeur de recherche émérite CNRS à l'OSC, spécialiste des inégalités urbaines et des ségrégations dans les territoires métropolitains, notamment en France (Paris) et au Brésil (Rio de Janeiro). 

Métropolitiques est une revue en accès libre sur les questions urbaines et territoriales.

The division of domestic work in Spain: is undoing gender possible?

Marta Dominguez-Folgueras et al.
Notes & Documents de l'OSC 2015-05
  • Photo Mystuart (on and off) - 1897 (CC BY-NC-ND)Photo Mystuart (on and off) - 1897 (CC BY-NC-ND)

Notes & Documents de l'OSC
2015-05

THE DIVISION OF DOMESTIC WORK IN SPAIN: IS UNDOING GENDER POSSIBLE?

Patricia Amigot-Loache, Carmen Botia-Morillas, Marta Dominguez-Folgueras, Teresa Jurado-Guerrero

- 21 pages -

This article studies thirty-three dual-income Spanish childless heterosexual couples who were undoing gender in routine domestic work. We understand “undoing gender” as defined by Deutsch (2007): “social interactions that reduce gender difference”. The dual-earner couples came from different socio-economic backgrounds and were interviewed in four different Spanish towns in 2011. The analysis shows that resources in a wide sense, time availability, external help, ideas about fairness, and complex gender attitudes are key interdependent factors that together may form different paths leading to a non-mainstream division of housework. Four paths are identified: the first two are based on beliefs in gender equality and on ideas about fairness equal responsibility and equal leisure; the third is characterized by conflict; and the fourth relies on commodification. The ways in which these couples are undoing gender illustrate the external, individual and couple circumstances spouses succeed to achieve a more gender-equal construction of unpaid work.

Cette étude présente trente-trois couples espagnols à double revenu, hétérosexuels sans enfants, qui estompent la répartition genrée des tâches ménagères. Nous utilisons le concept de "undoing gender" proposé par Francine M. Deutsch (2007) dans le sens « interactions sociales qui réduisent la différence de genre ». Ces couples issus de milieux socioéconomiques variés ont été interrogés en 2011 dans quatre villes espagnoles. Il ressort de leur discours que les facteurs clés encourageant une répartition des tâches domestiques non conventionnelles sont : les ressources du couple (au sens large), leur disponibilité temporelle, l’aide extérieure dont ils peuvent bénéficier, la représentation qu’ils se font de l’équité, et les attitudes complexes de genre. Quatre éléments explicatifs peuvent être identifiés : leur conviction d‘égalité des genres, de partage équitable des responsabilités comme des temps de loisirs, celui de conflit et enfin celui lié à la marchandisation. La manière dont ces couples transforment les rapports de genre illustre les constructions externes, individuelles ou communes qui sont mises en oeuvre pour s’entendre sur une division plus égalitaire du travail non rémunéré.

10 propositions pour changer d'école

François Dubet, Marie Duru-Bellat
Editions du Seuil
  • Photos Ed. du Seuil et Alain Bachellier : Ecole de Belle-île-en-mer CC BY-NC-NDPhotos Ed. du Seuil et Alain Bachellier : Ecole de Belle-île-en-mer CC BY-NC-ND

« Le constat n'est plus à faire. Des comparaisons internationales aux drames de janvier 2015, il est évident que l'école ne tient pas ses promesses d'efficacité, de justice et d'émancipation de tous. Il est grand temps désormais de proposer des changements profonds et efficaces. Loin d'une énième réforme, détaillée ou cosmétique, touchant au coup par coup programmes, temps scolaire, langues locales ou cantines... François Dubet et Marie Duru-Bellat ont identifié les dix points cruciaux sur lesquels il est possible d'agir vite pour changer l'école. De la formation des enseignants à la définition des contenus fondamentaux - que voulons-nous transmettre, de quoi les jeunes auront-ils besoin - en passant par l'apprentissage à l'égalité, à la citoyenneté, à la laïcité, des définitions claires, des idées fortes aideront à poser un cadre d'action. Le rôle de l'État, tant dans la définition de ces principes que dans le financement de l'éducation (État / collectivités locales) ; celui de l'entreprise qui doit intervenir dans l'apprentissage, dans la formation courte ou longue et l'intégration des jeunes ; celui de la famille enfin, de sa place et de sa responsabilité dans l'éducation... sont discutés, définis, et font l'objet de propositions claires et argumentées. Un livre court, qui ne mâche pas ses mots, s'attaque au coeur du sujet et n'oublie aucun des acteurs concernés : les maîtres, les élèves, chaque citoyen et les élus. »

10 propositions pour changer d'école

François Dubet et Marie Duru-Bellat

Éditions du Seuil - Août 2015 - 160 p. - ISBN-13: 978-2021280258

POUR EN SAVOIR PLUS

Cohort Effects, Higher Education and Cultural Participation in France and in the U.S.

Philippe Coulangeon
Séminaire scientifique de l'OSC - 18 septembre 2015
  • Concert à l'école de musique de Jouy-en-Josas (Photo Christophe Alary. CC BY-ND)Concert à l'école de musique de Jouy-en-Josas (Photo Christophe Alary. CC BY-ND)

Séminaire scientifique de l'Observatoire Sociologique du Changement 2015-2016

Vendredi18 septembre 2015, 11h30 - 13h

Salle Annick Percheron 98, rue de l'Université 75007 Paris
(entrée libre)

Philippe Coulangeon présente une étude menée avec Angèle Christin (The New School for Social Research, New York) et Olivier Donnat (DEPS - Ministère de la Culture et de la Communication)

 

The French and the Americans are often presented as having opposite patterns of cultural participation, yet no analysis has systematically compared the evolutions of cultural participation in the two countries over time. In this presentation, we propose a statistical exploration of two nationally representative cross-sectional data sets: the four waves of the Survey of Public Participation in the Arts in the United States (1982, 1992, 2002, 2008) and the Enquête sur les Pratiques Culturelles des Français (1981, 1988, 1997, 2008).

In France as in the US, cultural participation is highly stratified by class and education, although the prevalence of highbrow culture practices is expected to be higher among the French graduates than among their American counterparts. France and the US also differ in the set of cultural references taught at school: more diverse and heterogeneous in the American context, more closely related to a clearly defined classical canon in France.

We argue that in both countries the relationship between cultural practices and social stratification has changed over time and across generations. Combined with an increasing complexity of cultural and media production, the rise of “omnivorousness”, which is more pronounced in the US than in France, challenges in both countries the definition of cultural legitimacy.

Using hierarchical age-period-cohort (HAPC) regression models, we show a relative stability of cultural participation across cohorts in the U.S. by comparison with France. In addition, we document in France a decline in the positive impact of education on cultural participation among the latest cohorts, a finding that makes sense given the later massification of higher education in France compared to the United States. Finally, French still display higher involvement in highbrow cultural activities, but as time goes on the differences between the two countries tend to diminish.

We conclude that the remaining differences between France and the U.S. probably reflect the time lag between the two countries regarding the development of higher education and the increasing dominance of mass culture. In France, differences in cultural practices across generations reflect ongoing changes in the field of education and in the field of culture. In the U.S., the relative absence of such differences across generations indicates that the same process is now largely over.

Affiche du séminaire

ECSR Prize for best PhD thesis

Mathieu Ichou
Cowinner 2015
  • Mathieu Ichou, ECSR cowinner 2015 for the Dissertation of the yearMathieu Ichou, ECSR cowinner 2015 for the Dissertation of the year

The European Consortium for Sociological Research organizes yearly a competition to nominate the "Dissertation of the year", "the best theoretically based empirical study in sociology". 

In 2015, Mathieu Ichou, OSC' PhD is the cowinner, with Valentina Di Stasio ("Why education matters to employers. A vignette study in Italy, England and the Netherlands").

Mathieu Ichou defended his thesis "The origins of academic inequalities: a contribution to the study of the academic trajectories of children of immigrants in France and England" in December 2014. The jury rewarded his dissertation with "Mention très honorable avec félicitations du jury", the best award in Sciences Po. [Abstract in French]

Mathieu Ichou won the Postdoctoral Prize Research Fellow, in Nuffield College - Oxford University.

He's now research fellow in the INED (French Institute for Demographic Studies).

The ECSR associates more than 80 leading European research centers dealing with theoretically-driven empirical research in sociology.

POUR EN SAVOIR PLUS

Poverty and Participation in 21st Century Britain

Emanuele Ferragina, Mark Tomlinson, Robert Walker
Notes & Documents de l'OSC 2015-04
  • Photo Jennifer Jane Mills - HighVis UKIP (CC BY-SA)Photo Jennifer Jane Mills - HighVis UKIP (CC BY-SA)


POVERTY AND PARTICIPATION IN 21ST CENTURY BRITAIN
by Emanuele Ferragina, Mark Tomlinson & Robert Walker

Notes & Documents de l'OSC n° 2015-04 Juillet 2015 - 30 p.
Download the working paper

Peter Townsend argued that poverty could be scientifically measured as a 'breakpoint' within the income distribution below which participation collapses. This paper investigates Townsend's hypothesis by:
    - broadening his original measurement of participation,
    - using Structural Equation Modelling (SEM) in conjunction with a new dataset including 40,000 households,
    - taking into account the multi-cultural/ethnic nature of British society. 

We find that participation - defined as lack of deprivation, social participation and trust - reduces as income falls but stops doing so among the poorest 30 per cent of individuals. This may be indicating a minimum level of participation, a floor rather than a ‘breakpoint’ as suggested by Townsend, which has to be sustained irrespective of how low income is. Finally, respondents with an ethnic minority background manifest lower levels of participation than white respondents.

Emanuele Ferragina is Assistant Professor of Sociology, in OSC & LIEPP, Sciences Po Paris.
Mark Tomlinson is Senior lecturer in Sociology and Social Policy, Department of Sociological Studies, University of Sheffield.
Robert Walker is Professor of Social Policy, OISP, Department of Social Policy and Intervention, University of Oxford.

This work was supported by the Joseph Rowntree Foundation (for the project ‘Poverty Participation and Choice: The Legacy of Peter Townsend’) and by a public grant overseen by the French National Research Agency (ANR) as part of the “Investissements d’Avenir” program LIEPP.

 

Stratification et distinction sociale autour de l'automobile

Yoann Demoli
  • Photo Sam Beebe, Beebe family archives 15 (CC-BY)Photo Sam Beebe, Beebe family archives 15 (CC-BY)

Yoann DemoliYoann Demoli, docteur en sociologie, ancien doctorant de l'OSC a récemment publié deux articles autour de son sujet central, les usages sociaux de l'automobile en France.

Carbone et tôle froissée. L'espace social des modèles de voitures

Revue française de sociologie, vol. 56, n° 2, p. 223-260. Disponible sur CAIRN.

À partir des données de l’« Enquête nationale transports et déplacements », réalisée en 2007-2008, il s’agit de développer les analyses que faisait Luc Boltanski de la concurrence sur la route dans les années 1970. Si, pour ce dernier, la concurrence portait principalement sur les manières de conduire et les caractéristiques des véhicules, trente ans plus tard, dans un contexte où les coûts externes de l’automobile sont largement mis en avant, la concurrence se joue aussi dans le rapport à la sécurité routière et à la pollution atmosphérique. L’objectif est d’exhiber les structures sociales de la sécurité routière et de la soutenabilité environnementale des modèles automobiles, en postulant que des styles de vie relativement homogènes différencieraient les choix entre des modèles automobiles très inégalement dangereux et polluants. L’automobile permet ainsi de saisir les logiques sociales d’un double rapport au risque, le risque routier et le risque environnemental, logiques qui s’écartent des analyses traditionnelles de la littérature en la matière ; faiblement contributrices de la pollution, les catégories populaires sont toutefois largement soumises au risque routier, du fait notamment du faible pouvoir protecteur de leur véhicule. Nuages des modalités de l'ACM dans le plan 1-2 (en quartiles)À l’inverse, les catégories les plus favorisées contribuent fortement au risque routier et au risque environnemental, alors même qu’elles disposent d’un équipement automobile de qualité.

Plusieurs outils statistiques sont mobilisés : analyse des correspondances multiples afin de tenir compte de la nature multidimentionnelle des multiples caractéristiques des véhicules, classification ascendante hiérarchique permettant de dégager une structuration de l'espace automobile en 6 classes, et modèle logit multinomial classique qui estime la probabilité d'apartenir aux classes des modèles automobiles les plus dangereux et polluants. 

The Social Stratification of the coasts of motoring in France (1984-2006)

International Journal of Automotive Technology and Management (IJATM), vol. 15, n° 3, p. 311-328

This paper is about the evolutions and the role of the motoring expenditure in French household's budgets. It first presents the general trends of the budgetary weight of motoring expenditure. The fall in motoring expenditure budget since 1984 seems to suggest that the car is a 'normal' good, or even an 'inferior' good: the upward trend in household incomes has been accompanied by a fall in the share of expenditure on motoring. By using a classification the paper then presents how motoring expenditure conceals different rationale for French households. The expansion in car ownership thus demonstrates not so much a process of homogenisation as a form of polarisation illustrated here by the extremes of motoring expenditure devoted to renewal of a high quality car for some and the maintenance and use of a rather dilapidated one for others. Principal Components Analysis - Space modes of consumptionMoreover, a close analysis of motoring expenditure reveals a three-fold rationale: a rationale of constraint, one of choice and one of risk.

This paper followed a presentation made during the GERPISA Colloquium, in Kyoto, in June 2014.

Economie des institutions juridiques et de l'application de la loi

Roberto Galbiati
Habilitation à diriger des recherches - 1er juillet 2015
  • Roberto Galbiati (OSC)Roberto Galbiati (OSC)

Roberto Galbiati, chargé de recherche CNRS à l'OSC présentera son habilitation à diriger des recherches (HDR) en Sciences écoomiques le mercredi 1er juillet à 10h, en salle de réunion de l'École doctorale de Sciences Po, 3ème étage, 199 boulevard Saint-Germain, Paris 7e.

Economie des institutions juridique et de l'application de la loi

Membres du jury :

  • Yann Algan (directeur de recherche), Département d'économie - Sciences Po
  • Bruno Deffains, CRED, Université Panthéon-Assas - Paris II
  • Sergei Guriev, Département d'économie - Sciences Po
  • Marie-Claire Villeval, GATE, Lyon
  • Ekaterina Zuravskaya, EHESS, Paris Shool of Economics

Les temporalités de la maternité étudiante

Aden Gaide 1er prix du 24e Concours de l'OVE
  • Aden Gaide (OSC)Aden Gaide (OSC)

L'Observatoire national de la vie étudiante (OVE) organise depuis 1990 un concours national récompensant les meilleurs travaux d'étudiants sur la thématique des conditions de vie et d'études des publics de l'enseignement supérieur.

