De l'immigration permanente aux migrations circulaires

L’expérience de la (re)migration dans les trajectoires individuelles en France
Soutenance de thèse, Louise Caron, 6 décembre 2019
  • Image Vladimir Sviracevic (via Shutterstock)Image Vladimir Sviracevic (via Shutterstock)

De l'immigration permanente aux migrations circulaires.
L’expérience de la (re)migration dans les trajectoires individuelles en France

Louise Caron (OSC, LIEPP)

Soutenance de thèse, le vendredi 6 décembre 2019, 14h30 à Sciences Po, 199 boulevard Saint-Germain, salle de réunion, 3ème étage, Paris 7e.
Composition du jury : 
M. Didier Breton, Professeur des universités, IDUS, Strasbourg
M. Mathieu Ichou, Chercheur, INED
Mme Dominique Meurs, Professeure des universités, EconomiX, Université Paris Nanterre
M. Ettore Recchi, Professeur des universités, Sciences Po - OSC
Mme Mirna Safi, Associate Professor, Sciences Po - OSC (Directeur de recherche)
M. Thomas Soehl, Associate Professor, McGill University, Montreal

Cette thèse étudie le rôle des trajectoires migratoires depuis et vers la France métropolitaine dans les parcours individuels. Dépassant la conception traditionnelle de la migration comme un mouvement unidirectionnel et linéaire, l’objectif de cette thèse est d’abord d’améliorer la connaissance du phénomène de remigration des immigrés en France. En considérant la France à la fois comme espace d’arrivée et de départ, elle vise plus largement à renouveler l’approche des migrations en comparant différents types de migrants rarement étudiés conjointement : immigrés, natifs des DOM, Français nés à l’étranger, deuxièmes générations, et natifs de la population majoritaire. En combinant les données des recensements et des déclarations fiscales de l’Échantillon Démographique Permanent (1975-1999, 2011-2016), et de l’enquête Trajectoires et Origines (2008), cette recherche s’appuie sur un dispositif empirique original qui permet d’explorer la place des expériences migratoires dans les parcours individuels à divers moments du processus migratoire. La comparaison entre différentes catégories de population met au jour la diversité des trajectoires migratoires au départ de la France métropolitaine, réelles ou envisagées, et de leurs déterminants. L’analyse combinée de ces processus de sélection et des effets d’un séjour à l’étranger sur les carrières professionnelles au retour en France apporte des éléments nouveaux sur le rôle des migrations dans la (re)production des inégalités sociales. Enfin, cette thèse montre comment considérer les mobilités passées et les possibles remigrations futures des immigrés affine notre compréhension des mécanismes d’intégration socioéconomique dans la société d’accueil.

From permanent migration to circular migration.
The experience of (re)migration in individuals’ trajectories in France

This doctoral dissertation studies the role of migration trajectories from and to metropolitan France in individuals’ trajectories. Breaking with the conventional depiction of migration as a one-way and one-time movement, this thesis aims first of all at improving our knowledge of immigrants’ remigration in France. By considering France both as a place of arrival and departure, this research more broadly seeks to renew the analytical approach of migration, by drawing systematic comparisons between several types of migrants rarely studied together: immigrants, internal migrant from overseas French departments, French nationals born abroad, second generations, and natives. I combine large datasets drawn from censuses and tax returns (the Permanent Demographic Sample) and the Trajectories and Origins survey. Thus, this research is based on an original empirical framework that makes it possible to explore the role of migration experiences in individuals’ trajectories at various points in the migration process. The comparison between different populations reveals the diversity of migration patterns from France, and of their determinants. The combined analysis of these selection processes and of the effects of an international experience on professional careers upon return in France provides new insights into the role of migration in the (re)production of social inequalities. Finally, this thesis shows the need to consider past migration and potential future remigration of immigrants to understand the mechanisms of socioeconomic integration in the host society.

Pour des raisons de sécurité, les soutenances de thèse sont strictement réservées aux personnes invitées et aux publics internes de Sciences Po (étudiants, enseignants, chercheurs, salariés).

Insécurité et territoires : division sociale et participation politique

Résultats du projet INSOCPOL
19 juin 2020
  • Photo AdrienChd (via Flickr) - Résidence Compostelle de nuit (CC BY-SA 2.0)Photo AdrienChd (via Flickr) - Résidence Compostelle de nuit (CC BY-SA 2.0)

Insécurité et territoires en Île-de-France
Projet INSOCPOL

Colloque de clôture du projet scientifique
financé par l'Agence nationale de la recherche (ANR, convention 16-CE41-0004-01)
Présentation du dispositif d'enquête et des résultats

Initialement programmé le vendredi 13 décembre 2019, il a été reporté le vendredi 19 juin 2020 de 9h30 à 17h
Institut Paris Région
15, rue Falguière, 75015 Paris

Accès uniquement sur inscription préalable (formulaire à venir)

Investigateurs : Antoine Jardin (Ingénieur de recherche CNRS au CESDIP), Edmond Préteceille (Directeur de recherche émérite CNRS à l'OSC), Philippe Robert (Directeur de recherche émérite CNRS au CESDIP) et Renée Zauberman (Directrice de recherche émérite CNRS au CESDIP, responsable scientifique du projet).Dans le cadre du programme des Interlabos du GERN.

La question sociale est-elle en train de revenir sous les espèces d’une question urbaine du risque ? Ce projet analyse les inscriptions sociales de l’insécurité en fonction de la distribution socioprofessionnelle des espaces urbains et des positions politiques.

Pour la période 1998-2015, trois bases de données sont utilisées : les enquêtes sur la victimation et l’insécurité en Île-de-France (exposition à la victimisation, sentiment d'insécurité), les données sur la division sociale de l’espace francilien et son évolution, les données sur les comportements politiques tirés des résultats électoraux publiés par le Ministère de l’Intérieur.

La jonction des données est opérée sur une base cartographique à partir de la ventilation des données dans le découpage de référence des IRIS de l'INSEE.
Les bases de données compilées dans le cadre de ce projet, tout comme les supports cartographiques permettant d'associer le découpage des IRIS à celui des bureaux de vote, seront pérennisés et diffusés à la communauté scientifique.

Programme de la journée

9h30 - Accueil par la responsable scientifique d’INSOCPOL et mot de bienvenue du Directeur général de l’Institut Paris Région
9h45 - Présentation de la recherche "Insécurité et territoires : divisions sociales et participation politique"
10h15 - Victimations, peurs du crime et préoccupation sécuritaire : leurs combinaisons dans
les territoires franciliens
11h - La structure socioprofessionnelle et migratoire en Île-de-France et son évolution
14h - Les comportements électoraux franciliens
14h30 - Confronter l’insécurité, la composition sociale et les comportements électoraux
16h - Confronter l’insécurité, la composition sociale et les comportements électoraux (suite)

Café à 9h et 15h30 - Déjeuner sur place à 12h30.

Renseignements et inscription auprès de zauberman@cesdip.fr

CESDIP (logo)OSC (Logo)GERN (logo)ANR (Logo)

L'expérience sociale du handicap

Anne Revillard
OSC Papers 2019-2
  • Image Denis Kuvaev, via ShutterstockImage Denis Kuvaev, via Shutterstock

L'expérience sociale du handicap

Anne Revillard (OSC - LIEPP)

OSC Papers 2019-2 - 22 p.

Lien de téléchargement vers le document

Anne Revillard (Photo Sciences Po - Celine Bansard)En combinant les apports de la sociologie du handicap et de la sociologie des inégalités, cette contribution développe un cadre d’analyse original pour penser le handicap comme expérience sociale. Alors que les débats structurants des disability studies ont eu tendance à s’orienter vers une discussion de l’ontologie du handicap (le phénomène est-il de nature médicale ou sociale ?), nous nous proposons de revenir au geste initial du « modèle social » consistant à déplacer la focale d’analyse vers la dimension sociale du handicap. Nous appréhendons celle-ci au prisme d’une sociologie des inégalités, en prenant en considération la subjectivité des acteurs et l’intersectionnalité de leur expérience. Le cadre d’analyse que nous proposons permet d’articuler ces dimensions. L’expérience sociale du handicap combine ainsi cinq paramètres : aux trois critères wébériens de caractérisation de la position dans la stratification sociale (ressources matérielles, statut social, pouvoir), nous ajoutons l’identification de la déficience et le régime d’existence.L'expérience sociale du handicap (A. Revillard)

Apostrophe - début d'une citation...c’est la dimension inégalitaire de cette part sociale du handicap qui est au cœur de notre propos. Nous avons cherché à nous donner les moyens de caractériser ces inégalités, tout en prenant en considération leur complexité interne (liée aux caractéristiques diverses des déficiences) et leur imbrication avec les autres systèmes d’inégalités qui traversent la société.
Notre cadre d’analyse intègre aussi la dimension plus subjective et réflexive de l’expérience des inégalités.

Abstract in English available at the end of the paper.

Trajectoires résidentielles et choix scolaires des classes moyennes.

Statut d'occupation du logement, ségrégation et action publique locale dans la métropole parisienne
Soutenance de thèse, Quentin Ramond, 8 novembre 2019
  • Image Pierre-Olivier, Shutterstock (Issy-les-Moulineaux, immeubles banlieue sud)Image Pierre-Olivier, Shutterstock (Issy-les-Moulineaux, immeubles banlieue sud)

Trajectoires résidentielles et choix scolaires des classes moyennes
Statut d’occupation du logement, ségrégation et action publique locale
dans la métropole parisienne

Quentin Ramond (OSC, LIEPP)

Soutenance de thèse, le vendredi 8 novembre 2019, 14h15 à Sciences Po, salle Annick Percheron, 98 rue de l'Université, Paris 7e.
Composition du jury : 
Mme Fanny Bugeja-Bloch, Maîtresse de conférences, Université Paris Ouest Nanterre, CRESPPA
M. Adalberto Cardoso, Professor, Universidade do Estado do Rio de Janeiro, IESP-UERJ (rapporteur)
M. Philippe Coulangeon, Directeur de recherche, CNRS, OSC
M. François Cusin, Professeur des universités, Université Paris Dauphine, IRISSO (rapporteur)
Mme Christine Lelévrier, Professeure des universités, Université Paris Est Créteil, Lab’Urba
M. Marco Oberti, Professeur des universités, Sciences Po, OSC (directeur)

Face à l’augmentation des prix de l’immobilier, accéder à la propriété et résider à proximité des établissements scolaires attractifs sont deux aspirations difficilement conciliables pour les classes moyennes. Cette thèse prend pour objet la tension entre ces deux dimensions centrales de leur position sociale à partir de l’étude des effets du statut d’occupation du logement sur la ségrégation résidentielle et les inégalités scolaires.
L’approche quantitative montre d’abord que le logement locatif, privé et social, représente une alternative importante au marché immobilier dans les contextes scolaires attractifs où les prix des logements sont les plus élevés, ce qui est lié à la construction d’une offre locative sociale « intermédiaire » et aux pratiques d’attribution des logements sociaux dans ces espaces. A l’inverse, l’accession à la propriété est facilitée dans les espaces populaires où les établissements scolaires sont moins prestigieux.
L’enquête par entretiens menée dans la proche banlieue parisienne montre ensuite que les arbitrages entre le statut d’occupation et le lieu de résidence permettent d’accéder à des ressources qui peuvent se compenser, et qu’ils traduisent des rapports différenciés entre les groupes sociaux d’une part, et entre les générations du réseau familial d’autre part.
Mettant en évidence la façon dont les trajectoires sociales et résidentielles des classes moyennes s’articulent au statut d’occupation du logement, la thèse contribue à l’analyse de la stratification sociale en milieu urbain dans le contexte de peur du déclassement et apporte un éclairage original pour penser l’articulation des politiques du logement et des politiques scolaires.

Middle classes residential trajectories and school choices
Residential status, segregation and local public policies in the Paris metropolis

Given the strong correlation between the distribution of attractive school offer and the prices on the housing market, the middle classes are likely to face complex trade-offs between housing tenure and access to attractive educational resources. This research examines how the middle classes deal with these uneasy negotiations, by analyzing the effects of housing tenure on their residential segregation patterns and their relationships with spatial inequalities in school provision.
First, I use a quantitative approach to show that proximity to attractive public schools in privileged urban contexts is associated with higher representation in the private and public rental sectors, which relates to the development of public housing units aimed at middle-class households in these areas. On the contrary, access to homeownership mostly unfolds in working-class areas with poorly performing schools.
Second, building on fieldwork in the Paris metropolis, I show that the middle classes articulate different values and attitudes to deal with exacerbating constraints on the housing market and competition for better schools. Their compromises between housing tenure and place of residence reveal different relationships with other social groups and between generations within the family network.
Overall, the interplay between housing tenure, the social profile of places and the unequal geography of education shapes different residential status within the middle classes, which is crucial to understand social stratification and class relations in large cities as well as to improve housing and education policies aimed at tackling the effects of place in the (re)production of inequalities.

Pour des raisons de sécurité, les soutenances de thèse sont strictement réservées aux personnes invitées et aux publics internes de Sciences Po (étudiants, enseignants, chercheurs, salariés).

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Favoriser les compétences langagières des enfants de milieux défavorisés

Dispositif expérimental pour accompagner la lecture parentale
Carlo Barone, Denis Fougère, Agnès van Zanten
  • Image Syda Productions, via ShutterstockImage Syda Productions, via Shutterstock

Durant deux années scolaires, cette expérimentation conçue et dirigée par Carlo Barone, Denis Fougère et Agnès van Zanten a été conduite par plusieurs assistants de recherche dans les maternelles des 18ème, 19ème et 20ème arrondissements de Paris. Elle a permis de tester l'impact d'un accompagnement à la lecture parentale avec près de 900 enfants de maternelles âgés de 4 à 5 ans. Financée par le LIEPP, ce dispositif expérimental a reçu le concours de l'Académie de Paris et des éditeurs Gallimard Jeunesse et Nathan. Il s'inscrit dans une démarche de réduction des inégalités sociales, pour développer la littératie et le désir de lecture des jeunes enfants. Les enseignants volontaires de 45 écoles maternelles classées en zone d'éducation prioritaire (REP et REP+) étaient étroitement associés à l'opération. Un certain nombre de règles méthodologiques ont été déployées pour mieux apprécier l'impact du dispositif d'intervention. Les enfants ont été répartis dans 2 groupes : celui faisant l'objet d'une incitation à la lecture familiale, et un groupe "contrôle" à qui il n'a rien été proposé. Un test standardisé de vocabulaire en amont et en aval du dispositif a permis de comparer l'avant et l'après intervention (pour le groupe traité), et d'apprécier la différence de résultat d'un groupe par rapport à l'autre.

Image Alexey Grigorev via ShutterstockAu final, l'effet sur les compétences langagières du groupe traité apparait positif, mais statistiquement non significatif. Par contre, il est plus marqué pour les enfants issus de familles disposant d'un faible capital scolaire, ne parlant pas uniquement le français. On observe aussi des effets supérieurs dans ce cas sur les garçons.

Les promoteurs de l'étude mettent en avant le caractère peu onéreux d'un dispositif de prêt de livres aux familles, accompagné d'un vrai mode d'emploi pour les utiliser. Quand lire les histoires, que lire et relire, comment raconter et faire vivre une histoire, pourquoi privilégier les images, comment instaurer un rituel au coucher, comment stimuler l'imagination... autant de conseils précieux pour des publics ciblés - pour qui la lecture en français n'est pas une pratique courante et transmise -  qui trouveront un grand bénéfice à cet accompagnement.

Image Lorelyn medina via ShutterstockDe manière très concrète, les responsables de l'étude mettent à disposition un guide pour la mise en place du dispositif, un ensemble de brochures "modèles" (les enseignants pourront s'en inspirer ou les compléter), plusieurs exemples de messages de rappel à adresser régulièrement aux familles (via SMS ou un dispositif de communication interne à l'école) et un exemple de grille de suivi du prêt de livres. Les établissements scolaires et enseignants qui souhaiteraient mettre en place ce type d'intervention trouveront les ressources et documents en téléchargement sur cette page du LIEPP.

Plusieurs publications, dont le Policy Brief du LIEPP n° 44 ou le Discussion Paper 14006 du CEPR présentent plus en détail l'expérimentation.

[Image Alexey Grigorev et Lorelyn medina via Shutterstock]

Retour sur nos projets de recherche...

chroniqués dans COGITO
le magazine de la recherche à Sciences Po
  • Image Delpixel (via Shutterstock)Image Delpixel (via Shutterstock)

Cogito (logo)

La magazine de la recherche à Sciences Po, COGITO, permet d'aprécier la diversité des thématiques de recherche menées à l'OSC.

Inégalités scolaires, lecture parentale, exil professionnel, travail du dimanche, orientation scolaire, bidonvilles, immigrés, ségrégation urbaine...

En suivant ce lien, consultez les recherches présentées pour un large public, dans le laboratoire : https://www.sciencespo.fr/research/cogito/home/tag/osc/

Le site est enrichi 2 fois par an d'une sélection de travaux et de publications. Le magazine valorise aussi régulièrement le travail de jeunes chercheurs. 

Ann Morning (NYU)

De l'usage du concept de "race"
Entretien avec une sociologue américaine
  • Ann Morning (papers 2017, 2018)Ann Morning (papers 2017, 2018)

Ann Morning est Associate Professor of Sociology à la New York University (College of Arts & Sciences).
Son ouvrage de référence en 2011 traitait de l'usage du concept de race par les scientifiques. Les nombreux articles qui ont suivi prenaient notamment en compte les récentes avancées de la génétique. Visiting à Sciences Po durant le mois de juin, elle nous fait l'honneur de répondre à quelques questions sur son métier de sociologue, nantie d'une bonne connaissance de l'Europe. Elle présente au Séminaire scientifique de l'OSC, avec Marcello Maneri (Milano Bicocca), l'esquissse de son prochain ouvrage "An Ugly Word": Talking (and Not Talking) about Race in Italy.

Ann, vous avez publié plusieurs articles sur la question de la race et des classifications raciales. Qu’est-ce qui vous a amené à choisir et à développer ce sujet précis sur lequel vous travaillez depuis 15 ans ?

      Cela tient à mon expérience et aux différences relatives dans l’usage de ces catégories.
      Personnellement d’abord, par mon origine et mon vécu aux États-Unis où je suis vue sans ambiguïté comme une personne « noire ». Cela est courant là-bas : Barack Obama, Beyoncé ou moi-même sommes perçues et définis comme des américains originaires d’Afrique même si nous avons des origines mixtes. Il y a un principe simple, celui de la « goutte de sang ».  A partir du moment où dans vos origines, il y a une « goutte de sang noir », vous êtes catégorisés comme « noir » et cette catégorie construit votre identité et votre rapport au monde. En France, où j’ai très tôt pu voyager, notamment pour ma 3ème année universitaire à Sciences Po, ce n’est pas du tout le cas. Je suis plutôt considérée comme « métisse » et l’on résiste à reconnaître cette identité afro-américaine noire, ce qui est un peu blessant je dois l’avouer. Tandis que pour mes amis africains, je suis plutôt considérée comme « blanche ». Autant vous dire que ces regards portés et assignés m’ont troublé et ont été un puissant sujet de curiosité. Finalement, dans mon pays ce concept de « race » est très utilisé, très pratique, évident même, pour se situer par rapport aux autres.

