A “Soft” Financialization of Social Policy? Calculating the Value of Social Investments in the United States and Finland
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Séminaire de l'axe Action publique et Tranformation de l'Etat du CSO et AxPO Observatory Of Market Society Polarization
A “Soft” Financialization of Social Policy? Calculating the Value of Social Investments in the United States and Finland
par Asa Maron, University of Haifa
Discutante : Anne-Laure Beaussier, CSO.
La séance du vendredi 26 avril se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, en salle K.011 et en distanciel sur zoom. Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.
Résumé :
The process of financialization introduces financial ideas, logics and practices to non-financial and non-economic fields, yet little is known about the formation of expectations in non-financial contexts, and the factors that influence the variation of expectations. This study explores the formation of expectations in the context of the "social investment state" by studying new methods that enable policy actors to value social investments. The rise of the social investment policy paradigm represents a shift in the rationale and justification of social spending: from the neoliberal dictum that social spending for services and programs is undesirable, toward reframing specific forms of social spending as investments that are expected to yield future returns. Policymakers' ability to invest in new social programs requires a capacity to value such investments. The paper examines the development of such valuation capacities in the context of experimenting with the Social Impact Bond (SIB) model. SIBs are financial contracts in which private capital is invested in innovative social programs with governments providing a return depending on the degree of success. The production of SIBs requires policymakers’ intensive engagement, including many hours of studying financial rationales and techniques, and experimenting with them. As platforms of intense learning SIBs have broad policy implications.
According to the valuation approach, the work of valuation entrepreneurs and the methodology they develop and apply determine what is of value. We follow valuation entrepreneurs and their accomplishments in two very different states: the United States and Finland. We ask how a financialized mode of valuation becomes re-embedded in the context of social policymaking? And what are the outcomes of this process in the United States and Finland? To answer these questions, the study analyzes textual sources (e.g. official documents, grey literature) as well as semi-structured interviews with key protagonists. We argue that the valuation of social investment represents a “soft” process of financialization leading to hybrid outcomes. In the context of financial diffusion, policy actors adopted a "Return on Investment" approach. Demonstrating non-financial professionals’ capacity to advance financialization from below, remote from financial markets, is an important contribution. And yet, the financialization process remains partial. The selective adoption of financial conventions demonstrates the path-dependent role non-financial fiscal state logics continue to play in states' calculations of social investment.
The study shows and explains variation in the valuation of social investment in the US and Finland by showing how different valuation methodologies were constructed and legitimized in each institutional context. In the US, the valuation of social investment developed with an over emphasis on statistic rigor, failing to value plausible returns in the long-term future. Moreover, the calculation of return on social investment was limited, considering only cost-savings for the Federal government, and thus ignoring and devaluing potential gains to state and local governments. In Finland, valuation methods included (and thus gave value to) the long-term future, and paid greater attention to intangible outcomes for actors other than central government. Although the calculated value of social investment remained committed to the state’s fiscal interests, the financialization of valuation went further in Finland at the expanse of neoliberal commitment to unburden the fiscal state which was prominent in the US.
De la vertu du commerce au commerce des vertus : sociologie de l’impact investing à Genève et de sa moralité marchande
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Noé Kabouche soutient une thèse de sociologie, intitulée "De la vertu du commerce au commerce des vertus : sociologie de l’impact investing à Genève et de sa moralité marchande" à l'Université de Neuchâtel.
Jury :
M. Philip Balsiger, Professeur ordinaire, Université de Neuchâtel, Institut de sociologie (co-directeur)
M. Felix Bühlmann, Professeur associé, Université de Lausanne, ISS Mme
Eve Chiapello, Directrice d’études, EHESS, CEMS (rapporteuse)
Mme Sophie Dubuisson-Quellier, Directrice de recherche, CNRS, Sciences Po, CSO (co-directrice)
Mme Ellen Hertz, Professeure ordinaire, Université de Neuchâtel, Institut d’ethnologie
Mme Elise Penalva-Icher, Professeure des universités, Université Paris-Dauphine, PSL, IRISSO (rapporteuse)
Soins primaires : réformes expérimentales pour financer les professionnels de santé
- Noémie Morize
#15 Soins primaires : réformes expérimentales pour financer les professionnels de santé
Noémie Morize, jeune chercheuse, présente sa thèse de sociologie consacrée à des réformes expérimentales des soins primaires promues par des économistes et médecins libéraux. Deux expérimentations sont observées : l'une sur l'incitation à une prise en charge partagée concernant des groupements de professionnels réunis au sein d'un groupe hospitalier, d'une maison de santé, ou d'autres formes d'exercices collectif. Il s'agit d'indicateurs de performance et de qualité à atteindre pour bénéficier d'un revenu financier collectif supplémentaire. L'autre cible des médecins généralistes exerçant dans des maisons ou centres de santé pour lesquels on remplace le paiement à l'acte par un paiement forfaitaire annuel, calculé selon le profil et les pathologies des patients. Dans les deux cas, ces professionnels de santé sont tous volontaires.
S'appuyant sur des centaines d'entretiens et d'observations, Noémie démontre une tendance à la technocratisation des dirigeants de la Caisse nationale de l'Assurance Maladie (Cnam) tout en maintenant son indépendance et son expertise. Elle montre ensuite une dimension économique de ces réformes mises en place par la présence croissante de l'économie dans l'administration de la santé. Pour finir, elle met en lumière que ces réformes bénéficient aux médecins généralistes, notamment dans leurs relations de travail avec les autres professionnelles au niveau des maisons de santé.
Émilie Biland-Curinier reçoit un prix pour son livre sur l’encadrement des séparations conjugales au Québec et en France
- Émilie Biland-Curinier
L'Association Canadienne Droit et Société a décerné le prix W. Wesley Pue 2024 à Émilie Biland-Curinier, professeure des universités au Centre de sociologie des organisations (CSO) et membre du programme d'études sur le genre de Sciences Po, pour son dernier livre.
Le Prix W. Wesley Pue est décerné chaque année pour le meilleur livre portant sur le droit et la société publié l'année précédente en anglais ou en français, mettant en lumière des travaux nouveaux dans le domaine du droit et de la société au Canada ou par des auteurs canadiens.
Émilie Biland-Curinier, membre de la faculté permanente de Sciences Po, a obtenu ce Prix pour son livre publié en 2023 aux Presses de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC Press), intitulé : Family Law in Action Divorce and Inequality in Quebec and France (EN).
En 2019, elle avait publié en français : Gouverner la vie privée. L’encadrement inégalitaire des séparations conjugales en France et au Québec(ENS-Editions).
Ce livre révèle les inégalités de classe et de genre dans le processus de séparation conjugale au Québec et en France. S'appuyant sur des recherches empiriques menées sur les systèmes judiciaires et de protection sociale québécois et français, Émilie Biland-Curinier a analysé comment les hommes et les femmes interagissent avec le droit et ses représentants, et commence cela affecte leurs vies personnelles et professionnelles. Alors que les inégalités liées au genre sont moins marquées au Québec qu'en France, mais que les inégalités sociales y sont plus accentuées, dans les deux contextes, les inégalités après les séparations sont alimentées par trois mécanismes similaires : l'accès au droit et à la justice, les interactions avec les professionnels du droit, et la manière dont ces deux facteurs façonnent le mode de vie et le niveau de vie. Plusieurs décennies après la libéralisation du divorce, ce livre met en lumière les précédents juridiques et les mécanismes qui continuent d'engendrer des inégalités criantes.
EN SAVOIR PLUS
- Émilie Biland-Curinier est professeure des universités au Centre de sociologie des organisations et membre du programme d'études sur le genre de Sciences Po.
- Écouter un épisode du podcast Genre, etc. dans lequel Émilie Biland-Curinier analyse les dispositifs qui cadrent les individus dans leur vie privée à l'occasion des séparations conjugales, notamment les pensions alimentaires
Source Programme de recherche et d'enseignement des savoirs sur le genre de Sciences Po
Promotion : Kevin Mellet est Associate Professor à Sciences Po
- Kevin Mellet
Arrivé au Centre de Sociologie des organisations à la rentrée 2020 sur un poste d’assistant professor en sociologie des techniques marchandes, Kevin Mellet est promu au poste d'Associate Professor.
Ecouter le podcast avec Kevin Mellet intitulé "Le marketing"
Lire l'entretien de Kevin Mellet en date de septembre 2020
Sophie Dubuisson-Quellier pour un second mandat au Haut Conseil pour le Climat
- Sophie Dubuisson-Quellier
Sophie Dubuisson-Quellier, directrice de recherche CNRS et directrice du CSO, est reconduite pour un second mandat de 5 ans au Haut conseil pour le climat. Cet organisme indépendant est chargé d’évaluer l’action publique en matière de climat, et sa cohérence avec les engagements européens et internationaux de la France, en particulier l’Accord de Paris, l’atteinte de la neutralité carbone en 2050, et le respect des budgets carbone de la France.
Le HCC vient de publier son 6ème rapport annuel « Tenir le cap de la décarbonation, protéger la population »
De l'art à l'économie, un parcours de recherche sur l'incertitude
- Olivier Pilmis
#14 De l'art à l'économie, un parcours de recherche sur l'incertitude
Les recherches du sociologue Olivier Pilmis l'ont mené à s'intéresser au monde de l'art et des comédiens sous l'angle de l'incertitude du marché du travail. Comment construire une carrière longue à partir d'engagements courts et atténuer l'incertitude d'une activité professionnelle ?
La crise des subprimes aux Etats-Unis et l'observation ethnographique d'une rédaction amènent Olivier Pilmis à son objet de recherche actuel : la prévision économique. Comment produit-on un discours sur le futur qui soit légitime ? Comment évaluer ce qui n’est pas mesurable, prévisible ? Et à quoi servent ces prévisions ?
Mobilisant des approches quantitatives et qualitatives, Olivier Pilmis revient notamment sur la récente dégradation de la note de la France par Standard & Poor’s et sur la pandémie de 2020.
De la classe-moyenne aux ultra-riches : qui sont les riches ?
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Qui sont les riches ? L’observatoire des inégalités publie un nouveau rapport sur les riches en France et nous propose sa définition : sont riches ceux qui gagnent plus de deux fois le salaire médian en France, soit 7% de la population. Avec quels critères définir la richesse et dans quel but ?
Avec
- Louis Maurin Fondateur et directeur de l'Observatoire des Inégalités et du Centre d’observation de la société
- Jeanne Lazarus Directrice de recherche au CNRS et membre du centre de sociologie des organisations à Sciences Po
Quelles priorités pour les familles monoparentales ?
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Une famille sur quatre est composée d’un seul parent, les mères dans 80% des cas. A quelles difficultés sont -elles confrontées ? Comment l’Etat peut-il compléter l’action des associations pour les accompagner ?
Des députés se sont saisi du sujet dans une proposition de loi transpartisane.
Avec :
- Hélène Périvier Economiste à l’OFCE Sciences Po, directrice du programme PRESAGE Programme de Recherche et d’Enseignement des Savoirs sur le Genre
- Emilie Biland-Curinier Professeure des universités en sociologie à Sciences Po Paris
- Véronique Obé administratrice à la fédération syndicale des familles monoparentales
- Monia Douadi présidente de l’Association des familles monoparentales
Internationalisation des carrières de recherche : le cas suisse
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Le séminaire doctoral du vendredi 14 juin accueillera Marie Sautier, qui mène une thèse conjointement à l'Université de Lausanne et au CSO.
Titre de son intervention : Internationalisation des carrières de recherche : le cas suisse.
Le séminaire se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, en salle K.011 et en distanciel sur zoom. Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.
Résumé :
L'internationalisation des carrières de recherche, fréquemment valorisée et soutenue par les politiques nationales et européennes, constitue cependant un phénomène hétérogène selon les disciplines et pays étudiés. Alors que les indicateurs d’internationalisation sont modérés dans des pays comme le Danemark ou l’Espagne, la Suisse combine des taux de mobilités entrantes et sortantes uniques à l’échelle du continent. Au travers du cas suisse, cette recherche examine en quoi les phénomèmes de mobilité et d’internationalisation des carrières, loin d’être la résultante des seules politiques publiques, sont co-produits au niveaux macro, meso, et micro, par une diversité d’institutions et d’actrices/eurs.
L’enquête de terrain mêle entretiens, analyse de sources écrites, analyse de données secondaires et observations ethnographiques.
Les résultats montrent que la “mobilité” constitue un “script” de carrière (au sens de Laudel et ses co-auteur.e.s ; 2019), une norme co-produite, présente dans toutes les disciplines, et parfois contestée à l’intérieur des institutions de recherche. Ce script participe largement à organiser les pratiques de déplacement géographique des chercheur.es pendant la période post-doctorale, des pratiques également façonnées par leurs conditions d’emploi. Pour autant “être mobile” n’apparaît pas – ou plus - comme un critère de sélection formel au moment du recrutement sur des postes professoraux. Confronté.e.s à un élargissement du marché du recrutement et à des situations de forte incertitude, les évaluateur/rices intègrent deux critères formels et informels dans l’exercice du jugement : “l’internationalité” des candidat.e.s et leur “intégration” (ou “fit”).
La mobilité académique et l’internationalisation des carrières s’articulent avec d’autres phénomènes à l’oeuvre dans le monde de la recherche helvétique (recherche sur fonds tiers, “bulle post-doctorale” notamment) et participent à transformer les inégalités de carrière contemporaine.
Recycling Class. The Contradictions of Inclusion in Urban Sustainability
- Recycling Class
Summary
What types of coalitions can deliver social justice within sustainability initiatives? And how can we avoid reproducing unjust distributions of risk and responsibility in urban sustainability efforts? In this episode, Kenneth Bo Nielsen, Arve Hansen, and Manisha Anantharaman discuss these questions by engaging with Anantharaman’s new book Recycling Class: The Contradictions of Inclusion in Urban Sustainability (MIT Press, 2024), a unique ethnographic exploration that links middle-class, sustainable consumption with the environmental labour of the working poor to offer a relational analysis of urban sustainability politics and practice. The focus is on Bangalore in India, but the arguments and findings have much wider resonances.