23 travaux relevant de 5 disciplines différentes ont été examinés par le jury composé de 29 membres.

Au final, Aden Gaide, doctorant à l'OSC s'est vu attribuer le 1er prix Louis Gruel, d'un montant de 3000€, pour son mémoire de master 2 Les temporalités de la maternité étudiante. Cycle de vie, temps du quotidien, dirigé par Anne Revillard (OSC-LIEPP).
Aden Gaide mène actuellement un travail de thèse sous la direction de Agnès van Zanten et de Anne Revillard ayant pour titre Être parent pendant ses études. Étude du rapport à la parentalité dans l’enseignement supérieur.

En France, 5% des étudiants ont des enfants. Or, ces étudiants n’ont pas de statut particulier, ils dépendent à la fois du CROUS et de la CAF qui n’ont pas ni l’un ni l’autre de politique sur mesure. Connaissant la difficile « conciliation » travail/famille on pouvait donc s’attendre à ce que cette population connaisse des difficultés spécifiques.
La littérature sociologique française reflète l’invisibilité sociale de la maternité étudiante : ni la sociologie de la jeunesse (Galland, 2011), ni la sociologie de la maternité (Bajos et Ferrand, 2006) ni celle des étudiants (Gruel, Galland et Houzel, 2009) ne permettent de penser la maternité pendant les études. Tout se passe comme si l’étudiant était vu comme un jeune sans envie d’enfant.
Nous avons par conséquent adopté une démarche exploratoire et inductive en cherchant, via des petites annonces, à rencontrer les personnes concernées. Au final, nous nous appuyons sur un corpus d’une vingtaine d’entretiens semi-directifs avec des mères étudiantes (qui couvrent une variété de cursus et d’origines sociales) ainsi que sur l’exploitation de données statistiques (enquête « Conditions de vie des étudiants » de l’OVE, 2010).
Deux problématiques interrogeant un rapport au « temps » ont émergé de notre travail : d’une part, comment faire sens de l’hétérogénéité des profils des mères étudiantes et, d’autre part, quelles sont les conséquences au quotidien de l’arrivée de l’enfant.
Nous avons donc exploré une première dimension temporelle : le cycle de vie. Nous avons constaté que la maternité étudiante pouvait se situer dans 3 « moments » de la vie assez différents ; on peut de ce fait construire une typologie de profils, basée sur une matrice en deux axes (âge; plus ou moins de 25 ans et rapport à la maternité, planifiée ou non). Il y a ainsi des jeunes filles dont la maternité n’était pas programmée mais qui n’ont pas voulu avorter, d’autres (un peu plus âgées) qui ont décidé d’avoir un enfant avec leur conjoint (lequel gagne souvent sa vie) et, enfin, un dernier groupe de femmes de plus de 25 ans qui se situent dans l’âge dit « normal » de la maternité mais dans un âge non traditionnel pour faire des études (« reprises d’études » et/ou doctorat).
La pertinence de cette typologie a été confirmée par une analyse factorielle des données de l’OVE.
Ensuite, une des questions centrales qui est ressortie de nos entretiens est l’organisation du temps depuis l’arrivée de l’enfant. En effet, l’espace-temps de la maternité (notamment les horaires de garde, la présence ou non de l’enfant dans la pièce) vient encadrer le quotidien de ces mères, qui disent ne pouvoir être « étudiantes » que lorsque l’enfant est gardé par quelqu’un. Elles étudient souvent le soir après que l’enfant soit couché ou la journée entre les cours. Les difficultés qu’elles peuvent rencontrer sont la plupart du temps vues par les étudiantes comme une responsabilité personnelle, un élément qu’elles auraient accepté en ayant l’enfant.
Ce mémoire a été l’occasion d’interroger la norme de l’« étudiant(e) » : tou(te)s ne sont pas des jeunes sans désir d’enfant dans l’immédiat. L’absence de prise en compte de leur situation génère une organisation plus importante chez les mères étudiantes.

POUR EN SAVOIR PLUS

Immigration et inégalités sociales en France

Mirna Safi
Habilitation à Diriger des Recherches - 22 juin 2015
  • Mirna Safi (OSC)Mirna Safi (OSC)

Mirna Safi soutiendra son Habilitation à Diriger des Recherches intitulée Immigration et inégalités sociales en France, le lundi 22 juin 2015 à 14h30, en salle Georges Lavau, 98 rue de l'Université, Paris 7e.

Entrée libre. Merci de prévenir de votre présence (info.osc(at)sciencespo.fr).

Membres du jury :

  • Yann Algan (Professeur des universités, Sciences Po, Département d'économie)
  • François Dubet (Professeur des universités émérite, Université de Bordeaux, Directeur d'études à l'EHESS)
  • Françoise Lorcerie (Directrice de recherche émérite, CNRS, IREMAM), rapporteure
  • Andrea Rea (Professeur ordinaire, Université Libre de Bruxelles), rapporteur
  • Patrick Simon (Directeur de recherche, INED, chercheur associé au CEE Sciences Po), rapporteur
  • Andreas Wimmer (Hughes-Roger Professor of Sociology, Princeton University)

citationNotre objectif est de montrer en quoi l'immigration peut être analysée comme un cas d'étude idéal-typique pour la sociologie des inégalités sociales. Elle permet en effet de dresser des ponts entre perspectives culturelles et structurelles des inégalités (...) et d'articuler plusieurs niveaux d'analyse (micro/meso/macro) dans l'appréhension de la dynamique de leur production et reproduction (...). L'entrée par l'immigration rend aussi possible l'ouverture des théories des inégalités sociales à une perspective globale ou transnationale ; elle amène ainsi la sociologie de la stratification sociale à réfléchir aux inégalités sociales comme un système mondial. 

Enfants de couples mixtes : liens sociaux et identités

Petit déjeuner de l'OSC
Vendredi 19 juin 2015 à 8h30
  • Image : Sherri Wood, Puzzle Time (CC BY-NC-ND)Image : Sherri Wood, Puzzle Time (CC BY-NC-ND)

Les petits déjeuners de l'Observatoire Sociologique du Changement

Vendredi 19 juin 2015 - 8h30 à 10h30
Salle Georges Lavau, 98 rue de l'Université, Paris 7e

Enfants de couples mixtes. Liens sociaux et identités
Nationally Mixed People: Social Ties and Identities

Discussion autour de l'ouvrage de Anne Unterreiner (Post-doctorante OSC)

Discutants

Noël Alpi (Producteur et réalisateur)
Claude Bobey (Collectif des Amoureux au ban public)
Gabrielle Varro (Sociologue, laboratoire Printemps)

Débat animé par Solène Brun (doctorante, Sciences Po)

Dans de nombreuses régions du monde, les enjeux de pouvoirs politiques, économiques et financiers se mêlent avec la question identitaire. Parallèlement, la mixité conjugale est au cœur du débat sur le contrôle de l’immigration et l’intégration des populations issues de l’immigration. Dans ce contexte, la question de l’identité des enfants issus de ces unions se pose.
Les enfants de couples mixtes, définis ici comme les individus ayant des parents nés dans des pays différents, peuvent s’identifier à de multiples nations. L’analyse des discours identitaires d’une centaine d’entre eux révèle les dynamiques souterraines de la définition de l’identité nationale individuelle en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.
Quatre dimensions sont apparues comme étant au cœur de l’identification nationale des enfants de couples mixtes : la transmission parentale et le lien de filiation en général, les liens sociaux tissés par les enfants de couples mixtes dans l’un ou l’autre pays, le regard porté par autrui sur soi et enfin, les différents répertoires d’identification utilisés dans ces trois pays. Selon le contexte national et local, l’âge et le parcours de vie, l’identité de l’enfant de couple mixte s’oriente autour de quatre pôles identitaires : une identité d’héritier, d’enraciné, d’étranger, ou non nationale.

Entrée libre après inscription : info.osc@sciencespo.fr (ou 01.45.49.54.57).

POUR EN SAVOIR PLUS

Sociabilité mondaine et utilité professionnelle

Représentations et mobilisation du capital social dans les grands cercles parisiens
Sébastien Chauvin, Bruno Cousin - Séminaire MaxPo - OSC, lundi 15 juin 2015
  • Photo Claus Obana - Hôtel de Crillon Photo Claus Obana - Hôtel de Crillon

maxpo logo   SCOOPS Lecture    

Lundi 15 juin 2015

12h30 - 14h30

Salle Goguel, 56 rue des Saints-Pères, Paris 7e

Sur inscription préalable

Sociabilité mondaine et utilité professionnelle : représentations et mobilisation du capital social dans les grands cercles parisiens

Sébastien Chauvin (Université d'Amsterdam) - Bruno Cousin (Université de Lille 1)

Discutant : Patrick Le Galès (CEE-Sciences Po)

Suggestion de lecture :
« L'économie symbolique du capital social », Actes de la recherche en sciences sociales 3/2012 (n° 193) , p. 96-103
www.cairn.info/revue-actes-de-la-recherche-en-sciences-sociales-2012-3-page-96.htm

« L'entre-soi élitaire à Saint-Barthélemy », Ethnologie française 2/2012 (Vol. 42) , p. 335-345
www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2012-2-page-335.htm

« La dimension symbolique du capital social : les grandes cercles et Rotary clubs de Milan  », Sociétés contemporaines 1/2010 (n° 77) , p. 111-137
www.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2010-1-page-111.htm

L'état des droits

Politique des droits et pratiques des institutions
Sous la direction de Pierre-Yves Baudot et Anne Revillard
  • L'état des droits - Presses de Sciences Po, 2015L'état des droits - Presses de Sciences Po, 2015

Droit au logement, droits des malades, égalité des droits et des chances, participation et citoyenneté des personnes handicapées, droit à un revenu minimum, etc. La référence aux droits subjectifs n'a cessé de gagner en importance dans la production législative, en France comme dans d’autres pays occidentaux.

L’État peut-il garantir la réalité de ces nouveaux droits reconnus aux individus ? De quelles capacités les acteurs publics disposent-ils pour les mettre en oeuvre ? Comment les revendications en termes de droits contribuent-elles à transformer les modalités d’intervention étatiques et à déplacer les frontières de l’action publique ?

L’ouvrage enquête sur cet « État des droits », à partir de différents cas nationaux, en Belgique, au Canada, en France et en Suède et dans divers secteurs de l’action publique – handicap, discriminations, santé, logement, politiques scolaires. Il montre comment des institutions étatiques, par leurs pratiques quotidiennes, font ou défont les droits des individus. Il prête une attention particulière aux nouvelles organisations (Ombudsman, maisons départementales des personnes handicapées, Halde) qui, hors de l’arène judiciaire, participent de cette politique des droits via des dispositifs de médiation, d’accès aux droits ou d’attribution des droits.

Une exploration fine des pratiques des droits dans l’action publique, enrichie des apports du droit, de la sociologie et de la science politique.

Sous la direction de Pierre-Yves Baudot (Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines CESDIP) et de Anne Revillard (Sciences Po OSC/LIEPP).
Presses de Sciences Po, 2015. ISBN 978-2-7246-1565-4 (papier). 254 pages.

Auteurs : Céline Borelle, Marine Bourgeois, Fabrizio Cantelli, Vincent Arnaud Chappe, Jacques Chevallier, Gildas Hivert, Valérie Larrosa, Aude Lejeune, Emmanuel Quernez.

TABLE DES MATIERES

Introduction - UNE SOCIOLOGIE DE L'ÉTAT PAR LES DROITS Pierre-Yves Baudot et Anne Revillard

I - LES DROITS CONTRE LE DROIT ?
MOBILISATIONS DU DROIT, DANS OU HORS DES TRIBUNAUX ?
LA LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS AU TRAVAIL EN SUÈDE ET EN BELGIQUE, Aude Lejeune
Trouver sa place au sein du monde du travail - Mobilisations du droit, dans ou hors des tribunaux - Quel État des droits ? Articuler défense des plaignants et promotion de la non-discrimination

CONTESTER LE DROIT, CONTESTER PAR LES DROITS
LES MOBILISATIONS CONTRE LE FICHIER « BASE ÉLÈVES », Valérie Larrosa, Gildas Hivert
Mobiliser le droit contre un instrument du gouvernement scolaire - Affronter la « force du droit » administratif

 II - ACCÉDER AUX DROITS
LA LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS, ENTRE DROIT IMPOSÉ ET DROIT NÉGOCIÉ
ANALYSE DES INTERACTIONS AU SEIN DES PERMANENCES LOCALES DE LA HALDE, Vincent-Arnaud Chappe, Emmanuel Quernez
La genèse paradoxale du dispositif des délégués locaux : améliorer l'accès au droit ou filtrer les réclamations ? - Les correspondants locaux, gardiens de l'ordre juridique et moral ? - Le droit comme ressource stratégique au service d’une approche négociée

COMMENT FAIRE EXISTER LES DROITS DU PATIENT ?, Fabrizio Cantelli
Faire exister le droit, se coordonner avec le droit - Une coordination travaillée - Une coordination lâche - Vices et vertus des coordinations - Perspectives : trois directions de recherche sur l’existence des droits

 III - ATTRIBUER LES DROITS
CATÉGORISATIONS ET DISCRIMINATIONS AU GUICHET DU LOGEMENT SOCIAL
UNE COMPARAISON DE DEUX CONFIGURATIONS TERRITORIALES, Marine Bourgeois
Les règles du jeu locales - Définitions et usages des catégories au guichet

QUALIFIER DES CAS, PRODUIRE CONCRÈTEMENT DES DROITS
LE CAS DU HANDICAP, Céline Borelle
La qualification en contexte - La qualification en pratiques - La qualification du point de vue des usagers

Conclusion : ÉTAT DES DROITS VERSUS ÉTAT DE DROIT ?, Jacques Chevallier

Automobile et stratification sociale

Diffusion, caractéristiques et coût de l'équipement automobile en France depuis les années 1980
Soutenance de thèse - Yoann Demoli - 3 juin 2015
  • Photo John Atherton "Hippie Ken and his live-in van..." (CC BY-SA)Photo John Atherton "Hippie Ken and his live-in van..." (CC BY-SA)
  • Photo : Marianne BlanchardPhoto : Marianne Blanchard

Automobile et stratification sociale
Diffusion, caractéristiques et coût de l'équipement automobile en France
depuis les années 1980


Yoann Demoli

Yoann Demoli (OSC)

Soutenance de thèse
Programme doctoral de Sociologie

Mercredi 3 juin 2015 à 13h30, à Sciences Po, 56, rue des Saints-Pères (Paris, 7e)
Salle François Goguel (5e étage).