      L’autre source de motivation est l’importance institutionnelle des catégories raciales aux Etats-Unis, alors qu’elles ne sont presque pas opératoires en Europe. Un américain qui entre à l’université ou qui passe une visite médicale renseigne naturellement des champs administratifs qui portent sur sa race. Il y avait en 1977 cinq catégories raciales officielles : on pouvait se qualifier de noir, blanc, asiatique ou océanien, amérindien, ou d’une dernière catégorie, elle, ethnique : hispanique. Le bureau du recensement avait aussi prévu la catégorie « autres ».
      Après moult débats, que j’ai suivi durant mes études, la classification a évolué à la fin des années 90 : les asiatiques constituent désormais une catégorie à part entière, séparée des océaniens. L’autre nouveauté est que l’on peut désormais se déclarer de plus d’une race… J’ai rapidement senti que ces différences méritaient d’être étudiées en détail et qu’il fallait interroger ce concept pas si naturel ou évident qu’il n’y parait au premier abord...

Quelles sont les différences d'approche entre les sociologues et les anthropologues, les généticiens ou les biologistes qui s’intéressent aussi à la race ?

      Ces catégories sont utilisées dans le cadre d’un système culturel, et sont perçues souvent comme allant de soi. Il est intéressant, derrière ces catégories, d’étudier ce que les gens croient ou dans quel sens ils les utilisent. Ce sont des « idéologies », des constructions sociales.
      L’aspect comparatif des recherches nous aide ici à prendre du recul, en fonction d’un contexte national ou plus large, comme l’Europe. C’est aussi vrai au niveau temporel : on peut évoquer la taxonomie du naturaliste Carl von Linné, une classification du XVIIIème siècle pour identifier les espèces ; et les travaux de l’anthropologue et biologiste allemand Johann Friedrich Blumenbach mort en 1840.
      Au XVIIIème siècle, quatre grandes races étaient reconnues : noirs, jaunes, blancs et rouges, dérivées de la théorie ancienne des « humeurs » (le phlegme, le sang, la bile…). Autant dire que ces catégories existaient et ont été utilisées bien avant les travaux génétiques qui ont permis, assez récemment dans les années 2000, de les remettre en question en montrant que les humains étaient génétiquement très proches.

G. Bruno, gravure Perot (via Wikisource.org), manuel "Le tour de la France par deux enfants", édition 1904
Manuel scolaire « Le tour de la France par deux enfants : Devoir et patrie »,
G. Bruno (gravures Pérot), Belin, 1904 (via Wikisource.org)

      Pour la sociologie, les catégories raciales ont une importance sociale. On savait déjà au début du XXème siècle que les trois-quart des afro-américains avaient une origine « mixte » ; ils doivent représenter aujourd’hui 95% de cette catégorie « noire » qui pourtant persiste en tant que telle.
      Il faut aussi remarquer qu’au sein d'une même discipline il peut règner une grande hétérogénéité entre chercheurs. Par exemple, il y a une différence d'approche entre les anthropologues biologistes et ceux qui sont plutôt culturalistes. Tout dépend donc du point de vue qu'on adopte. Certains s’intéressent à cette catégorisation comme construction sociale, d’autres prétendaient décrire les races en fonction de l’aspect d’un squelette ou d’un crâne…

Vous écrivez actuellement, avec Marcello Maneri de l’Université Milan Bicocca un ouvrage dans lequel vous comparez ces croyances dans des établissements scolaires italiens et américains Pourquoi l’Italie ?

      J’ai fait plusieurs séjours en Italie et une chose m’a frappé : il semble que la société italienne ne soit pas prête à reconnaître ou à qualifier les immigrés et descendants d’immigrés qui sont pourtant de plus en plus nombreux. Il ne semble pas y avoir un cadre pour les prendre en compte de manière institutionnelle ou plus informelle.
      Il faut aussi constater que peu de recherches sont menées dans ce domaine, contrairement à ce qui se fait en France, notamment à Sciences Po (avec Daniel Sabbagh) ou à l’Ined (avec Patrick Simon). Il y a un nombre réduit de spécialistes identifiés et le champ est suspecté être sujet à controverse.
      Dernier point, peu de sociologues américains se sont intéressés à la société italienne.

Avez-vous déjà pu constater des éléments marquants ?

      Nos premiers constats, après la réalisation d’entretiens ouverts, montrent que le terme de « race » n’est pas utilisé spontanément par les jeunes en Italie. Il y a une sorte de poids moral qui s’attache à ce terme. Il n’y a pas d’acceptabilité dans son usage, ce qui constitue une vraie dufférence avec les étudiants États-Uniens.
Toutefois, ce n’est pas parce que le terme n’est pas mentionné que les idées ne sont pas proches ou que ces jeunes ne cherchent pas à différencier ceux qui seraient italiens et ceux qui ne le seraient pas. Ils le font souvent sur des bases que les américains reconnaîtraient comme raciales. On constate aussi que nos jeunes interviewés italiens ne rejettent pas des termes comme « blanc » ou « noir », ou bien « racisme », même s’ils refusent souvent d’employer le mot « race ».

La résurgence de la question génétique dans une certaine compréhension de la race peut s’observer aux États-Unis. Trouve-t-elle des échos en Italie, et plus largement en Europe ?

      Je pense que les travaux américains s’exportent assez facilement… Beaucoup d’étudiants de centres de recherche européens sont parfaitement au courant des recherches faites par les universitaires américains. Donc oui, on en trouve incontestablement des échos en Europe. Toutefois, le contexte culturel est sensiblement différent. Un seul exemple : les américains sont très intéressés par leurs origines, ils ont besoin de produire un récit, de remonter leur arbre généalogique. Ils espèrent que la génétique apportera des réponses. J’ai l’impression par contre que les européens éprouvent moins ce besoin de dévoilement des origines, sauf à espérer se trouver des racines nobles…

Quelles sont les limites de votre domaine de recherche ?

      C’est une très bonne question. Les sociologues s’intéressent à la race sous bien des angles. Je ne travaille pas personnellement sur le racisme, la xénophobie ou la stratification raciale. D’autres le font très bien. J’interroge dans une perspective comparative le concept de race et toutes les croyances qui y sont rattachées. C’est mon travail et je suis loin d’en avoir fait le tour.

Entretien réalisé par Bernard Corminboeuf (26 juin 2019).

Suggestions d'articles

Activism in the internet era: a study of inequality and challenges to democracy

Jen Schradie
The Revolution That Wasn’t: How Digital Activism Favors Conservatives, Harvard University Press, 2019
  • Picture from desdemona72 & Alex Gontar / ShutterstockPicture from desdemona72 & Alex Gontar / Shutterstock

Some of the following text is excerpted from OSC Assistant Professor Jen Schradie’s new book, “The Revolution That Wasn’t: How Digital Activism Favors Conservatives,” just out by Harvard University Press:

The Revolution That Wasn't - Jen Schradie - Harvard University PressThis book is an attempt to move beyond simplistic headlines and Silicon Valley buzzwords to reach a better understanding of social media and social movements. Digital activism may have some advantages but not for everyone. The internet is creating a growing disparity that is giving a distinct advantage to some groups in surprising and unexpected ways.

As social and digital technologies have spread across the globe, we are constantly being told that they have ushered in a new age of activism. Many believe that an individual can spark an uprising with a tweet or a heart-tugging Facebook post. As with so many other facets of our lives, technology promises to liberate us from the tedious work necessary to build a social movement. Technology would have flattened the world of activism, as with selling books or starting a company, giving everyone an equal chance to launch an on-demand revolution.

Schradie  choose the location for her study in North Carolina because of the vast variation in the state’s population and politics. It has a dramatic racial and labor history that continues to shape its political dyamics today. It has one of the highest rates of poverty yet one of the best public higher education systems in the nation. Over the past decade, North Carolina has been half Republican and half Democrat among voters. As a result, it had become a swing state for national presidential elections, as well as a focal point of numerous social and economic conflicts. 
She picked one ordinary issue, rather than an event: the contentious politics around labor. At 1.9% union density in 2014, North Carolina had a lower percentage of unionized workers than any state in the country.  Because the state is “Right-to-Work” by law, all unions have voluntary membership. By 2011, North Carolina was one of only three states where public workers did not have any collective bargaining rights. This state provided fertile ground with an ecosystem of political, labor, and social movement groups in different configurations in order to evaluate the concept of digital activism and egalitarianism.
By combining online and offline data, as well as quantitative and qualitative methods, this research provides both statistical analysis, as well as in-depth interviews and ethnography to understand an evolving digital data world.

Schradie initiated the study with some guiding questions: Is digital activism as prevalent as we think? What kinds of groups use digital technology for activism? What are the factors that determine how a group uses these tools? What are the mechanisms behind differences in internet use for activism? Finally, she addressed the most fundamental question: Has digital activism truly created a level playing field where all groups and points of view can equally advocate for their cause?
The conclusion is surprising. Not only is technology failing to erase the barriers toward organizing movements, it may be making things worse by creating a digital activism gap. Rather than offering a quick technological fix to repair our broken democracy, the advent of digital activism simply ends up reproducing, and in some cases intensifying, pre-existing power imbalances.

This book dismantles both the democracy and authoritarian thesis around digital activism to reveal in this North Carolina case an uneven digital terrain that largely abandoned left working-class groups while placing right-wing reformist groups at the forefront of online politics.
Three overlapping factors worked together to give a distinct advantage to groups that not only have a greater capacity but also the motivation to carry out the work of digital activism:

  • Social class: groups with middle to upper class members have an advantage with digital media. Such members have greater online access, skills, time and empowerment to use these new tools.
  • Vertical organization: Groups with infrastructure, such as a hierarchy of decision making, a clear division of labor, and more staffing resources, are simply more effective and efficient online. Horizontal groups without bureaucratic systems are less likely to maintain high levels of digital use and online participation. 
  • Political Ideology: Groups on the right embraced the internet for a primary mission: to get their truth out about reviving the freedoms they believed were threatened. Conservative grassroots groups believe they needed to replace so-called “fake news” with their own political information online. Progressive groups were fragmented and often focused more on encouraging mass participation, rather than on mass information.

The rise of the internet 25 years ago unleashed a kind of revolutionary giddiness. Those most bullish believed it would fundamentally re-order nearly every corner of civilization, inevitably for the better.  The ultimate free market of ideas and commerce would create a new balance of power that favored citizens over giant organizations, companies and governments. In the place of Orwellian propaganda and old-school communication tools would be new technologies in the hands of the people. Personalization, participation, and pluralism would bring digital democracy. It was this euphoria around the internet’s democratizing potential that, instead, became the revolution that wasn’t.

Schradie’s book reveals how conservative messages spread like wildfire long before talk of bots, fake news or Russian meddling. A highly motivated foundation of conservative and well-educated and resourced activists who held a distinct advantage all but drowned out whatever messages were coming from the left online.

Reviews of the book:

* This Is Why the Right Is Winning the Internet, by Hans Rollmann, PopMatters, November 13, 2019.

* Conservatives Use Social Media to Move Their Agendas Much More Than Liberals Do - Newsweek Magazine, May 17, 2019. 

* North Carolina Shows Why Progressives Lost the Internet, by Jeffrey C. Billman, Indy Week, May 28, 2019.

* How Digital Activism Favors Conservatives, by Amanda Magnus & Frank Stasio, WUNC 91.5 North Carolina Public Radio, May 31, 2019.

* Why conservatives are winning the internet, by Sean Illing, Vox, June 3, 2019.

* Why the Left Is Losing the Information Age, by Richard R. John, Washington Monthly, July/August 2019.

 

TO FIND OUT MORE

Harvard University Press

Les liens de la caste / Caste links

Quantifying social identities using open-ended questions
Mathieu Ferry - OSC Papers 2019-1
  • Image Chris JL, Another morning for the lucky ones (CC BY-NC-ND 2.0 via Flickr)Image Chris JL, Another morning for the lucky ones (CC BY-NC-ND 2.0 via Flickr)

Les liens de la caste.
Quantifier des identités sociales à l’aide de questions ouvertes


Caste links. Quantifying social identities using open-ended questions

 Mathieu Ferry (OSC)

OSC Papers 2019-1 - 24 p.

Les liens de la caste. Version française (FR, pré-version fin.)
Caste links. English (EN)

Mathieu Ferry (OSC)Cet article expose les difficultés rencontrées par le chercheur en sciences sociales lorsqu’il souhaite analyser quantitativement les identités sociales mesurées par des questions ouvertes dans des grandes enquêtes statistiques. La grande diversité apparente des réponses énoncées démontre la complexité de l’auto-identification mais ne retire en rien la pertinence de quantifier une catégorie sociale latente. Nous discutons de notre approche de la construction d’une nomenclature de caste à partir de questions ouvertes dans l’Indian Human Development Survey (2011-2012), en nous centrant sur les ménages hindous de l’Uttar Pradesh. Nous commençons par exposer les enjeux d’une telle quantification, en soulignant l’histoire coloniale à laquelle elle est fortement associée. Contrairement  aux  idées  reçues,  la  caste  est  loin  d’être  une  catégorie  institutionnalisée  incontestée  et  sa  mesure  statistique  est  fortement critiquée. Néanmoins, plusieurs arguments plaident en faveur de sa quantification. Nous décrivons notre algorithme de classification basé sur l’analyse de réseau, la classification ascendante hiérarchique et le recodage manuel. Nous suggérons ensuite d’évaluer la pertinence de notre classification sous trois angles différents dans ce travail préliminaire. Premièrement, les indicateurs d’homogénéité font apparaitre des catégories de la nomenclature relativement homogènes. Deuxièmement, la comparaison de la nomenclature avec une variable « gold standard » permet d’évaluer son efficacité. Enfin, des tests de validité vérifient si les catégories de castes reflètent les dimensions conceptuelles du statut rituel et socioéconomique de la caste. Ce faisant, nous montrons que notre nomenclature en sept groupes de castes permet de rompre avec une vision hiérarchique unidimensionnelle à laquelle la structure sociale de caste est souvent associée.

This article exposes the challenges faced by social scientists in the quantitative analysis of  social identities measured through open-ended questions in large surveys. The  apparent large diversity of responses enunciated demonstrates the complexity of self-identification, but it does not undermine the relevance of quantifying a latent social category. We discuss our approach to building a caste nomenclature from open-ended questions in the Indian Human Development Survey (2011-2012), focusing on Hindu households in Uttar Pradesh. We start by exposing the issues of such quantification, highlighting the colonial history with which it is strongly associated. Contrary to common belief, caste is far from being an uncontested institutionalized category and its statistical measure is highly criticized. Nonetheless, several arguments push for its quantification. We describe our classification algorithm based on network analysis, hierarchical and manual clustering. We then suggest assessing the relevance of our classification from three aspects in this foundational work. First, indicators of homogeneity show homogeneous categories. Second, ‘gold standard’ comparison evaluates the effectiveness of the nomenclature. Finally, criterion validity tests whether the caste categories reflect selective dimensions of socio-economic status and ritual status. In doing so, we show that our nomenclature in seven caste groups makes it possible to break with a one-dimensional hierarchical vision with which the caste social structure is often associated.

TO FIND OUT MORE

OSC Papers (nouvelle collection)

Trouble dans la race...

Soutenance de thèse, 22 mai 2019
Solène Brun
  • Images : Phovoir (via Shutterstock)Images : Phovoir (via Shutterstock)

Trouble dans la race
Construction et négociations des frontières raciales dans deux types de familles mixtes
en France

Solène Brun

Mercredi 22 mai 2019 à 14h30
98 rue de l'Université, salle Annick Percheron

Cette thèse prend pour objet les frontières raciales et leurs dynamiques en France, à partir de l’étude croisée de deux configurations familiales dans lesquelles la mixité raciale est particulièrement saillante : les familles ayant eu recours à l’adoption internationale et les familles formées par des couples mixtes.

En nous invitant à situer l’approche analytique au croisement entre sociologie de la famille, des socialisations et des relations raciales, l’étude de ces deux types de familles – transgressives de la norme d’homogénéité raciale intrafamiliale – nous permet d’investiguer les lieux intimes de la formation des identités raciales dans un contexte « trouble » qui s’avère particulièrement heuristique.

L’analyse croisée de ces deux cas permet en effet d’ajouter aux perspectives classiques de la formation des identités raciales, qui distinguent les processus d’auto-identification et d’assignation par autrui, le rôle des transmissions et des socialisations familiales. Si la famille est généralement reconnue comme étant le lieu par excellence des socialisations primaires, notamment de classe et de genre, la race comme rapport social demeure toutefois sous-explorée dans les études sur la socialisation en France. Cette thèse entend participer à l’investigation empirique d’une telle question. L’analyse empirique des deux cas d’étude interroge ainsi la pertinence de penser la question raciale à partir de celle de la socialisation et questionne plus largement les catégories et frontières raciales en France, leur production et leurs conséquences au quotidien.

Cette recherche est fondée sur un protocole multi-méthodes, où les entretiens semi-directifs avec des parents adoptifs, des personnes adoptées, des parents en couple mixte et des descendants d’unions mixtes, ainsi que les observations, viennent compléter l’exploitation de bases de données statistiques (Enquête sur l’adoption en France - Ined, 2001-2002 et Enquête Trajectoires et Origines - Ined, Insee, 2008-2009). Le protocole mis en œuvre est ainsi pluriel à plusieurs égards, dans l’articulation des terrains mais aussi des méthodes. Cette approche permet de fonder la thèse sur des données riches qui, dans la perspective analytique, nourrissent utilement le travail de comparaison.

En documentant non seulement les types de pratiques de socialisation raciale des parents mais également les différentes manières qu’ont les individus ainsi socialisés de recevoir, négocier, intérioriser ou contester ces socialisations, la thèse donne à voir les dynamiques de (re)construction des frontières raciales en France, ainsi que les manières dont la race s’apprend, en particulier au sein de la cellule familiale.

Composition du Jury
Mme Beate Collet, maîtresse de conférences HDR, Université Sorbonne-Paris IV
Mme Muriel Darmon, directrice de recherche, CNRS/CESSP (EHESS-Université Paris 1) (rapporteure)
Mme Marta Domínguez Folgueras, associate professor of sociology, Sciences Po
Mme Ann Morning, associate professor of sociology, New-York University
Mme Mirna Safi, associate professor of sociology, Sciences Po (directrice)
M. Patrick Simon, directeur de recherche, INED (rapporteur)

Soutenance publique sur invitation préalable pour les extérieurs à Sciences Po.

Les camarades influencent-ils la réussite et le parcours des élèves ?

Revue de littérature sur les effets de pairs...
LIEPP Working Paper 86
  • Image: Classroom scene with teacher & students, Boston City Archives (CC BY 2.0)Image: Classroom scene with teacher & students, Boston City Archives (CC BY 2.0)

Les camarades influencent-ils la réussite et le parcours des élèves ?