- Manisha Anantharaman is Assistant Professor at the Center for the Sociology of Organisations at Sciences Po in Paris.
- Arve Hansen is a Senior Researcher at the Centre for Development and the Environment at the University of Oslo, and co-leader of the Norwegian Network of Asian Studies.
- Kenneth Bo Nielsen is a social anthropologist based in Oslo, and one of the leaders of the Norwegian Network for Asian Studies.
PhD workshop “Social and ecological policies: finding common grounds”
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PhD workshop “Social and ecological policies: finding common grounds”
June 18th. 9am-1pm.
Abstract: This workshop aims at fostering interdisciplinary research and dialogue at the nexus of social and environmental issues. The workshop seeks to engage PhD students across Sciences Po and Université Paris Cité in exploring the multifaceted relationships between social and ecological challenges and policies, encouraging a synthesis of ideas that can pave the way for equitable and sustainable futures.
Programme:
- Joel Ansah (CERI, Sciences Po) - "Settlements of contestation: A comparative exploration of grassroots environmental contentions and mobilizations in flood-prone cities along the Gulf of Guinea"
- Paul Cukierman (Géographie-cités, UPC) - "Alliances de classe, alliances d’espace : penser les conditions d’une réforme écologique de l’ordre social"
- Nourhan Hashish (Department of Economics, Sciences Po) - "Drought Declarations and Voting Outcomes: Evidence from Tunisia"
- Malo Jan (CEE, Sciences Po) - "Linkages between social and climate issues in party communication"
- Matthias Petel (UCLouvain /Harvard) - "Choosing litigation, opting for justice? The ambivalent politics of climate action judicialization"
This workshop is organized with the support of the Laboratory for Interdisciplinary Evaluation of Public Policies (LIEPP) and with the assistance of Claire Lejeune (CEE) and Théodore Tallent (CEE).
Dans l’ombre de l’art contemporain, celles et ceux qui produisent les œuvres
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Brianne Dubois soutient une thèse de sociologie, intitulée« Dans l’ombre de l’art contemporain, celles et ceux qui produisent les œuvres », le 11 juin à Sciences Po.
La soutenance aura lieu à 14h30 dans les salons du 1 place Saint Thomas, 75007 Paris.
Résumé de la thèse : « Dans l’ombre de l’art contemporain, celles et ceux qui produisent les œuvres »
Cette thèse montre que la production des œuvres des artistes contemporains les plus renommés est souvent un processus collectif, de fabrication matérielle des œuvres, mais aussi de construction de la visibilité d’un artiste et d’invisibilisation des autres travailleurs et travailleuses. Elle mobilise à la fois des matériaux qualitatifs (une observation d’un an dans une fondation d’art contemporain, des observations dans une entreprise de production et d’autres musées et 60 entretiens avec des professionnels) et quantitatifs, avec la construction et le traitement statistique de trois bases de données inédites, l’une sur les artistes exposés dans de prestigieux musées parisiens, une deuxième sur les carrières des salariés d’organisations d’art contemporain à partir du scraping du réseau social LinkedIn et une troisième sur les techniciens des expositions grâce à la diffusion d’un questionnaire. La combinaison de ces méthodes permet de décrire la division du travail de l’art, ainsi que les conditions d’emploi et les carrières de deux « nébuleuses professionnelles » : les intermédiaires de l’art contemporain et les techniciens des expositions.
Le jury sera composé de :
- Pierre FRANÇOIS, Directeur de recherche au CNRS, CSO (codirecteur de thèse)
- Olivier ROUEFF, Chargé de recherche au CNRS, CRESPPA-CSU (codirecteur de thèse)
Mme Christelle AVRIL, Maîtresse de conférences, EHESS
- Gilles BASTIN, Professeur des universités, SCIENCES PO GRENOBLE - UGA (rapporteur)
Mme Laure DE VERDALLE, Directrice de recherche au CNRS, PRINTEMPS (rapportrice)
- Michel ANTEBY, Full Professor, Boston University
Mme Jennifer LENA, Associate Professor, Columbia University
Comment répondre aux grands défis de santé publique français en 2024 ?
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Henri Bergeron, directeur de recherche au Centre de sociologie des organisations (Sciences Po / CNRS), professeur de sociologie et titulaire de la Chaire Transformation des organisations et du travail, a été nommé membre du Comité d’histoire des administrations chargées de la santé par le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités ainsi que membre du Collège scientifique de l’Observatoire français des drogues et tendances addictives (OFDT).
Quel est le rôle de ces instances ? Que peut apporter la sociologie à des institutions qui touchent au domaine primordial de la santé ? À quels grands défis de santé publique doivent-elles faire face en 2024 ? Interview avec Henri Bergeron.
Le rapport d'activité du CSO 2023 vient de sortir !
- Actualité Sciences Po
L'activité du CSO sur l'année 2023 est présentée dans ce nouveau rapport qui vient de paraître. Vous y trouverez les membres du laboratoire, les faits marquants, les activités des axes scientifiques, les projets de recherche, les manifestations scientifiques, la présence du CSO dans les médias, les soutenances de thèses, l'activité de l'Association des sociologues des organisations et les publications.
Le rapport s'ouvre sur le mot de Sophie Dubuisson-Quellier, directrice du laboratoire, qui fait le point sur l'année écoulée : l'évaluation du laboratoire par le Hcéres - Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur, l'arrivée de Sarah Gensburger directrice de recherche CNRS dont les travaux portent sur la politique de la mémoire, les doctorants et post-doctorants qui nous ont rejoints, les nouveaux dispositifs internes d'aide à la recherche et le lancement du podcast Objets Trouvés.
- Consulter les anciens rapports :
2022 (PDF, 4Mo)
2021 (format Adobe)
2020 (PDF, 2Mo)
La construction de territoires universitaires
- Shutterstock-sdecoret
La séance du séminaire doctoral du 24 mai reçoit Elias Habib, doctorant du CSO.
Le titre de son intervention est : La construction de territoires universitaires.
Cette séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, en salle du Conseil et en distanciel sur zoom. Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.
Résumé :
Les politiques publiques de l’enseignement supérieur et de la recherche menées depuis une vingtaine d’années ont conduit les universités à se positionner plus clairement au sein de leur environnement en (re)dessinant, très souvent de manière collaborative, leurs territoires universitaires. Nous désignons ainsi des espaces appropriés et organisés où se déploient notamment des collaborations entre une université et ses partenaires à différentes échelles (locale, nationale et internationale). En s’appuyant sur une enquête de terrain mêlant entretiens, observations et analyse de sources écrites, nous nous intéressons, dans une perspective ascendante (bottum-up), aux processus et aux ressources par lesquels les universités construisent, organisent, et légitiment leurs territoires universitaires. L’objectif consiste à saisir ces derniers comme des réalités socialement et historiquement construites à travers des pratiques mais aussi des discours et des dispositifs.
À partir d’une première étude de cas (université de taille moyenne), nous avons mis plusieurs résultats liminaires en évidence. D’abord, nous montrerons que, même si les politiques nationales promeuvent bien des échelles et des modalités d’organisation, la construction de territoires universitaires gagne à être envisagée depuis le bas, en partant des établissements. Ceci ne veut pas dire que les dispositifs de coopération promus par l’Etat ou l’Union européenne ne comptent pas. Ils sont, au contraire, omniprésents, mais leur influence s’opère toujours dans les usages qu’en font les acteurs locaux. Ces derniers jouent une part active dans la fabrique des territoires universitaires parce qu’ils s’approprient les dispositifs des pouvoirs publics, s’y conforment ou y résistent et construisent les territoires universitaires dans des relations avec les collectivités locales et les entreprises. Ensuite, nous verrons que les enjeux locaux ne sont cependant pas les seuls à informer la fabrique des territoires universitaires : construire le territoire des universités revient, certes, à organiser leurs relations avec les partenaires locaux des établissements, mais aussi à positionner ces derniers aux échelles nationale et internationale. Enfin, nous observerons que la construction des territoires universitaires s’inscrit dans une perspective diachronique et processuelle. Le cas étudié donne à voir des processus incrémentaux de mise en organisation (mais également en désorganisation) qui évoluent dans le temps. Dans cette perspective, les territoires universitaires se construisent au gré d’un alignement entre les dynamiques académique, politique et économique, mais cet alignement n’est jamais définitivement institué et est susceptible d’être remis en cause.
Les coûts de l'autonomie : économistes et médecins libéraux dans les réformes expérimentales des soins primaires
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Noémie Morize soutient une thèse de sociologie qui s'intitule :
Les coûts de l'autonomie : économistes et médecins libéraux dans les réformes expérimentales des soins primaires.
Jury :
Mme Sophie Bernard, Professeure des universités en sociologie, Université Paris Dauphine PSL, laboratoire IRISSO (UMR CNRS INRAE 7170-1427) - Rapportrice
Patrick Castel, Directeur de recherche à la FNSP, Sciences Po, Centre de Sociologie des Organisations (CSO), CNRS (URM 7116) - Directeur
Mme Nancy Côté, Professeure agrégée en sociologie, Université Laval, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en sociologie du travail et des organisations de santé
Mme Cécile Fournier, Directrice de recherche à l’Irdes - Directrice
Patrick Hassenteufel, Professeur des universités en science politique, Université Versailles Saint-Quentin et Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, laboratoire PRINTEMPS (UMR 8085) - Rapporteur
Mme Anne Paillet, Professeure des universités en sociologie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, laboratoire CESSP (UMR 8209)
La soutenance publique aura lieu le 31/05/2024 à 09h30 en salle B 108, 1er étage, IEP de Paris, 1 place Saint-Thomas d'Aquin, Paris 7e
Résumé :
Dans le secteur des soins primaires, la demande de soin excède largement l’offre, entre augmentation des maladies chroniques et vieillissement de la population, conjugué à une baisse de la démographie médicale. L’apparition de zones géographiques sous-dotées interroge alors l’absence de régulation de l’installation et des pratiques des médecins généralistes libéraux. Ces dernières décennies sont marquées par le développement des maisons de santé pluriprofessionnelles. Ces organisations permettent à des professionnels libéraux de bénéficier de financements publics en échange, entre autres, d’une coordination pluriprofessionnelle accrue. Leur essor s’accompagne d’une diversification des modes de rémunération, avec l’apparition de financements collectifs et complémentaires au paiement à l’acte. Lancées en 2019, les expérimentations d’une Incitation à une prise en charge partagée (Ipep) et d’un Paiement en équipe de professionnels de santé de ville (Peps) marquent un pas supplémentaire dans ces réformes. Elles visent des redivisions du travail sectorielles (pour Ipep, entre secteur des soins primaires et hospitalier) et professionnelles (pour Peps, entre médecins généralistes et infirmières). La collectivisation des professionnels de santé (et de leurs rémunérations) vise à les responsabiliser malgré leur statut libéral, en leur attribuant le mérite de résultats de santé mais aussi en leur imputant les dépenses en matière de consommation de soins de leur patientèle. Ces expérimentations sont promues par des économistes administratifs, et relayées par des médecins généralistes libéraux, entrepreneurs de ces réformes. Comment expliquer cette alliance a priori improbable, entre des médecins historiquement attachés à leur autonomie libérale, et des pouvoirs publics soucieux de réformer l’exercice libéral ? L’enquête qualitative, conduite de 2019 à 2023, mobilise principalement l’observation de réunions liées à la mise en œuvre des expérimentations, et une centaine d’entretiens semi-directifs aux niveaux national et local avec des acteurs administratifs et des professionnels de santé. Ma thèse montre l’existence d’une communauté d’acteurs composée d’économistes administratifs, de chercheurs et de professionnels de santé libéraux, mobilisés autour de la promotion d’instruments de coordination des soins. Plus précisément, l’analyse révèle des compromis réciproques entre ces acteurs. D’une part, les économistes administratifs amendent les modèles économiques pour préserver leur relation avec les médecins libéraux. D’autre part, certains médecins généralistes, acculturés au style de raisonnement économique, cherchent à présent à organiser les soins selon cette logique. Pour autant, les médecins généralistes réaffirment une place déjà centrale dans les relations entre groupes professionnels de soins primaires, amenant à un renforcement des hiérarchies professionnelles.
Mots clés : Professions libérales – Economie - Economistes - Rémunérations – Action publique – Administrations sanitaires – Soins primaires – Groupes professionnels
Espace productif et groupes sociaux: une enquête sur Bataville
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La séance de l'axe travail, emploi, professions du 17 mai reçoit Simon Paye, Maître de conférences en sociologie à l'Université de Lorraine et Chercheur au laboratoire TETRAS.
Le titre de son intervention est : Espace productif et groupes sociaux: une enquête sur Bataville.
Cette séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, en salle K.011 et en distanciel sur zoom. Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.
Résumé :
La ville-usine Bataville, fondée dans les années 1930 par l'industriel Thomas Bata, est un terrain pertinent pour revisiter de manière critique les grands récits historiographiques sur l'évolution du paternalisme et des formes d'organisation sociale du travail. L'ouvrage Bataville (1931-2001). Ville-usine de la chaussure rassemble une série d'études poursuivant cet objectif. Durant le séminaire, on reviendra sur le déroulé de l'enquête socio-historique, sur les usages des sources archivistiques, puis soumettrons à la discussion une série de résultats pouvant intéresser les sociologues et historien-nes du travail et des organisations.
Travailler aux chantiers
- Travailler aux chantiers
Travailler aux chantiers
Débat autour de l'ouvrage "Travailler aux chantiers" sous la direction de Gwenaële Rot.
Jeudi 20 juin de 9h à 10h30 à Sciences Po, en salle K.011, 1 Place Saint-Thomas d'Aquin 75007 Paris.
Le présent livre traite du chantier sous toutes ses formes et dans tous ses états : des travaux publics à la construction navale, de l’archéologie à la production muséale, de la foresterie à la maintenance industrielle, sur terre, sous-terre ou sous l’eau… Par-delà la multiplicité apparente des terrains, le travail de chantier peut être regroupé en trois modes archétypaux : la construction, l’excavation ou enlèvement, la maintenance. Cette grammaire du chantier structure l’ouvrage en autorisant des rapprochements inattendus. Sur tout chantier, le travail est rythmé par une alternance de phases d’attente et d’ennui et de brusques accélérations combinant stress et jouissance de faire. Les équipes sont en général composites et il faut savoir jouer avec les hommes et les choses : s’ajuster ou renoncer, se défendre et dissimuler, reprendre parfois, négocier toujours.