Le jury est composé de :
Mme. Catherine Bonvalet, Directrice de recherche, Institut national d'études démographiques
M. Philippe Coulangeon, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po, Directeur de thèse
M. Dominique Joye, Professeur ordinaire, Université de Lausanne, Rapporteur
M. Bernard Jullien, Maître de conférences habilité à diriger des recherches, Université Bordeaux IV
M. Pierre Lannoy, Chargé de cours, Université libre de Bruxelles
M. Patrick Peretti-Watel, Directeur de recherche, Institut national de la santé et des recherches médicales, Rapporteur

À partir de l'objet automobile, cette thèse propose une réponse en trois temps à la problématique du rôle de la consommation matérielle dans la stratification sociale. Grâce aux caractéristiques originales du bien automobile, l'objectif poursuivi est d'interroger la question de l'homogénéisation des styles de vie dans le contexte de la France contemporaine sous trois rapports :
◌ les phénomènes de diffusion de l'automobile,
◌ la distribution sociale des caractéristiques de l'équipement,
◌ la répartition des coûts engendrés par la voiture.

Comment caractériser la diffusion d'un objet symbolique de la consommation de masse et quelles sont les limites à cette diffusion ?
Comment sont distribués les biens selon leurs caractéristiques dans l'espace social ?
Comment varient les différents coûts de l'automobile parmi les groupes sociaux ?
Pour répondre ces questions, une analyse secondaires de deux séries d'enquêtes réalisées par l'Institut National de la Statistique et des Études Économiques a été menée : les Enquêtes Nationales Transports (réalisées en 1981, 1993 et 2007) ainsi que les enquêtes Budget de famille (réalisées en 1985, 1989, 1995, 2001 et 2006).

La société contre la cité : la construction des tournantes comme problème racial

Claire Cosquer
Notes & Documents de l'OSC n° 2015-03
  • Paris Police Dpt - Photo Arthur Lombard (CC BY-ND)Paris Police Dpt - Photo Arthur Lombard (CC BY-ND)

La « société » contre la « cité »
La construction des « tournantes » comme problème racial

Claire Cosquer (OSC)

      Ce document de travail porte sur le traitement médiatique du viol collectif en France, et analyse sa circulation discursive. Nous cherchons à faire l’analyse de la contribution de la médiatisation de ce type de violence sexuelle à la racialisation des jeunes hommes qui en sont les auteurs, et par extension des jeunes hommes ayant un profil ressemblant à celui des auteurs.
Nous faisons l’hypothèse d’une coproduction d’un discours racial et d’un discours de sexualité.
Dans cette perspective, trois corpus sont exploités : un corpus d’articles et de dépêches provenant de l’Agence France Presse et des cinq principaux quotidiens nationaux (Le Figaro, La Croix, Le Monde, Libération, L’Humanité), réunissant 418 documents ; un corpus de commentaires de lecteurs postés sur les sites internet du Monde et du Figaro, réunissant 720 documents ; un corpus de journaux télévisés de France 2, réunissant 22 émissions. Les deux premiers corpus sont exploités par des techniques quantitatives d’analyse textuelle. Le troisième comporte de la retranscription de texte et de la retranscription d’image, analysable qualitativement.
Nous identifions des instances limitées de la coproduction discursive recherchée, et observons des ressources discursives périphériques supportant le processus de racialisation (personnalisation, mise en correspondance, contextualisation), ainsi qu’un jeu de complémentarité entre le tabou écrit et oral de la race et son évidence visuelle.

Télécharger / Download

Cosquer, Claire (2015). « La “société” contre la “cité” : la construction des “tournantes” comme problème racial », Notes & Documents, 2015-03, Paris, OSC, Sciences Po/CNRS, 42 p.

      This paper provides empirical results on the media coverage of group rape in the France, and on its discursive circulation within readers’ responses. The purpose of this paper is to appraise how the media coverage of this type of sexual violence contributes to the racialization of the young men accused of group rape, and, by extension, to the young men resembling the rapists. We posit that race and sexuality discourses are co-produced. We use three corpuses: a corpus of articles and news briefs from the Agence France Presse and the five main French daily newspapers (Le Figaro, La Croix, Le Monde, Libération, L’Humanité), containing 418 items; a corpus of readers’ comments posted on Le Monde an-d Le Figaro websites, containing 720 items; a corpus of national news television programs, containing 22 France 2 newscasts. The first two corpuses lend themselves to quantitative content analysis. The third corpus includes text and image transcripts investigated qualitatively. We find limited instances of direct discursive co-production. We observe that racialization proceeds from peripheral discursive resources (personalizing, matching processes, contextualization), and from a relationship of complementarity between the taboo of race, when it comes to writing and speaking, and its visual obviousness.

POUR EN SAVOIR PLUS

Le rapport à l'école des familles déclarant une origine immigrée

Enquête dans 4 lycées de la banlieue populaire
Marco Oberti - Mathieu Ichou
  • Photo : Francisco Gonzalez, Ecole Maternelle Henri Barbusse, Alfortville (CC BY)Photo : Francisco Gonzalez, Ecole Maternelle Henri Barbusse, Alfortville (CC BY)

Revue Population

Le rapport à l'école des familles déclarant une origine immigrée : enquête dans quatre lycées de la banlieue populaire

 Marco Oberti (OSC)Marco Oberti et  Mathieu IchouMathieu Ichou

Revue Population, volume 69, numéro 2014/4, p. 617-657

Présentation de l'article en français - English version (soon)

Cet article propose une analyse empirique du rapport à l’école des familles immigrées résidant dans des communes populaires de la périphérie parisienne. Les résultats se fondent sur l’analyse multivariée d’une enquête par questionnaires (N = 1191) ainsi que sur l’exploitation d’entretiens semi-directifs réalisés auprès des parents des élèves de quatre lycées du département de Seine-Saint-Denis. Nous montrons que l’origine migratoire fait des différences dans le rapport à l’école. C’est en particulier le cas pour la plus forte entraide éducative locale et les plus hautes aspirations scolaires des parents immigrés par rapport aux parents natifs de mêmes milieux sociaux résidant dans les mêmes quartiers. Parmi les familles immigrées, ce sont les parents originaires de Turquie et d’Asie pour qui le rapport à l’école diffère le plus de celui des parents natifs. Les premières ont davantage recours à l’entraide éducative de proximité, alors que les secondes sont caractérisées par des aspirations scolaires nettement plus élevées. Ces résultats militent pour une analyse plus systématique des caractéristiques et des expériences des migrants dans le pays d’origine pour éclairer leurs trajectoires et attitudes dans le pays d’immigration.

This article provides an empirical analysis of immigrant families’ relationship with the school system in workingclass suburbs of Paris. The findings are based on a multivariate analysis of a questionnaire survey (N = 1,191) as well as semi-structured interviews conducted with parents of students in four high schools in the Seine-Saint-Denis département. We show that a migration background shapes parents’ relationship with the school system. Stronger community educational support and higher educational aspirations are observed among immigrant parents compared to native parents of the same social backgrounds living in the same neighbourhoods.
Among immigrant families, parents from Turkey and Asia differ most with respect to native parents in their relationship with the school system. The former tend to turn much more often to their local community for educational support, while the latter are characterized by especially high educational aspirations. These findings call for future systematic analyses of migrants’ pre-migration experiences and characteristics in order to shed light on their subsequent trajectories and attitudes in the country of immigration.

Inégalités sociales de compétences (scolaires) et organisation du système éducatif

Etudes comparées à partir des enquêtes PISA de 2000 à 2009
Noémie Le Donné - Soutenance - 13 mai 14h
  • Photo Dagonydes, Salle de classe nature (CC BY-SA 3.0)Photo Dagonydes, Salle de classe nature (CC BY-SA 3.0)

Soutenance de thèse

Noémie Le Donné
Doctorante à l'OSC et analyste à l'OCDE, Direction Education and skills, division PISA for Schools, équipe PISA

Inégalités sociales de compétences (scolaires) et organisation du système éducatif.
Études comparées à partir des enquêtes PISA de 2000 à 2009

Mercredi 13 mai 2015 à 14h - École doctorale de Sciences Po, 199 bd Saint-Germain (7e), 3e étage

Jury :

  • Pascal Bressoux, Professeur des universités, Université de Grenoble Pierre Mendès France
  • Pierre Merle, Professeur des universités, Université Européenne de Bretagne (Rapporteur)
  • Louis-André Vallet, Directeur de Recherche CNRS, Sciences Po (Directeur de thèse)
  • Herman van de Werfhorst, Professor of Sociology, University of Amsterdam (Rapporteur)
  • Agnès van Zanten, Directrice de Recherche CNRS, Sciences Po

Noémie Le DonnéCette thèse décrit et analyse les liens entre les inégalités sociales de compétences à 15 ans et l’organisation du système éducatif. C’est en investiguant les données de PISA 2000 à 2009 d’une vingtaine de pays européens que j’étudie la manière dont les caractéristiques institutionnelles des systèmes d’enseignement affectent l’ampleur et la structure des inégalités sociales de compétences en fin de scolarité obligatoire.
La variété des configurations institutionnelles en Europe et une importante réforme du système éducatif polonais au début des années 2000 permettent d’analyser comment l’organisation du système éducatif module les effets de l’origine sociale de l’élève et de la composition sociale de l’établissement sur les compétences de l’élève. Mes analyses multiniveaux tendent à montrer que les politiques éducatives favorisant la différenciation du système éducatif et de son réseau d’établissements sont associées à de plus fortes inégalités sociales de compétences, essentiellement dues à l’amplification de l’effet de la composition sociale de l’établissement.
La hausse des inégalités de compétences qui s’observe en France au cours de la décennie 2000 est analysée à l’aune des changements dans la composition des cohortes d’élèves et dans leurs conditions de scolarisation. Les analyses de décomposition quantile suggèrent que l’augmentation de la part d’élèves en difficulté découle moins de modifications dans la population d’élèves que d’une détérioration du fonctionnement du système éducatif et de l’engagement des élèves dans les apprentissages.
Finalement, si elle peut se concevoir comme une défense et illustration du collège unique, cette recherche a surtout pour vocation d’affiner les diagnostics existant sur les systèmes éducatifs européens – en particulier polonais et français – et leurs produits, en proposant des analyses descriptives riches et utiles des phénomènes étudiés.

Programme for International Student Assessment (OECD)

Mesurer l'homogamie...

Milan Bouchet-Valat
  • Photo : Simon, "Secret" (CC BY-NC-ND 2.0)Photo : Simon, "Secret" (CC BY-NC-ND 2.0)
  • Milan Boucher-Valat, 2015. Analyse des correspondances sur table incomplèteMilan Boucher-Valat, 2015. Analyse des correspondances sur table incomplète

 

Milan Bouchet-Valat mène sa recherche doctorale L’homogamie : nouvelles approches temporelles, longitudinales et comparatives d’un sujet classique, sous la direction de Louis-André Vallet (CNRS).

 Milan Bouchet-Valat (OSC, INED)

Dernières publications sur ce thème :

  • « L’analyse statistique des tables de contingence carrées - L’homogamie socioprofessionnelle en France - I. L’analyse des correspondances », Bulletin de Méthodologie Sociologique, vol. 125, n° 1, p. 65-88, 2015.

    Technique puissante pour résumer la structure de l’association observée dans une table de contingence (aussi appelée tri croisé), l’analyse factorielle des correspondances (AFC) est bien connue des sociologues. En revanche, des méthodes dérivées de l’AFC, ou d’utilisation similaire, présentant des propriétés supérieures, sont restées jusqu’ici d’usage confidentiel en France : l’AFC sur table incomplète et les modèles logmultiplicatifs d’association. Ce premier article recourt à l’AFC classique ainsi qu’à l’AFC sur table incomplète pour étudier une table d’homogamie socioprofessionnelle (fondée sur les catégories socioprofessionnelles à deux chiffres des conjoints) issue des enquêtes Emploi de l’INSEE conduites entre 2003 et 2010. Il montre l’intérêt de donner un statut particulier aux couples endogames (dans lesquels les conjoints appartiennent exactement au même groupe), de manière à mieux représenter l’espace social.

      Consulter l'article sur le portail SAGE - Télécharger le Code R et les données source (.zip)

Dans la presse...

Mobile Europe

The Theory and Practice of Free Movement in the EU
Ettore Recchi
  • Photo: Back to Action, Movement captured @ the bridge (CC BY-NC-SA 2.0)Photo: Back to Action, Movement captured @ the bridge (CC BY-NC-SA 2.0)

Cover: Mobile Europe, Ettore Recchi, 2015

What do we imagine when we think about a united Europe? According to the Eurobarometer, which recurrently puts this question to a sample of citizens from all the countries of the Union, 'freedom to travel, study and work anywhere in the EU': this is the reply given, year after year, by the majority of the interviewees. It is not the Euro, nor democracy, nor peace among nations, but free movement which epitomizes the European Union in the minds of Europeans.

Ettore Recchi published 'Mobile Europe' (OSC)

Ettore Recchi describes the free movement regime of the EU in terms of both its policies and the experiences of the people involved – that is, mobile European citizens. With a particular focus on their integration paths, political participation and identifications, this book draws on large cross-national surveys of this specific population carried out between 2004 and 2012, as well as in-depth interviews and aggregate statistical data from a plethora of sources.

The book offers food for thought to social and political theorists as well, helping to assess the extent to which this unique frontierless migration regime bolsters denationalization and spearheads a cosmopolitan order in the making.

Mobile Europe. The Theory and Practice of Free Movement in the EU, Ettore Recchi, Palgrave Macmillan, March 2015, 208 p., ISBN 9781137504968.

TABLE OF CONTENT

Between Individualization and Globalization: The Long-Term Premises to Free Movement

PART I: THEORIZING FREE MOVEMENT: HISTORY, POLICIES, DEMOGRAPHICS

  • A Frontierless Continent: History of an Idea and its Realization
  • Why Free Movement? Assessing Policies and Rationales
  • Mobile Europeans: How Many are There, Where are They, What do They do?

PART II: PRACTISING FREE MOVEMENT: SOCIOLOGICAL PERSPECTIVES

  • 'Old' and 'New' Mobile Europeans: Integration Pathways Compared
  • A Sterile Citizenship? Intra-European Mobility and Political Participation
  • Spatial Mobility and European Identity: Towards a Sense of Shared Belonging

Conclusion: Free Movement in Europe: Epitomizing the Age of Mobility?