Une revue de littérature sur les effets de pairs dans l'enseignement primaire et secondaire

Olivier Monso (MENJ-DEPP, OSC, LIEPP), Denis Fougère (OSC-LIEPP),
Pauline Givord (INSEE-SPP Lab, CREST), Claudine Pirus (MENJ-DEPP)

LIEPP Working Paper n° 86, avril 2019 (32p.)

Téléchargement en libre accès (SPIRE)

En  éducation,  les  effets  de  pairs  résultent  des  différents  types  d’interactions  entre  élèves,  au  sein  d’une  même  classe  ou  d’un  même  établissement.  Toutefois,  caractériser  la  nature  et  mesurer  l’influence de ces interactions pose des problèmes méthodologiques statistiques substantiels. Ce document vise à présenter les difficultés relatives à la mesure des effets de pairs en éducation, ainsi que les résultats des recherches qui leur ont été consacrées dans l’enseignement primaire et secondaire.
LIEPP WP 86 - AVril 2019S’il est facile de mettre en évidence une corrélation entre le comportement d’une personne (en termes de consommation, de parcours scolaire...) et celui de ses collègues, amis ou camarades de classe, il est bien plus difficile d’en déduire une causalité, notamment parce que la formation des groupes de pairs est rarement le fait du hasard. Comprendre cette difficulté, et y apporter des réponses méthodologiques, est toutefois nécessaire en raison des enjeux de politique publique. Le domaine de l’éducation illustre pleinement la nature de ces enjeux : aux politiques et aspirations visant à promouvoir la mixité sociale et scolaire font  écho  les  interrogations  récurrentes  quant  à  leur  efficacité  pour  les  élèves  concernés.  La thématique des effets de pairs évoque également la question de la constitution de classes de niveau dans les établissements, notamment dans les collèges.

Au sein d’un établissement, les élèves sont influencés par la composition socio-économique et le niveau scolaire de  leurs  pairs.  Les  élèves  de  milieu  défavorisé,  ou  en  difficulté  scolaire,  y  sont  en  général  plus  sensibles.  En  raison  de  tels  effets,  les  phénomènes  de  ségrégation  peuvent  aggraver  les  inégalités  scolaires. Les résultats des recherches relatives aux effets de pairs ne sont toutefois pas convergents.

Que sont les effets de pairs ?

Les  effets  de  pairs  correspondent  aux  effets  résultant  des  interactions  entre  individus  :  par l’intermédiaire  de  leurs  caractéristiques  et  leur  comportement,  des  personnes  situées  dans  un environnement  commun  (habitant  dans  le  même  quartier,  scolarisées  dans  la  même  classe...) s’influencent mutuellement. La notion d’« effets de pairs » est inséparable de celle de « groupe de pairs », qui, dans le document, correspond en général aux élèves faisant partie de la même classe ou du même établissement scolaire.

POUR EN SAVOIR PLUS

Recension sur Le Café pédagogique par François Jarraud

Handicap et travail

Anne Revillard
Presses de Sciences Po, col. Sécuriser l'emploi
  • Image Riopatuca via Shutterstock et Presses de Sciences PoImage Riopatuca via Shutterstock et Presses de Sciences Po

Handicap et travail

Anne Revillard

Presses de Sciences Po, collection Sécuriser l'emploi, 120 p., mai 2019, isbn 9782724624458
Parution prévue le 16 mai

Anne Revillard (OSC)Comment favoriser l’accès à l’emploi et la sécurisation des parcours professionnels des personnes handicapées ?

Dans son dernier ouvrage, la sociologue Anne Revillard alimente la réflexion sur ces questions par une étude de la situation de cette population sur le marché du travail et un bilan des politiques existantes.

Quotas, droit de la non-discrimination, travail protégé et adapté, aménagements, accompagnement vers et dans l’emploi, reclassement… Le handicap au travail fait l’objet d’un foisonnement de dispositifs souvent mal connus et encore peu évalués.

Le droit de la non-discrimination suffira-t-il à lever les obstacles à l’insertion professionnelle ? En quoi l’emploi accompagné constitue-t-il une alternative pertinente au travail protégé ? Comment favoriser la fourniture des aménagements nécessaires et le développement de politiques organisationnelles véritablement inclusives ? Telles sont quelques-unes des questions abordées par cet ouvrage, à partir d’une analyse de la situation française à la lumière des apports de la littérature internationale.

Handicap et travail - Presses de Sciences Po - 2019Plan de l'ouvrage : Handicap, travail et action publique - Personnes handicapées et emploi : état des lieux - Accéder à l'emploi - Travailler autrement : travail protégé, entreprises adaptées et emploi accompagné - Rester en emploi - Normaliser le handicap au travail.

Anne Revillard est Associate professor en sociologie à Sciences Po, OSC et LIEPP. Elle travaille notamment sur l'évaluation et la réception des politiques publiques.

L'ouvrage est réalisé en partenariat avec la Chaire pour la sécurisation des parcours professionnels.

POUR EN SAVOIR PLUS

Everyday Europe

Social Transnationalism in an Unsettled Continent
Edited by Ettore Recchi & Adrian Favell, Policy Press, 2019
  • Images Policy Press & twenty1studio (via Shutterstock)Images Policy Press & twenty1studio (via Shutterstock)

Everyday Europe (cover book)

328 p., ISBN 978-1447334200, Policy Press (Bristol University Press), 1st February 2019.

Edited by Ettore Recchi (Professor of Sociology at OSC - Sciences Po and part-time Professor at the Migration Policy Centre of the EUI, Florence) and Adrian Favell (Chair in Sociology and Social Theory at the University of Leeds).
Other Authors
Fulya Apaydin (Institut Barcelona d'Estudis Internacionals)
Roxana Barbulescu (School of Sociology and Social Policy of the University of Leeds)
Michael Braun (GESIS - Leibniz Institute for the Social Sciences and  University of Mannheim)
Irina Ciornei (Institute of Sociology at the University of Bern)
Niall Cunningham (Geography Department at Durham University)
Juan Díez Medrano (Universidad Carlos III, Madrid)
Deniz Duru (Media, Cognition and Communication Department at the University of Copenhagen)
Laurie Hanquinet (Department of Sociology at the University of York)
Janne Solgaard Jensen (Independent Research Fund Denmark)
Steffen Pötzschke (Department Survey Design and Methodology at GESIS - Leibniz Institute for the Social Sciences)
David Reimer (Aarhus University)
Justyna Salamońska (Centre of Migration Research and Institute of Sociology, University of Warsaw)
Mike Savage (London School of Economics)
Albert Varela (School of Sociology and Social Policy and the Q-Step Centre at the University of Leeds)

Drawing on unique research and rich data on cross-border practices, this book offers an empirically-based view on Europeans’ interconnections in everyday life. It looks at the ways in which EU residents have been getting closer across national frontiers: in their everyday experiences of foreign countries – work, travel, personal networks – but also their knowledge, consumption of foreign products, and attitudes towards foreign culture.

These evolving European dimensions have been enabled by the EU-backed legal opening to transnational economic and cultural transactions, while also differing according to national contexts. The book considers how people reconcile their increasing cross-border interconnections and a politically separating Europe of nation states and national interests.

Main chapters:

  • Introduction: Social transnationalism in an unsettled continent
  • Cartographies of social transnationalism
  • The social structure of transnational practices
  • Cultural boundaries and transnational consumption patterns
  • Social transnationalism and supranational identifications
  • Explaining supranational solidarity
  • Narratives and varieties of everyday transnationalism
  • Understanding Romanian's cross-border mobility in Europe: movers, stayers and returnees
  • Transnational Turkey: the everyday transnationalism and diversity of Turkish populations in Europe
  • Is social transnationalism fusing European societies into one?

Everyday Europe. Figure 0.2, p. 17

Nouveaux chantiers de thèse 2019

Ils·elles ont choisi de conduire leur recherche doctorale à l'OSC
  • Les 7 nouveaux doctorants de l'OSC en 2019...Les 7 nouveaux doctorants de l'OSC en 2019...

Comme à chaque rentrée universitaire, l'OSC a le plaisir d'accueillir de nouveaux doctorants, porteurs de sujets d'étude variés. L'équipe d'enseignants-chercheurs de l'OSC a mis en place et renforcé une politique d'encadrement doctoral et de formation de jeunes chercheurs, en partenariat avec l'École doctorale de Sciences Po et les structures partenaires (LIEPP, MaxPo). L'HCERES a souligné dans son dernier avis "l'excellent placement des jeunes docteurs [de l'OSC] dans le monde académique".

Nouveaux doctorants 2019 à l'OSC Célia Bouchet
Des situations de handicap aux situations de classe et de statut. Quelle incidence des limitations fonctionnelles sur la place des personnes dans la stratification sociale ?
Dir. Anne Revillard et Philippe Coulangeon

Marta Facchini
Economic instability and early skill development: assessing the patterns and the underlying mechanisms
Dir. Carlo Barone

 Jeanne Ganault
La conciliation des temps sociaux face à la réalité des inégalités d’autonomie temporelle
Dir. Laurent lesnard et Nicolas Robette (CREST)

 Maël Ginsburger
Les pratiques environnementales entre contraintes, styles de vie et manières d'habiter
Dir. Philippe Coulangeon et Ivaylo D. Petev (GENES-CREST)

 Marta Veljkovic
L'évolution de la mobilité sociale en cours de carrière (France 1964-2015) : les trajectoires socioprofessionnelles, leurs ressorts familiaux et leurs conséquences subjectives
Dir. Louis-André Vallet et Delphine Remillon (INED)

 Olivier Monso
La ségrégation entre les établissements scolaires et ses conséquences
Dir. Louis-André Vallet

 Siresa López Berengueres
Mobility, social class, intergroup relations and European identity: Does social diversity matter?
Dir. Ettore Recchi

Doctorant du MaxPo affilié à l'OSC :

Alexis Baudour
Influence of Economic Factors on Right-wing populist Voting
Dir. Olivier Godechot

POUR EN SAVOIR PLUS

Debate: The ‘gilets jaunes’ movement is not a Facebook revolution

Jen Shradie
The Conversation, December 12, 2018
  • Image Christophe Becker via Flickr, "Manif gilets jaunes #2" (CC BY-NC 2.0)Image Christophe Becker via Flickr, "Manif gilets jaunes #2" (CC BY-NC 2.0)

Debate: The ‘gilets jaunes’ movement is not a Facebook revolution

In less than a month, France’s gilets jaunes (yellow vests) have gone from being a celebrated example of Facebook’s ability to power a spontaneous revolution to a cautionary tale of how social networks can be manipulated by outsiders to provoke outrage and sow dissent. But in both of these extreme scenarios, the central actors lie outside France, whether it’s the platforms based in Silicon Valley or the suspected propagandists in Russia.

Because the gilets jaunes phenomenon couldn’t be connected to one particular trade union, political party or any other national organization, many looked to the role of the Internet to explain the emergence and diffusion of the protest movement, symbolized by the yellow safety vests that activists wear.

The French are accustomed to protests that are scheduled well in advance. There’s even an app called "C’est la grève" that announces strikes, be they with the railways, schools or elsewhere.

There’s an orderly fashion to so-called disruptive manifestations (as protests are referred to in French), but the gilets jaunes movement hasn’t followed the rules. So who exactly broke the rules? An easy answer has been the Internet.

Breaking the rules

In many ways, that’s the point of the gilets jaunes: they’re breaking the rules. Not only did they bypass traditional organizations, but they have accused the Parisian establishment, particularly President Emmanuel Macron, of being elitist and out of touch with the economic struggles of working-class people, particularly those in rural areas. They are not anti-tax in principle or even anti-government intervention, but they are against the type of decision-makers who supported an increase in the tax on diesel fuel without understanding how challenging it has been for people in the countryside to survive – they’re struggling because they have to drive farther and farther to get to fewer and fewer jobs, with wages that have not kept up with the costs of living.

And since existing institutions weren’t responding to these everyday needs, the protests that erupted in November have expanded to broader economic and political demands. But how did this movement happen? If it wasn’t existing organizations, many have said, it must be the Internet. A common example of this argument stems from the viral Facebook videos by Jacline Mouraud, a digitally savvy musician who lives in north-western France and early on encouraged people to protest.

The revolutionary power of social media is wishful thinking

Both scholars and journalists have argued that digital technology, rather than organizations, drive modern social movements. A decade ago, commentators dubbed the Iranian Green Movement in 2009 a "Twitter Revolution". Soon after, many suggested that a "Facebook Revolution" drove protests in Egypt. Scholars also claimed that the Internet was key to the 2011 anti-austerity movement in Spain and the American "Occupy Wall Street" movement.

More recently, with the Women’s March against Trump in 2017 or the gilets jaunes in 2018, the same argument is put forth. As a sociologist who researches social media, social movements and social class, I was not surprised at the overblown credit given to Facebook with these latest movements. Still, le sigh. Again?


Jacline Mouraud’s videos went viral, here on October 27


Yet over the past two years, this celebration over digital technology’s role in political participation took a dark turn. From Trump’s toxic tweets to Brexit’s online cesspool, the role of far-right outfits like Cambridge Analytica and Facebook itself came to light in fomenting far-right movements. And the French foreign minister recently announced an investigation into fake news and Russian manipulation of the gilets jaunes. What was once a horizontal digital army of white knights out to save the day was all of a sudden a horde of bots and hacks orchestrated by authoritarian institutions. Yet many still want to put faith in the Internet over institutions.

But both of these views, whether digital utopianism or dystopianism, fail to acknowledge people on the ground and their existing networks, as well as the fact that populist movements that seem to arise out of nowhere are not new to the digital era.

Just a tool

Without a doubt, the spread of information during a time of upheaval is certainly faster with the Internet. And the gilets jaunes are no exception. But do we call the French Revolution a "letter" movement? The American civil rights movement a "mimeograph" revolution? The Internet is a communications tool. An efficient one, but it’s still a tool.

Every radical movement has had their communication tools, such as radio with the French Resistance, yet those coded messages in the 1940s needed a network on the ground to make sense of them and respond. Many of the gilets jaunes protests at traffic circles (ronds-points, as they’re called in France) were organized by people who were already connected on Facebook through other ties or who work and live together in the same small towns.


The mimeograph, Films Archives NUC, 2014

Populist movements like the gilets jaunes often have spikes of initial protest without necessarily having formal organizations that link people together, or what scholars like to call "weak ties".

Yet existing institutions and networks, from the connections made by France’s Nuit debout movement to traditional unions of teachers and transport workers, were inspired to spread the news of the gilets jaunes during the emergence period of this movement. And the word "inspired" is the operating word here, as the gilets jaunes movement has motivated these organizations to not only participate in the protests but to take bolder stands on their own issues, such as the current teacher strikes and school occupations over the high school reforms.

And what is often forgotten is the still-critical role that traditional mainstream media play in disseminating information, such as the conservative French newspaper Le Figaro, which has run sweeping coverage of the protests since their inception. And French nightly television news has run non-stop footage and analyses of the protests.

Behind the hashtags are community ties and structural inequalities

But how can the gilets jaunes movement sustain itself? From the analysis and research presented in my upcoming book, The Revolution That Wasn’t: How Digital Activism Favors Conservatives (Harvard University Press), I found that over time, movements that have resources and infrastructure are more likely to harness the power of the Internet, and conservatives tend to have an advantage in this regard. Over the long run, it takes focused time and expertise to maintain online participation for social movements. Hierarchical, not horizontal, groups are more likely to be able to do this. Simply, more, not less, organization is required for digital activism to endure in a movement.

Yet I am not arguing that the gilets jaunes was sparked by a conservative organizational bureaucracy. Quite the contrary. It is an organic popular movement that wants the government to be more, not less, involved in improving the lives of the working-class. Yet we can already see how institutions, such as Jean-Luc Melenchon’s left-leaning La France Insoumise movement, have tried to fill the vacuum of this so-called leaderless movement. In the absence of a strong grassroots organization, others will take over, including orchestrated dis-information digital campaigns.

But nor is propaganda new to political movements. The problem with the pendulum swing of "Hooray, the Internet connects!" to "Boo, the Internet deceives!" is that neither explanation for protest takes into account the community ties before the protests began but more importantly, the broader structural crisis that brought people together in the first place.

This is a movement that is linked to power and economic differences – not just people feeling a financial squeeze at the end of the month but also eyeing the growing inequality between the elites and the working class all over France. And they’re not spending valuable time at protests or risking arrest because they are dupes to fake news. They are embedded in a societal context that drives their participation.

When I first moved to France in 2014 after studying populist movements in the United States – from Occupy Wall Street to the Tea Party – I was curious why there hadn’t been a strong left-wing populist movement in France like in Spain, the US or much of the western world in 2011.

I soon began to understand that despite the emergence of movements like Nuit debout and other protests against the "Loi travail" (a law that loosened worker protections), France’s social system was able to weather the storm of the economic recession that had plagued other countries. So even though digital activism was alive and well in 2011, a strong movement against neo-liberal policies had not yet emerged. Simply put, a popular movement drives Internet use. Not the other way around.

CC-BY-NDPreviously published here (original paper) by The Conversation, December 12, 2018, under Creative Commons Licence

Jen Schradie (OSC)See more

Expat’ à Abu Dhabi

Blanchité et construction du groupe national chez les migrant·e·s français·es
Claire Cosquer, soutenance de thèse, jeudi 29 novembre 2018
  • Image de la skyline d'Abu Dhabi, Sergey Kelin (via Shutterstock)Image de la skyline d'Abu Dhabi, Sergey Kelin (via Shutterstock)

Soutenance de thèse
Jeudi 29 novembre 2018 à 9h30
Salle Annick Percheron, 98 rue de l'Université, Paris 7e

Composition du jury : Sébastien Chauvin (Université de Lausanne, rapporteur), Philippe Coulangeon (OSC-Sciences Po, CNRS),  Amélie Le Renard (CMH, CNRS), Sophie Pochic, CMH, CNRS, rapporteure), Mirna Safi (OSC-Sciences Po, directrice), Hélène Thiollet (CERI-Sciences Po, CNRS)

« Expat’ » à Abu Dhabi. Blanchité et construction du groupe national chez les migrant·e·s français·es

Fondée sur une ethnographie combinant observation et entretiens, cette thèse analyse les  expériences migratoires des résident·e·s français·es à Abu Dhabi.
Nuançant le portrait d’« expatrié·e·s » fréquemment présenté·e·s comme hypermobiles, elle montre qu’elles et ils empruntent en fait des routes migratoires balisées. Ces routes sont notamment dessinées par la rencontre entre politiques émiriennes et État français transnational, dans un contexte de concurrences postcoloniales qui se traduisent par des stratégies de distanciation vis-à-vis du colonialisme britannique et de l’impérialisme étasunien. La construction du groupe national, encadrée par des institutions migratoires, se déploie dans la délimitation de frontières associant francité et blanchité, au travers des interactions tant avec les nationales et nationaux émirien·ne·s qu’avec d’autres groupes migrants. Si le rapport à la population majoritaire sud-asiatique est marqué par une mise à distance, toutefois perturbée par la fréquence de l’emploi domestique à demeure, le rapport aux citoyen·ne·s émirien·ne·s engage un trouble singulier dans l’ordre postcolonial. Les résident·e·s français·es font ainsi l’expérience d’une vulnérabilité limitée, mais anxiogène, vis-à-vis d’Émirien·ne·s perçu·e·s comme omnipotent·e·s. En cela, les migrations françaises à Abu Dhabi se révèlent le lieu d’une déstabilisation autant que d’une solidification de la blanchité. Mettant en lumière la façon dont ces reconfigurations blanches s’entrecroisent avec un régime de genre où se renforce l’hétéroconjugalité, la thèse apporte une contribution à l’analyse plurielle des rapports sociaux dans les migrations des Nords vers les Suds.   