Table-ronde
Jean-Paul DEMOULE, Professeur émérite de protohistoire européenne à l'université de Paris 1, ancien directeur de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap)
José LIOTET, Président de Bouygues Bâtiment Nord-Est
Thierry PILLON, Professeur des universités en sociologie à l'université de Paris 1, directeur du Centre d'études des techniques des connaissances et des pratiques (Cetcopra)
Gwenaële ROT, coordinatrice de l'ouvrage, Professeure des universités en sociologie à Sciences Po, chercheuse au Centre de sociologie des organisations (CSO/CNRS)
Agnès TIFFOCHE, Coordonnateur de sécurité et de protection de la santé (CSPS) à la RATP
Jasmina STEVANOVIC, contributrice, Chargée d’études au département des études, prospective, statistiques et de la documentation au ministère de la Culture. Chercheuse associée au Cerlis
Le débat sera animé par Delphine GROUES, Directrice de l'Institut des compétences et de l'innovation et de la Maison des Arts et de la Création à Sciences Po.
The Interloper: Lessons from Resistance in the Field
- The Interloper: Lessons from Resistance in the Field
Dans le prochain séminaire du CSO de l'axe Travail, Emploi et Profession, Michel Anteby, Professor of Management & Organizations at Boston University’s Questrom School of Business and Sociology at Boston University’s College of Arts and Sciences présentera sa récente publication :
The Interloper: Lessons from Resistance in the Field.
Nathan Rivet, Doctorant au CSO sera discutant.
Mercredi 12 juin de 10h à 12h
à Sciences Po, salle C.S13, 1 Place Saint-Thomas d'Aquin 75007 Paris ou à distance via un lien zoom.
Événement en anglais et en français.
Formulaire pour vous inscrire au séminaire
Dans son nouveau livre publié aux presses universitaires de Princeton, Michel Anteby montre qu'il peut être très utile de rencontrer des résistances sur les terrains de recherche pour comprendre le fonctionnement des organisations et des communautés professionnelles. Il s'inspire de diverses histoires de résistance de participants non coopératifs - des scientifiques nazis aux professeurs de Harvard en passant par les briseurs de grève chez Disney, et les personnes qui s'occupent des cadavres pour la dissection dans les écoles de médecine - pour révéler comment se manifeste la résistance sur le terrain et comment les chercheurs peuvent en tirer des enseignements.
Comment s'invente la sociologie
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COMMENT S'INVENTE LA SOCIOLOGIE
Débat autour de l'ouvrage : Comment s'invente la sociologie de L. Boltanski, A. Esquerre et J. Lazarus, aux éditions Flammarion, coll. "Essais", 2024.
Mardi 28 mai de 9h à 10h30, à Sciences Po, dans les salons scientifiques, 1 Place Saint-Thomas d'Aquin 75007 Paris.
La sociologie, mode d’emploi. Aimée par des écrivains et des artistes, sollicitée par des journalistes, des militants, des responsables politiques pour comprendre l’actualité, qu’on s’en réclame ou qu’on la critique, comment se pratique cette science sociale qui attire tant l’attention ? Trois sociologues de générations différentes nous ouvrent les portes de leurs laboratoires et nous introduisent à leurs œuvres. Ils expliquent, en dialoguant entre eux, comment on enquête, comment on écrit, comment on forge des concepts, comment on procède à des comparaisons, quels rapports entretenir avec d’autres disciplines. Ils partagent ainsi leurs méthodes pour analyser des problèmes sociaux à partir de questions sociologiques. Ce livre s’adresse à toutes celles et tous ceux qui s’intéressent à la sociologie et souhaitent savoir comment elle s’élabore.
Introduction par Sophie Dubuisson-Quellier, directrice de recherche au CNRS, sociologue et directrice du Centre de sociologie des organisations (CSO)
Table-ronde :
Baptiste Bailly, doctorant en sociologie à l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)
Luc Boltanski, sociologue et directeur d'études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS)
Arnaud Esquerre, directeur de recherche au CNRS, sociologue à l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)
Jeanne Lazarus, directrice de recherche au CNRS, sociologue au Centre de sociologie des organisations et doyenne du Collège universitaire de Sciences Po
Benjamin Lemoine, chargé de recherche au CNRS, sociologue au Centre Maurice Halbwachs (CMH)
Milena Jaksic, chargée de recherche au CNRS, sociologue au Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
Modérateur :
Tommaso Vitale, Associate Professor à Sciences Po, sociologue au Centre d'études européennes (CEE) et Doyen de l'École Urbaine de Sciences Po
Le marketing
- Kevin Mellet
#13 Le marketing
Qu'est-ce que le marketing ? Qui sont ses professionnels, quels savoirs et quels outils mobilisent-ils ? Quel rôle exercent-ils dans l'élaboration des produits et dans l'organisation des espaces marchands ? Le marketing manipule-t-il les consommateurs, les pousse-t-il à (sur)consommer des produits dont ils n'ont pas besoin, et ce faisant d'abîmer la planète ?
Les travaux de Kevin Mellet, assistant professor en sociologie des techniques marchandes à Sciences Po et affilié au CSO, permettent de poser un regard original, nuancé, et fondé empiriquement, sur ces professionnels qui occupent une place cruciale, à l'articulation des entreprises, des marchés, et de la consommation.
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Retrouvez les autres épisodes.
Faire des économies, faire de l'écologie ? Les écologies morales des modestes économes face à l'écologie dominante
- Alexander Knyazhinsky/shutterstock
Formé en janvier 2021, notre collectif de recherche compte actuellement dix doctorant.es du Centre de Sociologie des Organisations (CSO) et du Centre de Recherche sur les Inégalités Sociales (CRIS) qui abordent dans leur travail la question du sens écologique que certain.es acteur.ices donnent à leurs pratiques. L’objet de notre collectif de recherche est de s’interroger sur la pluralité des sens donnés à ces notions, par les acteur.ices comme par les sociologues qui les observent.
Périodicité : Un mercredi par mois, en salle CS16 de 16h à 18h à Sciences Po au 1, place Saint-Thomas 75007 Paris et également en ligne.
Le séminaire est ouvert à tout.e.s sur inscription (obligatoire) en remplissant le lien suivant: https://forms.gle/dxiDy8VeWdC4LvRUA
Intervenant : Fanny Hugues (Cems/EHESS)
Titre : Faire des économies, faire de l'écologie ? Les écologies morales des modestes économes face à l'écologie dominante
Résumé :
Cette communication explore les rapports aux enjeux environnementaux des « modestes économes », qui se débrouillent au quotidien avec peu de revenus en milieux ruraux, sous l’angle des écologies morales. Ce concept a initialement été développé par Karl Jacoby pour désigner les croyances, pratiques et traditions qui orientaient les rapports à l’environnement des populations rurales, dont l’économie de subsistance a été criminalisée par la mise en place des politiques de conservation états-uniennes à la fin du XVIIIᵉ siècle. Réactualisé dans le contexte rural français contemporain, il renseigne sur l’absence de reconnaissance des modestes économes dans une écologie dominante portée par les classes supérieures urbaines, alors même que leurs modes de vie sont écologiquement sobres et fondés sur l’attention à l’égard des ressources. En fonction des positions de classe, de genre et de génération, on observe trois formes d’écologies morales plus ou moins perméables à l’écologie dominante, entre réappropriation, méfiance et mise à distance.
La subsistance au quotidien. Conter ce qui compte
- La subsistance au quotidien
Séminaire Axe savoirS, science et expertise
La subsistance au quotidien. Conter ce qui compte
par Geneviève Pruvost.
La séance du vendredi 3 mai se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, en salle K.011 et en distanciel sur zoom. Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.
Résumé :
Dans les sociétés de consommation-production où nous vivons, le travail de subsistance est devenu invisible et, avec lui, tous les circuits mondialisés dont nous dépendons. D'autres formes de vie s'épanouissent pourtant, qui mettent au centre les flux de matières, l'entraide, les circuits courts, et construisent pas à pas une autonomie écologique. Rien d'utopique dans ces manières d'exister mais un engagement entier et réfléchi, dont il importe aujourd'hui, face à l'évidente catastrophe environnementale, de cerner au plus près les conditions de possibilité. Il a fallu pour cela inventer une forme inédite d'observation, en devenant graphomane du labeur quotidien. Sur fond de dix ans d'enquête auprès d'alternatives rurales, ce livre propose de zoomer sur une maisonnée, dans un bocage peuplé d'habitats légers : des boulangers-paysans y travaillent pour réenclencher des cycles d'abondance, les mains dans la terre, en synergie avec un biotope et tout un réseau de sédentaires et de nomades. Qui fait quoi, sur combien de mètres carrés, avec quelles techniques, quels moyens financiers, quelle formation, combien de personnes, d'animaux, de plantes, d'outils ? Tous les échanges en argent, en nature, en paroles ont été consignés, stylo et montre en main, pour conter ce qui compte. Voici le récit haletant de cette lutte feutrée qui politise le moindre geste. Car tel est bien l'enjeu : donner chair et réalité à un monde dont la radicalité est méconnue ; montrer que des alternatives à la " modernité capitaliste " résistent et qu'elles peuvent gagner du terrain.
Les droits issus de la vente de cet ouvrage seront entièrement reversés à la Via Campesina, un mouvement international qui défend l'agriculture paysanne.
Multiple Competitions in Higher Education
- Golden Sikorka/SHUTTERSTOCK
Le séminaire "Enseignement supérieur et recherche" de Sciences Po est organisé par le CSO sous la co-responsabilité de Jérôme Aust et de Christine Musselin. Il a pour objectif de permettre la présentation et la discussion de recherches menées en France, mais aussi en Europe et dans d'autres régions du monde, sur l'enseignement supérieur et la recherche.
Il s'adresse et est ouvert à tous les experts, praticiens, chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants, intéressés par ces questions. Les séances sont configurées autour d'un seul intervenant, français ou étranger, laissant ainsi une large place aux échanges.
Webinaire Mardi 28 mai 2024 de 12h30 à 14h - Lien pour vous inscrire
Anna Kosmützky, Professor for "Methodology of Higher Education and Science Research“ at the Leibniz University Hannover
Multiple Competitions in Higher Education
Multiple Competitions in Higher Education Competition is a core theme in the sociology of science and higher education as exemplified by classic texts by Robert K. Merton and Pierre Bourdieu. However, more recently one can observe a strong increase in competition, leading to a multiplication of competitions. In the webinar, multiple competitions are conceptualized by focusing on the interrelated dynamics of the science system, the state and the university. In an international comparative perspective, empirical evidence is presented and implications for science and higher education policy-making are discussed.
Réformer le capitalisme de l'intérieur ? Acteur·ices, pratiques, mondes sociaux
- Graphisme et conception de l’affiche : OKB-Buro
Le colloque “Réformer le capitalisme de l’intérieur? Acteur·ices, pratiques, mondes sociaux“, à l’initiative de l’équipe ANR PROVIRCAP, aura lieu les 30 et 31 mai 2024 sur le campus Jourdan de l’ENS, 48 bd Jourdan, Paris. Amphithéâtre Jourdan et salle R1-09
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles
Comité d’organisation: Pauline Barraud de Lagerie, Laure Bereni, Élodie Béthoux, Anne Bory, Thomas Depecker, Sophie Dubuisson-Quellier, Alice Lavabre
Comité scientifique: Pauline Barraud de Lagerie, Laure Bereni, Élodie Béthoux, Anne Bory, Frédérique Déjean, Thomas Depecker, Sophie Dubuisson-Quellier, Alice Lavabre, Antoine Machut, Xavier Monnier, Élise Penalva-Icher, Scarlett Salman, Chloé Socha
Contact et inscription: reformerlecapitalisme@gmail.com
PROGRAMME
JEUDI 30 MAI 2024
9h-9h30
Accueil des participant·es
9h30-9h50
Présentation du programme PROVIRCAP et introduction du colloque
9h50-10h30
Conférence invitée
Marie-Emmanuelle Chessel (CNRS, CSO)
Patrons catholiques et réforme du capitalisme. Autour de l’expérience du « Réarmement moral » (1947-1955)
10h30-10h45 PAUSE
10h45-12h30
2 sessions parallèles
SESSION 1 – FORMER POUR RÉFORMER Amphi
Animation : Élodie Béthoux (ENS de Lyon, Centre Max Weber)
Marie Benedetto-Meyer (Dares), Les formations à la non-discrimination à l’embauche, entre logique réformatrice et logique marchande
Emmanuel de Lescure (Université Paris Cité, CERLIS) & Nicolas Divert (Université Lyon 2, ECP), Des formations continues au service de l’égalité professionnelle femmes/hommes ? Des ambitions de promotion à l’essentialisation
Lucie Chevalier (GRESCO, Limoges & LEST, Aix-Marseille), Entrepreneurs, expert·es et coachs : une diversité de passeurs à l’œuvre dans la « réforme humaniste » des organisations du secteur de l’aide à domicile
Iris Loffeier (HESAV/HES-SO, Lausanne) & Sophia Stavrou (University of Cyprus), Réformer les pratiques professionnelles en EHPAD, thérapeutique sociale libérale
Discussion : Coralie Perez (Centre d’économie de la Sorbonne)
SESSION 2 – RÉFORMER DEPUIS LE TIERS SECTEUR salle R1-09
Animation : Anne Bory (Université de Lille, Clersé)
Olivia Chambard (Université d’Evry-Paris-Saclay, Centre Pierre Naville et CEET), Des start-ups et des incubateurs (à impact) : le nouveau monde de l’économie sociale
Jennifer Deram (Université d’Evry-Paris-Saclay, Centre Pierre Naville), Moraliser les problèmes publics pour les marchandiser ? Le travail associatif dans l’espace de la réforme morale du capitalisme
Maud Hetzel (EHESS, Centre Georg Simmel), Pour l’écologie, par le marché. Les cas des entreprises de compostage de déchets alimentaires
Paul Moutard-Martin (Université Versailles-Saint-Quentin, Printemps), L’émergence d’un mouvement pour « l’entrepreneuriat social » en France : réformer le capitalisme ou trouver sa place dans le capitalisme ?