FIND OUT MORE

Globalization and Unrest on Both Sides of Mediterranean

Hugues Lagrange
Notes & Documents de l'OSC 2015-02
  • Photo Gwenael Piaser - Protest Tunisia (CC BY-NC-SA 2.0)Photo Gwenael Piaser - Protest Tunisia (CC BY-NC-SA 2.0)

GLOBALIZATION AND UNREST ON  BOTH SIDES OF MEDITERRANEAN
Hugues LAGRANGE

Notes & Documents de l'OSC

n° 2015-02 Mars 2015, 28 p.

Pendant le printemps 2011, d’importantes manifestations ont eu lieu dans plusieurs pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord (MENA). Parallèlement,  des manifestations de masse se sont déroulées au sud de l’Europe – Espagne, Grèce, Portugal –, tandis que les pays du nord et l’est de l’Europe n’ont pas connu de telles manifestations.
Est-ce que l’on trouve des deux côtés de la Méditerranée, les mêmes aspirations ou les mêmes frustrations ? Sans prétendre démêler l’écheveau complexe des motivations qui sous-tendent ces actions, on se propose d’analyser le contexte socio-économique dans lequel elles ont émergé en s’appuyant sur des données fournies par le BIT, les rapports de l’UNESCO (ESCWA), les statistiques de la Banque Mondiale et la base de données sur l’éducation Baro-Lee.
Un contexte favorable à des manifestations de masse résulte, au nord comme au sud de la méditerranée, de la conjonction d’un taux de chômage élevé des jeunes les plus éduqués et de l’affaiblissement de la légitimité des gouvernants.

Télécharger le documents - Download the Working-Paper

In the spring of 2011, large scale public demonstrations took place in several countries across the Middle East and North Africa (MENA). At the same time, civil unrest caused massive demonstrations in European countries such as Spain, Greece, and Portugal. In this same period, northern and eastern European countries did not experience such massive and widespread social protests.
Do both sides of the Mediterranean share the same mindset? Are common challenges and aspirations molding these protests? Without any desire to delineate the complex thread of motivations underlying these demonstrations and protests, we will analyze their socio-economic context using data from ILO reports, UNESCO-ESCWA reports, World Bank statistics and the Barro-Lee database.
We will show that high unemployment rates among young educated people coincided with the weakening of legitimacy of national governments.

Collection Notes & Documents de l'OSC

Elites, Privilege and Excellence

The National and Global Redefinition of Educational Advantage
Agnès van Zanten, Stephen J. Ball, Brigitte Darchy-Koechlin
  • Harvard college graduates (Photo Zilinsky CC-BY-ND-2.0)Harvard college graduates (Photo Zilinsky CC-BY-ND-2.0)

Elites, Privilege and Excellence

The National and Global Redefinition of Educational Advantage

Agnès van Zanten & Stephen Ball, with Brigitte Darchy-Koechlin

Routledge - World Yearbook of Education 2015 Series - February 2015

This book focuses on educational elites and inequality, particularly on the ways in which established and emergent groups located at the top of the social hierarchy and power structure reproduce, establish or redefine their position.

The volume is organized around three main issues:

  • analyzing the way in which parents, students and graduates in positions of social advantage use their assets and capitals in relation to educational strategies, and how these are different for old and new and cultural and economic elites;
  • studying how elite institutions have adapted their strategies to take into account changes in the social structure, in policy and in their institutional environment and exploring the impact of these strategies on educational systems at the national and global levels;
  • mapping the new global dynamics in elite education and how new forms of 'international education' and 'transnational cultural capital' as well as new global educational elite pathways shape elite students’ identities, status and trajectories.

Making use of a social and an institutional approach as well as a focus on practices and policies, the volume draws on research conducted on secondary schools and on higher education.
In addition, the global contributions within the book allow for a comparison and contrast of situations in different countries. This results in a comprehensive picture of common processes and national differences concerning advantage and excellence and a thorough examination of the impact of globalization on the strategies, identities and trajectories of elite groups and individuals alongside more general cultural and economic processes.Elites, Privileges and Excellence (2015) ISBN 978-1-138-78642-4

  TABLE OF CONTENTS

 Class and Family Educational Strategies

  • Elites: Some Questions for a New Research Agenda
  • A Family Affair: Reproducing Elite Positions and Preserving the Ideals of Meritocratic Competition and Youth Autonomy
  • Elite Families and Schools in Buenos Aires: The Role of Tradition and School Social Networks in the Production and Reproduction of Privilege

Elite Institutions in National and Local Contexts

  • Changes in Elite Education in the United States
  • The Changing Strategies of Social Closure in Elite Education in Brazil
  • Germany’s Hesitant Approach to Elite Education. Stratification Processes in German Secondary and Higher Education
  • The Boundaries of Privilege: Elite English schools’ Geographies and Depictions of a Local Community

The Impact of Globalization on Institutional and Student Identities

  • Globalisation and Elite Universities in China
  • The Discourse of 'Asia Rising' in an Elite Indian School
  • National and International Students’ Definition of Merit in French Grandes Ecoles
  • Globalizing Femininity in Elite Schools for Girls: Some Paradoxical Failures of Success

Elite Institutions, Elite positions and Elite Jobs

  • Elite Universities, Elite Schooling and Reproduction in Britain
  • Paths to the Elite in France and in the United States
  • Contextually-Bound Authoritative Knowledge: A Comparative Studyof British, French and Norwegian Administrative Elites’ Merit and Skills
  • Higher Education, Corporate Talent and the Stratification of Knowledge Work in the Global Labour Market

 POUR EN SAVOIR PLUS

Présentation de l'ouvrage par Agnès van Zanten (vidéo)
Publisher's presentation (Routledge)

Better residential than ethnic discrimination!

Reconciling audit’s findings and interviews’ findings in the Parisian housing market
LIEPP Working Paper 36
  • Squatteur dans le bien - Photo Cyril Cavalié (CC BY-NC-ND)Squatteur dans le bien - Photo Cyril Cavalié (CC BY-NC-ND)

LIEPP Working Paper - February 2015 - n° 36 - 43 p.

Better residential than ethnic discrimination!
Reconciling audit’s findings and interviews’ findings in the Parisian housing market

Mirna Safi (OSC)

François Bonnet (CNRS Pacte – Université de Grenoble Alpes)
Etienne Lalé (Department of Economics, University of Bristol)
Mirna Safi (Department of sociology, Sciences Po OSC, CNRS, LIEPP)
Etienne Wasmer (Sciences Po, Department of Economics and LIEPP)

 

LIEPP Working Paper 36

This article investigates discrimination and the interplay of residential and ethnic stigma on the French housing market using two different methods, paired-testing audit study of real estate agencies and face-to-face interviews with real estate agents. The juxtaposition of their findings leads to a paradox: interviews reveal high levels of ethnic discrimination but little to none residential discrimination, while the audit study shows that living in deprived suburbs is associated with a lower probability of obtaining an appointment for a housing vacancy but ethnic origin (signaled by the candidate’s name) has no significant discriminatory effect.
We have three priors potentially consistent with this apparent paradox and re-evaluate their likelihood in light of these findings:
(i) agents make use of any statistical information about insolvency, including residency;
(ii) there are two distinct and independent taste discriminations, one about space and one about ethnicity;
(iii) these two dimensions exist and complement each other.

When "White Devils" Join the Deen

White American converts to Islam...
Juliette Galonnier - Notes & Documents de l'OSC 2015-01
  • King Fahad Mosque (Culver city, CA) - Clinton Steeds - CC-BY-2.0King Fahad Mosque (Culver city, CA) - Clinton Steeds - CC-BY-2.0

Notes & Documents de l'OSC n° 2015-01, février 2015, 44p.

When ‘White Devils’ join the Deen.
White Americans converts to Islam
and the experience of Non-normative Whiteness

Juliette Galonnier
PhD student, OSC

Juliette Galonnier (OSC)

This paper focuses on white converts to Islam as anomalous individuals in a world where race and faith have become closely intertwined. Because they disrupt classic understandings of whiteness and enter a setting, the Muslim community, where whiteness is neither unmarked nor dominant, I argue that white converts to Islam can be characterized as “non-normative whites.” I show that, by virtue of their discordant racial and religious identities, white converts to Islam develop a form of reflexivity that sheds light on the underlying assumptions attached to white skin in America. Using ethnography and in-depth interviewing with 42 converts, I thus explore how non-normative whites relate to their own whiteness. I demonstrate that whites too are subjected to racial objectification, although in ambivalent and at times contradictory ways. The last part of the paper examines the daily strategies used by white converts to maneuver their whiteness and defuse racial tensions within the Muslim community. The wide range of interpretive repertoires they employ presents a picture of whiteness that is more complex than what most academic studies make it seem.

Dans un monde où les catégorisations ethno-raciales et religieuses s'entrecroisent et souvent se confondent, cet article analyse les convertis “blancs” à l'Islam comme des figures atypiques du processus de racialisation du religieux. Les convertis musulmans blancs viennent perturber les catégories du sens commun qui associent l'Islam à une certaine appartenance ethno-raciale et la “blancheur” à une certaine appartenance religieuse. Par ailleurs, les convertis pénètrent dans un espace, la communauté musulmane, où leur blancheur n'est ni dominante ni normative. Pour toutes ces raisons, les convertis blancs à l'Islam peuvent être caractérisés comme des "blancs atypiques" qui jettent un éclairage nouveau sur les significations attachées à la peau blanche aux États-Unis. Cet article, qui mobilise ethnographie et entretiens biographiques, explore la façon dont ces individus se positionnent vis-à-vis de leur propre identité ethno-raciale. L'article révèle que les convertis blancs sont sujets à diverses assignations raciales, avec des effets ambivalents voire contradictoires. La dernière partie de l'article examine les stratégies que les convertis mobilisent pour désamorcer les tensions ethno-raciales liées à leur blancheur au sein de la communauté musulmane, un espace où leur présence ne va pas de soi et fait parfois l'objet de contestations. La diversité des répertoires interprétatifs et des registres de justification auxquels les convertis ont recours dressent un portrait de la blancheur aux Etats-Unis bien plus complexe que ce que la plupart des études laissent paraître.

Juliette Galonnier has been honoured twice by Northwestern University: Winch prize, best 2nd year Paper (2014), and  Presidential Fellowship 2014.

POUR EN SAVOIR PLUS

Enfants de couples mixtes

Liens sociaux et identités
Anne Unterreiner
  • Philippe Leroyer, "Kiss In SOS Racisme" des couples mixtes, 2010 - CC-BY-NC-NDPhilippe Leroyer, "Kiss In SOS Racisme" des couples mixtes, 2010 - CC-BY-NC-ND

Anne Unterreiner (OSC)Enfants de couples mixtes

Liens sociaux et identités

Anne Unterreiner

PUR - Collection Le Sens Social - 312 p. - 2015
ISBN 978-2-7535-3614-2

L'ouvrage analyse de façon comparative les discours identitaires de fils et de filles de couples mixtes en Allemagne, en France et au Royaume-Uni.
Quatre aspects sont développés : la transmission au sein de la famille, les liens sociaux, le regard porté par autrui sur soi et les répertoires d’identification nationale mobilisés dans ces trois pays.
Anne Unterreiner a mené pour cette enquête une centaine d’entretiens auprès d’individus âgés de 14 à 56 ans, dont les parents sont nés dans des pays différents.

Dans de nombreuses régions du monde, les enjeux de pouvoirs politiques, économiques et financiers se mêlent avec la question identitaire. Au nom de la suprématie d’une identité et de comportements jugés comme normaux par le groupe, des individus sont mis au ban de la société. Parallèlement, la mixité conjugale est au coeur du débat sur le contrôle de l’immigration et l’intégration des populations issues de l’immigration. Dans ce contexte, la question de l’identité des enfants issus de ces unions se pose.
Les enfants de couples mixtes, définis ici comme les individus ayant des parents nés dans deux pays différents, peuvent s’identifier à de multiples nations. L’analyse des discours identitaires d’une centaine d’entre eux révèle les dynamiques souterraines de la définition de l’identité nationale individuelle en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.
Quatre dimensions sont apparues comme étant au coeur de l’identification nationale des enfants de couples mixtes. La première renvoie à la transmission parentale et au lien de filiation en général. La deuxième correspond aux liens sociaux tissés par les enfants de couples mixtes dans l’un ou l’autre pays. La troisième est le regard porté par autrui sur soi. Enfin, les différents répertoires d’identification utilisés dans ces trois pays influencent la manière dont les enfants de couples mixtes se définissent. Selon le contexte national et local, l’âge et le parcours de vie, l’identité de l’enfant de couple mixte s’oriente autour de quatre pôles identitaires : une identité d’héritier, d’enraciné, d’étranger, ou non nationale.

Anne Unterreiner est sociologue des migrations. Ses derniers travaux portent sur les processus d'identification nationale des migrants et de leurs descendants. Elle mène des enquêtes comparatives combinant méthodes quantitatives et qualitatives pour analyser le parcours de socialisation multisitué de ces individus et les inégalités sociales qui le déterminent.

Préface de Serge Paugam (directeur d'études à l'EHESS - responsable de l'équipe ERIS - CMH).

SommaireAnne Unterreiner - PUR (2015)

  • Le cadre théorique et méthodologique de recherche
  • Nations, politiques d’intégration et mixité en France, en Allemagne et au Royaume-Uni
  • Les répertoires nationaux d’identification mobilisés en France, en Allemagne et au Royaume-Uni
  • Une identité d’héritier
  • Une identité d’enraciné
  • Une identité d’étranger
  • Une identité au-delà du national
  • Du parcours de vie au parcours d’identification

En illustration de cette page : «Les couples mixtes vous souhaitent une joyeuse Saint-Valentin M. Besson !», Paris, 14 février 2010. Photo Philippe Leroyer.

 

 

Cinéma, sexualité et racialisation : le cas des "tournantes"

Claire Cosquer
Notes & Documents de l'OSC 2014-02
  • Red (photo : Nourdine Gernelle, CC BY-2.0)Red (photo : Nourdine Gernelle, CC BY-2.0)

Notes & Documents, 2014-02

Cinéma, sexualité et racialisation : le cas des « tournantes », par Claire Cosquer (24 p.).

 Cet article propose une analyse de trois films (La Squale, La Journée de la jupe, Sheitan), traitant centralement ou mentionnant plus latéralement des « tournantes », terme apparu au début des années 2000 et désignant des viols collectifs commis en banlieue. Il examine l’intrication d’un discours de sexualité et d’un discours racial dans la constitution des « tournantes » comme problème. Il identifie trois axes de problématisation : documentaire, morale et politique, oppositionnelle, établissant que le basculement du viol collectif dans la figure racialisée de la « tournante » s’opère simultanément dans les médias d’information et de divertissement.
Il en ressort que les « tournantes », objets d’une conflictualité politique, problématisent le racial par le sexuel, sans recourir uniquement à l’altérisation et la stigmatisation, mais aussi en étant le lieu d’une production de la blanchité.