Soutenance publique sur invitation préalable pour les extérieurs à Sciences Po.

Étudiants singuliers, hommes pluriels

Orientations et socialisations masculines dans des formations 'féminines' de l’enseignement supérieur
Alice Olivier, Soutenance de thèse, 30 novembre 2018
  • Image Tyler Olson (via Shutterstock) - Portrait of confident male nurse...Image Tyler Olson (via Shutterstock) - Portrait of confident male nurse...

Soutenance de thèse
Vendredi 30 novembre 2018 à 14h
Salle Annick Percheron, 98 rue de l'Université, Paris 7e

Composition du jury :  Marie Bergström (INED), Sébastien Chauvin (Univ. Lausanne), Muriel Darmon (CESSP-EHESS et Univ. paris 1), Clotilde Lemarchant (Univ. de Lille, Clersé), Sophie Orange (Univ. de Nantes, CENS), Agnès van Zanten (OSC, Directrice de recherche)

Étudiants singuliers, hommes pluriels. Orientations et socialisations masculines dans des formations « féminines » de l’enseignement supérieur

Comment expliquer les parcours atypiques ? Prenant pour objet les hommes qui s’orientent vers des formations dites « féminines » de l’enseignement supérieur, cette thèse s’intéresse à la production de l’atypisme et aux socialisations sexuées. Elle fait ainsi dialoguer la sociologie de l’éducation, de la socialisation et du genre. Elle repose sur une double étude de cas des formations de sage-femme et d’assistant·e de service social, dans lesquelles une enquête multi-méthodes alliant entretiens, observations et analyses statistiques a été menée.
Alors que la littérature sur les trajectoires atypiques des femmes insiste sur le rôle des dispositions, cette étude de dominants en situation de minorité numérique montre l’importance des contextes. Nombre d’hommes « atypiques » ne sont pas les plus disposés à opter pour une formation « féminine » : ce sont avant tout des logiques institutionnelles, relationnelles et économiques qui encouragent ce choix, même si les schèmes d’action individuels – en termes de classe et de genre notamment – opèrent également de façon déterminante. Une analyse typologique articulant ces variables contextuelles et dispositionnelles révèle plus précisément quatre logiques à l’origine de ces orientations atypiques : la souplesse, l’ouverture, le pragmatisme et la stratégie.
Une fois en formation, les rares hommes font l’objet de processus de singularisation, mais sont aussi enjoints au respect d’une forte norme d’égalité des sexes. Selon les situations, on attend d’eux d’alterner entre différentes pratiques genrées, c’est-à-dire de jongler avec le « féminin » et le « masculin ». La maîtrise de cette souplesse de genre procure de nombreux bénéfices mais dont tous les hommes ne savent pas, ou ne peuvent pas, tirer profit. La thèse met à ce titre en évidence les fonctionnements de l’ordre du genre : elle éclaire la hiérarchie entre les sexes, mais aussi celle qui ordonne les hommes entre eux dans un contexte de valorisation de la mixité et de l’égalité.

Soutenance publique sur invitation préalable pour les extérieurs à Sciences Po.

Article "Hommes en formation de sage‑femme : des étudiants singuliers, des profils pluriels" (2017)

Migration DOM-métropole des années 1960 à nos jours

itinéraires d’une minorité française
Marine Haddad - Soutenance de thèse, lundi 3 décembre 2018
  • Image Hugo. "Doubout!" Paris, 2009 (CC BY-NC-ND)Image Hugo. "Doubout!" Paris, 2009 (CC BY-NC-ND)

Soutenance de thèse
Lundi 3 décembre 2018 à 14h
3ème étage de l'IEP (salle de réunion), 199 bd St-Germain, Paris 7e

Composition du jury :  Cris Beauchemin, Audrey Celestine, Stéphanie Condon, Wendy Roth, Mirna Safi (Directrice de recherche), Franck Temporal, Agnès Van Zanten

Migration DOM-métropole des années 1960 à nos jours : itinéraires d’une minorité française

À partir de sources quantitatives et qualitatives, cette thèse dresse un panorama des positions occupées par les migrants des DOM en France métropolitaine, au fil de leurs trajectoires individuelles et collectives depuis les années 1960. Elle caractérise les mécanismes à l’œuvre derrière la migration des ultramarins, leurs positions socioéconomiques en métropole, et la production de frontières ethno-raciales façonnées par les perceptions associées à leur parcours, leur citoyenneté et leur couleur de peau. Cette recherche révèle ainsi les rôles imbriqués d’ajustements économiques, de politiques publiques en mutation et de dynamiques familiales dans l’évolution des migrations. Elle met également en valeur les stratégies de résistance des ultramarins face à des processus de hiérarchisation, et montre comment ces stratégies peuvent renforcer, tout autant que subvertir, les frontières en place.

Soutenance publique sur invitation préalable pour les extérieurs à Sciences Po.

L’étude de la ségrégation - 40 ans de politique de la ville

Entretien avec Marco Oberti
Revue Diversité, n° 193
  • Image Canopé et Kirill Neiezhmakov (via Shutterstock)Image Canopé et Kirill Neiezhmakov (via Shutterstock)

La revue Diversité, éditée par le Réseau de création et d'accompagnement pédagogiques CANOPÉ propose dans son numéro 193 (daté septembre 2018) un regard sur les 40 années de politique de la ville. Une politique qui vise à réduire les écarts structurels entre certaines zones reconnues en difficulté et le reste du territoire.

Dans ce cadre, Marco Oberti, sociologue, professeur à Sciences Po et directeur de l'OSC revient sur ses travaux portant sur les inégalités urbaines et scolaires. C'est par la mesure de la ségrégation qu'il étudie l'ampleur et l'évolution des inégalités territoriales ; travaux menés avec Edmond Préteceille notamment.  Il rappelle dans cet entretien la nécessité d'étudier toutes les formes de ségrégation, impliquant toutes les classes sociales. Les chercheurs se donnent ainsi les moyens d'étudier dans le temps la stratification sociale et tous les processus d'éloignement, de distanciation qui se mettent en place, y compris de la part des classes supérieures. 

Ce que révèlent les études menées dans ce domaine est la nécessité d'appréhender ces phénomènes à toutes les échelles, voire au plus près des quartiers et des établissements scolaires. Des statistiques "moyennes" peuvent en effet masquer des effets relatifs et contradictoires avec les tendances générales. Globalement, la ségrégation n'a pas augmenté de manière significative dans la métropole parisienne, mais... le contraire est aussi vrai pour certains quartiers...  En matière d'éducation, être scolarisé dans un collège populaire du 93 divise par 1.4 voire 1.8 les chances d'obtenir une mention au Brevet. Mais être scolarisé dans des collèges populaires stigmatisés des Hauts-de-Seine - département favorisé - est très pénalisant et réduit fortement les probabilités d'obtenir une mention.  

L'entretien complet est à découvrir, en suivant ce lien.

Dans ce numéro, à lire, l'article de Clément Rivière et Nicolas Oppenchaim « Enfants et quartiers prioritaires, quelle socialisation résidentielle ? ».

POUR EN SAVOIR PLUS

Causes and Consequences of Inequalities in Europe

Conférence ECSR 2018
29-31 octobre, Sciences Po, Paris
  • Image TTstudio & pixellliebe (via Shutterstock)Image TTstudio & pixellliebe (via Shutterstock)

Après Tallinn University en 2015, Oxford University en 2016 et Milano Bocconi University en 2017, l'OSC et ses partenaires ont le plaisir d'accueillir la conférence annuelle de l'European Consortium for Sociological Research (ECSR) du 29 au 31 octobre 2018. 93 institutions de recherche issues de 24 pays européens en sont aujoud'hui membres.

Causes and Consequences of Inequalities in Europe

Après un appel à communication lancé en janvier dernier, 186 communications ont été retenues pour cette édition, sur les 427 soumises. S'y ajoutent 34 posters, exposés dans le hall de Sciences Po au 27 rue Saint-Guillaume.

  • Les partenaires

OSC Sciences Po et CNRS  (organisateur)
LIEPP Sciences Po
CEE Sciences Po et CNRS
INED
CREST ENSAE

  • Les sessions plénières (amphithéâtre Émile Boutmy, Sciences Po, 27 rue Saint-Guillaume, Paris)

LUNDI 29 OCTOBRE (14h - 15h45)
Richard Breen
(Nuffield College, University of Oxford)
  Intergenerational Mobility in the XXth Century

Clément Dherbécourt (France Stratégie)
 Measuring and Interpreting Intergenerational Mobility: New Developments in Economics

MARDI 30 OCTOBRE (9h - 10h30)
Marie Evertsson (University of Stockholm)
  Families of the XXIst Century: Negotiating Gender, Work and Care

Lidia Panico (INED – French Institute for Demographic Studies)
  Parenting and Early Child Outcomes: The Benefits and Limits of Comparative Research

MERCREDI 31 OCTOBRE (9h - 10h30) SPONSORED BY THE LIEPP
Mirna Safi (Sciences Po, Paris)
  Migration and the (Re)Making of Inequality

Jan Rovny (Sciences Po, Paris)
  Ethnicity and Political Competition in Eastern Europe

  • Il est possible de télécharger ici le programme complet de la manifestation, contenant notamment une présentation de ces sessions.
    Également disponibles : le livret des résumés des communications ainsi que les résumés des posters.

    La plupart des problématiques contemporaines de la sociologie y sont abordées, au travers de plusieurs sessions thématiques. Quelques exemples : transmission inter-générationnelle, systèmes d'éducation, inégalités ethniques, inégalités de genre, inégalités d'éducation, inégalités de revenu, inégalités résidentielles, inégalités de santé, discriminations au travail, structure des familles, État-providence, fécondité, mobilité sociale, qualité de vie et grand âge, reproduction sociale, intégration des immigrés...

  • En raison des capacités d'accueil des salles, les sessions parallèles sont prioritairement réservées aux personnes inscrites ayant réglé leur participation. Les sessions plénières sont ouvertes dans la limite des places disponibles, uniquement sur inscription, en suivant ce lien.
POUR EN SAVOIR PLUS

Site officiel

Ezgi Pinar & Matthew Soener

See(k)ing Authoritarianism Through Labour Regime | Sites and Sources of Financialization (2 talks)
OSC and MaxPo Seminar,16 November 2018
  • Image auteurs et via Shutterstock (BARS graphics, bioraven)Image auteurs et via Shutterstock (BARS graphics, bioraven)

 Joint Seminar OSC & MaxPo

98, rue de l'Université 75007 Paris - Annick Percheron room

Friday 16 November 2018, 11h - 13h

Ezgi Pinar (Research Fellow, MaxPo)

Matthew Soener (Postdoctoral Fellow, OSC & MaxPo)

 

See(k)ing Authoritarianism Through Labour Regime

Ezgi PinarThis talk is motivated by the need of understanding the dynamics of the authoritarianism discussions and by the need of pointing out conceptual and theoretical drawbacks of existing analyses. Authoritarianism has been on the research agenda of political scientists for a while now and Turkey attracts scholars in this respect. The discussions revolve around the state of emergency discussions and increasing security measures and repressive politics and rising of an authoritarian leader.  I will suggest to go beyond the super-structural analyses and look at the labour side of the issue to have an integrative analysis of the existing political regime in Turkey. Based on the this labour-oriented perspective, I would argue that the so-called authoritarianism in Turkey has a long-history soaring the state of emergency regime in Turkey.  Recalling conceptual and theoretical concerns to the regime discussions is fundamental aim of my research. Turkish case is utilized for the sake of these concerns as a current and internationally debated sample.

Ezgi Pinar is Visiting Researcher at Sciences Po, graduated from Istanbul University.

 
The Sites and Sources of Financialization: Accounting for the Financial Turn Among Non-Financial Companies Across 37 Countries


Matthew SoenerNon-Financial companies today devote more earnings to financial ends leaving fewer resources to productive investment and other stakeholders like workers. This “financialized” behavior carries many negative consequences. However, we do not know what concrete mechanisms explain it. I test why non-financial sector companies financialize with a novel firm-level database in 37 countries from 1991-2014. Additionally, I weigh in on whether financialization owes to national-level differences or firm-level dynamics.

Matthew Soener is Postdoctoral fellow, graduated from The Ohio State University.

Register is mandatory for external audience (bernard.corminboeuf@sciencespo.fr).

Les enfants d’immigrés à l’école. Inégalités scolaires du primaire à l’enseignement supérieur

Séminaire politiques éducatives du LIEPP - Mathieu Ichou (INED)
6 novembre 2018, 16h
  • Monkey Business Images (via Shutterstock)Monkey Business Images (via Shutterstock)

L'axe Politiques éducatives a le plaisir de vous inviter à la prochaine séance du cycle de séminaires organisé par Denis Fougère et Agnès van Zanten

Les enfants d’immigrés à l’école.
Inégalités scolaires du primaire à l’enseignement supérieur


Mardi 6 novembre 2018, 16h00 - 18h00
Salle de séminaire du LIEPP
254 bd Saint Germain, 75007 Paris

Inscriptions

 

Mathieu ICHOU

Chargé de Recherches à l'INED, Paris

Mathieu Ichou présentera son dernier ouvrage intitulé Les enfants d’immigrés à l’école. Inégalités scolaires du primaire à l’enseignement supérieur paru aux Presses Universitaires de France.

En France, près d’un quart des enfants en âge scolaire ont au moins un parent immigré. Or, les qualifications scolaires jouent un rôle essentiel dans la définition du statut social des individus et la constitution des inégalités. En analysant la scolarité des enfants d’immigrés, Mathieu Ichou apporte donc un éclairage sociologique à un enjeu social fondamental. Sur un sujet aussi saturé de discours médiatiques et politiques réducteurs, il propose de dépasser les fausses évidences, grâce à une approche analytique plutôt que normative : ne pas étudier les immigrés uniquement après qu’ils sont entrés sur le territoire national, en ignorant tout de leur histoire antérieure ; ne pas réduire leurs enfants à un groupe homogène, toujours en « échec scolaire » ; ne pas attribuer a priori toutes les difficultés scolaires des enfants à des défaillances familiales, à une culture d’origine incompatible avec l’école ou à une fratrie trop nombreuse. Autant d’impératifs analytiques qui portent leurs fruits et fournissent de nombreux résultats originaux.

La photographie dans la boite à outils des sciences sociales

METSEM #17 lundi 29 octobre
Michaël Meyer (Unil)
  • Image cyberien94 (CC BY-ND 2.0)Image cyberien94 (CC BY-ND 2.0)

METSEM #17
SEMINAIRE DE METHODOLOGIE

Michaël Meyer
Junior Lecturer, Université de Lausanne et associé au CESDIP

Michaël Meyer 

La photographie dans la boite à outils des sciences sociales
Actualité des méthodes visuelles

Lundi 29 octobre 2018 à 14h30, 98 rue de l'Université, Paris 7e, salle Percheron
Inscription obligatoire en suivant ce lien

Michaël Meyer est sociologue, titulaire d’un double doctorat aux universités de Lausanne (Suisse) et de Nantes (France). Sa thèse, intitulée « Pour une sociologie visuelle du monde policier. Regards, visibilité et médiatisation de la police lausannoise », a associé enquête de terrain, utilisation de la photographie et analyse des médias.
Ses recherches combinent la sociologie du travail et des groupes professionnels à des méthodes empruntées à la sociologie visuelle. Il s’intéresse notamment à la profession policière, aux stratégies de communication des institutions pénales et aux interactions entre professionnels de la sécurité et professionnels de la santé.
Il a publié en 2013 un Précis de photographie à l'usage des sociologues (PUR).

La séance #18 du METSEM aura lieu le vendredi 23 novembre à 10h, avec Stéhanie Legleye (INED) et Alex Alber (CITERES/CIST Tours) sur le thème de l'usage  des paradonnées dans les enquêtes par questionnaires et entretiens.

Modes de vie, soutenabilité et transitions écologiques

Atelier interdisciplinaire de recherches sur l’environnement
Lundi 8 octobre 2018, 12h30-14h30
  • Image SuperDD, More than you really need, via Flickr (BY-NC-ND) Image SuperDD, More than you really need, via Flickr (BY-NC-ND)

Atelier interdisciplinaire de recherches sur l’environnement (AIRE)

Lundi 8 octobre 2018 de 12h30 à 14h30
Salle du Conseil, 13 rue de l'Université, 75007 Paris

  • Sophie Dubuisson-Quellier, directrice de recherche CNRS au Centre de sociologie des organisations de Sciences Po, interviendra sur « La consommation engagée et la transition. Vers une économie morale de la consommnation ».
  • Philippe Coulangeon, directeur de recherche CNRS à l’Observatoire sociologique du changement de Sciences Po et Maël Ginsburger, doctorant à l’Observatoire sociologique du changement de Sciences Po et à l’ENS, présenteront les premiers résultats de l’enquête « Styles de vie et environnement ».

Sur inscription prélable.

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Disability Equality in Europe?

Mark Priestley
Séminaire scientifique de l'OSC, 12 octobre 2018
  • Image Alex Cowan, "Protest Sign" via Flickr (CC BY-NC)Image Alex Cowan, "Protest Sign" via Flickr (CC BY-NC)

Séminaire scientifique de l'OSC 2018-2019

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Georges Lavau

vendredi 12 octobre 2018 de 11h à 12h30

Mark Priestley (University of Leeds)

Disability Equality in Europe?

The presentation explores disability as a dimension of equality, using a model based on rights recognition, access, solidarity and participation. This is illustrated with policy examples and evidence from a ten-year research programme in the EU.

Mark Priestley (University of Leeds)
Mark Priestley

Professor of Disability Policy
University of Leeds
Scientific director of the European Commission’s Academic Network of European Disability experts (ANED)

 

 

Register is mandatory for external audience (bernard.corminboeuf@sciencespo.fr).

Actualités des recherches sur l'adolescence

Journée doctorale AFS RT 15
22 novembre 2018
  • Image Rawpixel.comImage Rawpixel.com

Logo AFS
L'association française de sociologie - RT 15 "Sociologie de la jeunesse" organise, avec le soutien de l'INJEP et de l'OSC une journée doctorale le jeudi 22 novembre 2018.

Actualité des recherches sur l'adolescence

  Salle Percheron, 98 rue de l'Université, 75007 Paris
Le programme détaillé est à consulter sur le carnet du RT 15. Inscription obligatoire.