Discussion : Karel Yon (CNRS, IDHES)
12h30-14h PAUSE DÉJEUNER
14h-15h45
2 sessions parallèles
SESSION 3 – CONSEILLER POUR RÉFORMER Amphi
Animation : Laure Bereni (CNRS, Centre Maurice Halbwachs)
Louise Bellamy (Université Paris Dauphine, IRISSO), Panser le capitalisme : des consultant·es diffuseurs et gardiens de la vertu
Juliette Piketty-Moine (INRAE, CESAER), Réformer les conduites de management pour sauver le climat : une sociologie des consultant·es carbone
Cécile Guillaume (Surrey Business School) & Bethania Antunes (London School of Economics), « We are brokers, not consultants » : CSR service providers’ identity work and discursive strategies
Malik Hamila (EHESS, Centre Maurice Halbwachs), Accommoder la critique antiraciste la raison marchande : le rôle des consultants en diversité et inclusion
Discussion : Isabel Boni Le Goff (Université Paris 8, CRESPPA-CSU)
SESSION 4 – RÉFORMER LE CAPITALISME DEPUIS LE SECTEUR PUBLIC salle R1-09
Animation : Antoine Machut (Sciences Po, Médialab)
Jean-Baptiste Paranthoën (INRAE, IRISSO), Les courtiers régionaux du « capitalisme vert ». Hiérarchies et segmentation de l’espace du développement économique dans le Grand Est
Louise Pasquiers (Université Paris Dauphine, IRISSO), L’accessibilité au service public de l’emploi : trouver la juste mesure ?
Karine Duplan (Université de Genève), Militance ou normalisation néolibérale ? Des enjeux de l’engagement en faveur de l’égalité de genre et de sexualité au sein des politiques publiques
Juliette Jouan (Université Rennes 2, ARENES), Du privé au public, une diffusion des logiques d’action pour l’égalité ? La comparaison des pratiques autour des enjeux LGBT+ en entreprise et dans l’enseignement supérieur
Discussion : Emilie Biland (Sciences Po, CSO)
15h45-16h15 PAUSE
16h15-17h45
2 sessions parallèles
SESSION 5 – ESPACES DE CAUSE ET RÉFORME DE L’ENTREPRISE salle R1-09
Animation : Chloé Socha (Sciences Po, CSO)
Emma De Andreis (Université Paris 1, CESSP et CMH), Rendre l’organisation paritaire. Conditions d’émergence d’un collectif pour la cause des femmes dirigeantes
Camille Dupuy (Université Rouen Normandie, CEET et DySoLab), Marion Flécher (UQAM et CEET) & François Sarfati (Université d’Évry Paris Saclay, CPN et CEET), Féminiser le secteur informatique ? Du militantisme féminin à la construction d’un marché de la cause des femmes
Pauline Grimaud (CNAM-CEET, Sciences po-CSO), La semaine de quatre jours : une « petite révolution » en entreprise ?
Discussion : Marion Rabier (Université de Haute-Alsace, SAGE)
SESSION 6 – MORALISER LA FINANCE Amphi
Animation : Elise Penalva-Icher (Université Paris Dauphine, IRISSO)
Manon Piazza (EHESS/ENS, CMH), Rendre le capitalisme vertueux en réformant ses institutions financières ? Les mobilisations des expert-es des crypto-monnaies pour une « monnaie saine »
Vincent Himmer (Sciences po, CSO), Les structures du capital « éthique ». Une étude des circuits de la finance à impact
Ève Chiapello (EHESS, CEMS) & Camille Roth (CAMS), Le monde de l’impact investing vu depuis Twitter
Discussion : Caroline Vincensini (ENS Paris-Saclay, IDHES)
17h45-18h PAUSE
18h-18h45 SYNTHÈSE DES SESSIONS
19h COCKTAIL
VENDREDI 31 MAI 2024
9h-10h45
2 sessions parallèles
SESSION 7 – HIÉRARCHIES ET CLIVAGES DANS LES MONDES RÉFORMATEURS salle R1-09
Animation : Alice Lavabre (CMH)
Maximilien Serreau (Sciences Po, CRIS) & Lucie Longuet (Université Côte d’Azur, ERMES), De « fauteurs de trouble » à « leaders de demain » ? Appropriations différenciées des discours réformateurs par les élèves des écoles de commerce d’élite
Maxime Royoux (Université de Nantes, CENS), Espace de la réforme, espace du lobbying. Deux organisations patronales pour « calibrer le niveau d’ambition des pouvoirs publics » en matière d’environnement
Scarlett Salman (Université Gustave Eiffel, LISIS) & Chloé Socha (Sciences Po, CSO), Les reconfigurations du « social » en entreprise : extension du mandat des ressources humaines ou domaine professionnel émergent ? Une comparaison entre responsables de la qualité de vie au travail (QVT) et de la diversité/inclusion (DI)
Pierre Rouxel (Université Rennes 2, Arènes) & Guillaume Gourgues (Université Lyon 2, Triangle), Une vertu à éclipse. Les hiérarchisations de l’espace professionnel de la RSE dans une multinationale de la distribution sportive
Discussion : Valérie Boussard
SESSION 8 – ESPACES ET ACTEURS FRONTIÈRES : ENTRE MONDE ASSOCIATIF ET SECTEUR LUCRATIF (I) Amphi
Animation : Sophie Dubuisson-Quellier (CNRS-Sciences Po, CSO)
Fanny Lahscari (CIRAD, UMR Selmet et UMR Innovation), D’où vient l’engagement de l’interprofession laitière pour la promotion d’un export français durable ? Au-delà de la « demande marché », le rôle des entrepreneurs institutionnels
Alan Le Quellec (Université Paris Nanterre, IDHES), Les porteurs de la cause écologique dans le champ sportif. Trajectoires, profils et rapports au monde
Xavier Monnier (Université Paris Dauphine, IRISSO), Qui sont les « entrepreneur·es à impact » ? Panorama de l’entrepreneuriat engagé au prisme des propriétés et trajectoires sociales
Discussion : Nicolas Larchet
10h45-11h PAUSE
11h-12h45
2 sessions parallèles
SESSION 9 – ESPACES ET ACTEURS FRONTIÈRES : ENTRE MONDE ASSOCIATIF ET SECTEUR LUCRATIF (II) Amphi
Animation : Thomas Depecker (INRAE, CMH)
Eve Meuret-Campfort (CNRS, CRESPPA-CSU), Maud Simonet (CNRS, IDHES), Fanny Gallot (Université Paris Est Créteil, CRHEC) & Giulia Mensitieri (EHESS-CNRS/Unil, LAP), Faire cause commune ? Entreprises, monde associatif et pouvoirs publics dans la production de masques pendant le confinement
Anne Bory (Université de Lille, CLERSÉ) et Alice Lavabre (Centre Maurice Halbwachs), La philanthropie d’entreprise et familiale vue par ses praticien·nes : instrument de réforme du capitalisme ou de réforme du monde associatif ?
Pedro Grunewald Louro (Université de São Paulo et Université Paris-Saclay, IDHES), L’invention du « social » comme réforme du capitalisme au Brésil : la vie et la mort de la première génération de la grande philanthropie nationale (1995-2008)
Discussion : Sabine Rozier (Université Paris Dauphine, IRISSO)
SESSION 10 – EXPERTISES DE LA VERTU salle R1-09
Animation : Pauline Barraud de Lagerie (Université Paris Dauphine, IRISSO)
Constantin Brissaud (UC Louvain-la-Neuve, ISPOLE), Le bon profil pour une finance verte : analyse prosopographique des expert·es de la « Platform for Sustainable Finance » de la Commission Européenne
Félicien Pagnon (Kedge Business School) & Michelle van Weeren (Kedge Business School), Le commerce des indulgences. Sociologie du processus de financiarisation de la notation ESG
Laure Lelasseux (HEC Paris, Society and Sustainability Institute), Frank de Bakker (IESEG School of Management) & Grace Augustine (Bath School of Management), Constructing expertise in societal roles inside organizations
Antoine Machut (Sciences po, Médialab), Thomas Depecker (INRAE, CMH), Laure Bereni (CNRS, CMH) & Élise Penalva-Icher (Université Paris Dauphine, IRISSO), Des segments éthiques de la rationalité gestionnaire ? Les carrières des professionnel·les de la RSE en France
Discussion : Jean-Pascal Gond (Bayes Business School)
12h45-14h DÉJEUNER
14h-15h45
2 sessions parallèles
SESSION 11 – LA VERTU, LE RISQUE ET L’INTÉRÊT salle R1-09
Animation: Scarlett Salman (Université Gustave Eiffel, LISIS) sous réserve
Gabriel Alcaras (Université Gustave Eiffel, LISIS), « Give back to the community » Le logiciel libre, entre conscience morale et modèle managérial pour l’informatique marchande
Thomas Angeletti (CNRS, IRISSO), « Changer la culture des entreprises » Genèse de la justice négociée à New York
Lise Cornilleau (UVSQ, Printemps), Les valeurs de la terre. Les foncières agricoles « responsables » et « écologiques » en France », entre start-upisation et financiarisation
Élodie Béthoux (ENS de Lyon, Centre Max Weber) & Pauline Barraud de Lagerie (Université Paris Dauphine, IRISSO), Porter les droits humains en entreprise. Enquête sur une fonction morale, légale et managériale
Discussion : Sylvain Laurens (EHESS, CMH)
SESSION 12 – L’ÉCOLOGIE DU CAPITAL Amphi
Animation :Xavier Monnier (Université Paris Dauphine, IRISSO)
Hadrien Coutant (Université de technologie de Compiègne, Costech), Devenir ingénieur écologiste : l’engagement écologiste par et dans le travail d’ingénieur
Laure Bereni (CNRS, CMH), Thomas Depecker (INRAE, CMH) & Sophie Dubuisson-Quellier (CNRS, CSO), « C’est ici que j’ai le plus d’impact ». Le rapport ambivalent des responsables du développement durable à la cause écologiste
Simon Baeckelandt (Université de Lille, CERAPS), Les assemblées climat des entreprises : écologiser le capitalisme en délibérant ?
Anne-Sophie Béliard (Université Grenoble Alpes, Pacte) & Sidonie Naulin (Sciences Po Grenoble-UGA, Pacte), Rendre durable l’éphémère : le verdissement du secteur de l’événementiel par les marges
Discussion : Jean-Baptiste Comby (Université Paris-Panthéon-Assas, Carism)
15h45-16h PAUSE
16h-17h SYNTHÈSE DES SESSIONS ET CONCLUSION DU COLLOQUE Amphi
Recrutement d’un.e post-doctorant.e dans le cadre du projet DPIMAIA
- Alonafoto shutterstock
RECRUTEMENT D’UN.E POST-DOCTORANT.E DANS LE CADRE DU PROJET DPIMAIA
Le devenir des pilotes MAIA : trajectoires individuelles, dynamiques des compétences et politiques d’organisation dans le champ de l’autonomie
Dossier à envoyer avant le 15 mai 2024
Contrat de 15 mois à temps plein géré par Sciences Po, et rattaché au Centre de Sociologie des Organisations (CSO). Financé par l'Institut de recherche en santé publique (IRESP), le projet DPIMAIA est dirigé par Léonie Hénaut (CNRS/SciencesPo) et Marie-Aline Bloch (EHESP).
Profil de poste :
- Spécialisation en sociologie du travail et/ou sociologie des organisations et/ou sociologie de l'action publique (Doctorat en sciences sociales)
- Conception, exploitation et traitement statistique d'une enquête par questionnaire en ligne (N=500 répondants)
- Organisation et participation à des réunions avec le comité de pilotage du projet
- Participation à la rédaction de documents et à la valorisation des résultats de la recherche, y compris en anglais
- Compétences complémentaires appréciées : maîtrise de l’enquête qualitative par entretien ; connaissance des politiques publiques et des professionnel.le.s des secteurs sanitaire, social et médicosocial ; création de bases de données
Présentation du projet
Contexte. Dans le cadre du plan Alzheimer 2008-2012, un nouveau dispositif a été créé sous le nom de MAIA pour « Méthode d’action pour l’intégration des services d’aide et de soins dans le champ de l’autonomie ». Entre 2009 et 2016, plus de 350 MAIA ont été mises en place sur l’ensemble du territoire selon des configurations variées mais avec toujours à leur tête des « pilotes » chargés d’une double mission d’animation territoriale et de management de l’équipe des gestionnaires de cas. Alors que les travaux existants se focalisent sur le rôle de ces pilotes dans les politiques locales d’intégration des soins et des services pour les personnes âgées, nous proposons d’étudier leur devenir professionnel depuis que la loi relative à l’organisation et à la transformation du système de santé du 24 juillet 2019 a mis fin à l’existence des MAIA au profit des nouveaux Dispositifs d’appui à la coordination des parcours de santé complexes (DAC). Que sont devenus les pilotes, et parviennent-ils à réinvestir leurs compétences dans leurs nouvelles fonctions ?
Objectifs. Le présent projet comporte trois axes de recherche. Le premier vise à documenter la situation actuelle des pilotes MAIA : à l’heure de la disparition des MAIA, quelle est la part des pilotes ayant évolué avec le dispositif et travaillant désormais au sein d’un DAC, et quelle est la part de ceux qui sont allés vers d’autres horizons, et lesquels ? Le second axe de recherche porte sur les compétences des pilotes. Nous souhaitons savoir quelles sont les compétences acquises dans le cadre du poste de pilote MAIA et dans quelle mesure elles sont réinvesties par la suite, autrement dit, si elles survivent ou non au dispositif. Nous proposons d’analyser les compétences de façon large en incluant non seulement les tâches et les missions exercées mais aussi les modalités de travail, les outils, l’approche « parcours », les réseaux de partenaires et les publics servis. Le troisième et dernier axe de recherche se focalise sur les carrières complètes des pilotes. Il a pour objectif de comprendre ce que représente, pour les professionnels, le moment « pilote MAIA » dans leur carrière, en particulier pour ceux qui n’ont pas évolué avec le dispositif. Nous cherchons à savoir s’il est perçu positivement ou négativement, et à quelles conditions il est considéré comme un détour voire une erreur de parcours, un tremplin vers des postes à responsabilité, ou encore une expérience professionnelle particulièrement marquante.