 This paper intends to analyze three movies (La Squale, La Journée de la jupe, Sheitan), which deal mainly with, or simply mention, “tournantes”. The French term “tournantes” surfaced in the early 2000s, and refers to group rapes committed in suburbian areas. The purpose of this paper is to investigate the dovetailing of sexuality and race discourses in the constitution of “tournantes” as a problem. We identify three axes of problematization: a documentary one, a moral and political one, and an oppositional one. Hence, there is evidence that group rape turns into the racialized figure of “tournantes” in both news and entertainment medias at the very same time. Moreover, “tournantes”, which generate political conflictuality, problematize race through sex without resorting only to othering and stigmatizing: they also appear to be the place of whiteness production.

La Squale La journée de la jupe Sheitan

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La dynamique des classes moyennes à Taïwan

Yi-Chun Chen
Soutenance de thèse, 5 décembre 2014
  • Photo niceones77 (Yih-Ting Lee), CC BY-NC-ND 2.0Photo niceones77 (Yih-Ting Lee), CC BY-NC-ND 2.0

Yi-Chun Chen soutient sa thèse de doctorat en sociologie vendredi 5 décembre 2014 à 10h30 en salle Georges Lavau, 98 rue de l'Université, Paris 7e.

La dynamique des classes moyennes à Taïwan

Membres du jury :

  • Catherine Bidou-Zachariasen, Directrice de recherche au CNRS, Université Paris Dauphine
  • Louis Chauvel (directeur de thèse), Professeur des Université, Université du Luxembourg
  • Julien Damon, Professeur associé à Sciences Po
  • Claude Dargent, Professeur des Universités, Université Paris 8
  • Michel Ching-Long-Lu, Représentant de Taïwan en France

Yi-Chun Chen (OSC)Dans l’histoire contemporaine de Taïwan, les classes moyennes n’ont pas toujours été une évidence, à la différence des classes dominantes et populaires. Leurs positions dans l’espace social se révélèrent fluides, voire vagues, dans la mesure où elles constituent essentiellement des classes flottantes. Pour cette raison, la recherche de dynamiques des classes moyennes à Taïwan nécessite de rendre compte de leur histoire, de leur constitution empirique, et de conditions extérieures : le climat politique, la structure économique, le changement et le mouvement sociaux, etc.

Quelques éléments de conclusion :

Bien que le coefficient de Gini demeure relativement faible au niveau mondial, l’inégalité sociale à Taïwan ne semble pas si marquée par rapport à d’autres pays développés ou émergents, mais la classe moyenne taïwanaise s’inscrit tout de même dans une phase déclinante et apparait aujourd'hui dépourvue de projets. Certaines questions en particulier demeurent toujours problématiques. La première recouvre le rôle joué par la classe moyenne dans la société insulaire. Il s’agit de « la classe qui a créé le miracle économique de Taïwan », de « la force de stabilité de la société », jouant « le rôle le plus important pour la démocratisation politique de Taïwan » des années 1970 aux années 1990. Mais, de fait aujourd’hui, qu’en reste-t-il ? La classe moyenne n’occupe-t-elle plus une place dominante au sein de la société de Taïwan ? La réalité se révèle bien cruelle. Elle n’est aujourd’hui plus autant nombreuse qu’elle ne l’a été auparavant, tant objectivement, que subjectivement, l’effectif des Taïwanais s’estimant « moyens » ne cessant de s’éroder. Dans les années 1990, plus de 50% de la population insulaire estimait appartenir à la classe moyenne, alors que dans les années 2000, le pourcentage tombe à moins de 40%, voire 34% en 2012… En revanche, le nombre de Taïwanais se rangeant dans la catégorie « moyenne inférieure » tend à monter de façon inquiétante. Dans une certaine mesure, cette crise de la subjectivité de la classe moyenne pourrait être considérée comme une perte de conscience collective de cette couche sociale.

Bourdieu vu d'ici et d'ailleurs

The Routledge Companion to Bourdieu's 'Distinction'
Philippe Coulangeon & Julien Duval (Eds)
  • Photos Routlege & Thierry Ehrmann (Pierre Bourdieu Painted Portrait, CC BY)Photos Routlege & Thierry Ehrmann (Pierre Bourdieu Painted Portrait, CC BY)

The Routledge Companion to Bourdieu's 'Distinction', edited by Philippe Coulangeon and Julien Duval, Routledge, CRESC series, november 2014, 326 p., isbn 978-0-415-72727-3.

This edited collection explores the genesis of Bourdieu's classical book Distinction and its international career in contemporary Social Sciences. It includes contributions from contemporary sociologists from diverse countries who question the theoretical legacy of this book in various fields and national contexts. Invited authors review and exemplify current controversies concerning the theses promoted in Distinction in the sociology of culture, lifestyles, social classes and stratification, with a specific attention dedicated to the emerging forms of cultural capital and the logics of distinction that occur in relation to material consumption or bodily practices. They also empirically illustrate the theoretical contribution of Distinction in relation with such notions as field or habitus, which fruitfulness is emphasized in relation with some methodological innovations of the book. In this respect, a special focus is put on the emerging stream of "distinction studies" and on the opportunities offered by the geometrical data analysis of social spaces.

L’ouvrage revient sur la genèse d’un des ouvrages phares de Pierre Bourdieu et sur les prolongements et controverses auxquelles il donne lieu en France et à l’étranger, dans le domaine de la sociologie de la culture et des styles de vie et dans l’étude de la stratification sociale et des rapports de classe. Les différents contributeurs de l’ouvrage insistent plus particulièrement sur la portée des concepts de champs et d’habitus et de leur opérationnalisation empirique au moyen de certaines des innovations méthodologiques mises en en œuvre dans La Distinction (l’analyse des correspondances multiples, en particulier).

Content

The genesis and career of Distinction
Elements for the history of a research: Constructing social space, from «anatomie du goût» to «Distinction» by Monique de Saint-Martin
The international career of "Distinction
The intellectual reception of Bourdieu in Australian social sciences and humanities

The legacy of Distinction in France
From « petit-bourgeois » to « petits-moyens », an invitation to explore short-range upward social mobility
Cultural intermediaries: reproduction strategies, resistance to social downgrading and self-fulfilment
Continuity and change: Cinematographic tastes in France
Culture at the individual level: Questioning the transferability of the habitus dispositions
Cultural distinction and material consumption

Variations on Distinction
The Swedish social space of 1990: Investigating its structure and history
Constructing social spaces: Scandinavian experiences
Cultural Distinctions in an Egalitarian Society
Bourdieu's space revisited: The social structuring of lifestyles in Flanders (Belgium)
A carnal critique of the judgment of taste: Corpulence, class bodies and symbolic violence 
The Australian space of lifestyles in comparative perspective 15. The space of cultural practices in Mexico
Emerging forms of cultural capital

Les nouvelles migrations de travail intra-européennes

Jeunes Polonais et Roumains au Royaume-Uni et en Espagne
Soutenance de thèse - Aurore Flipo, 24 novembre 2014
  • Place de l'Europe, dans le village de Schengen, Luxembourg (Marcin Monko, CC) Place de l'Europe, dans le village de Schengen, Luxembourg (Marcin Monko, CC)

Aurore Flipo soutient sa thèse lundi 24 novembre 2014 à 9h dans la salle de réunion du 199 Boulevard Saint-Germain, 3e étage, Paris 7e.

Les nouvelles migrations de travail intra-européennes : jeunes Polonais et Roumains au Royaume-Uni et en Espagne

Membres du jury :

  • Claire Bidart, Directrice de recherche CNRS, LEST, Université Aix-Marseille,
  • Alain Chenu (directeur de thèse), Professeur des universités, Observatoire Sociologique du Changement, Sciences Po,
  • Serge Paugam, Directeur d'études à l'EHESS, Directeur de recherche au CNRS, équipe ÉRIS, Centre Maurice Halbwachs
  • Ettore Recchi, Professeur des universités, Observatoire Sociologique du Changement, Sciences Po,
  • Anna Triandafyllidou, professeure, Robert Schuman Centre for Advanced Studies, European University Institute, Florence, Italie.

Depuis l'élargissement de l'Union Européenne à dix nouveaux États membres Aurore Flipo (OSC)d'Europe Centrale et Orientale en 2004, les migrations intra-européennes ont suscité un regain d'intérêt dans le champ de la sociologie. Tout d’abord, le cadre institutionnel instauré par le droit de libre-circulation des travailleurs au sein de l’Union Européenne constitue une configuration inédite. Par ailleurs, l’intensité des mouvements de travailleurs au sein de l’espace européen, en particulier au cours des années 2000-2008 et de l’Est à l’Ouest de l’Europe a donné naissance à de nouveaux flux migratoires, aussi importants que rapides.

À partir de l'analyse comparée des pratiques migratoires de jeunes Polonais et Roumains au Royaume-Uni et en Espagne, cette thèse entend interroger l'existence et la définition de « nouvelles » migrations de  travail en Europe. Portant sur les jeunes de 18 à 30 ans, cette étude interroge les conséquences de la mobilité sur les trajectoires, aussi bien professionnelles que personnelles, et constitutives d’une instance de socialisation particulièrement marquante (l’entrée dans la vie adulte et, bien souvent, la primo-insertion au monde du travail). A cet effet, elle mobilise des techniques d’analyse quantitatives (analyse des flux migratoires et des Labour Force Surveys) et qualitatives, et au travers d’entretiens menés auprès des jeunes migrants. Par l’articulation entre données quantitatives et données qualitatives, l’étude entend mettre en avant la structuration temporelle des projets de mobilité, et l’imbrication entre projets individuels et structures d’opportunité dans l’espace européen.

In fine, l'étude démontre la nécessité de distinguer les pratiques de mobilité, qui se caractérisent par une forte diversité et des usages sociaux distincts, classés et classants, dans un champ de l'international transformé par la libre-circulation ; des structures du marché du travail dans lesquelles s’effectue la mobilité des travailleurs témoignant d’une forte continuité historique. L'analyse suggère que l'augmentation de la mobilité intra-européenne s'explique par des politiques sectorielles actives d'immigration de travail dans certains pays couplée à la précarisation des conditions de vie et en particulier des conditions d'entrée sur le marché du travail pour les jeunes dans d'autres pays. L'analyse des pratiques de mobilité, de son côté, met en évidence la sociogenèse des inégalités face à la possibilité de transformer la mobilité spatiale en ressource de mobilité sociale.

Les transferts intergénérationnels des parents à leurs descendants en Europe

La solidarité comme mécanisme de (re)production des inégalités
Soutenance de thèse - Adrien Papuchon - 19 novembre 2014
  • Yet Another Bank Belly Up, Jussi Mononon, CC-BY-NC-SA 2.0Yet Another Bank Belly Up, Jussi Mononon, CC-BY-NC-SA 2.0

Adrien Papuchon soutient sa thèse mercredi 19 novembre 2014 à 14h en salle François Goguel, 56 rue des Saints-Pères, Paris 7e.

Les transferts intergénérationnels des parents à leurs descendants en Europe : la solidarité comme mécanisme de (re)production des inégalités

Jury :

  • Catherine Bonvalet, chercheuse à l'INED,
  • Louis Chauvel (directeur de thèse), professeur des universités en sociologie FNR-PEARL, Université du Luxembourg et chercheur associé, Observatoire Sociologique du Changement, Sciences Po,
  • Alain Chenu, Professeur des universités, Observatoire Sociologique du Changement, Sciences Po,
  • Olivier Martin, Professeur des universités, CERLIS, Université Paris Descartes,
  • Cécile Van de Velde, Maître de conférence, ERIS, Centre Maurice Halbwachs, ENS Jourdan.

Adrien Papuchon (OSC)La « fracture générationnelle » n’a pas débouché sur une guerre des classes d’âge... mais les espoirs engendrés par la redécouverte de la solidarité familiale ne masquent-ils pas l’expansion d’une autre fracture, non plus inter mais intragénérationnelle ?

La relecture des controverses suscitées par les évolutions des rapports entre générations met en évidence un « angle mort » de la recherche et des débats publics contemporains : leur contribution à la (re)production des inégalités sociales. Cette recherche interroge donc non plus la dépendance ou l’autonomie des jeunes adultes, ni l’existence de modèles familiaux différents en Europe, mais l’inégale répartition des chances de recevoir un soutien familial dans chaque type de contexte national et ses effets sur ceux qui en bénéficient - ou pourraient en bénéficier.

L’exploitation de la vague 2 de l’enquête SHARE, menée simultanément dans treize pays européens, indique que, dans tous les pays, les dons d’argent dépendent fortement des ressources des parents - en particulier de leur patrimoine. La cohabitation entre parents et jeunes aboutit aussi à des inégalités significatives. Quant aux services rendus, quoiqu’apparemment guidés par les besoins des bénéficiaires, ils jouent un rôle notable dans la reproduction de la division du travail domestique entre les hommes et les femmes.
 
Contrairement à une vision bienveillante de l’intervention familiale dans les débuts de la vie d’adulte, la « solidarité » familiale apparaît comme un vecteur de transmission de inégalités au fil des générations. Reformulant l’articulation entre pratiques familiales, marché et politiques publiques, le poids de l’intervention familiale est mis en relation avec les conditions objectives d’entrée dans la vie adulte, c’est-à-dire avec l’accessibilité pour les jeunes adultes d’autres types de moyens que les ressources héritées.

Les origines des inégalités scolaires

Contribution à l'étude des trajectoires scolaires des enfants d'immigrés en France et en Angleterre
Soutenance de thèse - Mathieu Ichou, 17 novembre 2014
  • Harmony Day (Photo DIAC Images / DIBP, CC BY 2.0)Harmony Day (Photo DIAC Images / DIBP, CC BY 2.0)

Mathieu Ichou soutient sa thèse lundi 17 novembre 2014 à 14h en salle Annick Percheron, 98 rue de l'Université, Paris 7e.