9h15 - Présentation du Réseau Thématique 15 de l’AFS

9h30 - Apports des recherches sur l’adolescence en sciences sociales, Agnès Van Zanten (Sciences Po, OSC)

10h - La catégorie « adolescence » et son appropriation par les adolescent·e·s
Discutante : Patricia Loncle (EHESP - ARENES)

– Vincent  Hugoo :  « Un  dérapage  contrôlé  :  les  usages  de  l’adolescence par  des  lycéens de classes supérieures »
– Louisa Laidi : « Une ethnographie du microcosme juvénile : une ado parmi les ados »

11h20 - L’école comme espace de définition de l’adolescence
Discutant : Yves Raibaud (Univ Bordeaux, PASSAGES)

– Lila Le  Trividic Harrache : « Les  frontières  intérieures.  Les  acteurs  scolaires  et  la prise en compte des situations personnelles des adolescent·e·s “à problème” au lycée »
– Nolwenn  Rigollet : « Entrer dans l’école pour voir leur Monde : les représentations de l’espace  mondial  chez  les  lycéens.  Interrogations  méthodologiques,  déontologiques  et éthiques »

13h45 - Pratiques des filles à l’adolescence. Panique morale et sexualité
Discutante : Marie Bergström (INED)

– Katia  Baudry :  « Le  michetonnage.  Une  analyse  sociologique  des  conduites  pré-prostitutionnelles de filles, des quartiers populaires, à l’adolescence »
– Béatrice Guillier : « Qui a peur des adolescentes en ligne ? Discours public et panique morale autour des usages d’Internet chez les jeunes filles »

15h - Classes sociales et socialisation entre pairs à l’adolescence
Discutante : Elsa Ramos (Université Paris Descartes - CERLIS)

– Cyriac  Gousset : « Des  garages  aux  appartements.  Les  soirées  comme  analyseur  du cadre socialisateur d'un groupe de pairs masculins des classes moyennes - supérieures du périurbain (16 - 24 ans) »
– Mickael  Chelal :  « Les  dimensions  spatiales  de  la  socialisation  des “jeunes  filles  et garçons de cité” »

16h15 - Publier sur la jeunesse, rencontre avec des revues de sciences sociales

POUR EN SAVOIR PLUS

Banks’ Shifts in Corporate Political Activity during the U.S. Financial Crisis

Olivia Nicol
Séminaire scientifique de l'OSC, 5 octobre 2018
  • Photo smallquan, The CMB in Williamsburg, Brooklyn  (CC BY-NC-ND)Photo smallquan, The CMB in Williamsburg, Brooklyn (CC BY-NC-ND)

Séminaire scientifique de l'OSC 2018-2019

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 5 octobre 2018 de 10h30 à 12h

Olivia Nicol (SUTD Singapore)

Banks’ Shifts in Corporate Political Activity during the U.S. Financial Crisis

In this communication I analyze how corporations select and adapt their political activities when they face major crises. I track the news interventions, lobbying expenses, and campaign contributions that four major banks (J. P. Morgan Chase, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Citigroup) deployed during the recent U.S. financial crisis. I show that banks dramatically increased their news interventions compared to the pre-crisis period and compared to the other two tactics of political influence. Thus, banks opted for an overt and indirect strategy as they faced constraints on their ability to participate in political activity. However, their news interventions were not meant to express the banks’ positions on regulation but rather to change the image of banks and their economic and social purpose. Thus, I develop a theory of impression management strategies as a substitute to traditional political activity in contexts of crisis.

Olivia Nicol (SUTD)Olivia Nicol is an Assistant Professor of Sociology at the Singapore University of Technology and Design. Her work concentrates on the attribution of responsibility in long and complex causal chains. She focuses on the recent financial crisis in the United States (2007 – 2010). She is not interested in knowing who was responsible for the crisis, but how responsibility was constructed through a blame game. She examines media excerpts drawn from three main newspapers (The New York Times, The Wall Street Journal and USA Today) to analyze the games of accusations and counter-accusations for the crisis.

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Priorité à l’éducation musicale ?

Philippe Coulangeon
The Conversation, septembre 2018
  • Image Rudie Strummer (via Shutterstock)Image Rudie Strummer (via Shutterstock)

Pour la deuxième année consécutive, en 2018, les ministres de l’Éducation nationale et de la Culture se sont associés pour une rentrée en musique dans les écoles, collèges et lycées. Comme l’année précédente, il s’agissait d’accueillir les élèves « par des chants ou des concerts afin de commencer l’année sous le signe de la joie et de la sérénité », selon les mots du communiqué de presse officiel.

Portée par la conviction que « le développement de la pratique collective de la musique est essentiel pour bâtir l’école de la confiance », cette rentrée en musique s’inscrit dans le cadre d’une action plus vaste en faveur de l’éducation artistique et culturelle. Les deux ministères y font la part belle à la pratique musicale, à travers notamment la mise en place du « plan chorale » dans l’ensemble des établissements du primaire au bac, suivi par la création, en cette rentrée 2018, d’un enseignement facultatif de chant dans les collèges.

Des vertus éducatives discutées

La priorité donnée à la musique et au chant doit sans doute en partie aux vertus éducatives qui lui sont souvent prêtées. La pratique musicale est ainsi réputée favoriser les capacités de concentration, de mémorisation et de synchronisation. Elle est aussi présumée encourager la productivité et la créativité, réduire le stress, et développer l’empathie. Prenant appui sur des recherches récentes dans le domaine des neurosciences, notamment les travaux d’Isabelle Peretz, l’idée selon laquelle la pratique musicale, en plus d’adoucir les mœurs, rendrait intelligent, sociable et efficace est pourtant assez largement controversée.

S’agissant en particulier des effets sur les capacités cognitives et les apprentissages scolaires, les études existantes livrent des résultats contradictoires. Certaines suggèrent un effet robuste de la pratique musicale sur les résultats scolaires, particulièrement prononcé pour les élèves de milieu défavorisé. D’autres soulignent au contraire l’absence d’effet significatif, le lien entre la pratique musicale et les performances cognitives relevant en grande partie d’un biais de sélection.

Il est en effet possible que les enfants et les adolescents qui pratiquent la musique diffèrent des autres sous le rapport de caractéristiques pour partie inobservables (génétiques, notamment) qui jouent simultanément sur les performances cognitives et les résultats scolaires d’une part, et sur l’engagement dans la pratique musicale, d’autre part.

L’impact d’une pratique périscolaire

D’ailleurs, l’effet de la pratique musicale sur les trajectoires et les résultats scolaires, s’il existe, est sans doute partiellement d’une autre nature. Il faut garder à l’esprit que cette pratique s’effectue aujourd’hui principalement, en France, en marge du temps scolaire. Menée à partir des données du panel d’élèves français entrés en classe de 6e à la rentrée 2007 (et suivis par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du Ministère de l’Éducation nationale), une recherche récente fait ressortir l’impact positif sur les résultats des collégiens en français et en mathématiques d’un certain nombre de pratiques extrascolaires.

C’est le cas de la musique, mais pas seulement – la pratique sportive produit quasiment les mêmes effets. Ces pratiques ont en commun de prolonger au-delà du temps scolaire un encadrement des usages du temps dont on peut penser qu’il est en soi bénéfique aux élèves. Si elle suggère un impact sur les résultats scolaires, l’étude ne montre en effet pas d’impact significatif sur les compétences cognitives stricto sensu, telles qu’elles sont mesurées par la DEPP chez les élèves du panel.

On peut ainsi penser que c’est aussi parce qu’elle requiert, en les exacerbant, les dispositions sollicitées par nombre d’apprentissages scolaires – engageant un rapport au temps fait de répétition, de patience, de satisfaction différée, de discipline – que la pratique musicale va de pair avec de meilleurs résultats. Et dans la mesure où ces pratiques sont très diversement présentes selon le milieu social des élèves – avec une forte prédominance dans les environnements favorisés –, elles tendent à renforcer les inégalités de réussite scolaire.

C’est en tout cas la thèse formulée il y a une quinzaine d’années par la sociologue américaine Annette Lareau, qui caractérisait notamment le style éducatif des familles des classes supérieures par l’importance accordée à ce type de pratiques. À cet égard, ce n’est sans doute pas tant l’effet bénéfique de cet encadrement des usages du temps libre dans les milieux favorisés qu’il convient de souligner, que le préjudice subi par les enfants de milieu populaire beaucoup plus largement livrés à eux-mêmes hors de l’école. L’impact très inégal des vacances, et en particulier des grandes vacances d’été – dont profitent peu les enfants de milieux défavorisés – procède vraisemblablement des mêmes causes.

Des signaux contradictoires

Sur ces questions, l’école française se singularise par le rôle très limité de l’Éducation nationale dans l’encadrement du temps périscolaire, très largement confié à la responsabilité des familles, des collectivités locales et du secteur associatif. Si la rentrée en musique ou le plan chorale signale une volonté plus globale de réinvestir des activités qui, parce qu’elles s’exercent aujourd’hui principalement à la périphérie de l’École, ont un effet très inégalitaire, elles peuvent alors contribuer, aussi modestement que ce soit, à réduire les écarts de trajectoires et de performances entre élèves.

Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement actuel, qui a entériné il y a quelques mois le retour à la semaine des quatre jours dans 80 % des écoles, livre en la matière des signaux contradictoires. L’éducation artistique et culturelle pourrait être un levier tout à fait pertinent de reconquête des temps périscolaires, mais on voit mal comment elle pourrait exercer de tels effets dans le cadre d’un temps scolaire réduit – la France se singularisant déjà par un volume horaire scolaire global parmi les plus faibles d’Europe.

Quoi qu’il en soit, au vu des incertitudes qui entourent les effets des activités extrascolaires en général et des activités musicales en particulier sur les performances des élèves, il est à craindre que l’impact de ces dispositifs soit dans l’immédiat jugé décevant, si l’on se contente de les évaluer à cette aune. Mais il est aussi permis d’interroger le bien-fondé de cette tendance à indexer la légitimité de l’action publique dans le domaine culturel sur ses effets « extrinsèques » : lutte contre le décrochage scolaire, la fracture sociale, la ghettoïsation des quartiers populaires, etc.

À cette tendance, qui se manifeste aussi dans la conception des politiques d’attractivité économique et touristique des territoires, on peut tout aussi bien opposer les vertus intrinsèques des arts à l’École en général, et de la musique en particulier. Considérer en d’autres termes que les pratiques chorales et musicales à l’École puissent être à elles-mêmes leur propre fin.

The Conversation

Philippe Coulangeon est sociologue, directeur de recherche CNRS à l'OSC.
La version originale de cet article a été publiée le 11 septembre 2018 sur The Conversation.

The political economy of family policy expansion

Fostering neoliberal capitalism or promoting gender equality supporting social reproduction?
Séminaire scientifique OSC, Emanuele Ferragina, 14 septembre 2018
  • Image Shutterstock/ZodiacphotoImage Shutterstock/Zodiacphoto

Séminaire scientifique de l'OSC 2018-2019

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 14 septembre 2018 de 11h30 à 13h

Emanuele Ferragina (OSC - LIEPP)


The political economy of family policy expansion
Fostering neoliberal capitalism or promoting gender equality
supporting social reproduction?

 

Emanuele Ferragina (OSC)In contrast with the overall trajectory of the welfare state in high-income countries, family policy is expanding rather than retrenching. This expansion constitutes a ‘contingent convergence’ toward higher spending for childcare services and a more egalitarian share of leave among parents. We interpret this evolution in accordance with welfare state and political economy developments as part of two opposite movements. On the one hand, family policy expansion works coherently with welfare state retrenchment to help boost maternal employment in low-service sector jobs. On the other, it reduces mothers’ care-work burden, smoothing the shift from the male breadwinner to the adult worker model. The first movement characterises family policy expansion as another tool to foster neoliberal capitalism and the advent of the Schumpeterian Workfare State, while the second supports working parents in meeting increasing childcare costs, progressively extending the so-called LEGO logic outside Scandinavia. An empirical analysis of the interplay between these two movements – based on the simultaneous expansion of childcare spending and the retrenchment of minimum income guarantees for couples with two children – reveals that the first movement prevails over the second in a large majority of high-income countries.

Register is mandatory for external audience (bernard.corminboeuf@sciencespo.fr).

Sociologie de l'école (5e éd)

Marie Duru-Bellat, Géraldine Farges et Agnès van Zanten
Armand Colin, collection U, août 2018
  • Sociologie de l'école (5e éd.), Armand Colin, 2018Sociologie de l'école (5e éd.), Armand Colin, 2018

Sociologie de l'école (5e édition)

Marie Duru-Bellat, Géraldine Farges, Agnès van Zanten

Armand Colin, collection U, 336 p., août 2018 (isbn 9782200621636)

Cet ouvrage de référence est régulièrement remanié et enrichi depuis sa première édition en 1992. Il constitue un panorama complet des problématiques du système éducatif français, d'un point de vue socio-historique.

Le premier chapitre situe la place de l'école dans la société. Quelles politiques scolaires et quels enjeux de la scolarité pour les élèves français (ascension dans échelle sociale, emploi) ? Un focus est mis sur les inégalités de carrière dans le système scolaire (milieu social et réussite, déterminismes sociaux, valeurs des bacs...).

Dans le second chapitre, les auteures installent l'école dans un contexte (local, national - villes et campagnes - traditions, modernité - ségrégations - valeur de l'établissement) et abordent les questions de pratiques pédagogiques, des programmes et des normes d'excellence.

Le chapitre suivant traite du rôle des 3 principaux acteurs du champs : le métier d'enseignant, les pratiques éducatives dans les familles et l'expérience des élèves (rapport aux études, intégration).

L'évolution des analyses théoriques de l'école sont ensuite présentées, dans une perspective plus "sciences de l'éducation", sous 2 aspects principaux : l'école reproductrice de valeurs et rapports sociaux et un l'école comme espace stratégique d'acteurs.

Une très riche bibliographie clôt chaque chapitre.

Cet ouvrage se présente comme une ressource pour l'action pédagogique et politique. Par sa prise de recul il a vocation a intéresser tous les professionnels et les usagers du système éducatif.

Lien vers l'éditeur (table des matières)

Saisir les conséquences d’une politique à partir de ses ressortissants

La réception de l’action publique
Anne Revillard - RFSP 2018/3
  • Numéro 2018/3Numéro 2018/3

Saisir les conséquences d’une politique à partir de ses ressortissants :
La réception de l’action publique

Anne Revillard (OSC-LIEPP)

Revue Française de Science Politique
Volume 68, Numéro 2018/3, 2018
p. 469-491

Anne Revillard (OSC)À la différence d’autres séquences telles que la mise sur agenda ou la mise en œuvre, la science politique s’est relativement moins intéressée au moment dans lequel les politiques publiques produisent des conséquences chez leurs ressortissants individuels. Les processus en jeu mêlent effets directs de l’action publique et appropriations par les individus, et ils ont des dimensions aussi bien objectives que subjectives. Nous proposons d’en rendre compte à partir de l’idée de réception de l’action publique. Cet article précise les implications théoriques et méthodologiques de cette approche. Il identifie deux modalités complémentaires d’étude de ces processus de réception, qui diffèrent par leur échelle d’analyse : celle de l’instrument et celle du secteur d’action publique.

Consultez l'article en ligne sur CAIRN.

L'Observatoire sociologique du changement : 1988-2018

Retour sur les journées anniversaire, 14-15 juin 2018
  • Marta Dominguez-Folgueras. Division du travail crise économique : impacts genrésMarta Dominguez-Folgueras. Division du travail crise économique : impacts genrés

Les 2 journées se sont tenues à Sciences Po, amphithéâtre Claude Erignac. Les chercheurs de l'OSC avait carte blanche pour présenter un aspect de leurs travaux, à la lumière des évolutions sociétales et méthodologiques de ces dernières années. Une occasion, notamment pour les étudiants, de voir des sociologues au travail appréhender le changement social autour de la multiplicité des thèmes, terrains et méthodes étudiés à l'OSC.  

Accueil journées 14-15 juin 2018 (OSC)

Passé, présent et avenir de l’OSC 
Marco OBERTI, Professeur des universités, Directeur de l’OSC
Les premières années de l'OSC, autour de la figure tutélaire de Henri Mendras ; l'internationalisation croissante des thèmes de recherche, des échanges et des recrutements ; le relais de la FNSP dans le soutien aux structures de recherche de Sciences Po ; évolution des grandes thématiques des thèses : ségrégation urbaine, éducation, familles, mobilité sociale, styles de vie, dimension ethnoraciale...

Evolution des effectifs du laboratoire (OSC)Répartition des thèses par période (OSC)

Evolution des thèmes de recherche des doctorants (OSC)

 Langue de publication des articles scientifiques (OSC)

La notion de changement dans le travail empirique et théorique : l’exemple de la sociologie du genre
Irène THÉRY, Directrice d’études, EHESS, Centre Norbert Elias
Depuis les années 80, Irène Théry travaille sur l'évolution du droit de la famille, les normes en matière sexuelle et la parenté. La différence des sexes, moteur des transformations familiales a toujours été au coeur de ses travaux.
   
Session I : Face aux inégalités scolaires

  • Le sociologue comme agent du changement social : élaborer et évaluer des dispositifs pour réduire les inégalités scolaires
    Carlo BARONE, Professeur des universités, Sciences Po OSC
    Lire le compte-rendu du Café pédagogique rédigé par François Jarraud
    Présentation du projet sur le site du LIEPP
    Mise en place d'une expérimentation dans les écoles maternelles pour favoriser la lecture parentale. Des résultats probants !
  • Comprendre les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur : le rôle des dispositifs institutionnels et marchands
    Agnès VAN ZANTEN, Directrice de recherche CNRS, Sciences Po OSC
    Mise en place de plusieurs enquêtes pour mettre en évidence les différences de moyens et de stratégies en matière d'orientation, entre les établissements favorisés et les autres.
    Lire le compte-rendu du Café pédagogique rédigé par François Jarraud
  • Économie et sociologie de l’éducation : convergence ou repli disciplinaire ?
    Denis FOUGÈRE, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po OSC
    Un regard sur l'évolution des rapports entre sociologues et économistes dans le domaine de l'éducation, où approches empiriques et méthodes d'inférence causale dominent. Peu d'intersciplinarité au final, même si thèmes, données et méthodes sont communs.

Session II : Dynamiques ségrégatives, inégalités et discriminations
 Modératrice Sukriti ISSAR, Assistant Professor, Sciences Po OSC   

  • La grande séparation : Le déclin des interactions au travail entre haut et bas de la hiérarchie salariale et ses conséquences
    Olivier GODECHOT, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po OSC
    Des inégalités croissantes au travail : focus sur les 1% des individus les mieux payés dans 6 pays. Une polarisation qui rejoint le phénomène de ségrégation résidentielle.
  • Mutations sociales et spatiales intenses de la métropole parisienne, évolutions lentes de la ségrégation
    Edmond PRÉTECEILLE, Directeur de recherche CNRS émérite, Sciences Po OSC
    Analyse de la ségrégation socioéconomique et ethnoraciale dans la métropole parisienne. Stabilité mais bipolarisation autour de situations extrêmes.
  • Étudier les inégalités ethnoraciales dans la sociologie française : quelles catégories pour quels usages ?
    Mirna SAFI, Directrice de recherche, Sciences Po OSC
    Comment les chercheurs ont catégorisé les populations pour étudier les inégalités sociales ethnoraciales.