Méthodes. Pour atteindre ces objectifs, nous proposons de réaliser une enquête par questionnaire administrée par voie électronique à l’ensemble de la population des pilotes MAIA, estimée à 500 personnes, en utilisant une liste de contacts déjà établie. Nous réaliserons également des entretiens approfondis auprès d'un échantillon de 30 pilotes aux profils variés, en amont de l'enquête pour la préparer, et en aval pour approfondir certaines questions. Nous bénéficierons de l’active participation des membres du « Collectif des pilotes MAIA », et de l’appui de la FACS*, de la CNSA** et de la DGOS*** pour la construction, la diffusion et l’analyse des données du questionnaire.
Perspectives de recherche. Ce projet entend contribuer, d'une part, aux travaux de sociologie et de gestion qui s'intéressent aux transformations des fonctions managériales aujourd'hui. La flexibilisation des bureaucraties, et la prolifération des organisations légères, agiles et temporaires comme les MAIA, auraient comme effet de réduire le rôle de supervision assumé par les managers en faveur de la coordination et de la conduite de projets. D'autre part, les données recueillies à la fois sur les carrières des pilotes et les contextes de travail dans lesquels ils sont intervenus serviront à éclairer sous un angle nouveau les recherches sur les politiques publiques dites d'organisation, qui créent de nouvelles organisations pour favoriser la coordination entre les organisations existantes. Une hypothèse est que ces politiques sont limitées parce que les « coordonnateurs d'innovation » comme les pilotes MAIA n'ont pas les moyens ni le temps de mener leur mission à bien. Une autre piste est au contraire que ces politiques transforment non seulement les systèmes d'organisations visés mais aussi les domaines d'intervention (handicap, santé mentale, soins primaires, etc.) que les coordonnateurs intègrent ensuite, quand leur mission prend fin.
Implications. En plus d’apporter une meilleure connaissance des pilotes MAIA et, à travers eux, de tous les « entrepreneurs de réformes » et « cadres intermédiaires » du champ sanitaire et social auxquels ils s’apparentent, ce projet de recherche permettra d'apporter des éléments utiles aux responsables publics impliqués dans la gestion des ressources humaines de ce type de programme d'action publique. Il permettra aussi d’apprécier comment une telle fonction de coordination peut, au-delà du programme qui l’a créée, continuer d’améliorer l’intégration des soins et des services sur les territoires en irriguant d’autres organisations et d’autres domaines comme le handicap ou la santé mentale.
*FACS : Fédération nationale des dispositifs de ressources et d'Appui à la Coordination des parcours de Santé
** CNSA : Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie *** DGOS : Direction Générale de l’Offre de soins
Le contrat :
- CDD de 15 mois, du 1er juillet 2024 au 30 septembre 2025 (la date exacte de la prise de poste est négociable, et une prolongation du contrat est possible)
- Direction scientifique : Léonie Hénaut et Marie-Aline Bloch
- Salaire : environ 2 900 euros bruts mensuels + tickets restaurant et mutuelle
- Accès à un poste de travail au CSO à Sciences Po, au 1 place Saint Thomas d'Aquin, 75007 Paris
- Possibilité de travailler à distance pour une partie des tâches
Le dossier de candidature :
- CV comprenant le parcours, la liste des publications, les activités de recherche, d’enseignement et de valorisation
- Résumé de la thèse et rapport de soutenance
- Lettre de motivation d’environ deux pages explicitant en particulier votre expérience en matière d'enquête par questionnaire
- Une ou deux publications pertinentes pour appuyer le dossier
Le dossier est à envoyer par mail avant le 15 mai 2024 à leonie.henaut@sciences-po.fr et Marie-Aline.Bloch@ehesp.fr.
Rencontre des candidat.e.s en présentiel ou en viso-conférence : dernière semaine de mai. Les éventuels frais liés à cette rencontre seront pris en charge.
System (dis)integration: Pesticide politics and agricultural transitions
- Canetti/shutterstock
Le séminaire doctoral du 12 avril accueillera Eve Bratman is Associate Professor of Environmental Studies in the Department of Earth & Environment at Franklin & Marshall College.
Titre de sa présentation :
(Dés)intégration des systèmes : politiques des pesticides et transitions agricoles.
La séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, en salle du Conseil et en distanciel sur zoom.
Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.
Résumé :
Retirer les pesticides du système agro-industriel mondial constitue un défi de taille, en grande partie parce que les pesticides sont devenus essentiels à l’économie politique mondiale de l’agriculture et à la conception du système alimentaire mondial. Cette lecture et discussion se concentreront sur une ébauche du chapitre de mon livre (en cours d'écriture). Je plaide en faveur de changements majeurs dans la conception et la gouvernance des politiques agricoles afin de contrôler l’utilisation des pesticides et me concentre sur une étude de cas comparative des pesticides néonicotinoïdes aux États-Unis et dans l’Union européenne. Le chapitre aborde également les leviers des transformations agricoles, notamment les rôles complexes des sociétés agro-industrielles en tant qu’acteurs intermédiaires. Le projet de recherche plus vaste se concentre sur les politiques locales et mondiales de protection des pollinisateurs.
Le travail dans tous ses états
- Gwenaële Rot
#12 Le travail dans tous ses états
Depuis trente ans, Gwenaële Rot, professeure des universités en sociologie à Sciences Po, étudie le travail sous toutes ses formes. Elle a débuté ses recherches par l'industrie automobile, prototype du « taylorisme" qui a fasciné tant de générations de sociologues.
Elle s'est ensuite intéressée aux industries de flux (pétrochimie, nucléaire), où le travailleur n’agit pas directement sur la matière, mais surveille à distance les installations pour parer à tout dysfonctionnement.
Férue de cinéma, elle a aussi étudié l’organisation des tournages, où se déploient et se confrontent une multitude de professionnels : repéreurs, décorateurs, équipes lumière, son, scripts, etc.
Son dernier ouvrage porte sur les chantiers de tous types (bâtiment, construction navale, mais aussi archéologie, foresterie). Dans ce cadre, elle s’est personnellement intéressée au percement des nouvelles lignes de métro en Ile-de-France. Sur ces chantiers gigantesques et très techniques perdurent aussi des traditions ancestrales comme la fête la Sainte-Barbe, la patronne des mineurs.
Lire la transcription [PDF - 226KO ]
The Social-ecological dimension of the European Green Deal
- by-studio/shutterstock
Social–Ecological Transitions
The Social-ecological dimension of the European Green Deal
Online Seminar - 25th April 2024, 10 am – 4.45 pm
The 2019 European Green Deal (EGD) has been a quantum leap in the history of European climate policies. It gave unprecedented priority to the climate crisis, setting 2050 as a target for the decarbonization of European economies (European Commission, 2019). As ecological issues have gained salience, it is also becoming increasingly evident that both climate change and climate policies will generate a new wave of social risks for European welfare states to address, disproportionally impacting not only low-income households but also the lower middle class (Beaussier, Chevalier, Palier 2024). Since the publication of the EGD, a just transition policy framework – meant to “leave no one behind” in the green transition – has been gradually emerging at the EU level, with notable instruments including the Just Transition Fund and the Social Climate Fund (Zimmermann and Gengnagel, 2023; Graziano, 2023). Nevertheless, the EU’s weak interpretation of just transition is likely to be insufficient to meet the huge challenges ahead, since EU efforts only target the most urgent social impacts of the green transition (Sabato et al. 2023; Crespy and Munta, 2023). Furthermore, just transition policies should always be in line with the EU growth imperative, which problematically remains unquestioned, as the EU strives to make growth “green” through technological modernization (Laurent, 2021). To make matters worse, consensus around the European Green Deal seems to be fading in many parts of the political spectrum and sectors of society, with new “eco-social divides” on the rise, potentially pitting environmentalists against welfare enthusiasts (Otto and Gugushvili, 2020).
With the EU elections just around the corner and in the face of growing support for far-right parties and anti-green “countermovements”, it is more necessary than ever to reflect upon how to strengthen the EU just transition agenda, and how to redesign the European Green Deal towards a truly social-ecological model. In this respect, in the past few years, a growing academic interest in the interconnections between social and ecological challenges and policies has surfaced, bringing various scholars to build a Sustainable Welfare and Eco-social Policy Network (Mandelli et al, 2022). The aim of scholars in this network is precisely to study eco-social policies, which should allow us to address the new social risks related to climate change, by building a sustainable welfare that guarantees human needs within planetary boundaries (Bohnenberger, 2023; Gough, 2017). This objective often goes hand to hand with the promotion of a post-growth approach, seeking to reduce the ecological footprint of the welfare state, which is rooted in its growth dependence (Büchs and Koch, 2017).
The seminar aims to discuss the political challenges and perspectives for a social-ecological European Green Deal. Renowned scholars from the Sustainable Welfare and Eco-social Policy Network are invited to present their works in the framework of SciencesPo’s Socio-Ecological Transition Initiative (SET), which is coordinated by Anne-Laure Beaussier (CSO), Éloi Laurent (OFCE), Matteo Mandelli (LIEPP) and Bruno Palier (CEE). The seminar is sponsored by the To Be Project, funded by the European Union, and it is co-organized by CSO, CEE, LIEPP, OFCE in partnership with SciencesPo’s Atelier interdisciplinaire de recherches sur l'environnement and Institut pour les transformations environnementales. The ultimate goals of the seminar are to encourage exchanges between international academics and SciencesPo’s researchers interested in these interdisciplinary issues, as well as to inform the current political debate about the future of the European Green Deal. In this spirit, EU policymakers from the European Commission, the European Parliament and European trade unions will be invited to discuss the academic presentations.
The seminar is structured in three parts. In the first session, speakers will provide theoretical and normative perspectives about sustainable welfare and eco-social policies beyond growth. The second part will shed light on the political conflicts and coalitions connected to environmental and social policies. Third, and finally, we will discuss the social-ecological dimension of the European Green Deal, highlighting its potential and shortfalls.
PROGRAMME
9.30 - 10.00 |
Welcome & Coffee |
10.00 - 11.30 |
Session 1: Theoretical-empirical perspectives on Sustainable Welfare and Eco-social policies
Chair: Matteo Mandelli, SciencesPo Paris Speakers: · Katharina Bohnenberger, German Institute for Interdisciplinary Social Policy Research & University of Bremen · Ian Gough, London School of Economics · Max Koch, University of Lund
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11.30 – 11.45 |
Coffee break |
11.45 – 13.15 |
Session 2: The politics of environmental and social policies in Europe: conflicts or consensus?
Chair: Pierre Charbonnier, SciencesPo Paris Speakers: · Anne-Laure Beaussier, Tom Chevalier and Bruno Palier, Sciences Po Paris · Adeline Otto, K.U. Leuven · Katharina Zimmermann, University of Hamburg
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13.15 – 14.30 |
Lunch break |
14.30 – 16.00 |
Session 3: Towards a socio-ecological European Green Deal
Chair: Yamina Saheb, OpenExp & IPCC Speakers: · Amandine Crespy, Université libre de Bruxelles · Eloi Laurent, Sciences Po Paris · Ekaterina Domorenok & Benedetta Cotta, University of Padua
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16.00 – 16.45 |
Wrap-up & future perspectives |
REFERENCES
Beaussier AL, Chevalier T, Palier B. (2024). ‘Qui supporte le coût de la transition environnementale ? Penser les inégalités face aux risques sociaux liés au changement climatique. Revue Française des Affaires Sociales (forthcoming).
Bohnenberger K. (2023) Peaks and gaps in eco-social policy and sustainable welfare: A systematic literature map of the research landscape. European Journal of Social Security 25(4): 328-346.
Büchs M. and Koch M. (2017) Postgrowth and Wellbeing: Challenges to Sustainable Welfare, Basingstoke: Palgrave Macmillan.
Crespy A. and Munta M. (2023) Lost in transition? Social justice and the politics of the EU green transition. Transfer (Brussels, Belgium) 29 (2): 235 251.
European Commission (2019) The European Green Deal, COM (2019) 640 final, 11 December 2019, Brussels.
Gough I. (2017) Heat, Greed and Human Need: Climate Change, Capitalism and Sustainable Wellbeing. Cheltenham: Edward Elgar.
Graziano, P. (2023). The politics of the EU eco-social policies. European Political Science. https://doi.org/10.1057/s41304-023-00455-4.
Laurent E. (2021) The European Green Deal: from growth strategy to social-ecological transition? In: Vanhercke B. et al. (eds.) Social policy in the European Union: state of the play 2020. Facing the pandemic. Brussels: European Social Observatory and European Trade Union Institute, pp. 97–111.
Mandelli M., Bohnenberger K., Hirvilammi T. and Zimmermann K. (2022) The Sustainable Welfare and Eco-Social Policy Network. Culture, Practice & Europeanization 7(2): 304-308.
Otto, A. and Gugushvili, D. (2020) Eco-Social Divides in Europe: Public Attitudes towards Welfare and Climate Change Policies. Sustainability 12(1): 404.
Sabato S., Büchs M. and Vanhille, J. (2023) A just transition towards climate neutrality for the EU Debates, key issues and ways forward. OSE Paper Series, Research Paper No. 52, May 2023, 52p.
Zimmermann, K. and Gengnagel, V. (2023) Mapping the social dimension of the European Green Deal. European Journal of Social Security 25(4): 523-544.
Everyday legality: an empirical analysis of legal consciousness in India
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Le séminaire doctoral du 5 avril accueillera Anwita Dinkar, doctorante au CSO avec une présentation intitulée : Everyday legality: an empirical analysis of legal consciousness in India.
La séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, en salle K.011 et en distanciel sur zoom.
Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.