Les origines des inégalités scolaires : contribution à l’étude des trajectoires scolaires des enfants d’immigrés en France et en Angleterre

Jury:

  • Richard Alba, Professor of Sociology, CUNY Graduate Center, New-York
  • Anthony Heath (directeur de thèse), Emeritus Professor of Sociology, Emeritus Fellow of Nufflied College, University of Oxford
  • Mirna Safi, Chargée de recherche, OSC, Sciences Po
  • Patrick Simon, Directeur de recherche INED, Paris et associé au CEE Sciences Po
  • Agnès van Zanten (directrice de thèse), Directrice de recherche CNRS, OSC

Rompant avec l’association réductrice entre les enfants d’immigrés et l’échec scolaire, Mathieu Ichou (OSC)l’objectif de cette recherche est de décrire et d’expliquer la diversité des trajectoires scolaires des enfants d’immigrés en France et en Angleterre. C’est en concevant la migration comme une discontinuité dans la socialisation des immigrés et en insistant sur les ressources transmises aux enfants dans la famille, l’entourage et à l’école que j’interroge mon matériau empirique constitué de plusieurs enquêtes statistiques de grande ampleur et de près d’une centaine d’entretiens biographiques dans les deux pays. Je décris la morphologie des hiérarchies scolaires en France et en Angleterre et examine la position des différents groupes d’enfants d’immigrés et de natifs en leur sein. Les analyses empiriques montrent l’intérêt d’étudier la diversité des groupes d’enfants d’immigrés, tant l’hétérogénéité scolaire de la « deuxième génération » est forte. L’étude statistique et qualitative des expériences et propriétés sociales pré-migratoire des parents, ainsi que de divers processus de socialisation dans la société d’immigration, permet de rendre compte de cette hétérogénéité scolaire. Au total, cette thèse confirme la légitimité d’analyses sociologiques reposant sur la position sociale et les ressources qui y sont liées pour expliquer les trajectoires scolaires des enfants d’immigrés, à la condition expresse que position et ressources soient redéfinies pour prendre en compte la double condition des parents : émigrés du pays d’origine et immigrés dans la société dans laquelle leurs enfants sont scolarisés.

Calculating and Governing Risk in Times of Crisis

The role of Credit Ratings in Regulatory Reasoning and Legal Change (1930s - 2010s)
Soutenance de thèse - Pierre Pénet - 24 novembre 2014
  • Witness to history - Photo : Faunggs, CC BY-ND 2.0Witness to history - Photo : Faunggs, CC BY-ND 2.0
  • Photo : Benjamin sTone, CC BY-NC-SA-2.0Photo : Benjamin sTone, CC BY-NC-SA-2.0

Pierre Pénet soutient sa thèse lundi 24 novembre 2014 à 16h en salle Georges Lavau, 98, rue de l'Université, Paris 7e.

Calculating and Governing Risk in Times of Crisis: The Role of Credit Ratings in Regulatory Reasoning and Legal Change (1930s - 2010s)

Programme de double doctorat Sciences Po Paris et Northwestern University.

Jury :

  • Olivier Borraz, directeur de recherches CNRS, Centre de sociologie des organisations, Sciences Po,
  • Bruce Carruthers, John D. and Catherine T. MacArthur Chair and Professor of Sociology, Northwestern University (directeur de thèse),
  • Louis Chauvel, professeur des universités et chercheur associé, Observatoire sociologique du changement, SciencesPo, et professeur de sociologie FNR-PEARL, Université du Luxembourg (directeur de thèse),
  • Wendy Espeland, Professor of Sociology, Northwestern University,
  • Michael Loriaux, Professor of Political Science, Northwestern University (rapporteur),
  • Grégoire Mallard, Associate Professor of Sociology and Anthropology of Development, Graduate Institute of International and Development Studies, Geneva (rapporteur).

  Située à l’articulation de la sociologie de l’économie, de l’histoire de la finance et de la sociologiePierre Penet (OSC) de la connaissance, cette thèse présente une analyse du rôle de la notation du crédit dans la régulation financière, et plus largement, du rôle de l’incertitude et de l’incomplétude juridiques sur les anticipations économiques des acteurs financiers. La thèse rompt avec une lecture strictement intellectualiste de l’action publique et présente une approche de la régulation financière par ses instruments, empruntant ainsi l’approche pragmatiste développée par les social studies of finance et par la nouvelle sociologie économique d’inspiration américaine. L' hypothèse centrale de la recherche est que les instruments réglementaires sont à la fois des techniques de connaissance et des outils juridiques. Aussi, ce sont les frictions qu’occasionnent les deux activités parfois contradictoires de calculer et de gouverner qui donnent au changement réglementaire sa dynamique historique. Prenant l’exemple de l’usage de la notation dans la supervision financière comme dispositif de calcul et technique de gouvernement, la thèse propose une histoire de longue durée (1865-2010) de l’activité réglementaire sur les marchés financiers aux Etats-Unis et en Europe au travers de cinq régimes de régulation (régime statutaire, d’appel, disciplinaire, fictionnel et contractuel). John Moody in 1956. He made his name by publishing opinions on risks facing investors. Photo: The New York Times L’originalité de la recherche est de combiner une approche macroscopique du changement réglementaire avec une approche méticuleuse de plusieurs courtes séquences historiques durant lesquelles d’importantes innovations réglementaires ont vu le jour, notamment le New Deal aux Etats-Unis et la crise de la dette souveraine en Europe. Ainsi, en plus de définir les contours de cinq régimes réglementaires, la thèse analyse la façon dont les régulateurs se sont saisis de la notation financière comme « mécanisme d’embrayage » afin d’opérationnaliser la transition d’un régime à un autre.

  Located at the intersection of economic sociology, financial history, and the sociology of knowledge, this dissertation examines the role of credit ratings in financial regulation, and more broadly, the role of financial uncertainties and legal incompleteness on financial actors’ anticipatory decisions. The framework set forth in this study can be summarized as follows. First, this study breaks with an intellectualist approach of public action to analyze financial regulation from the perspective of its instruments. As such, this research draws on a pragmatist agenda developed in social studies of finance and recent work in economic sociology. Second, the main hypothesis of this dissertation is to approach regulatory instruments as technologies of knowing and tools of government. From this double viewpoint, I hypothesize that the frictions generated by the two competing activities of calculating and governing impart the regulatory activity with both its structural features and historical dynamics. Third, using the example of regulatory reliance on ratings, I propose a longue durée historical analysis (1865-2010) of the regulatory activity in the U.S. and Europe through the examination of five regulatory regimes (statutory, appeal, disciplinary, fictional, and contractual). Four, one original feature of this dissertation is to combine a macroscopic analysis of regulatory change with a meticulous approach of several short historical sequences during which important regulatory innovations came into being, notably the New Deal in the U.S. and the European sovereign debt crisis. Thus, in addition to setting the contours of five regulatory frameworks, this dissertation analyses the ways in which regulators used ratings as “clutching” devices to operationalize the legal transition from one regime to another.

POUR EN SAVOIR PLUS

Quand les "démons blancs" rentrent dans le dîn : la blanchité atypique des convertis à l'Islam aux Etats-Unis

Juliette Galonnier
Winch prize, best 2nd year Paper, Northwestern University
  • Juliette Galonnier (OSC)Juliette Galonnier (OSC)
  • Islam in America, South of Detroit (Curtis Ferrell, CC BY-NC-SA 2.0)Islam in America, South of Detroit (Curtis Ferrell, CC BY-NC-SA 2.0)

Juliette Galonnier, doctorante à l'OSC et bénéficiaire du parcours de double diplôme Sciences Po / Northwestern University de Chicago, vient de remporter le prix du meilleur article des 2ème année décerné par le Département de sociologie de Northwestern. Ce prix est accompagné d'une dotation.

En concurrence avec 13 autres compétiteurs, elle enlève une première place méritée d'après les membres du jury, pour un long exposé de 70 pages qui fera sûrement l'objet, après transformation, d'un passionnant article scientifique.

Juliette Galonnier nous entraine dans un monde où les catégorisations ethno-raciales et religieuses s'entrecroisent et se confondent. L'article analyse les convertis blancs à l'Islam comme des figures anomaliques du processus de racialisation du religieux. Les convertis musulmans blancs viennent perturber les catégories du sens commun qui associent l'Islam à une certaine appartenance ethno-raciale et la blanchité à une certaine appartenance religieuse.

Par ailleurs, les convertis pénètrent dans un espace, la communauté musulmane, où contrairement à la société majoritaire, la blanchité n'est ni dominante ni normative. Pour toutes ces raisons, les convertis blancs à l'Islam peuvent être caractérisés comme des "blancs atypiques" qui jettent un éclairage nouveau sur les significations attachées à la peau blanche aux États-Unis.

Cet article mobilise ethnographie et entretiens biographiques, explore la façon dont les blancs perçus comme atypiques se positionnent vis-à-vis de leur propre blanchité. Il révèle que les convertis blancs sont sujets à diverses assignations raciales, avec des effets sémantiques ambivalents voire contradictoires. Il examine aussi les stratégies que les convertis mobilisent pour gérer leur blanchité et désamorcer les tensions ethno-raciales au sein de la communauté musulmane, un espace où leur présence ne vas pas de soi et fait parfois l'objet de contestations.

La diversité des répertoires interprétatifs et des registres de justification auxquels les convertis ont recours dressent un portrait de la blanchité aux Etats-Unis bien plus complexe que ce que la plupart des études laissent paraître.

Juliette Galonnier poursuit actuellement une thèse à Sciences Po, à l'OSC, et à Northwestern, sous la direction de Marco Oberti et de Carolyn Chen : Of Faith, Race and Anomalous Identities: White Converts to Islam in France and the United States.

Les évolutions de l'homogamie

Milan Bouchet-Valat - RFS
  • Bicéphale. Photo Yannick Ott (CC-BY-NC-SA 2.0)Bicéphale. Photo Yannick Ott (CC-BY-NC-SA 2.0)

La Revue française de sociologie, publie dans son volume 55, numéro 3, daté de juillet / septembre 2014, en pages 459-505, l'article de Milan Bouchet-Valat :

Les évolutions de l'homogamie de diplôme, de classe et d'origine sociales en France (1969-2011) : ouverture d'ensemble, repli des élites

(...) L’homogamie constitue pourtant un point d’entrée privilégié pour les chercheurs intéressés par les questions de stratification, suivant une approche depuis longtemps reconnue dans la littérature internationale (Kalmijn, 1998 ; Blossfeld, 2009 ; Schwartz, 2013 pour des revues). En effet, elle est à la fois symptôme, cause et conséquence de l’existence d’une stratification sociale et de groupes sociaux dotés d’une cohérence, sous le double aspect de l’en-soi et du pour-soi : en-soi, puisque les conditions de vie objectives déterminent les probabilités de rencontre et de partage de goûts communs entre potentiels conjoints  pour-soi, puisque le statut social détermine la possibilité même de se mettre en couple, et que l’intensité des liens entre individus partageant une même condition objective peut être un facteur majeur de cristallisation d’une identité de groupe.

L’homogamie de diplôme, tout d’abord, a décliné de manière continue depuis 1969, avec une régularité remarquable. La baisse totale est de l’ordre de 40 % à 50 % de l’association sur l’échelle des odds ratios, même après avoir soustrait la rupture de série de 1975.
L’homogamie de classe sociale, de son côté, semble être restée relativement stable entre 1969 et le milieu des années 1980, date à laquelle elle a commencé à décroître à un rythme soutenu qui se maintient jusqu’aujourd’hui. Cette baisse semble légèrement plus rapide que celle de l’homogamie de diplôme, si bien que dans la période récente l’homogamie de classe sociale est légèrement plus faible que la première [...]

L’endogamie des diplômés des grandes écoles dépasse désormais celle du groupe des cadres et professions intellectuelles supérieures. En étudiant dans le détail les odds ratios du modèle à forme de régression (non repris ici), nous avons pu observer que les hommes comme les femmes diplômés des grandes écoles ont eu de plus en plus fortement tendance à choisir un conjoint dans leur propre groupe, mais aussi parmi les titulaires d’un diplôme professionnel du 1er cycle ou d’un diplôme universitaire des 2e et 3e cycles, et de moins en moins à choisir un conjoint dans la plupart des autres groupes [...]

Accès au résumé de l'article et à l'article intégral via le portail CAIRN.

Au bonheur des rencontres.

Sexualité, classe et rapports de genre dans la production et l'usage des sites de rencontres en France
Soutenance de thèse, Marie Bergström, 30 septembre 2014
  • Les amoureux... Blues d'incomplétude - Louis Engival (CC-BY-NC-ND 2.0)Les amoureux... Blues d'incomplétude - Louis Engival (CC-BY-NC-ND 2.0)

Marie Bergström soutient sa thèse mardi 30 septembre 2014 à 14h, salle François Goguel, 56, rue des Saints-Pères, 5e étage : 

Au bonheur des rencontres. Sexualité, classe et rapports de genre dans la production et l'usage des sites de rencontres en France

Jury : 

Michel Bozon (Directeur de thèse), Directeur de recherche à l'INED,
Agnès Fine (Rapporteur), Directrice d'études à l'EHESS,
Catherine Marry (Rapporteur), Directrice de recherche au CNRS,
Olivier Martin, Professeur à l'Université René Descartes Sorbonne,
Dominique Pasquier (Rapporteur), Directrice de recherche au CNRS,
Eric D. Widmer, Professeur à l'Université de Genève.

"...les sites de rencontre constituent un point d’observation original sur les transformations récentes de la sexualité, de la conjugalité et des relations de genre. Considérés comme un « site de recherche stratégique », ils apportent des éclairages nouveaux sur la manière dont les hommes et les femmes s’engagent dans des relations intimes dans un contexte caractérisé par la diversification des parcours et des normes sexuelles."

 POUR EN SAVOIR PLUS

Cérémonie du Prix Seligmann contre le racisme

Hugues Lagrange lauréat de la 10e édition
  • Hugues Lagrange prix Seligmann 2013Hugues Lagrange prix Seligmann 2013

La Chancellerie des universités de Paris a décerné le prix Seligmann contre le racisme, l'injustice et l'intolérance. Le jury a récompensé à l'unanimité Hugues Lagrange pour son ouvrage publié au Seuil, En terre étrangère. Vies d'immigrés du Sahel en Île-de-France. Il y décrit des difficultés vécues par les populations déracinées du Sahel dans les cités HLM des boucles de la Seine.

Ce prix sera remis à l'auteur par François Weil, Recteur de l'académie, Chancelier des universités de Paris, Président du jury du Prix Seligmann, en présence de ses membres. Une invitation pour assister à la cérémonie, le mardi 20 mai 2014 à 18h, dans le Grand Salon de la Sorbonne, est disponible en téléchargement ci-dessous.

Le prix Seligmann contre le racisme, l'injustice et l'intolérance, a été créé par Françoise Seligmann. Il « a pour vocation de récompenser annuellement une création écrite, d'expression française, apportant une pierre solide à la lutte contre le racisme » en s'inscrivant dans le « combat pour la victoire de la raison et de la tolérance ».