Session III : Analyser le changement social
Modérateur Alain CHENU, Professeur des universités émérite, Sciences Po OSC   

  • Un problème d’astronome et de lunette : du ‘’Constant Flux’’ à la mise en évidence d’une variation de la fluidité sociale en France et son explication
    Louis-André VALLET, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po OSC
    Retour sur les méthodes utilisées pour mesurer et qualifier les phénomènes de mobilité et de fluidité sociale intergénérationnelle sur de longues périodes.
    Suggestion de lecture (Revue de l'OFCE, 2017)
  • Le savant, le populaire et l’éclectique. Pratiques culturelles, changement social et inégalités
    Philippe COULANGEON, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po OSC
    Sociologie des goûts et des pratiques culturelles dans un environnement en constante évolution (technologique, économique...). Au-delà de l'opposition culture savante vs culture populaire, la mesure du degrés d'ouverture à des répertoires diversifiés devient discriminante.
  • Les médiations politiques du changement social : la réception de l’action publique
    Anne REVILLARD, Associate Professor, Sciences Po OSC
    Prendre en compte la manière dont les citoyens collaborent ou s'approprient les mesures politiques et réglementaires.

Session IV : L'analyse croisée des rapports sociaux : classe, genre, race dans les thèses préparées à l'OSC
Marie Bergström, Margot Delon, Héloïse Fradkine, Ugo Palheta (anciens doctorants)
Modératrices Claire COSQUER et Solène BRUN (Doctorantes OSC)
Dans le rétroviseur, 15 années de recherches doctorales abordant les rapports sociaux de genre, de race ou de classe sociale : rencontres en ligne, viol et rapports de genre, pratique de la chasse à courre, enseignement professionnel.
   
Session V : Quelques dimensions du changement social
 Modérateur Laurent LESNARD, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po OSC

  • Évolution des formes de famille et rapports de genre : regards comparés France - Espagne
    Marta DOMINGUEZ-FOLGUERAS, Associate Professor, Sciences Po OSC
    Étudier les évolutions du modèle familial en Espagne et notamment le partage des tâches domestiques, dans un contexte de crise économique, de basse fécondité et de place plus importante des femmes sur le marché du travail et la sphère politique.
  • Convergence et divergence dans les sociétés européennes - Une approche multidimensionnelle
    Ettore RECCHI, Professeur des universités, Sciences Po OSC
    Etudier, à travers plusieurs dimensions, la trajectoire des sociétés des pays membres de l'Union Européenne.

 Nations et intégration européenne - Ettore Recchi

  • Deux questions restées aux marges de nos préoccupations : écologie et génétique
    Hugues LAGRANGE, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po OSC
    A partir d'analyses de cas, réflexion sur les influences génétiques et environnementales à prendre en compte dans l'analyse des phénomènes sociaux.

30 ans - Ecologie et génétique - Hugues Lagrange (OSC)

30 ans de l'OSC - Directions et chercheurs

POUR EN SAVOIR PLUS

La réanalyse d'entretiens : enjeux potentiels et défis

METSEM #15
Jeudi 21 juin, 10h-12h
  • Photo : archivage d'enquêtes à l'OSCPhoto : archivage d'enquêtes à l'OSC

METSEM #15
SEMINAIRE DE METHODOLOGIE

Anja Thomas
Docteure associée au CERI, chargée d'enseignement à Sciences Po

Anja Thomas

La réanalyse d'entretiens : enjeux potentiels et défis

Jeudi 21 juin 2018 de 10h à 12h, 98 rue de l'Université, Paris 7e, salle Percheron
Inscription obligatoire en suivant ce lien

La réanalyse de données qualitatives, notamment d’entretiens, est une pratique de recherche assez récente en France. Il s’agit d’une méthode qui demande au chercheur un travail important de (re)contextualisation des processus de production des données et de réanalyse. Elle demande également un travail méticuleux de la part de ceux qui participent à la conservation d’une enquête.
Mais la réanalyse de données qualitatives présente aussi un potentiel de recherche fort. Elle permet de dédier un temps supplémentaire à l’analyse de corpus de données encore sous-exploitées et fournit la possibilité de s’approcher d’objets de recherche souvent inatteignables, notamment par comparaisons diachroniques.
Pour sa recherche doctorale "The ‘European Integration Paradox’ Comparing EU Practice and Discourse on the Role of Parliaments in the EU in the Assemblée nationale and the Bundestag Across Time", Anja Thomas a utilisé une partie des entretiens d’une enquête auprès de parlementaires français réalisée par Olivier Rozenberg entre 1998 et 2003, et conservée dans la base de données BeQuali du CDSP
Cet accès lui a permis d’effectuer une comparaison avec des entretiens plus récents et d’étudier l’évolution dans le temps du sens que donnaient les députés à leur travail de suivi des affaires européennes.

Elle parlera de son expérience en présentant les étapes de cette recherche et les difficultés rencontrées.  L’objectif est d’amorcer le débat avec les participants sur les enjeux, potentiels et défis de cette nouvelle méthode.

POUR EN SAVOIR PLUS
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Vulnerable Rights

The Incomplete Realization of Disability Social Rights in France
Anne Revillard, Social Sciences, June 2018
  • Image riopatuca via ShutterstockImage riopatuca via Shutterstock

Just published in Social Sciences, international open access journal

Anne Revillard (OSC - LIEPP)

Vulnerable Rights: The Incomplete Realization of Disability Social Rights in France

Vol. 8, n° 6, 88, 1st June 2018 - doi 10.3390/socsci7060088 - 16 p.

Online access

Anne Revillard (OSC - LIEPP)While disabled people embody a classical figure of vulnerability, this paper shifts the focus of attention to the vulnerability of their social rights.
I address this question normatively and empirically. From a normative point of view, a common framing of disability rights as civil rights, under the influence of the Americans with disabilities Act (ADA), has tended to impede the discussion on disability social rights. By re-asserting that social rights are fundamental human rights, the United Nations’ Convention on the Rights of Persons with Disabilities (CRPD) contributes to bringing them back to the forefront of disability research. However, the realization of disability social rights also needs to be empirically assessed. Based on theories of social rights as well as on Weberian sociology of law, I point to two major ideal-typical characteristics of social rights: they are expected to reduce uncertainty, especially regarding the evolution of one’s autonomy, and to foster a sense of citizenship. I then study the reception of two types of disability benefits in France, the Adult disability benefit (AAH) and the Disability compensation benefit (PCH), to assess to what extent these promises of social rights translate into the experiences of disabled citizens. My analysis is based on 30 biographical interviews with people with either visual or mobility impairments, conducted between 2014 and 2016. The results show the persistent vulnerability of disability social rights in France, pointing to the importance of the procedural dimension of rights realization.

Anne Revillard is Associate professor in sociology at Sciences Po.

Ségrégation résidentielle | Expatriées à Abu Dhabi

2 communications au Séminaire scientifique de l'OSC
Vendredi 1er juin 2018, 11h15
  • Images Asim Bharwani (CC BY-NC-ND), Jeanne Menjoulet (CC BY), Thomas Arrivé     Images Asim Bharwani (CC BY-NC-ND), Jeanne Menjoulet (CC BY), Thomas Arrivé

Séminaire scientifique de l'OSC 2017-2018

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 1er juin 2018 de 11h15 à 13h15

Claire Cosquer (OSC)

Une cage dorée ?
Expériences genrées de "l’expatriation" à Abu Dhabi

et

Quentin Ramond (OSC-LIEPP)

Quel est le rôle du statut d’occupation du logement dans les dynamiques de ségrégation résidentielle des classes moyennes ?

 

Une cage dorée ? Expériences genrées de "l'expatriation" à Abu Dhabi

Claire Cosquer (OSC)S’appuyant sur l’enquête ethnographique menée dans le cadre de ma thèse (observations et entretiens, n=70), cette communication porte sur les rapports de genre dans les migrations françaises à Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis), en décrivant plus particulièrement les expériences migratoires des femmes.  Elle propose de rendre compte des expériences de celles que l’on désigne souvent comme « femmes d’expat’ » au travers d’une série de trois ambivalences.

Une première source d’ambivalence provient de la contradiction apparente entre l’appartenance à une migration privilégiée, permettant une élévation du niveau de vie et du statut social du couple, et l’intensification de leur assignation à une sphère et des rôles construits comme féminins. En d’autres termes, la migration semble avoir ce double effet d’élever le niveau de vie tout en exposant les femmes à une domination masculine visiblement renforcée, dans certaines de ses dimensions, par les structures migratoires.

Une deuxième ambivalence est cristallisée par le recours massif à l’emploi domestique, qui représente pour les enquêtées à la fois une exploitation libératoire mais aussi une continuation de la contrainte domestique sous d’autres formes.

Enfin, la massivité de l’homosociabilité de genre est à l’origine d’un troisième type d’ambivalence, en ce qu’elle est à la fois la conséquence d’assignations structurelles et l’espace de résistances diverses.

Quel est le rôle du statut d’occupation du logement dans les dynamiques de ségrégation résidentielle des classes moyennes ?

Quentin Ramond (OSC - LIEPP)Cette recherche présente l’évolution de la ségrégation des classes moyennes selon le statut d’occupation du logement entre 1999 et 2013, à partir des données individuelles du recensement. La ségrégation est d’abord étudiée dans les 50 plus grandes aires urbaines en France. L’étude se focalise ensuite sur l’agglomération parisienne.

Les résultats indiquent que l’accession à la propriété, relativement à la location, implique un rapprochement spatial important entre les classes moyennes et les classes populaires. Toutefois, le fait d’avoir des enfants rapproche davantage les classes moyennes locataires des quartiers populaires et des difficultés auxquelles ils peuvent être associés, notamment dans le champ scolaire.

Dans l’agglomération parisienne, la propriété entraîne en outre un éloignement des classes supérieures. Parallèlement, ses effets sur l’éloignement des classes populaires locataires disparaissent, en particulier dans les zones où les prix de l’immobilier ont fortement augmenté.

L’analyse met en lumière les spécificités de la ségrégation des classes moyennes, en soulignant la tension entre sécurisation patrimoniale et accès à des environnements urbains favorables au maintien de leur statut. C’est une façon de mettre en perspective les effets du logement et du territoire sur la différenciation de ce groupe et d’interroger le rôle des politiques du logement dans la ségrégation.

L'inscription préalable est obligatoire pour les extérieurs à Sciences Po : bernard.corminboeuf(at)sciencespo.fr.

Crédits photo : Asim Bjarwani, Sunset in Abu Dhabi (CC BY-NC-ND) ; Jeanne Menjoulet, Ivry-sur-Seine (CC BY), Thomas Arrivé (DR Sciences Po).

Professeur des universités en sociologie, étude des populations

Full Professorship in Sociology, Population Studies
Date limite de candidature - Before July 27, 2018
  • Photo OHNK. Sciences Po : Hôtel de l'Artillerie (futur campus), cour SébastopolPhoto OHNK. Sciences Po : Hôtel de l'Artillerie (futur campus), cour Sébastopol

Sciences Po is recruiting a Full Professorship in Sociology, profile "Population studies"
Sciences Po recrute un·e Professeur·e des universités en sociologie, étude des populations

Public sector position at the level of Full Professor (Professeur des universités).
The recruited Professor will be affiliated with the Observatoire sociologique du changement (OSC).

He/She should have a good knowledge of recent theoretical and methodological developments in sociology, and solid experience in empirical work. He/She will develop research programmes by integrating them into international research networks and by actively participating in the centre's collective activities: seminars, scientific events, collaboration, responses to French, European and international calls for proposals, and the supervision of doctoral students.

Scientific coverage: traditional fields of demographic research (birth rates, fertility, morbidity, mortality, family structures and migration), health and epidemiology issues, ageing, family structures, and migration with ability to link the analysis of these dynamics to sociological dimensions. This articulation is particularly relevant for understanding the effect of demographic phenomena on social inequalities, and their interaction with public policies.

A solid background in Population Studies, attested by an excellent record of publications in demographic and/or sociological journals, strong integration in national and international networks, and strong teaching experience is required.

Annual teaching duties are 128 master class-equivalent.

Job description - Fiche de poste

Pre-qualification
Professors who teach at a higher education institution outside of France and are not certified by the National Council of Universities (CNU) must go before Sciences Po’s Research Council to determine their eligibility for this position. They are requested to report to the selection committee’s president before June 22, 2018.

Online description (Position ref. n° 4086):
https://www.galaxie.enseignementsup-recherche.gouv.fr/ensup/ListesPostesPublies/FIDIS/0753431X/FOPC_0753431X_4086.pdf

Applicants must complete their application on the portal of French Ministry of Higher Education and Research between May 18 and July 27, 2018.
https://www.galaxie.enseignementsup-recherche.gouv.fr/ensup/candidats.html ("Connexion au domaine applicatif de Galaxie" and create an account).

Applications must be also electronically submitted to Professor Ettore Recchi, Head of the Selection Committee and to Sciences Po Academic Centre.

 

30 ans de changement social

L'Observatoire sociologique du changement : 1988-2018
Journées d'étude 14 - 15 juin 2018
  • Les directeurs : Henri Mendras, Philippe Besnard, Alain Chenu, Marco ObertiLes directeurs : Henri Mendras, Philippe Besnard, Alain Chenu, Marco Oberti

30 ans de changement social

14-15 juin 2018 à Sciences Po, amphithéâtre Érignac
13, rue de l'Université, Paris 7e

 - Jeudi 14 juin 2018 -

09h30   Introduction du colloque par Frédéric MION, Directeur de Sciences Po, Christine MUSSELIN, Directrice scientifique, Sciences Po et Sandrine LEFRANC, Directrice adjointe scientifique de l'INSHS-CNRS
 
10h00   Passé, présent et avenir de l’OSC  
             Marco OBERTI, Professeur des universités, Directeur de l’OSC
   
10h30   La notion de changement dans le travail empirique et théorique : l’exemple de la sociologie du genre
             Irène THÉRY, Directrice d’études, EHESS, Centre Norbert Elias
   
11h45-13h15   Session I : Face aux inégalités scolaires

  • Le sociologue comme agent du changement social : élaborer et évaluer des dispositifs pour réduire les inégalités scolaires
    Carlo BARONE, Professeur des universités, Sciences Po OSC
  • Comprendre les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur : le rôle des dispositifs institutionnels et marchands
    Agnès VAN ZANTEN, Directrice de recherche CNRS, Sciences Po OSC
  • Économie et sociologie de l’éducation : convergence ou repli disciplinaire ?
    Denis FOUGÈRE, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po OSC

14h30-16h00   Session II : Dynamiques ségrégatives, inégalités et discriminations
                        Modératrice Sukriti ISSAR, Assistant Professor, Sciences Po OSC   

  • La grande séparation : Le déclin des interactions au travail entre haut et bas de la hiérarchie salariale et ses conséquences
    Olivier GODECHOT, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po OSC
  • Mutations sociales et spatiales intenses de la métropole parisienne, évolutions lentes de la ségrégation
    Edmond PRÉTECEILLE, Directeur de recherche CNRS émérite, Sciences Po OSC
  • Etudier les inégalités ethnoraciales dans la sociologie française : quelles catégories pour quels usages ?
    Mirna SAFI, Directrice de recherche, Sciences Po OSC


- Vendredi 15 juin 2018 -

09h30-11h00   Session III : Analyser le changement social
                        Modérateur Alain CHENU, Professeur des universités émérite, Sciences Po OSC   

  • Un problème d’astronome et de lunette : du ‘’Constant Flux’’ à la mise en évidence d’une variation de la fluidité sociale en France et son explication
    Louis-André VALLET, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po OSC 
  • Le savant, le populaire et l’éclectique. Pratiques culturelles, changement social et inégalités
    Philippe COULANGEON, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po OSC
  • Les médiations politiques du changement social : la réception de l’action publique
    Anne REVILLARD, Associate Professor, Sciences Po OSC

11h15-13h15   Session IV : L'analyse croisée des rapports sociaux : classe, genre, race dans les thèses préparées à l'OSC
    Marie Bergström, Margot Delon, Héloïse Fradkine, Ugo Palheta
    Modératrices Claire COSQUER et Solène BRUN (Doctorantes OSC)
   

14h30-16h00   Session V : Quelques dimensions du changement social
                        Modérateur Laurent LESNARD, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po OSC

  • Évolution des formes de famille et rapports de genre : regards comparés France - Espagne
    Marta DOMINGUEZ-FOLGUERAS, Associate Professor, Sciences Po OSC 
  • Convergence et divergence dans les sociétés européennes
    Ettore RECCHI, Professeur des universités, Sciences Po OSC
  • Deux questions restées aux marges de nos préoccupations : écologie et génétique
    Hugues LAGRANGE, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po OSC

16h00-17h00   Conclusion des journées par François HÉRAN, Professeur au Collège de France, Chaire Migrations et sociétés


Inscription obligatoire (une ou plusieurs sessions) : bernard.corminboeuf(at)sciencespo.fr  

POUR EN SAVOIR PLUS

"Les africains sont dans la place"

Mises en scène de la vie privée dans les espaces publics d'Aubervilliers
Soutenance de Thèse de Josué Gimel, 1er juin 2018
  • Quelques commerces du quartier des Quatre-CheminsQuelques commerces du quartier des Quatre-Chemins

Soutenance de Thèse - Programme doctoral Sociologie

Josué Gimel (OSC)

Les africains sont dans la place : mises en scène de la vie privée dans les espaces publics d'Aubervilliers

Vendredi 1er juin à 14h, École doctorale, 199 Boulevard Saint-Germain, Paris 7e

Composition du Jury

Michel KOKOREFF
Professeur des Universités, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis (Rapporteur)
Virginie MILLIOT
Maîtresse de conférences, Université Paris Nanterre
Marco OBERTI (Directeur de recherche)
Professeur des Universités, Sciences Po, OSC
Élise PALOMARES
Maîtresse de conférences, Université de Rouen
Anne RAULIN
Professeure des Universités, Université Paris Nanterre
Olivier SCHWARTZ
Professeur émérite de sociologie, Université Paris Descartes (Rapporteur)
Stéphane TONNELAT
Chargé de recherche au CNRS, laboratoire UMR LAVUE, Université Paris Nanterre

Cette thèse porte sur un espace public urbain situé dans le quartier populaire des Quatre-Chemins à la frontière de Pantin et Aubervilliers ; un quartier pauvre et commerçant où résident de nombreux immigrés venant d’une grande diversité de pays et de régions du monde.

Elle s’intéresse secondairement à l’espace public local dessiné par les politiques publiques communales à l’attention des immigrés à Aubervilliers.