Résumé :
To understand the significance of law in society, it is important to empirically study the social foundations of law. How do ordinary people use and understand legality? What are their experiences with the law? How do people develop everyday legality? These questions become important in exploring the relationship of law with society, a fundamental of Legal Consciousness Studies, which is the theoretical foundation of this research. Reflecting on qualitative research conducted with three groups of cleaning workers: private domestic workers, cleaning workers in formal organizations, and public street cleaners, and carried out in different cities of India, the seminar presentation will highlight how workers perceive, experience, build, and shape legality in their everyday lives.
Within the intersections of sociology of law, work, and organizations, this presentation will outline how workers’ diverse socio-economic conditions become significant in their relationship with the law. We will look at conditions of employment, gender, class, caste, and affiliation with a legal intermediary as substantial structures in understanding this socio-legal relationship. The discussion will further highlight the role played by legal intermediaries in shaping and framing the legal consciousness of cleaning workers in India.
La vie sociale des haies. Enquête sur l'écologisation des mœurs
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Formé en janvier 2021, notre collectif de recherche compte actuellement dix doctorant.es du Centre de Sociologie des Organisations (CSO) et du Centre de Recherche sur les Inégalités Sociales (CRIS) qui abordent dans leur travail la question du sens écologique que certain.es acteur.ices donnent à leurs pratiques. L’objet de notre collectif de recherche est de s’interroger sur la pluralité des sens donnés à ces notions, par les acteur.ices comme par les sociologues qui les observent.
Périodicité : Un mercredi par mois, en salle CS16 de 16h à 18h à Sciences Po au 1, place Saint-Thomas 75007 Paris et également en ligne.
Le séminaire est ouvert à tout.e.s sur inscription (obligatoire) en remplissant le lien suivant: https://forms.gle/dxiDy8VeWdC4LvRUA
Intervenant : Léo Magnin (LISIS/CNRS)
Titre : "La vie sociale des haies. Enquête sur l'écologisation des mœurs"
Résumé :
Alors qu’un consensus scientifique mondial ne cesse de documenter la dégradation du monde par les économies les plus « développées », les sciences humaines peuvent-elles rassembler les indices épars d’une écologisation des mœurs ? À l’instar de Norbert Elias qui élaborait sa théorie de la civilisation des mœurs à partir de la valse des crachats et des mouchoirs, il s’agit d’interroger le processus d’écologisation en allant contre la présomption d’insignifiance d’une chose ordinaire : la haie. Car ici aussi, dans les méandres des buissons qui bordent les parcelles agricoles, les dynamiques sociales, économiques et politiques pèsent de tout leur poids. Massivement détruites au lendemain de la Seconde guerre mondiale, les haies autrefois désuètes sont désormais réhabilitées en tant que réservoirs de biodiversité, brise-vents favorables au bien-être du bétail, formes bucoliques d’une campagne d’antan, ressources d’énergie renouvelable, puits de carbone à protéger, freins à l’érosion des sols et filtres régulant les eaux. Faite de requalifications multiples et parfois contradictoires, la vie sociale des haies éclaire les paradoxes et horizons d’une écologisation balbutiante.
Deserved: Economic Memories After the Fall of the Iron Curtain
- People watching to Berlin Wall on June 03, 2012, Berlin, Germany
Le séminaire de l'axe Gouvernance et organisations Economiques du 29 mars accueillera Till Hilmar, chercheur post-doctorant à l'Université de Vienne avec une présentation intitulée :
Deserved: Economic Memories After the Fall of the Iron Curtain.
La séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, en salle K.011 et en distanciel sur zoom. Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.
Résumé :
After the fall of the Iron Curtain, people across the former socialist world saw their lives transformed. In just a few years, labor markets were completely disrupted, and the meanings attached to work were drastically altered. How did people who found themselves living under state socialism one day and capitalist democracy the next adjust to the changing social order and its new system of values? Till Hilmar examines memories of the postsocialist transition in East Germany and the Czech Republic to offer new insights into the power of narratives about economic change. Despite the structural nature of economic shifts, people often interpret life outcomes in individual terms. Many are deeply attached to the belief that success and failure must be deserved.
Emphasizing individual effort, responsibility, and character, they pass moral judgments based on a person’s fortunes in the job market. Hilmar argues that such frameworks represent ways of making sense of the profound economic and social dislocations after 1989. People craft narratives of deservingness about themselves and others to solve the problem of belonging in a new social order. Drawing on in-depth interviews with engineers and care workers as well as historical and comparative analysis of the breakdown of communism in Eastern Europe, Deserved sheds new light on the moral imagination of capitalism and the experience of economic change. This book also offers crucial perspective on present-day politics, showing how notions of deservingness and moral worth have propelled right-wing populism.
Prendre en compte les sciences sociales pour penser les solutions
- colloque "L'urgence climatique : un tournant décisif ?"
Intervention de Sophie Dubuisson-Quellier :
"Prendre en compte les sciences sociales pour penser les solutions" au colloque "L'urgence climatique : un tournant décisif ?" organisé par l'Académie des sciences.
CONFÉRENCE JAMES K. BOYCE
- Bina Agarwal & James K. Boyce
L’étude des inégalités globales a connu ces dernières décennies un essor remarquable : inégalités économiques, sociales et environnementales ont fait l’objet de travaux théoriques et empiriques de plus en plus nombreux, visibles et influents partout dans le monde. Le Laboratoire sur les inégalités mondiales (World Inequality Lab) et le Centre de Recherche sur les Inégalités Sociales (CRIS) s’associent pour la première édition du Global Inequality Research Award (GiRA). Remis tous les 2 ans, il distingue des chercheuses et chercheurs de toutes disciplines, ayant contribué de manière décisive à la compréhension des inégalités globales.
Le GiRA valorise des travaux majeurs dans le domaine des inégalités mondiales comprenant deux dimensions clés : des recherches sur les inégalités menées aux quatre coins du monde ; et le traitement de l’inégalité en tant qu’objet complexe qu'il convient d'aborder sous tous les angles pour être pleinement appréhendé, compris et finalement atténué.
Pour cette première édition, le prix GiRA est décerné conjointement à Bina Argawal et James K. Boyce pour leurs travaux essentiels dans le champ des inégalités sociales et environnementales.
Bina Agarwal (Professeure en développement économique et environnement, Université de Manchester), est l’auteure de travaux pionniers sur les inégalités de genre, la gouvernance environnementale, l’écoféminisme et les inégalités environnementales.
James K. Boyce (Professeur émérite en économie, Université du Massachusetts à Amherst) est l’auteur de travaux fondateurs sur les relations entre inégalités sociales et dégradations environnementales et a largement contribué à structurer le champ de l’économie politique de l’environnement.
Les deux lauréats sont invités à recevoir leur prix et à donner un aperçu de la portée de leurs travaux lors d’une conférence à Paris, respectivement à l’automne et au printemps 2024, organisée en lien avec l’initiative Social-Ecological Transitions (SET) de Sciences Po.
James Boyce recevra le prix GiRA le vendredi 5 avril 2024 à Sciences Po en Amphithéâtre Claude Erignac à 19h15 et dressera un panorama de ses travaux, 30 ans après la parution de "Inequality as a cause of environmental degradation (pdf, 159 ko)".
La conférence sera introduite par Lucas Chancel et Éloi Laurent.
L’entrée est libre dans la limite des places disponibles. Inscription obligatoire pour les publics externes à Sciences Po.
Le comité scientifique de la première édition du Prix GiRA est composé de Lucas Chancel (Sciences Po/CNRS, CRIS and World Inequality Lab, Paris School of Economics), Éloi Laurent (Sciences Po/OFCE), Thomas Piketty (EHESS & World Inequality Lab, Paris School of Economics) et Mirna Safi (Sciences Po/CNRS, CRIS).
Cette conférence est organisée dans le cadre de l’initiative SET (Social-Ecological Transitions) portée par l’OFCE, le CEE et le CSO, qui vise à encourager les collaborations entre chercheur(e)s travaillant à la frontière des questions sociales et environnementales, au-delà des limites disciplinaires ou institutionnelles. En savoir plus sur la SET
Citoyenneté, discrimination systémique et accès à l'enseignement supérieur
- iamnoonmai/shutterstock
Le séminaire "Enseignement supérieur et recherche" de Sciences Po est organisé par le CSO sous la co-responsabilité de Jérôme Aust et de Christine Musselin. Il a pour objectif de permettre la présentation et la discussion de recherches menées en France, mais aussi en Europe et dans d'autres régions du monde, sur l'enseignement supérieur et la recherche.
Il s'adresse et est ouvert à tous les experts, praticiens, chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants, intéressés par ces questions. Les séances sont configurées autour d'un seul intervenant, français ou étranger, laissant ainsi une large place aux échanges.
Webinaire jeudi 11 avril 2024 de 12h30 à 14h - Lien pour vous inscrire
Gaële Goastellec, Professeure de sociologie à l'université de Lausanne, Suisse.
Citoyenneté, discrimination systémique et accès à l'enseignement supérieur
Les inégalités dans l'accès à l'enseignement supérieur ont été analysées à travers une grande variété d'optiques. L'une d'entre elles, en cours de développement, repose sur le concept de discrimination structurelle ou systémique (par exemple, Blassel & al., 2022). Basée sur de multiples études de cas dans le temps et dans l'espace concernant les politiques et pratiques d'accès des universités (Goastellec, 2010, 2020a&b, etc.), cette communication vise à dévoiler ce que l'utilisation de ce concept peut mettre en évidence. Deux processus apparaissent particulièrement significatifs.
Tout d'abord, une telle conceptualisation nous invite à analyser les structures sociales contemporaines des sociétés européennes comme la conséquence d'un processus historique de hiérarchisation multidimensionnelle des individus associé à leur différenciation citoyenne. Les politiques et pratiques d'accès à l'université, en Europe et dans les empires coloniaux européens, ont largement contribué à ce processus. Ensuite, elle saisit l'effet de l'intersection des droits politiques, juridiques et sociaux sur la possibilité et la probabilité d'accès à l'enseignement supérieur. Ce faisant, elle interroge l'effet du cadre structurel sur les inégalités d'accès et permet ainsi d'identifier les processus macro-sociaux sous-jacents à ces discriminations.
Aux origines de la sociologie, avec Luc Boltanski et Jeanne Lazarus
- Actualité Sciences Po
Aux origines de la sociologie, avec Luc Boltanski et Jeanne Lazarus
Vidéo à voir : https://dai.ly/x8ttwsk
Des « sucres rapides » au tribunal. Le rôle des assistantes des magistrates dans les juridictions françaises
- Iryna /shutterstock
Le séminaire doctoral du 22 mars accueillera Diane Gattet, doctorante au CSO avec une présentation intitulée : Des « sucres rapides » au tribunal. Le rôle des assistantes des magistrates dans les juridictions françaises
La séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, en salle K.011 et en distanciel sur zoom. Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.
Résumé :
Depuis les années 1990, les cours et tribunaux français emploient des assistantes contractuelles pour instruire les affaires aux côtés des magistrates. Pour ces assistantes, souvent de jeunes juristes en début de carrière, cet emploi est envisagé comme un tremplin leur permettant ensuite d’évoluer vers des professions plus prestigieuses et pérennes du monde de la justice, notamment la magistrature. Alors que le discours politique met l’accent sur la crise de la justice – discours ancien, centré ces dernières années autour des conditions de travail en juridiction –, ces assistantes doivent permettre de désengorger les cours et tribunaux et de soulager des professionnelles de la justice surchargées. Aujourd’hui, ces « sucres rapides », comme elles sont appelées par le ministre de la Justice, seraient devenues indispensables au fonctionnement des juridictions.
A la croisée de la sociologie du travail, de l’emploi et des groupes professionnels, du droit et des institutions judiciaires, et de l’action publique, nous chercherons à montrer comment les assistantes des magistrates travaillent (dans) les juridictions en tant que figures temporaires. Nous verrons que les assistantes des magistrates font un travail qui repose essentiellement sur la délégation de tâches jusque-là réalisées par d’autres professionnelles de la justice, et qu’elles contribuent donc à une recomposition des pratiques et des territoires professionnels au sein des juridictions. Nous montrerons que ces assistantes, variable d’ajustement de juridictions mues par un impératif gestionnaire, ont un rapport au travail structuré par leur parcours professionnel futur espéré.
Hommage à François Dupuy
- François Dupuy
François Dupuy (1947-2024), sociologue et chercheur au CSO de 1976 à 1985
François Dupuy a eu plusieurs vies. La plus connue est certainement celle de consultant en sociologie des organisations : il l’a exercée avec grand succès après qu’il a fondé ASCOM, puis Stratema avec Jean-Claude Thoenig. Après avoir présidé, la filiale française de Mercer Delta, il a continué à accompagner les dirigeants de nombreuses entreprises internationales.
La moins connue est peut-être sa vie d’homme politique, lorsqu’il a parcouru les routes de Dordogne avant les élections législatives de 1978, à la poursuite – finalement infructueuse – d’un mandat parlementaire.
Mais c’est comme enseignant au DEA de sociologie de Sciences Po que dirigeait alors Michel Crozier, et comme chercheur CNRS au Centre de Sociologie des Organisations dont le même Michel Crozier assurait la direction, que beaucoup d’entre nous ont eu la chance de le rencontrer.
Les membres du CSO avaient déjà l’habitude de partager tous ensemble les pauses café et les repas du midi : on se souviendra de son accent du Sud-Ouest, quand il nous proposait l’analyse d’un événement politique, participait à une discussion sur la première loi de décentralisation, mais aussi nous faisait éclater de rire en racontant une anecdote…
François Dupuy était alors en train de rédiger Sociologie de l’administration française avec Jean-Claude Thoenig (1983, Paris, Armand Colin), suivie peu de temps après par L’administration en miettes, des mêmes auteurs (1985, Paris, Fayard). Il est peu de dire que ces deux ouvrages ont été et sont encore des marqueurs pour toutes celles et ceux qui souhaitent comprendre notre système administratif.