 

La Fondation Seligmann, reconnue d'utilité publique depuis 2006 a été créée dans le même esprit, en souvenir des combats menés par Françoise et François-Gérard Seligmann contre le nazisme mais aussi l'intolérance et l'injustice pendant la guerre d'Algérie. Présente sur le terrain, à travers les ZUS, les quartiers, les familles, les jeunes en difficulté, elle intervient au nom d'un idéal : le vivre ensemble.

POUR EN SAVOIR PLUS

Classes et culture

Entretien avec Philippe Coulangeon
la vie des idées.fr
  • Philippe Coulangeon : entretien à La vie des idées, mars 2014Philippe Coulangeon : entretien à La vie des idées, mars 2014

La vie des idées.fr propose dans sa rubrique Essais & Débats un entretien filmé de 30 minutes avec Philippe Coulangeon.

Nicolas Duvoux et Igor Martinache ont interrogé l'auteur de Trente ans après La Distinction de Pierre Bourdieu, paru en 2013, sur les métamorphoses de la distinction dans un monde marqué par les inégalités de patrimoine et les mutations de la légitimité culturelle. Philippe Coulangeon y défend la validité contemporaine de la grille de lecture proposée par Bourdieu en tant « qu'analyse relationnelle » du social. Il relève qu'aujourd'hui encore les goûts et pratiques culturelles « sont extrêmement différenciées selon un certain nombre de critères sociaux notamment en fonction du niveau d’éducation, qui reste le principal prédicteur des niveaux de vie ». Philippe Coulangeon exprime ses inquiétudes sur une politique culturelle obsédée par la démocratisation et défend son intérêt pour l'étude des reconfigurations des rapports de classes autour du fardeau écologique. 

Nicolas Duvoux & Igor Martinache, « Classes et culture. Entretien avec Philippe Coulangeon », La Vie des idées, 21 mars 2014. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Classes-et-culture.html

POUR EN SAVOIR PLUS

L'encadrement des pratiques urbaines des enfants en contexte de mixité sociale

Clément Rivière
Soutenance de thèse - 28 mars 2014 à 14h
  • Clément Rivière (OSC)Clément Rivière (OSC)

Clément Rivière, doctorant à l'OSC soutient publiquement sa thèse vendredi 28 mars 2014, à 14h, salle François Goguel, 56 rue des Saints-Pères, Paris 7e.

Ce que tous les parents disent ? Approche compréhensive de l'encadrement parental des pratiques urbaines des enfants en contexte de mixité sociale (Paris-Milan).

Composition du jury : Jean-Yves Authier, Muriel Darmon, Enzo Mingione, Marco Oberti (directeur de recherche), Fabio Quassoli (directeur de recherche), Agnès Van Zanten.

La thèse est présentée en co-tutelle OSC et Università degli Studi di Milano Bicocca.

 

POUR EN SAVOIR PLUS

Using Optimal Matching Analysis in Sociology: Cost Setting & Sociology of Time

Laurent Lesnard, Notes & Documents 2014-1
  • L'horloge de la gare de Lens (y.caradec, Flick, CC-BY-SA-2.0)L'horloge de la gare de Lens (y.caradec, Flick, CC-BY-SA-2.0)

Notes & Documents, 2014-01 - Février 2014

Using Optimal Matching Analysis in Sociology: Cost Setting and Sociology of Time

This paper is a reflection on the conditions required to use Optimal Matching Analysis (OMA) in sociology. The success of OMA in biology is not related to any supposed similarity of the method with biological processes but comes from setting costs in OMA in accordance with biological theory. As sequences in sociology are made of events and time, the determination of costs should be guided by sociological theories of time. After a discussion of the sociological meaning and consequences of costs, this paper comes back on the Dynamic Hamming Distance and the body of social theories of time (Durkheim, Elias, Bourdieu) from which it is derived as an example of how sociological theory can inform cost setting in using OMA in sociology.

Ce texte est une réflexion sur les conditions sous lesquelles les méthodes d’appariement optimal (Optimal Matching Analysis, OMA) peuvent être utilisées en sociologie. Le succès de ces méthodes en biologie ne tient pas à une compatibilité particulière avec des processus biologiques mais plutôt à la manière dont des hypothèses théoriques en biologie sont mobilisées pour déterminer les coûts relatifs à ces méthodes d’appariement. Étant donné que les séquences en sociologie sont le plus souvent composées d’événements et de temps, la détermination des coûts dans les OMA appliqués en sociologie devrait être guidée par des éléments théoriques en sociologie du temps. Après une discussion de la signification et des conséquences des coûts en OMA, ce texte revient sur des éléments théoriques émanant de la sociologie du temps (Durkheim, Elias et Bourdieu) et montre comment on peut les intégrer dans une variante des méthodes d’appariement optimal appelée Dynamic Hamming. À ce titre, ce texte illustre comment la théorie  ociologique peut aider à la détermination des coûts lorsque les méthodes d’appariement optimal sont utilisées en sociologie.

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Chercheurs et doctorants invités

OSC's Visiting Scholars and PhDs
  • Un séminaire à l'OSC (IPR) en 2012... (Photo Cécile Duflot)Un séminaire à l'OSC (IPR) en 2012... (Photo Cécile Duflot)

L'OSC accueille régulièrement des chercheurs et des doctorants étrangers, invités par Sciences Po dans le cadre de ses collaborations internationales ou reçus selon les différents projets de recherche internationaux menés au laboratoire.

Pendant leur séjour à l'OSC, ils sont intégrés à la communauté académique de Sciences Po : leur participation à différents séminaires, dont le séminaire scientifique de l'OSC ou le séminaire Actualités de la sociologie, leur permettent de présenter leurs travaux de recherches et d'échanger avec leurs collègues.

Visiting Scholars reçus en février-juin 2014 :

  • Andreas Wimmer, Hughes-Rogers Professor of Sociology, Princeton University (New-Jersey, USA)
  • Carlo Barone, Assistant Professor au Département de sociologie et recherches sociales de l'Université de Trento
  • Jeremy Freese, Professor of sociology, Northwestern University (Chicago, USA)
  • Patrick Adon, Maître de conférences en sociologie, Université Félix Houphouët Boigny d'Abidjan (Côte d'Ivoire)
  • Carlos Costa Ribeiro, Professeur de sociologie à l'IESP-UERJ (Rio de Janeiro, Brésil)
  • Andreas Wimmer, Hughes-Rogers Professor of Sociology and Faculty Associate in Politics at Princeton University (USA). Director, Fung Global Fellows Program, Princeton Institute for International and Regional Studies
  • Kendra Bischoff, Assistant Professor, Cornell University, Dept. of Sociology (New-York, USA)

Visiting PhD Students reçus en février - juin 2014 :

  • John N. Robinson, doctorant, Northwestern University (Chicago, USA)
  • Miguel Rubiales, doctorant, Université de Barcelone (Espagne)
  • Sonja Kosunen, doctorante, Université d'Helsinki (Finlande)
  • Jamie Morse, doctorante, Northwestern University (Chicago, USA)
  • Maria Isabel MacDowell Couto, doctorante à l'IESP/UERJ (Brésil),
  • Conrad King, doctorant à l'Université de Colombie Britannique (UBC - Vancouver, Canada),
  • Kofi Takyi Asante, doctorant à Northwestern University (Chicago, USA)
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Pour une planète équitable. L'urgence d'une justice globale

Nouvel ouvrage de Marie Duru-Bellat
Ed. du Seuil - La République des idées
  • Parution - Marie Duru-Bellat 2014 - Pour une planète équitableParution - Marie Duru-Bellat 2014 - Pour une planète équitable

Marie Duru-Bellat, Paris, éditions du Seuil, coll. La République des idées, janvier 2014, 112 p., isbn 978-2-02-115885-4.

Le contraste est spectaculaire entre l’indignation qui nous saisit devant certains faits divers et l’indifférence avec laquelle nous absorbons la statistique de ces cinq millions d’enfants morts de faim chaque année. Alors que les frontières nationales s’effacent, il devient de plus en plus incongru de les considérer comme des lignes de partage sur un plan éthique. Dès lors que les ressources de la planète sont limitées, on ne peut éluder la question de leur répartition. À l’heure de la globalisation et du changement climatique, la consommation des riches a un impact direct sur les conditions de vie des plus pauvres. La lutte contre les inégalités au niveau mondial est donc inséparable de la « justice environnementale ». Réciproquement, la question écologique se pose aujourd’hui en termes de justice globale. L’alternative est la suivante : se contenter du statu quo dans notre petit univers insoutenable, ou lutter résolument contre les inégalités globales pour préserver un monde vivable.

Une société plus ouverte ?

L'évolution de l'homogamie de position et d'origine sociales en France depuis 1969
Séminaire animé par Milan Bouchet-Valat
  • Séminaire OSC Milan Bouchet-ValatSéminaire OSC Milan Bouchet-Valat

Une société plus ouverte ? L'évolution de l'homogamie de position et d'origine sociales en France depuis 1969.

Milan Bouchet-Valat proposera cette communication dans le cadre du Séminaire scientifique de l'OSC le vendredi 6 décembre 2013, de 09h30 à 11h, salle Annick Percheron, 98 rue de l'Université, 75007 Paris.

Les études existantes portant sur l'évolution de l'homogamie en France se sont jusqu'ici toutes fondées sur une unique enquête, ce qui introduit un biais de sélection – les couples âgés d'aujourd'hui ne donnent pas une image parfaite des jeunes couples d'hier.
En utilisant les enquêtes Emploi conduites annuellement par l'INSEE de 1969 à 2011, cette étude met en évidence des transformations à la fois dans l'intensité et dans la structure de l'homogamie d'éducation, de classe sociale, de salaire et d'origine sociale. Au total, on observe une nette diminution de la force de l'homogamie, au-delà de ce qu'imposaient mécaniquement les modifications de la composition de la population française.
Contrairement à d'autres indicateurs, l'homogamie offre donc la vision d'une société légèrement plus ouverte qu'il y a 40 ans.

Soutenance de thèse : Annabelle Allouch

L'ouverture sociale comme configuration. Pratiques et processus de sélection et de socialisation des milieux populaires dans les établissements d'élite.
Une comparaison France-Angleterre
  • Annabelle Allouch (OSC)Annabelle Allouch (OSC)

Annabelle Allouch (OSC), soutiendra le 5 décembre 2013 à 14h, en séance publique, salle de réunion du 199 boulevard Saint-Germain, Paris 7e sa thèse :

L'ouverture sociale comme configuration. Pratiques et processus de sélection et de socialisation des milieux populaires dans les établissements d'élite. Une comparaison France-Angleterre.

Le jury sera composé de Agnès van Zanten (directeur de recherche), Anne Barrère, Muriel Darmon, Serge Paugam, Sally Power, Daniel Sabbagh.

Cette recherche est basée sur une étude comparative entre des grandes écoles françaises (Sciences Po et ESSEC), et anglaises (LSE, Oxford University). Ces établissements ont mis en place au début des années 2000 des dispositifs d'ouverture sociale vers des élèves provenant d'établissement secondaires traditionnellement peu pourvoyeurs de candidats. Ils s'inscrivaient dans un objectif de réduction des discriminations dans l'éducation et d' encourager la mixité sociale.

Toutefois, le caractère expérimental de ces dispositifs, le manque de coordination, en l'absence de directives nationales ou régionales, et la faiblesse des dispositifs d'évaluation amènent à s'interroger sur la portée et les résultats concrets de ces actions volontaristes.

 

Comparer les systèmes éducatifs

Défis méthodologiques des enquêtes PISA
Noémie Le Donné, Notes & Documents 2013-06
  • Notes & Documents de l'OSC, 2013-06 - Enquêtes PISA (photo sxc)Notes & Documents de l'OSC, 2013-06 - Enquêtes PISA (photo sxc)

Notes & Documents, 2013-06 - Octobre 2013

Comparer les résultats des systèmes éducatifs nationaux : les défis méthodologiques des enquêtes PISA

Les enquêtes PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des Élèves) font actuellement office de référence dans le panorama des évaluations internationales des élèves. Elles ont donné lieu à de nombreux rapports nationaux et travaux comparatifs en éducation.
Cette note s’adresse aux utilisateurs des données PISA, ainsi qu’à tous ceux qui souhaitent porter un regard distancié sur ces enquêtes et leurs exploitations. Elle expose de manière réflexive, sous les angles statistique et sociologique, la structure, les atouts et les limites du dispositif PISA depuis sa première édition en 2000. Elle cherche également à examiner la manière dont PISA répond aux défis méthodologiques des comparaisons internationales. Dans un premier temps, nous présentons les objectifs pour lesquels le programme PISA a été initialement conçu, à savoir comparer les résultats des systèmes éducatifs dans leur ensemble. Nous montrons ensuite que ce changement de cap des évaluations internationales est à l’origine d’un certain nombre d’innovations méthodologiques pour assurer la comparabilité des données produites. Ces choix méthodologiques ne sont pas sans conséquence sur la manière de traiter les informations recueillies. Au fil de cet examen critique ainsi qu’en conclusion, nous précisons donc le type d’analyse secondaire à privilégier à partir des enquêtes PISA.

PISA (Programme for International Student Assessment) is today a reference in the field of international student assessments. It has been used in amounts of national reports and comparative educational studies.
This note is intended for PISA data users as well as for those who want to take a distant look at these data and their use in the social sciences. It presents the structure, the strengths and the limitations of PISA surveys since their first edition in 2000, in statistical and sociological perspectives. It also investigates the extent to which PISA design deals with the methodological challenges of international comparisons. We firstly present the new targets that PISA is designed to meet, namely comparing the global performance of educational systems. We then show that this shift in international assessments has triggered a number of methodological innovations to ensure data comparability. These methodological choices are not without consequences on how to handle the information collected. Throughout this critical review and in conclusion, we specify the type of secondary analysis one should conduct on PISA surveys.