En recourant aux outils de l’enquête ethnographique (*) son objectif est de décrire comment des immigrés d’Afrique subsaharienne prennent place dans ces deux espaces. La thèse met au jour l’existence pour chaque espace public d’un opérateur de neutralisation. Celui-ci suspend localement la possibilité de rapporter les conduites des immigrés à leur culture supposée en les identifiant sur une base raciale. Dans l’espace public urbain, cet opérateur fonctionne différemment suivant plusieurs classes d’interaction. Dans l’espace public des politiques publiques, son bon fonctionnement dépend en grande partie de l’action de la municipalité et de sa capacité à éviter que l’on ne crée localement un problème de l’immigration. Cette ligne d’action est le fruit d’un héritage d’une histoire singulière du communisme municipal local. La thèse tente par la suite d’étudier plusieurs petits groupes d’immigrés venant des grandes villes d’Afrique de l’ouest et occupant durablement le quartier et notamment les cafés. Le quartier offre à la fois une protection contre les discriminations et incite à partager durablement l’espace commun. Ils prennent ici place en racontant peu à peu à d’autres ce qu’ils sont, en rendant visible à l’attention du public des éléments de leur vie privée, en la mettant en scène.

La thèse vise à comprendre le sens de ces mises en scène. Elle y voit le retour ambigu de la figure du travailleur immigré. Elle dévoile également la fragilité de la protection qu’offre l’espace du café pour éloigner de son esprit la dureté des relations conjugales. 

(*) Présence résidentielle de deux ans ; fréquentation des commerces, de trois cafés et de plusieurs petits groupes d’amis du Mali, du Sénégal et de Côte d’Ivoire ; cours de soninké ; participation hebdomadaire à une association d’accès au droit des étrangers ; fréquentation durable de porteurs de projet de développement villageois ; participation à de nombreuses réunions publiques relevant de la démocratie locale...

Accès sur inscription pour les extérieurs à Sciences Po : info.osc(at)sciencespo.fr.

 

 

Do "his" education and class matter?

The changing effect of the husband on women's labour-market transitions
Séminaire scientifique OSC - LIEPP, mardi 15 mai 2018, 12h30
  • Image Baranq (via Shutterstock)Image Baranq (via Shutterstock)

Séminaire joint OSC - LIEPP

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Georges Lavau

mardi 15 mai 2018 de 12h30 à 14h30

Cristina Solera
(University of Turin & Collegio Carlo Alberto)

Do ’his’ education and class matter?
The changing effect of the husband on women’s labour-market transitions
in Italy and Britain


Cristina SoleraA new stream of sociological and demographic theory emphasizes individualization as the key process in late modernity. As maintained by Catherine Hakim, also women have increasingly become agents of their own biographies, less influenced by the social class and the family. In this study, I intend to contribute to this debate by analysing how, in Italy and Britain, women’s movements between employment and housework are linked to their husband's education and class, and how this link has changed across cohorts. Using discrete-time event-history modelling on the British Household Panel Survey and Italian longitudinal household survey (ILFI), my findings show that in both countries, if the woman’s educational and labour-market profile is controlled for, the husband’s occupation and education have lost importance. Yet, although based more on ‘her’ than ‘his’ profile, divisions along ’classic’ lines are still evident and not context-free, and they assume different forms in the two countries with distinctive institutional and cultural settings. In ‘liberal’ Britain, women’s labour-market participation responds more to motherhood and class than to education, while in ‘familistic’ Italy education seems more important, which suggests the existence of returns over and above strictly human capital/economic ones.

Discussant: Hiroko Umegaki (Research Fellow, Sciences Po LIEPP).

Joint Seminar OSC - LIEPP, research group "Discriminations and Social Inequalities".

Extenal audience must be registered (bernard.corminboeuf(at)sciencespo.fr).

[Catherine Hakim (2000), Work–lifestyle choices in the 21st century: Preference theory, Oxford: Oxford University press]

L'ouverture des données de la recherche - aspects juridiques

Lionel Maurel
Séminaire MetSem, jeudi 3 mai 2018 de 10h à 12h
  • Image d'après mamanamsaiImage d'après mamanamsai

La prochaine séance du séminaire MetSem aura lieu le jeudi 3 mai 2018 de 10h00 à 12h00 au 98 rue de l'Université, à Paris, en salle Annick Percheron.

L'invité sera Lionel Maurel, auteur de S.I.Lex (carnet de veille et de réflexion d'un juriste et bibliothécaire), pour nous parler de l'ouverture des données de la recherche et de ses aspects juridiques.

Pour vous inscrire, rendez-vous sur http://metsem.hypotheses.org.

Résumé de la séance

Lionel MaurelDepuis le début des années 2000, la France est engagée dans un mouvement d’ouverture des données publiques, dit aussi Open Data, visant à favoriser leur diffusion sur Internet et leur libre réutilisation.

Jusqu’à une date récente, les données de recherche restaient néanmoins relativement peu concernées par ce processus. Mais l’adoption en 2016 de la Loi «République numérique» modifie la situation, avec un nouveau principe d’ouverture «par défaut» qui s’impose aux établissements de recherche, comme aux autres administrations.

Les données de recherche gardent des spécificités, notamment du point de vue de la propriété intellectuelle et qu’elles peuvent aussi contenir des données personnelles.

Comment diffuser en ligne des données de recherche et en favoriser la libre réutilisation? Quelles licences utiliser ? Quelles précautions prendre vis-à-vis de la protection de la vie privée ou de la confidentialité des sources ? A qui appartiennent réellement ces données ? Autant de questions à prendre en considération.

Ces perspectives dessinent peu à peu un nouveau paradigme pour la communication scientifique : celui de l’Open Science ou Science Ouverte qui pourrait à terme changer les conditions de production des connaissances scientifiques.

Le MetSem est proposé par : CDSP, CEVIPOF, OSC, Médialab, Chaire USPC de recherche sur les comportements politiques. 

Invisible Boundaries in Cyberspace

A Relational Approach to Understand Racial Hierarchy in the United States
Ken-Hou Lin. MaxPo SCOOPS & OSC Lunch seminar - Friday, April13th
  • Image oatawa - Internet dating, copyspace, Valentines day conceptImage oatawa - Internet dating, copyspace, Valentines day concept

MaxPo logo
SCOOPS SEMINAR MaxPo jointly with OSC

Friday, April 13th 2018 at 12:30 pm - room Goguel (27 rue St Guillaume)

Invisible Boundaries in Cyberspace:
A Relational Approach to Understand Racial Hierarchy in the United States


Ken-Hou Lin

Ken-Hou Lin
Assistant Professor of Sociology, University of Texas, Austin

                      

The internet promises a more connected world. Ken-Hou Lin is studying how social boundaries are produced and reproduced in cyberspace.

Main papers published:

Discussant Marie Bergström, INED.

Please register here.

Nordic Fields of Higher Education in International Comparison

Conference
12-13 April 2018
  • Photo: barnyz, Lund, the university library building (CC BY-NC-ND 2.0)Photo: barnyz, Lund, the university library building (CC BY-NC-ND 2.0)

 Nordic Fields of Higher Education in International Comparison 

International Conference

Organizers
Professor Ivar Bleikeli (University of Bergen),  Professor Mikael Börjesson (University of Uppsala)  
Forsker Agnete Vabø (Nordic Institute for Studies in Innovation, Research and Education),
Professor Agnes van Zanten (Sciences Po, OSC-LIEPP)


Higher education has been seen as one of the pillars of the welfare systems of the Nordic countries. Changes during the last three decades appear to have transformed the higher education systems in the Nordic countries into more diverse and complex national and international higher education landscapes.

What do these changes mean for the Nordic welfare state model of higher education? The conference Nordic Fields of Higher Education in International Comparison deals with this questions on basis of recent research focusing on organisational aspects and student recruitment patterns, as well as the interplay between the two. Recruitment patterns offer a key to understanding the effects of restructuring in national systems of higher education, as changes in such patterns over time provide us with indicators of changing valorisations of higher education programs, fields and types of study, and institutions. Analysing recruitment patterns also makes it possible to evaluate the function of higher education in relation to the welfare state, evidencing the role it plays in democratic goals related to equity.

Results from the Nordic countries will be related to recent trends in France and other European countries. The conference contains eight thematic sessions and four keynotes.

Venue: 98, rue de l'Université, 75007 Paris
Registration: now closed.

Contact: bernard.corminboeuf(at)sciencespo.fr

Téléchargez le pré-programme

Job talks: Assistant-Professor

Inequalities, uses and consequences of digital technologies
Thursday, April 19th 2018
  • OSC - 98 rue de l'UniversitéOSC - 98 rue de l'Université

Job talks 

Recruitment for the position of Assistant Professor in sociology at Sciences Po

"Inequalities, uses and consequences of digital technologies"

Thursday, April 19th 2018, room Annick Percheron, 98 rue de l'Université 75007 Paris

 

Public part:  Presentation during 20 min. followed by questions during 20 min.

09:30  Samuel Coavoux, "Taste and context. A study of diversity and eclecticism in music consumption with log data from a streaming service"
10:15  Jen Schradie, "The Myth of Egalitarianism: Digital Inequality and the Internet’s Hidden Costs"

- break -

11:15  Tomasz Drabowicz, "Comparative Research on Digital Inequalities: Towards the Bourdieusian Perspective?"
12:00  Marina Micheli, "Digital inequality among teenagers: The role of parental socialization"

- lunch (offered) -

 

 

 

The Impact of Participation in French Students' Extracurricular Activities

Human Capital and Cultural Capital Revisited
Philippe Coulangeon, Social Forces, 2018
  • Image : Commune Val d'Ajol. Audition école de musique municipale (CC BY 2.0)Image : Commune Val d'Ajol. Audition école de musique municipale (CC BY 2.0)

Philippe Coulangeon (OSC)Philippe Coulangeon

The Impact of Participation in Extracurricular Activities on School Achievement of French Middle School Students: Human Capital and Cultural Capital Revisited 

Social Forces, Online Published 22 March 2018

Read the whole Paper on Oxford Academic Portal

CitationMost controversies in this field relate to the very nature of the impact of extracurricular activities on academic achievement, if any. The main divide is between interpretations in terms of human capital and interpretations in terms of cultural capital (Farkas 1996; Kaufman and Gabler 2004).

The impact of participation in extracurricular activities on academic success has long been studied in the social sciences. This article aims at improving the measurement and understanding of this impact. Based on panel data regression models applied to a panel of French middle school students, it first provides a robust estimation of the impact of extracurricular activities on school outcomes (marks in French and Mathematics) and on a set of cognitive and non-cognitive skills.

It finds a positive and significant impact on marks in French and Mathematics and scores on non-cognitive skills tests. No impact is found on cognitive skills.

The article then investigates the underlying mechanisms of this impact. Its findings do not reinforce the transfer paradigm, according to which extracurricular activities provide students who participate in them with skills that they can reinvest in school life. Neither does it support the notion that such an impact may primarily be the result of students’ greater connivance with the cultural standards of teachers. Instead, it seems likely that what is mainly at stake in participation in extracurricular activities is families’ unequal capacity for extending the time of school supervision in their children’s free time. Therefore, insofar as the varying participation in these activities is strongly correlated to differences in students’ social and cultural background, participation in extracurricular activities would in itself contribute to reinforcing social inequalities in school achievement.

Figure 1


Figure 1

The varying impact of participation according to the nature of extracurricular activities.

Estimated values of the regression coefficients of eight activities on marks in French and Mathematics

 

 

The data comes from a French panel of secondary school students commissioned by the statistical studies department of the French Ministry of Education (Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance [DEPP]). It consists of a random sample of 35,000 French students who entered the first grade of middle school (sixth grade) in September 2007. The panel database includes a large amount of information on students’ trajectories and school outcomes recorded annually. It also includes information on students’ family environment provided by two subsequent mail-out surveys submitted to students’ parents in 2008 and 2011.

Présentation de l'ouvrage "Ce que les riches pensent des pauvres"

Bruno Cousin et Jules Naudet
Séminaire scientifique de l'OSC - 30 mars 2018
  • Image Simon Plelow. Pullman Orient Express - exterior. (CC BY-SA 2.0)Image Simon Plelow. Pullman Orient Express - exterior. (CC BY-SA 2.0)

Séminaire scientifique de l'OSC 2017-2018

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 30 mars 2018 de 11h30 à 13h

Bruno Cousin et Jules Naudet

Présentation de l'ouvrage
"Ce que les riches pensent des pauvres"

Ce que les riches pensent des pauvres (Seuil)Comment les classes supérieures des grandes métropoles construisent-elles leurs représentations des pauvres en termes de péril moral, sécuritaire ou sanitaire ?
A quelles causes attribuent-elles la pauvreté ?
C'est en s'appuyant sur une enquête de 240 entretiens approfondis auprès des habitants des "beaux quartiers" de Paris, Delhi et São Paulo que cet ouvrage s'attache à répondre à ces deux questions de recherche.

L'analyse des systèmes de représentations (cadrages, récits récurrents, oppositions structurales, traçages de frontières symboliques, etc.) et le recours à la comparaison internationale permettent de mieux comprendre la double dynamique de stigmatisation des pauvres et de neutralisation de la compassion à leur égard.

Bruno Cousin (CEE) Bruno Cousin
Assistant-Professor
Sciences Po,
Centre d'études européennes
et de politique comparée 
Jules Naudet
Chargé de recherche
EHESS,
Centre d'Études de l'Inde
et de l'Asie du Sud,
Jules Naudet (CEIAS, EHESS)

"Ce que les riches pensent des pauvres", co-écrit par Serge Paugam, Bruno Cousin, Camila Giorgetti et Jules Naudet, Paris, Seuil, septembre 2017, 352p., EAN 9782021365467.

Inscription pour les extérieurs à Sciences Po : bernard.corminboeuf(at)sciencespo.fr.

POUR EN SAVOIR PLUS

Frederick de Moll - Benita Combet

Social inequality in family life and parental beliefs about their child’s home learning opportunities | Unobserved effects in teacher decisions at educational transitions
Séminaire scientifique de l'OSC - 23 avril 2018
  • Image Syda Productions (via Shutterstock)Image Syda Productions (via Shutterstock)

Séminaire scientifique de l'OSC 2017-2018

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

lundi 23 avril 2018 de 14h à 16h

2 présentations

Bénita Combet et Frederick de Moll

Unobserved effects in teacher decisions at educational transitions - Bias or anticipation of future performance? An experimental analysis

Benita CombetUntil now, research on educational transitions mainly focused on the educational decision-making of students and their parents - the so-called secondary effect of social origin (Boudon 1974). However, teacher’s decision about the tracking placement of their students should not be underestimated in educational systems with binding teacher decisions.

We examine with survey experiments if teachers favour female students and students of higher social background because of a general bias or because of statistical discrimination in anticipation of future performance. We do this by letting teachers decide about track placement for hypothetical students, which are on the threshold of a recommendation for the higher performance track. We do not only manipulate sex and social background, but we add or omit information that could potentially correlate with sex and social background: Is it to be expected that parents will support their child with tuition if need be? Does the student have a high self-discipline? These analyses are not only valuable because they might provide answers to several long-time questions in research on educational inequality, but also because they present a novel research approach by measuring the decision-making of teachers directly and therefore making it possible to test a theory. 

Benita Combet, Postdoctoral researcher, University of Lausanne, NCCR LIVES

Social inequality in family life and parental beliefs about their child’s home learning opportunities

Federik de MollAnnette Lareau’s assertion that social class differences in family life are essentially qualitative has not been properly tested. In addition, how parents view their family’s capability to promote their child’s school success remains unknown. Drawing on Lareau’s work and the theoretical framework of Bourdieu, the presentation addresses three research questions: The first question refers to the reconstruction of different types of family life in middle childhood. The second question is concerned with how different types of family life relate to social class. The third research question asks how parents evaluate their child’s learning opportunities at home. To answer these questions, the study uses primary data from a German survey with N = 1069 parent-child dyads.

Frederick de Moll, Postdoctoral researcher, Goethe University Frankfurt

Extenal audience must be registered (bernard.corminboeuf(at)sciencespo.fr).

POUR EN SAVOIR PLUS

The Forgotten Origins of Race-Conscious Affirmative Action in College Admissions

Anthony S. Chen
Séminaire scientifique de l'OSC - 6 avril 2018
  • Image Jess Cadorette, "Julie's Graduation!" (CC BY 2.0) Image Jess Cadorette, "Julie's Graduation!" (CC BY 2.0)

Séminaire scientifique de l'OSC 2017-2018

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 6 avril 2018 de 11h30 à 13h

Anthony S. Chen

The Forgotten Origins of Race-Conscious Affirmative Action
in College Admissions

Anthony S. Chen (Northwestern University)This presentation chronicles the little-known advent of race-conscious affirmative action programs in American college admissions. Drawing on intensive research in archival manuscript collections, it argues that the initial impetus for such programs began to emerge in 1963 as a result of action on the part of racially liberal college administrators who believed that their institutions had a responsibility to constructively engage the larger society they served - a larger society that was then being challenged and transformed by the civil rights movement. It was in 1963 that certain selective institutions began explore ways of going beyond non-discrimination, recruiting “disadvantaged” applicants from racially segregated high schools and conceiving of new methods for assessing academic merit. It was in 1963 that race was “braided” into the idea that a diverse student body was educationally beneficial. In short, what began to emerge in 1963 was affirmative action - many elements of which still remain with us today.

Anthony S. Chen is Associate Professor of Sociology in Weinberg College of Arts & Sciences at Northwestern University. 

University of Pennsylvania’s campusUniversity of Pennsylvania’s campus, 1964 (US News and World Report,  May 25)

Registering is mandatory for non-Sciences Po attendees: bernard.corminboeuf(at)sciencespo.fr

Governing diversity in Milan

An appraisal of the last twenty years of immigrant and diversity policies
Fabio Quassoli - Séminaire scientifique de l'OSC - 16 mars 2018
  • Bureau de l'immigration, Milan centre - Photo Alexandre Rotenberg / ShutterstockBureau de l'immigration, Milan centre - Photo Alexandre Rotenberg / Shutterstock

 Séminaire scientifique de l'OSC 2017-2018

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 16 mars 2018 de 11h30 à 13h

 Séminaire joint OSC - LIEPP 

Fabio Quassoli

Associate Professor, Université de Milan Bicocca
Professeur invité à Sciences Po, au LIEPP

Governing diversity in Milan:
An appraisal of the last twenty years of immigrant and diversity policies

Fabio QuassoliMilan is the first immigrants’ destination in Italy and the cosmopolitan city by excellence in the country. Yet for almost two decades the local government has not demonstrated to be particularly prone to the promotion of urban diversity and recognition of the value brought about by immigrants’ communities; safety policies, rather than integration or multicultural policies have been implemented. An apparent radical change started in 2011 when the left-wing coalition led by Giuliano Pisapia won the local elections. In my presentation I analyse the recent evolution of the administration political discourse on diversity and international immigrants’ presence in the city, with the aim to highlight:

  • the extent to which the discourse about diversity has been evolving and whether and how any of such changes translate into actual initiatives and/or in policy implementation; 
  • the prevailing narratives (interculturalism, multiculturalism, integration, etc.) and the related representations of immigrants and the city itself. 