Mais à peine ces deux ouvrages sortis des presses, les deux auteurs décident de quitter l’étude de la bureaucratie française sur laquelle le CSO s’était constitué et développé pour s’intéresser à un tout autre domaine, soi-disant réservé aux économistes : le marché ! Arguant que tout « marché est une forme de vie collective » et qu’il n’y a pas de marché sans relation, Dupuy et Thoenig partent du principe que l’on peut étudier un marché en recourant à l’analyse stratégique des organisations. Et ils le prouvent en réalisant une comparaison du marché de l’électro-ménager en France, aux Etats-Unis et au Japon, qu’ils publient en 1986 chez L’Harmattan. Cet ouvrage, peut-être moins connu que les deux premiers, constitue pourtant une incursion précurseure du côté de la sociologie économique.
Quatre ans plus tard, François Dupuy quitte le CNRS pour se consacrer au conseil mais les très nombreux livres qu’il a publiés depuis montrent qu’il n’a jamais perdu le goût de l’écriture. Pas plus qu’il n’a abandonné celui de la transmission puisqu’il enseignait régulièrement à l’insead, à l’université d’Indiana, dans de nombreuses autres business schools mais aussi à Sciences Po.
Les membres du CSO
L'agriculture empoisonnée
- Canetti-shutterstock
L'agriculture empoisonnée
Débat autour de l'ouvrage : L'agriculture empoisonnée. Le long combat des victimes des pesticides (Presses de Sciences Po)
Mardi 26 mars de 9h à 10h30 en salle K.011, à Sciences Po, 1 Place Saint-Thomas d'Aquin 75007 Paris.
Ce livre, fruit d'une enquête menée pendant plus de dix ans, raconte le difficile cheminement des exploitants agricoles pour se dire victime et obtenir réparation. Il pointe le rôle décisif joué par les proches familiaux mais aussi l’importance des alliés objectifs dans la mobilisation, médecins, syndicalistes, militants environnementalistes, avocats, journalistes, scientifiques, issus de mondes parfois très distants les uns des autres.
À travers cette histoire à la fois intime et politique, il montre les effets sur le long terme d’une agriculture intensive toujours dominante aujourd’hui.
Nos invités :
Paul François, président fondateur Phyto-victimes,
Jean-Noël Jouzel, directeur de recherches CNRS, sociologue au CSO et co-auteur du livre,
Anne Marchand, sociologue et historienne à l'IRIS,
Giovanni Prête, maître de conférences à l'Université Sorbonne Paris Nord, l'IRIS et LISIS, sociologue et co-auteur du livre,
Borhan Slama, hématologue à l'Hôpital Henri Duffaut à Avignon.
La discussion est modérée par Henri Bergeron, directeur de recherches CNRS et sociologue au CSO.
L’entreprise : milieu de formation. Le rôle des entreprises dans la formation des apprentis les moins diplômés
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Le séminaire doctoral du 8 mars accueillera Meryl Merran, doctorante au CSO avec une présentation intitulée : L’entreprise : milieu de formation. Le rôle des entreprises dans la formation des apprentis les moins diplômés
La séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, en salle K.011 et en distanciel sur zoom.
Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.
Résumé :
Depuis 2017, le développement des formations en apprentissage est devenu un objectif prioritaire du gouvernement (objectif 1 million d’apprentis par an d’ici 2027). Si la loi du 5 septembre 2018 a profondément modifié le système de formation professionnelle et d'apprentissage, cette réforme s’inscrit dans l’esprit des précédentes, reposant sur une politique intense de communication, divers types de déréglementations et une intensification des aides financières accordées aux entreprises qui recrutent des apprentis. Dans une formation en apprentissage, l’apprenant a en effet deux lieux de formation : l’organisme de formation et l’entreprise. L’entreprise a donc non seulement un rôle d’employeur, mais également de formateur des apprentis.
À la croisée des sociologies de l’éducation et de la formation, du travail et de l’action publique, cette recherche doctorale se fonde sur une enquête qualitative par entretiens et observations participantes en entreprises.
À partir de l’étude des conditions, des modalités et des effets de l’exercice par l’entreprise d’un rôle dans la formation des apprentis, nous chercherons à montrer comment l’apprentissage institue l’entreprise en tant que lieu de formation. Nous verrons en quoi l’élaboration, la transmission et l’évaluation des savoirs professionnels ne se réalisent pas seulement dans, mais aussi par et pour l’activité productive.
La recherche interdisciplinaire contre les disciplines ? L'institutionnalisation de la nanomédecine en France et aux États-Unis dans les années 2010
- Les nanobots réparent l'ADN endommagé. Es sarawuth/shutterstock
Le séminaire "Enseignement supérieur et recherche" de Sciences Po est organisé par le CSO sous la co-responsabilité de Jérôme Aust et de Christine Musselin. Il a pour objectif de permettre la présentation et la discussion de recherches menées en France, mais aussi en Europe et dans d'autres régions du monde, sur l'enseignement supérieur et la recherche. Il s'adresse et est ouvert à tous les experts, praticiens, chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants, intéressés par ces questions.
Les séances sont configurées autour d'un seul intervenant, français ou étranger, laissant ainsi une large place aux échanges. Cette année, le séminaire prendra la forme d'un webinaire mensuel.
Jeudi 14 mars 2024 de 12h30 à 14h.
Séverine Louvel, Maîtresse de conférences, Pacte, Sciences Po Grenoble
La recherche interdisciplinaire contre les disciplines ? L'institutionnalisation de la nanomédecine en France et aux États-Unis dans les années 2010
Lien pour s'inscrire et recevoir le lien de connexion
La place des disciplines dans la formation et l'institutionnalisation de communautés scientifiques interdisciplinaires, à partir du cas de la nanomédecine. Présentation et discussion de la critique des "silos" disciplinaires à partir du rôle que les identités et les organisations disciplinaires ont joué dans la structuration de la nanomédecine en France et aux Etats-Unis, dans les années 2000 et 2010.
L'agriculture : acteurs et contradictions
- podcast Objets Trouvés avec Sylvain Brunier
#11 L'agriculture : acteurs et contradictions
Les recherches de Sylvain Brunier, sociologue et historien, portent sur l'agriculture, ses acteurs et ses contradictions.
Sa curiosité le porte d'abord à s'intéresser aux mobilisations et actions de la Confédération paysanne, puis aux agriculteurs et agricultrices favorables aux politiques de modernisation des années 1960. Ce qui l'amène à s'interroger sur le poids de la technique dans les prises de décisions et aux rôles des conseillers agricoles dans la mise en œuvre d'un modèle productiviste.Toujours dans une perspective historique, Sylvain se concentre ensuite sur la Politique Agricole Commune et sur le mode de calcul des subventions allouées aux bénéficiaires par télédétection à partir d'images satellites.
Sylvain nous présente deux projets de recherche collectifs : un projet sur les équipements agricoles qui aborde les problématiques autour de la mécanisation, des technologies et de l'obsolescence. Un autre projet sur les zones de non-traitement destinées à protéger les riverains, sur lesquelles les épandages de pesticides ne sont pas autorisés, qui explore notamment les mobilisations environnementales et contre-mobilisations agricoles auxquelles cette mesure donne lieu à partir d'une analyse de tweets.
Comment réguler les marchés transnationaux illégaux ? Ethnographie de la chaîne de valeur de la cocaïne vers l'Europe
- Peru - Seizure of drug or cocaine cargo in a truck- David Huamani Bedoya shutter
Le séminaire doctoral du 1er mars accueillera Gabriel Feltran (Sociologue, directeur de Recherche au CNRS rattaché au CEE Sciences Po) avec une présentation intitulée :
Comment réguler les marchés transnationaux illégaux ? Ethnographie de la chaîne de valeur de la cocaïne vers l'Europe.
La séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, en salle K.011 et en distanciel sur zoom.
Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.
Résumé :
En dix ans, les saisies de cocaïne en Europe ont été multipliées par cinq. La pureté de la drogue a augmenté, le crack s'est généralisé et les prix ont chuté de 40 % dans certains pays. Qu'est-ce qui peut expliquer ces changements ? Sur la base d'un travail de terrain en cours à différents points de la chaîne de valeur, je présente deux hypothèses : i) la dynamique criminelle en Amérique latine a directement interféré avec ce qui se passe en Europe ; ii) les groupes criminels transnationaux, les marchés de protection et l'action publique locale coexistent dans la régulation de la chaîne de valeur. Ces hypothèses nous amènent à discuter de certains effets théoriques et politiques de ces transformations.
Recrutement : un.e assistant professor (tenure track) en sociologie - organisations et inégalités
- OneSideProFoto/shutterstock
SCIENCES PO RECRUTE UN.E ASSISTANT PROFESSOR (TENURE TRACK) EN SOCIOLOGIE - ORGANISATIONS ET INÉGALITÉS
PROFIL GÉNÉRAL DU POSTE
L’accroissement contemporain des inégalités justifie d’étudier la fabrique organisationnelle des processus de classement, de hiérarchisation et de subordination. Le recrutement d’un·e assistant professor spécialiste des approches organisationnelles des inégalités vise à renforcer les capacités du CSO sur ces enjeux, à la croisée des sociologies économique, des organisations, de l’action publique, des mobilisations, du travail, du droit et de l’expertise.
FONCTIONS
Recherche
La nouvelle recrue conduira des recherches empiriques approfondies, assises sur la production de données originales.
- Elle pourra être spécialiste d’un rapport social à titre principal (classe, genre, race, sexualité, âge, handicap), tout en veillant à aborder celui-ci dans ses interdépendances avec les autres rapports sociaux.
- Elle pourra travailler sur différentes dimensions des inégalités (économiques, symboliques, culturelles, etc.), et dans différents domaines, en particulier ceux qui sont au cœur de l’agenda du laboratoire : santé ; enseignement supérieur ; environnement ; mouvements sociaux ; numérique ; justice.
- Elle pourra porter sur la distribution du pouvoir au sein des organisations de travail (publiques ou privées), sur la contribution des organisations aux inégalités concernant leurs destinataires (clientèle, patientèle, bénéficiaires, usager·es, etc.), ou encore sur les inégalités entre organisations (selon la division du travail entre administrations et/ou associations, selon les systèmes de sous-traitance entre entreprises, etc.).
- Elle pourra également interroger les systèmes de justification et les controverses suscités par les inégalités, à l’aune des savoirs et de l’expertise qu’elles suscitent.
- Elle pourra étudier la place des normes et de l’action publique dans l’institutionnalisation et la transformation des dynamiques inégalitaires, s’agissant notamment de l’égalité femmes-hommes, de la lutte contre les discriminations, de la valorisation de la « diversité » ou encore des transformations des politiques sociales, fiscales et pénales.
- Elle pourra enfin proposer une analyse historicisée des processus étudiés, ou une comparaison entre plusieurs contextes nationaux, de manière à ne pas surestimer la singularité de ce qui s’observe ici et maintenant.
Les travaux de la nouvelle recrue pourront s’inscrire dans les différentes démarches collectives à Sciences Po, en particulier :
- Le LIEPP (Laboratoire Interdisciplinaire d’Evaluation des Politiques Publiques) notamment son axe Discriminations et politiques catégorielles,
- Le Programme de Recherche et d’Enseignement des Savoirs sur le Genre (PRESAGE).
Un investissement soutenu dans la vie collective du laboratoire est également attendu.
Enseignement
Le service d’enseignement est de 128h/an, soit 3 cours magistraux de 24 heures et 56 heures de services pédagogiques complémentaires, aux deux niveaux d’enseignement proposés par Sciences Po : collège et écoles (y compris le parcours doctoral). Le service est allégé à 88h/an pendant les 3 premières années de la tenure track (2 cours de 24 heures et 48 heures de service pédagogique complémentaire). Il est attendu de la future recrue qu'il ou elle assure des cours en collège dans l’un des sept campus de Sciences Po, ainsi que des cours au niveau master dans l'une ou plusieurs des écoles de Sciences Po.
Les candidat·es devront être en mesure d'enseigner la sociologie générale comme les approches organisationnelles des inégalités. La capacité des candidat·es à enseigner en anglais et en français, et sur des domaines et des objets qui dépassent les strictes limites de leurs intérêts de recherche sera particulièrement appréciée.
PROFIL
Les candidat·es devront avoir soutenu une thèse en sociologie ou en science politique et témoigner d’une excellente connaissance d’un ou de plusieurs champs dans lesquels s’inscrivent les recherches du CSO. Leurs recherches devront se caractériser par un fort ancrage empirique, avec le recours à une combinaison de : méthodes qualitatives (entretiens, observation, analyse documentaire) ; méthodes quantitatives (méthodes statistiques, analyse longitudinale, analyse dynamique des réseaux ou analyse textuelle) ; méthodes numériques. Les recherches devront également témoigner de ses capacités d’inscription dans des débats plus généraux en sociologie sur le capitalisme, l’État, le marché, l’action collective, les politiques publiques, les sciences et les techniques, ou le droit. Les candidat·es doivent être inscrit·es dans une démarche d’internationalisation à travers leurs publications et une insertion dans des réseaux scientifiques internationaux. Un excellent niveau d’anglais est indispensable, un bon niveau de français est attendu. Sciences Po est un employeur qui respecte l’égalité des chances et s’engage à assurer une représentation équilibrée des sexes, des zones géographiques et des minorités. Les candidatures de femmes sont particulièrement bienvenues.
PROCEDURE DE RECRUTEMENT
Les candidat·es, titulaires d’une thèse au moment du dépôt de leur candidature, soumettront leurs dossiers électroniquement avant le 2 septembre 2024 à l’adresse recruitment.cso@sciencespo.fr.
Ce dossier sera constitué des documents suivants :
- Une lettre de candidature avec un projet de recherche ;
- Un CV avec une liste complète des publications ;
- 3 publications marquantes ;
- Un syllabus de cours proposé en collège ou en master et, si possible, les évaluations d’enseignements déjà dispensés.
Examen des dossiers
Le comité de sélection examinera les candidatures en septembre 2024 et procèdera à une sélection des candidats qui seront auditionnés. Voir la composition des membres du comité [PDF]
Auditions
Les auditions auront lieu à Paris en octobre 2024. Elles se dérouleront en deux parties. La première partie, ouverte au public, comprendra une présentation des travaux du candidat, suivie d’une discussion avec les membres du comité de sélection et les membres du public. La seconde partie consistera en un entretien avec le seul comité de sélection.
Décision, prise de fonction
La décision de recrutement sera prise au plus tard en novembre 2024. La prise de fonction est prévue le 1er septembre 2025.