Souhaits et projets personnels

dans la classe moyenne
Nicolas Herpin - Notes & Documents 2013-05
  • Notes & Documents, 2013-05Notes & Documents, 2013-05
  • Notes & Documents, 2013-05Notes & Documents, 2013-05

Notes & Documents, 2013-05 - Octobre 2013

Souhaits et projets personnels dans la classe moyenne, par Nicolas Herpin

L’accès au crédit est une composante de la frustration à l’égard de la consommation dans la classe moyenne. C’est bien ce qui ressort des aspirations exprimées dans les focus groupes, notamment par ceux dont les banques censurent plus ou moins largement l’autonomie financière. De façon plus générale dans ce milieu social, les jeunes, les précaires, les personnes seules et les petits indépendants ont le sentiment que les organismes de crédit ne leur font pas le même accueil qu’aux couples à deux CDI ou aux personnes pivots en fin de vie professionnelle.
Six modes de vie ont été distingués dans la classe moyenne à partir de l’âge, la composition du ménage d’appartenance et la situation dans l’emploi. Six rencontres ont été organisées à Paris dans les locaux d’Ipsos et autant en province (3 à Tours et 3 à Lille). Dans chacun de ces focus groupes, dont la sélection et l’animation ont été réalisées par Ipsos, 6 ou 7 personnes, qui ne se connaissent pas, sont réunies pour converser pendant plus de deux heures.
Les participants évoquent leurs souhaits, leurs projets, leurs appréhensions et leurs comportements précautions.
Les observations ne sont pas de même nature que celles des enquêtes de l’Insee qui font décrire au ménage son budget au cours d’une semaine ou l’emploi du temps d’une personne au cours d’une journée. Elles sont plus proches des enquêtes d’opinion. Cependant, la méthode ici utilisée est moins directive, un guide d’animation se substituant au questionnaire standardisé. En revanche, les résultats obtenus par cette méthode ne sont pas statistiquement représentatifs de la classe moyenne française.

Retrouvez tous les titres de la collection en suivant le lien ci-dessous.

Pratique religieuse et religiosité

parmi les immigrés et descendants d'immigrés
Hugues Lagrange - Notes & Documents 2013-04
  • Notes & Documents de l'OSC n° 2013-04Notes & Documents de l'OSC n° 2013-04
  • Notes & Documents de l'OSC n° 2013-04Notes & Documents de l'OSC n° 2013-04

Notes & Documents n° 2013-04 - Septembre 2013

Pratique religieuse et religiosité parmi les immigrés et les descendants d'immigrés du Maghreb, d'Afrique sub-saharienne et de Turquie en France, par Hugues Lagrange.

Dans les groupes originaires du Maghreb, du Sahel et à un moindre degré de Turquie, les pratiques religieuses et la religiosité vont à rebours du profil qui prévaut en Europe : elles sont plus masculines et augmentent chez les plus jeunes.
En s’appuyant sur des données des enquêtes MGIS 1992, TEO 2008, et secondairement sur les résultats des enquêtes Valeurs européennes EVS et ESS, des enquêtes ISSP et WVS, il s’agit de mettre en perspective les pratiques et l’importance accordée à la religion en fonction du contexte et des conditions de vie des immigrés en France, avec en arrière-plan l’évolution de la religiosité dans les pays d’origine. On est amené ainsi à se demander si la religiosité des jeunes issus de l’immigration du Maghreb et du Sahel, qui varie selon les caractéristiques des individus, les legs familiaux et le cadre de vie, n’est pas marquée dans sa poussée récente par des enjeux d’affirmation identitaire.

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Les marchés scolaires

G. Felouzis, C. Maroy, A. van Zanten
Août 2013, Puf
  • Les marchés scolaires (photo Anissa Thompson - SXC)Les marchés scolaires (photo Anissa Thompson - SXC)

Cet ouvrage analyse les politiques de marché scolaire dans plusieurs pays. En distinguant trois types (les marchés privés, les quasi-marchés et les marchés officieux), il s’intéresse à ces marchés en action en prenant en compte la diversité des contextes locaux et l’évolution des dynamiques au fil du temps. Il explore les logiques et les médiations qui informent les choix des parents, les déterminants et les effets des interdépendances compétitives entre établissements, ainsi que les interactions entre les principaux acteurs (parents, chefs d’établissement, administrateurs de l’éducation) impliqués dans le fonctionnement au jour le jour de ces marchés. L’ouvrage s’intéresse aussi aux conséquences des marchés scolaires sur l’efficacité et l’équité de l’école. À la question centrale : « les marchés scolaires produisent-ils plus de liberté et permettent-ils plus d’innovations pédagogiques, ou au contraire créent-ils une ségrégation accrue aux plans social, académique et ethnique au détriment des élèves les plus défavorisés ? », les auteurs répondent de façon nuancée en montrant comment les contextes nationaux et les dispositifs locaux influent sur la nature et l’ampleur des conséquences des marchés scolaires.

INTRODUCTION

L’État et les marchés éducatifs - La qualité de l’éducation : sa perception et ses enjeux - Quelle régulation ? - Les établissements, l’autonomie et le local - Principes et plan de l’ouvrage

CHAPITRE 1 : UNE SOCIOLOGIE DES MARCHÉS SCOLAIRES

Une typologie des marchés scolaires - Les marchés et leurs acteurs - Les marchés scolaires et leur définition locale

CHAPITRE 2 : LES MARCHÉS ÉDUCATIFS EN ACTION

L’interaction des dynamiques socio-spatiales et scolaires
Changements démographiques et émergence des marchés scolaires - L’imbrication des stratégies résidentielles et scolaires - Les dynamiques au sein des quartiers « gentrifiés » - Ségrégations, mobilités et « capital spatial » - Espaces de concurrence et circuits de scolarisation

Les marchés éducatifs au fil du temps
Les barrières à la réactivité des établissements - Ajustements en cascade et isomorphisme institutionnel - Apprentissage organisationnel, compétition et coopération - Diffusion de l’information et accroissement des choix dans le temps - Frustrations, stratégies compensatoires et apprentissages sociaux

CHAPITRE 3 : CHOISIR SON ÉCOLE

Les déterminants des choix
Les visées personnelles - Les idéaux sociaux - Les représentations des établissements
Les médiations des choix
Les réseaux personnels et professionnels - Les médiations impersonnelles

CHAPITRE 4 : LES STRATÉGIES DES ÉTABLISSEMENTS

Les avantages supposés du marché scolaire du point de vue des stratégies des établissements - Choix des parents ou choix des établissements ? - Des logiques contrastées selon la position sur le marché local - Gestion de l’image externe et marketing scolaire - La marché porteur d’innovation et d’amélioration pédagogiques ? - Dilemmes éthiques et menaces du marché

CHAPITRE 5 : LES CONSÉQUENCES SOCIALES DES MARCHÉS SCOLAIRES ET LEUR RÉGULATION PAR L’ACTION PUBLIQUE

Les conséquences sociales des marchés scolaires - La régulation des marchés : quelle action publique ?

228 pages - ISBN : 978-2-13-058115-4 (août 2013) Couvertures de l'ouvrage "Les marchés scolaires"

Musical Taste and Social Mobility

Philippe Coulangeon
Notes et Documents 2013-03
  • Orchestre Nat. de Barbès à la Villette - Photo Benoît Basset - IAU îdFOrchestre Nat. de Barbès à la Villette - Photo Benoît Basset - IAU îdF

Notes & Documents n° 2013-03 - Juin 2013

The Omnivore and the ‘Class Defector'. Musical Taste and Social Mobility in Contemporary France par Philippe Coulangeon [Texte en anglais].

Une grande partie de la recherche en sociologie de la culture s’inscrit aujourd’hui dans le cadre du paradigme de « l’omnivorité ». Selon ce paradigme désormais bien établi, les différences sociales observées en matière de goûts et de pratiques culturelles s'interpréteraient aujourd’hui davantage en termes d’éclectisme et d’ouverture à la diversité qu’en termes d’opposition entre culture savante et culture populaire. En mobilisant des données françaises relatives aux goûts musicaux, il apparaît en fait que, sous réserves d’une catégorisation adéquate des différents genres musicaux, le clivage savant/populaire demeure pertinent dans ce domaine. On s’intéresse ensuite aux effets de la mobilité sociale sur la formation des goûts. En utilisant un type de modèles statistiques particulièrement adaptés à l’étude des effets de mobilité – les modèles dits « à référence diagonale » - on montre que les goûts des personnes en situation de mobilité procèdent de l’influence combinée de leur classe sociale d’origine et de leur classe de destination, mais que la seconde influence tend malgré tout à prévaloir. En outre, l’analyse ne confirme pas l’hypothèse couramment évoquée d’une corrélation positive de la mobilité et de l’éclectisme des goûts. Les personnes en situation de mobilité, et plus particulièrement de mobilité ascendante, tendent à manifester des goûts plus « savants » qu’éclectiques. De ce point de vue, l’attraction exercée par les répertoires savants sur les personnes en situation de mobilité illustre le pouvoir symbolique que la norme de légitimité culturelle continue d’exercer sur les croyances et sur les pratiques.

Retrouvez tous les titres de la collection en suivant le lien ci-dessous.

Sur la distinction...

Nouvel ouvrage
Philippe Coulangeon et Julien Duval (dir.)
  • Actualité éditoriale des chercheurs de l'OSC : Trente ans après La DistinctionActualité éditoriale des chercheurs de l'OSC : Trente ans après La Distinction
Trente ans après La Distinction de Pierre Bourdieu...

Ouvrage écrit sous la direction de Philippe Coulangeon (OSC) et Julien Duval (EHESS).
Retour sur le livre de sociologie "le plus cité au monde", écrit en 1979 par Pierre Bourdieu. 38 contributeurs y apportent leur regard contemporain, analysant et questionnant les éléments novateurs qui ont fait la renommée du manuscrit, au travers de différents prismes. Extraits du sommaire :

  • Introduction, par Philippe Coulangeon et Julien Duval

Un « classique » très discuté - Un livre-gigogne - Une réception mouvementée.

  • Genèse et réception internationale de La Distinction

Les tentatives de construction de l'espace social, de l'« Anatomie du goût » à La Distinction. Quelques repères pour l'histoire d'une recherche - La carrière internationale de La Distinction - En quoi Bourdieu a-t-il été utile à notre réflexion ? Le cas des États-Unis - Distinction, légitimité et classe sociale.

  • La Distinction, oeuvre phare de la sociologie de la culture

Dissonance et consonance dans l'amour de la musique contemporaine - Le vieillissement des publics de la musique savante - Les incomplétudes de l'écoute totale : typologie des goûts et des pratiques musicales de l'auditoire - Des jeunes « univores » ? Musique, ethnicité et (il)légitimité culturelle dans l'East-End londonien et en Seine-Saint-Denis - Les grands lecteurs de romans policiers. Plaisirs et appropriations lectorales entre logiques de trajectoires et informalisation du rapport à la culture - Lectures de polars et échappées identitaires - « Anything but Soul Food ». Goûts et dégoûts alimentaires chez les habitants d'un quartier gentrifié - De l'art d'esthétiser les nourritures populaires - Les homologies structurales : une magie sociale sans magiciens ? La place des intermédiaires dans la fabrique des valeurs.

  • Perspectives internationales

La Distinction revisitée : l'espace des styles de vie britannique en 2003 - L'espace social, les pratiques quotidiennes et la ville. Repères pour une sociologie des divisions sociales et symboliques dans la ville de Porto - Le goût dominant comme goût traditionnel : préférences et aversions esthétiques des élites de São Paulo - Les formes émergentes de capital culturel.

  • La Distinction comme théorie des classes sociales

Bourdieu et les classes populaires. L'ambivalence des cultures dominées - Petite bourgeoisie nouvelle » ou « nouvelles couches moyennes salariées » ? Retour sur un débat et sur un enjeu, la domination - La compétition entre fractions des classes moyennes supérieures et la mobilisation des capitaux autour des choix scolaires.

  • La Distinction et la sociologie politique

Retour sur les modes de production des opinions politiques - La production des opinions aux États-Unis, trente ans après La Distinction - Retour sur l'hypothèse de « l'homologie structurale » : les déplacements des catégories sociales dans l'espace politique français depuis La Distinction.

  • Nouveaux territoires

La morale des uns ne peut pas faire le bonheur de tous. Individualisation des problèmes publics, prescriptions normatives et distinction sociale - Des pratiques dans la pratique : l'espace social des techniques de pêche - Quelle dimension spatiale des structures sociales chez Bourdieu ? Localisations résidentielles et jeux d'échelles dans La Distinction.

"Trente ans après La Distinction, de Pierre Bourdieu", Philippe Coulangeon et Julien Duval (dir.), Paris, La Découverte, coll. Recherches, 2013, 272 p., ISBN 9782707176677

Notes & Documents 2013-2

Measuring the Effect of the Local Ethnic Composition on Natives’ and Immigrants’ Evidence from Panel Data (1982-1999)
  • Notes et Documents de l'OSC Juin 2013Notes et Documents de l'OSC Juin 2013
  • Notes et Documents de l'OSC Juin 2013Notes et Documents de l'OSC Juin 2013
  • Collection OSC Notes et DocumentsCollection OSC Notes et Documents

Numéro 2013-02 de la collection Notes & Documents de l'OSC.

Titre: Measuring the Effects of the Local Ethnic Composition on Natives' and Immigrants' Geographic Mobility in France. Evidence from Panel Data (1982-1999) is now published.

Auteurs: Roland Rathelot (CREST) and Mirna Safi (OSC - Sciences Po).

Court résumé [FR] : Cet article étudie la mobilité résidentielle des immigrés et des natifs  en France, en utilisant des données longitudinales et un panel de données.
Il cherche à mesurer le degré auquel les comportements de mobilité sont affectés par les compositions ethniques du lieu de résidence. Les résultats tendent à discréditer l’hypothèse du “white flight” longtemps dominante dans la littérature sur la mobilité résidentielle. Un certain évitement ethnique est néanmoins mesuré dans le choix de la commune d’installation pour les natifs mobiles. Les résultats attestent également que la présence d’immigrés de la même origine dans la commune réduit fortement les chances des immigrés de quitter cette dernière.

Quick Abstract [EN]: This article provides empirical results on the topic of geographic mobility, for native and immigrant population.
Using longitudinal panel data, the authors measure mobility from French municipalities during time and estimate the effect of their ethnic composition on the probability of moving out. The findings tend to discredit the hypothesis of the “white flight” central pattern in residential mobility dynamics in France. Some evidence nevertheless denotes ethnic avoidance mechanisms in natives’ relocating. They also find a strong negative effect of co-ethnics’ presence on immigrant geographic mobility.

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Notes & Documents Collection

Agathe Voisin

Albert Memmi Prize 2013
for young scholars doing research on prejudice against minorities in France
  •  Albert Memmi Prize 2013 Albert Memmi Prize 2013

Agathe Voisin, doctorante à l'OSC a reçu l'Albert Memmi Prize for young scholars doing research on prejudice against minorities in France, le 20 avril 2013 pour son poster  Ethnicity in young lives at a time of hardening nationalistic and identity tensions. From discriminations to new individuations in French and British societies
à l'issue de la conférence internationale  Attitudinal change towards Jews and Muslims in France in a comparative perspective qui s'est tenue à Paris du 18 au 20 avril

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