Contacts
Emilie Biland-Curinier, présidente du comité de sélection. recruitment.cso@sciencespo.fr
Fiche de poste [PDF]
Interview with Manisha Anantharaman, a new Assistant Professor in Sociology of the Environment and Ecological Transition
- Manisha Anantharaman
Manisha Anantharaman has been recruited to the position of Assistant Professor in Sociology of the Environment and Ecological Transition at Sciences Po and joined the CSO teams in January 2024. Her research focuses on how economic and political ideologies, socio-cultural identities and inequalities affect the realization and implementation of ecological transitions.
“I combine theoretical frameworks from cultural sociology, feminist political economy, and urban political ecology to link middle-class, sustainable consumption with the environmental labor of the working poor and offer a situated, relational, and intersectional analysis of urban sustainability politics and practice. “
You are interested in everyday sustainability practices and political mobilizations. After 10 years of observations in the field, you have published a book entitled "Recycling Class", just out from MIT Press. What are the results of your work?
For the past several years, my research has focused on two questions: how do the emerging middle classes in Asia think about and act on the environment through their everyday practices and political mobilizations, and with what consequences for urban spaces, ecologies, and for other social groups? And in turn, how do marginalized and peripheralized communities navigate the “performative environmentalism” of urban cultural elites while asserting their right to the city and to well-being? I have investigated these questions through empirical studies of urban green mobility, the circular economy, informal work, and green spaces. Writing Recycling Class was an opportunity for me to synthesize my thinking on the linkages between justice and sustainability, and offer some new theoretical frameworks to study how inequality is reproduced and challenged in ecological transitions.
Grounded in ethnographic fieldwork in Bengaluru, India, the book analyzes urban waste livelihoods, infrastructures, and social movements in relation to the flows and discourses of global “clean and green” neoliberal sustainability and circular economy agendas. I combine theoretical frameworks from cultural sociology, feminist political economy, and urban political ecology to link middle-class, sustainable consumption with the environmental labor of the working poor and offer a situated, relational, and intersectional analysis of urban sustainability politics and practice.
Empirically, I traced garbage politics in the city for over a decade and looked at how middle-class actors, the state, waste pickers (who make a living reclaiming value from waste), and business actors navigated each other. I found that middle-class “communal sustainability” efforts which emphasize decentralization and low-tech solutions, create new avenues for waste picker organizations to make claims for infrastructural inclusion.
Coproduced “DIY infrastructures” serve as sites of citizenship and political negotiation, challenging the technocratic and growth-based logics of dominant sustainability policies. Yet, these configurations reproduce class, caste, and gender-based divisions of labor, demonstrating that inclusion without social reform can reproduce unjust distributions of risk and responsibility.
Ultimately, the work is a critique of the “inclusion agenda”. Inclusion in of itself is not a panacea for injustice and “win-win” fallacies undermine the transformative potential of ecological transitions.
Since 2021 you have been an Associate Fellow at Chatham House, and you are currently collaborating with UNEP, the United Nations Environment Program, leading global authority on the environment. A report will be submitted shortly. What is your involvement in this program?
The public policy debate on the ecological transition needs the theories and tools of sociology. My Associate Fellowship at Chatham House’s Environment and Society Center gives me a platform to communicate research for the public and policymakers. Right now, I am working on a policy report for UNEP linking consumption and circularity for which we are synthesizing a large body of academic literature, reviewing policy implementation in cities across the world, and developing a methodology to create context-specific policy packages to reshape food, mobility and housing consumption. We facilitated workshops with stakeholders representing various sectors, geographical regions, and expertise areas to ensure that the findings encapsulate a global perspective. The report also emphasizes the perspectives of marginalized groups in planning the ecological transition and offers some tangible actions to accomplish this.
I want to emphasize that doing this type of policy work is not straightforward, by many means. As a critical scholar who studies power relations, I am attuned to the difficulties of pursuing transformative solutions for sustainability within the incumbent order. At the same time, I recognize the importance of elevating critical research and Global South perspectives in milieus where these are underrepresented. This is why, and despite frequent misgivings and a constant awareness of the contradictions of trying to do critical and action-oriented work simultaneously, I have accepted opportunities to address a broader policy audience through my work. Conversely, these experiences inform my scholarship and teaching, enabling me to make theory-to-praxis links in my research publications and in the classroom.
What motivated you to join Sciences Po and the CSO?
Many reasons! First, discussions and debates about the ecological transition are really front and center here in France. There are many opportunities to do interesting research, particularly around themes of inequality, inclusion and the “just transition”. Sciences Po as an institution is also clearly committed to research and teaching on the ecological transition, as evidenced by the numerous programs and initiatives dedicated to this. I am excited to join these efforts and contribute to these conversations with my global and intersectional perspectives.
Regarding the CSO, I feel an affinity with the researchers here and think that my work is at the intersection of the themes that the laboratory is focused on: how (formal and informal) work/workers are engaged in the ecological transition, the interplay between social movements, markets, and public policy, amongst others. I look forward to discussions and building collaborations with CSO colleagues.
I was also attracted by the opportunity to work at an institution with a global profile and a global commitment. Sciences Po hosts students from all over the world. I think these global perspectives enhance our understanding of contemporary social issues, and particularly ecological issues which have an inescapable global dimension. The opportunity to teach at top-notch Masters programs at Sciences Po was also an added bonus.
On a personal note: I do not know how to drive! I somehow survived the United States for 13 years as a non-driver, but it is really nice to be in a city and country with excellent public transportation.
What courses do you teach and what messages do you want to get across to students?
At Sciences Po, I will teach courses on Environmental Justice, and Environmental Sociology. I love teaching. The classroom is my home on any campus.
My teaching philosophy is inspired by humanists like Paulo Freire, bell hooks, Ella Baker and others. I am to create a humanizing and energizing classroom where students integrate conceptual frameworks, historicized understandings, and careful observation to think critically about their social and environmental contexts. My goal is to equip students to evaluate and respond to socio-ecological questions through critical thinking, shared inquiry, and engaged citizenship.
I am also particularly happy to work with Masters and PhD students who are interested in participatory and community-based research approaches, a type of pedagogy and research method in which I have a lot of experience.
What are your upcoming projects?
I have two projects that are launching right now:
The first of these looks at the relationship between digitalization and ecological transitions. Along with researchers from Sweden, Norway, Turkey, and Japan, I am co-Principal Investigator of a successful funding bid to the Belmont Forum’s Collaborative Research Activity on Systems of Sustainable Consumption and Production, funded by the US National Science Foundation. Our team was awarded 1.3 million Euros over three years to study the digitalization of household consumption and its environmental outcomes in five countries. In this mixed-methods project, we combine theories of practice with ethnographic methods to understand everyday life and apply lifecycle analyses to quantify the impacts of digital interventions for sustainability in the domains of food and mobility. It will culminate with a series of design workshops with municipal governments, digital app designers, and civil society groups.
Second, I am embarking on a multi-year study on informal work in the circular economy from a comparative perspective. This project will systematically explore how multinational corporations, intergovernmental organizations, and the EU frame and engage informal waste economies in their circular economy transition plans. In turn, it will explore how waste pickers and informal recyclers in Asian and African cities are co-opting, resisting, and modifying schemes to incorporate them into global recycled-value chains. Of particular interest will be the role of intermediary market and civil society actors such as global development organizations, venture capitalists, and nonprofits in mediating these evolving economic and social relations.
Fraudeurs, Welfare Queens, Furbetti... Controversial Figures of the Welfare State. International Perspectives
- Le Tricheur à l'as de carreau, Peinture de Georges de La Tour
Journée d'étude
Fraudeurs, Welfare Queens, Furbetti... Controversial Figures of the Welfare State. International Perspectives
L’expression italienne “furbetto del reddito di cittadinanza”, que l’on peut traduire par le “petit malin du revenu de citoyenneté” fait référence à un type de bénéficiaire particulièrement stigmatisé en Italie,véhiculant un ensemble de stéréotypes profondément enracinés. Il est désormais également utilisé pour désigner l’individu considéré comme oisif par excellence, profitant des aides publiques sans chercher à (ré)intégrer le marché de l’emploi, parasitant autant le contribuable, l'ensemble de la communauté des travailleurs et de travailleuses que celles et ceux à qui le système d’aides sociales serait destiné. De l’autre côté de l’Atlantique, l’équivalent du petit malin dans le contexte de l’État social américain revêt plutôt les traits d’une petite maline, sous le nom désormais bien connu de la Welfare Queen.
Cette journée d'étude, qui se tiendra à Sciences Po le 22 mars prochain réunit des communications de chercheurs et chercheuses de pays et de disciplines différentes, cherchant à questionner, cette figure du petit malin, ses variations, en ne se limitant pas nécessairement au seul périmètre des allocations. Aussi, cette journée sera l'occasion d'interroger les rapprochements et les écarts, à partir de la mobilisation d’autres secteurs et champs de l’État (minimum social, allocation adulte handicapé, chômage, etc.) mais aussi à réfléchir aux similitudes et aux contrastes qui peuvent exister avec d'autres figures et pratiques analogues. Dans quelle mesure cette figure est-elle le résultat de l’évolution des systèmes de protection sociale ? Comment influence-t-elle les dispositifs de protection, de surveillance et de répression, ainsi que les interactions entre les bénéficiaires et les agents sociaux ? Que nous apprend cette figure sur l'expérience de l'assistance, les attentes à l'égard de ceux qui en bénéficient, leur rapport au droit et leurs marges de manœuvre ?
Vendredi 22 mars de 9h à 18h30
À Sciences Po Salle François Goguel, entrée par le 27 Rue Saint-Guillaume, 75007 Paris
Organisateurs :
H. BOUHIRED-LACHERAF (GEMASS-Sorbonne Université)
F. GRAZIANO (Dispes - Università della Calabria)
J. OUDOT (CSO - Sciences Po)
Les conduites économiques
- podcast "Objets trouvés"
#10 Les conduites économiques
L'objet de recherche de Sophie Dubuisson-Quellier, directrice de recherche au CNRS, sociologue et actuelle directrice du CSO, porte sur les conduites économiques. Elle montre comment les conduites des consommateurs sont façonnées par les entreprises qui conçoivent et mettent les produits sur le marché. Elle s'intéresse aux mobilisations portées par le monde militant et met en lumière leur utilisation d'outils empruntés au monde marchand. Elle regarde également du côté des politiques publiques qui orientent les conduites individuelles par des outils de régulation économique. Sophie détaille avec précision le cercle vicieux dans lequel nous sommes : surproduction industrielle pour baisser les coûts, nécessitant d'encourager une sur-consommation et produisant beaucoup de gaspillage : les solutions sont du côté de nouveaux modèles économiques.
Sophie revient sur son mandat au Haut Conseil pour le Climat et insiste sur la place centrale des sciences sociales sur la transition écologique, peu présentes dans les structures de l'Etat.
Lire la transcription (162 ko - PDF)
Prix des jeunes auteurices 2023 de Sociologie du Travail décerné à Charlotte Glinel (1er prix) et Noémie Morize (2e prix ex-aequo)
- Prix des jeunes auteurices 2023 de Sociologie du Travail
La Revue Sociologie du Travail a décerné les Prix jeunes autrices 2023.
Le premier prix est attribué à Charlotte Glinel, en thèse à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po) sous la direction de Sylvain Brunier et Jean-Noël Jouzel (Centre de sociologie des organisations), pour son article intitulé « Marteler à coups de peinture. Une analyse des mutations du travail forestier public ».
Un second prix ex-aequo est également attribué à Noémie Morize, en thèse à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po) sous la direction de Patrick Castel (Centre de sociologie des organisations) et de Cécile Fournier (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé), pour son article intitulé « Les bons comptes ne font pas l’égalité. Le partage des rémunérations en Maison de santé ».
Les deux articles seront publiés dans le numéro de avril-juin 2024 de la revue. Pour en savoir plus
From Infrastructural Labor to Entrepreneurial Environmentalisms
- Shutterstock/PowerUp
Formé en janvier 2021, notre collectif de recherche compte actuellement dix doctorant.es du Centre de Sociologie des Organisations (CSO) et du Centre de Recherche sur les Inégalités Sociales (CRIS) qui abordent dans leur travail la question du sens écologique que certain.es acteur.ices donnent à leurs pratiques. L’objet de notre collectif de recherche est de s’interroger sur la pluralité des sens donnés à ces notions, par les acteur.ices comme par les sociologues qui les observent.
Périodicité
Un mercredi par mois, en salle CS16 de 16h à 18h à Sciences Po au 1, place Saint-Thomas 75007 Paris.
Le séminaire est ouvert à tout.e.s sur inscription (obligatoire) en remplissant le lien suivant: https://forms.gle/dxiDy8VeWdC4LvRUA
Manisha Anantharaman, Assistant professor at Sciences Po.
Titre de l’intervention :
“From Infrastructural Labor to Entrepreneurial Environmentalisms”
Résumé :
In the context of elite-dominated environmental “neoliberal sustainability” agendas that deny ecological legitimacy to the poor and favor privatization and marketization as solutions to environmental problems, how do groups who are threatened by elite-driven sustainability initiatives protect their livelihoods and interests? And what does an examination of the claims-making strategies utilized by excluded constituencies tell us about the ways in which dominant urban sustainability discourses constrain or encourage possibilities for involvement and action by highly marginalized groups? In this talk, Manisha Anantharaman will draw on her recent book Recycling Class: The Contradictions of Inclusion in Urban Sustainability, to juxtapose elite “performative environmentalism” (often (mis)labeled as sustainable consumption) with the environmental labor of the working poor to offer some reflections on the class politics of urban ecological transitions. Drawing on a long-term study in Bengaluru, she will discuss how groups representing waste pickers created a new mode of entrepreneurial environmentalism that put a spin on the environmentalism of the poor— a term usually used to describe the struggles of working-class, rural peasants and forest-dependent communities in the Global South against development and infrastructural projects that threaten their livelihoods and survival in the moment—to instead focus on how their livelihoods sustain urban environments, and discuss what we can learn more broadly about the intersections between work, mobilizations and inequality from this case.