Particular attention will be devoted to the initiative called “Forum della Città Mondo”, a permanent assembly gathering representatives from migrant and ethnic associations created along the selection of Milan as the site of the 2015 Universal Exposition. 

Public externe : inscription auprès de bernard.corminboeuf at sciencespo.fr.

Statistique textuelle

un état des lieux...
Séminaire de méthodologie, vendredi 23 mars 2018, 10,30
  • METSEM #12METSEM #12

Le séminaire de méthodologie (METSEM) proposé par le CDSP, le CEVIPOF, le Médialab et l'OSC reçoit pour son 12ème rendez-vous Bénédicte Garnier, ingénieure à l'INED, service « Méthodes statistiques ».  

Ce rendez-vous mensuel est ouvert à tous, sur inscription préalable. Il a lieu le vendredi 23 mars au 98 rue de l'Université, Paris 7e, salle Annick Percheron, de 10h30 à 12h30 (métro Solférino). 

La présentation abordera les dernières avancées de la statistique textuelle, les pré-requis nécessaires devant les nombreux corpus disponibles et les outils utilisables, qui ne cessent de se développer.

 

Inscription préalable en suivant ce lien

Adoptions internationales et couples mixtes - Étudiant ou parent, il faut choisir ?

2 communications de Solène Brun et Aden Gaide
Séminaire scientifique de l'OSC, 16 février 2018
  • Image Jean-François Gornet (CC BY-SA)Image Jean-François Gornet (CC BY-SA)

 Séminaire scientifique de l'OSC 2017-2018

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 16 février 2018 de 12h30 à 14h30

- 2 présentations -

Adoptions internationales et couples mixtes : vivre la mixité et confronter la race dans deux configurations de mixité ethno-raciale intrafamiliale

Solène Brun (OSC)Cette communication sera l'occasion de présenter le cadre général de la thèse, ainsi que les résultats d'un chapitre en cours. Considérant la famille comme espace critique d'investigation des rapports sociaux de race, ce chapitre interroge les "premiers pas" des familles issues de l'adoption internationale et des unions mixtes dans la mixité ethno-raciale, et de comprendre comment cette dernière est négociée, notamment dans le rapport au monde extérieur de la cellule familiale.

Solène Brun, doctorante à l'OSC



« Étudiant ou parent, il faut choisir ? »  Une mobilisation universitaire autour d’une étudiante enceinte (étude de cas)

Aden Gaide, doctorant à l'OSC.Aden Gaide (OSC)

Rares sont les mobilisations les mobilisations politiques qui se focalisent sur la situation des parents étudiants. Au cours des années 2010, une telle mobilisation est pourtant portée par un syndicat étudiant qui revendique la création d’un statut de « parent étudiant » et défend le cas d’une étudiante enceinte à qui on refuse d’adapter la scolarité (assiduité aux TD).

Il s’agit de montrer le caractère indicible des normes de genre et de classe à l’université. L’équipe médicale du campus a recours à des dispositifs visant les étudiant-e-s en situation de handicap pour imposer aux enseignant-e-s l’aménagement des cursus des étudiantes enceintes. L’utilisation d’une telle catégorie (le handicap) pour qualifier un phénomène inhérent aux trajectoires biographiques de la plupart des femmes (une grossesse) engendre des tensions, tant du côté de celles et ceux qui utilisent les dispositifs handicaps que du côté de celles et ceux qui s’y opposent. Quelle place accorde-t-on au travail reproductif à l’université ? Comment (faire) reconnaître ce travail quand la grossesse est un évènement à la fois impensable et « naturel » ?

Public externe : inscription auprès de bernard.corminboeuf at sciencespo.fr.

L'enfance de l'ordre : Comment les enfants perçoivent le monde social

Wilfried Lignier et Julie Pagis
Séminaire scientifique de l'OSC - Vendredi 2 février 2018
  • Image debasige (Toddler girl playing with paperboard ship)Image debasige (Toddler girl playing with paperboard ship)

Séminaire scientifique de l'OSC 2017-2018

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 2 février 2018 de 11h30 à 13h

Wilfried Lignier (CESSP-CSE) et Julie Pagis (IRIS)
à propos de leur ouvrage

L'Enfance de l'ordre: Comment les enfants perçoivent le monde social
publié en 2017 au Seuil

De quelle manière les enfants appréhendent-ils les différences sociales qui constituent l’univers dans lequel ils grandissent ?
Comment perçoivent-ils les inégalités, les hiérarchies, voire les clivages politiques qui le structurent ?
À partir de quels critères en viennent-ils à se classer et à classer les autres ?
Et d’où peuvent-ils bien tenir tout cela ?
C’est à ces questions qu’entreprend de répondre l'enquête sociologique inédite, menée deux années durant dans deux écoles élémentaires. Si les mécanismes de la socialisation enfantine sont souvent postulés, peu de travaux les ont réellement explorés. Wilfried Lignier et Julie Pagis identifient un phénomène de recyclage symbolique des injonctions éducatives, notamment domestiques et scolaires, que les enfants transposent lorsqu’il leur faut se repérer dans des domaines peu familiers.
Ces mots d’ordre deviennent ainsi des mots de l’ordre, employés par les enfants pour distinguer les métiers prestigieux des activités repoussantes, les meilleurs amis des camarades infréquentables, ou encore leurs partis et leurs candidats préférés quand surgit une élection présidentielle. Chacun trouvera sa place, du côté du sale ou du propre, de la bêtise ou de l’intelligence, des « bons » ou des « méchants ». Si bien qu’à travers la genèse de ces perceptions enfantines, c’est celle de l’ordre social lui-même que l’ouvrage retrace.

Cyril Lignier (CSE)Julie PagisWilfried Lignier est chargé de recherche CNRS au Centre de Sociologie Européenne (CSE-CESSP- EHESS et CNRS).

Julie Pagis est chargée de recherche CNRS à l'IRIS (EHESS-INSERM- Université Paris 13-CNRS).

Public externe : inscription auprès de bernard.corminboeuf at sciencespo.fr.

Causes and Consequences of Inequalities in Europe

ECSR 2018 Conference
29-31 October 2018
  • ECSR 2018, Paris ECSR 2018, Paris

https://ecsr2018.sciencesconf.org/

Please visit the official website with Call for Papers, committees, abstracts (when available) and practical information

COIN Meeting

Comparative Organizational Inequality Network
Paris, Friday 19 January 2018
  • Image Dan Holm / ShutterstockImage Dan Holm / Shutterstock

Public presentations of COIN first results

Friday 19 January 2018, Salle du Conseil, 13 rue de l'Université, Paris 7e

  • 9:30-12:20 Comparative results

- Donald Tomaskovic-Devey (UMassAmherst and COIN), Producing Inequalities: An Examination of the Workplace Generation of Earnings Inequalities in thirteen High Income Countries
Discussant: Thomas Breda
- Olivier Godechot (MaxPo, OSC and COIN), The Great Separation. Job Polarization in six Countries
Discussant: Gregory Verduggo

- Trond K. Petersen (BerkeleyHaas and COIN), Within Job Gender Inequality in twelve Countries
Discussant: Marta Dominguez

  • 12:20 - 13:45 Lunch break - Buffet
  • 13:45-15:30. Country results

- Dustin Avent-Holt (Augusta University), David Card (Univ. of California, Berkeley), Martin Hallsten (Stockholm University), Occupational Hierarchies across Workplaces in Sweden
Discussant:

- Eunmi Mun (University of Illinois), Zoltán Lippényi (Univ. Utrecht), Jiwook Jung (University of Illinois), Workplace Volatility and Gender Wage Gap in the Netherlands and South Korea
Discussant: Carlo Barone

Because of limited space, please use the following form to register:
https://docs.google.com/forms/d/1Kg61Olo1V2qOqSajgt2vaLyQzVg66OubQyWGHBPz95E/edit

This event is supported by The French National Research Agency (ANR) through the Ineq_at_Work project.

The COIN Network: Toward an Economic Sociology of Inequality (economic sociology 19.1, 2017)

Lector lectus est

Jean-Louis Fabiani
Séminaire scientifique de l'OSC, 22 décembre 2017
  • Jean-Louis Fabiani - Ouvrage sur Pierre Bourdieu au Seuil (2016)Jean-Louis Fabiani - Ouvrage sur Pierre Bourdieu au Seuil (2016)

Séminaire scientifique de l'OSC 2017-2018

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 22 décembre 2017 de 10h30 à 12h

Lector lectus est

A l’incipit de mon livre qui interrogeait « Peut-on parler sereinement de Pierre Bourdieu ? »,  je 
réponds par la négative.  A partir d’une analyse de trois comptes rendus de deux de mes 
ouvrages récents, je tente d’éclairer la question de la réception de travaux basés sur la lecture
de  textes sociologiques, en revenant sur ces travaux et l’interprétation qui en a été faite. 
J’inscris mes remarques en contrepoint de la revendication de l’auto-analyse sociologique.
J’évoque l’usage que nous pouvons faire des grandes conceptualisations, celles qui restent au
fil du temps attachées à des noms propres.
Deux collègues Etats-Uniens, Besbris et Khan serviront de référence, en clamant : Less theory,
more description.

Jean-Louis Fabiani

 

Jean-Louis Fabiani
Professeur de sociologie à la Central European University
Fellow à l'Institute for Advanced Study de Princeton

 

Parmi les derniers ouvrages : Pierre Bourdieu. Un structuralisme héroïque, Seuil, 2016 -
La sociologie comme elle s’écrit : de Bourdieu à Latour, Éditions de EHESS, 2015.

Inscription pour les personnes extérieures à Sciences Po / Register: bernard.corminboeuf(at)sciencespo.fr

Présentation des nouvelles thèses

Séminaire scientifique de l'OSC, 15 décembre 2017
  • Les nouveaux doctorants de l'OSC 2017-2018Les nouveaux doctorants de l'OSC 2017-2018

Séminaire scientifique de l'OSC 2017-2018

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 15 décembre 2017 de 9h30 à 12h15

En 2017-2018, l'OSC accueille 5 nouveaux doctorants. Comme chaque année, une séance du Séminaire scientifique de l'OSC leur est consacrée pour présenter leur projet. Chacun exposera le questionnement, le terrain et l'appareillage méthodologique envisagé en une quinzaine de minutes. Puis les échanges avec la salle et les chercheurs séniors leur permettront de progresser dans la mise en route de leur doctorat. 

L'OSC accorde une grande importance à la qualité de l'accueil et de l'encadrement des doctorants. C'est l'un des 5 piliers de sa politique scientifique (avec le respect de l'autonomie des chercheurs, l'ancrage dans une sociologie empirique, l'ouverture et la rigueur théorique et méthodologique et l'insertion sur le plan international).

Déroulement de la séance :

  • Mathieu Ferry
    La stratification sociale des pratiques alimentaires en Inde
    Mathieu Ferry (OSC)Si la plupart des pays du monde ont connu ou connaissent une transition nutritionnelle, l'Inde présente une évolution des profils alimentaires singulière. Le modèle, qui lie développement économique et diversification du panier alimentaire, achoppe sur une population d'un milliard d'habitants dont la consommation de produits alimentaires d'origine animale demeure très basse, par rapport aux autres pays émergents : en moyenne les niveaux par tête y sont 6 fois moins élevés pour la viande et 4,5 fois moins pour les oeufs en 2009. Cette exception alimentaire pourrait nous amener à une interprétation culturaliste, mais je propose de mobiliser les outils théoriques et méthodologiques de la sociologie pour mettre en lumière les distinctions alimentaires dans l'espace social indien. La frontière symbolique du végétarisme est ainsi analysée par rapport aux frontières sociales de la caste et de la classe, l'approche méthodologique mixte mesurant sa perpétuation dans les pratiques et les représentations de l'ordre moral hindou.

  • Federico Danilo Filetti (OSC-LIEPP)
    Labour Market Outsiderness and Informal Care Regimes in Europe
    Federico Filetti (OSC)Changes in the labour market, in the social structure and welfare retrenchment all contributed to the rise of new social risks, exacerbating the difficulties of work-care reconciliation. At the same time, this political economy context contributed to foster an increasing dualism between labour market insiders and outsiders. The aim of my project is to better understand the evolution of both labour market insiders' and outsiders' informal caregiving patterns using the pre-crisis context as starting point (since 2006). The research is structured in some steps, using three major international surveys. It will study the effects of outsidemess on labour force participation and wage levels of informal carers in four welfare regimes (Social Democratic, Christian Democratic, Mediterranean and Liberal).

  • Gaëlle Larrieu
    Réceptions et appropriations du diagnostic médical de variation du développement sexuel
    Gaelle Larrieu (OSC)La thèse porte sur le diagnostic médical de variations du développement sexuel (ou intersexuation) et plus précisément sur les réceptions et réappropriations parentales de ce diagnostic. Les personnes intersexuées sont des personnes qui sont nées avec des caractères sexuels (génitaux, gonadiques et/ou chromosomiques) qui ne correspondent pas aux définitions binaires types des corps dits "masculins" ou "féminins". Il existe plus d'une quarantaine de variations différentes. En raison de l'évolution des méthodes de diagnostic prénatal, le diagnostic médical de variation du développement sexuel peut se faire, dans certains cas, pendant la grossesse, mais aussi à la naissance, pendant l'enfance, au moment de la puberté ou à l'âge adulte. Mon étude se centre sur les situations dans lesquelles le diagnostic a été fait pendant la grossesse ou l'enfance. La thèse a pour but de comprendre la réception parentale de ce diagnostic, c’est-à-dire à la fois la façon dont le monde médical cadre l’expérience parentale mais aussi les processus d’appropriation et de co-construction du diagnostic et du sens qui lui est donné."

  • Pauline Proboeuf
    Modes de parentalité et pratiques éducatives des familles à la recherche d'alternatives à la scolarisation 'conventionnelle'
    Pauline Proboeuf (OSC)Le sujet est centré sur la recherche d’un choix alternatif à l’école publique ‘traditionnelle’, souvent initiée par les mères de famille. Je me suis concentrée sur une population de parents pratiquant l’instruction en famille et qui se distingue de ceux faisant « l’école à la maison » (terme récusé) dans la mesure où ils pratiquent avec leurs enfants des « apprentissages informels » à rebours d’un apprentissage programmatique. Parmi eux, certains se disent unschoolers, c’est-à-dire qu’ils ne font que des apprentissages informels et non des apprentissages scolaires. Les enfants ne sont donc pas rattachés à un organisme d’enseignement à distance tel que le CNED.
    Ces familles ont beaucoup de points communs et on peut à ce titre là parler de leur choix comme d'une « carrière de pratiques » : elles sont passées par d’autres choix préalables relatifs à la parentalité et au rapport qu’elles entretiennent avec leurs enfants, comme l’allaitement, l’accouchement naturel, le portage ou le co-dodo. Je m’attache à comprendre leur(s) choix en apportant des éléments de contextualisation et en m’interrogeant également sur les conséquences de celui-ci en termes d’organisation matérielle et financière et de vie quotidienne.

  • Marion Valarcher
    Concevoir un projet d’orientation. Sociologie de l’injonction au projet dans l’orientation vers le supérieur
    Marion Valarcher (OSC)L'orientation scolaire n'échappe pas à l'injonction au projet qui s'est diffusée dans différents domaines relevant des politiques publiques : le mot « projet » apparaît 26 fois dans le Plan Etudiants 2017 sans qu’il ne soit pourtant défini. Les bacheliers sont ainsi enjoints à concevoir un « projet d'orientation » dont l’appréciation de la pertinence revient in fine aux acteurs institutionnels de l’orientation.
    Je propose d'interroger la pertinence du concept de projet dans la description du processus d'orientation post-bac. Il s’agit d’identifier les différentes réalités que recouvre le terme pour les lycéens, à la fois en matière de rapports à l’avenir, à l’espace et à l’enseignement supérieur. J’analyse les modalités de la diffusion de l'injonction au projet par les acteurs institutionnels de l'orientation scolaire ainsi que sa réception et son appropriation par les lycéens en fonction de leurs caractéristiques sociales. Je vais donc suivre pendant deux ans des élèves de première puis de terminale inscrits dans trois lycées d’Île-de-France afin de voir comment ils reçoivent cette injonction et dans quelle mesure ils se l’approprient.

Travail du dimanche : Laurent Lesnard explique sa démarche

Entretien à propos de l'ouvrage de Jean-Yves Boulin et Laurent Lesnard
Les batailles du dimanche, PUF
  • Laurent Lesnard (OSC)Laurent Lesnard (OSC)

Les batailles du dimanche, PUFLes batailles du dimanche :
L'extension du travail dominical et ses conséquences sociales
Jean-Yves Boulin (Irisso) et Laurent Lesnard (OSC)

PUF, collection Le Lien social, septembre 2017
267 p., ISBN 978-2-13-065179-6

Rencontre avec Laurent Lesnard, co-auteur de l'ouvrage, le 20 octobre 2017.

Pouvez-vous nous donner quelques éléments chiffrés pour mesurer l’importance du travail le dimanche ?
-    En moyenne, sur tous les salariés, 15% des dimanches sont travaillés en 2010 et le phénomène prend de l’ampleur car en 40 ans, leur nombre a doublé. Cela implique de plus de plus de professions, notamment dans le commerce. En Europe, près de 30% des salariés travaillent au moins un dimanche par mois en 2015 et plus de 10% trois dimanches.

D’où proviennent vos données ?
-    En fait, il n’est pas du tout évident de mesurer précisément le travail du dimanche ; pendant longtemps les données étaient absentes ou peu précises, les sources de qualité rares.
Les enquêtes emploi du temps de l’INSEE menées depuis 1974, environ tous les dix ans sont pour nous une source de données très riches de ce point de vue. Même si l’interprétation de certaines questions importées de l’enquête emploi n’est pas aisée, on dispose là d’informations objectives et subjectives précieuses.
Il faut aussi prendre en compte le travail intermittent, et celui qui peut aussi réalisé à son domicile.

Laurent Lesnard dans son bureau à l'OSCPourquoi travailler sur cette question ? Voulez-vous participer au débat public, prendre parti ?
-    Jean-Yves Boulin sociologue au CNRS, laboratoire IRISSO (Paris Dauphine), s’est depuis longtemps impliqué sur les questions de temps de travail et d’articulation entre les temps sociaux en France et en Europe. Il a participé à la diffusion de politiques temporelles à travers lesquelles les collectivités territoriales améliorent la qualité de vie en menant des  actions sur les horaires publics qui impliquent les habitants.  Plusieurs collectivités ont ainsi élargi l’accès à des infrastructures sportives et culturelles (bibliothèques par exemple), notamment le dimanche1.
-    De mon côté, travaillant depuis longtemps sur la question des emplois du temps2, j’ai été sensibilisé à cette question du travail du dimanche qui prenait plus de place dans les débats publics, avec les polémiques sur l’ouverture des grandes surfaces. De fait, au fil de notre enquête nous avons chacun évolué dans nos positions. Partant d’une étude sur l’ouverture des bibliothèques le dimanche - j’y étais plutôt opposé - j’ai aujourd’hui une opinion plus nuancée sur cette question. A l’inverse, Jean-Yves Boulin retient lui plus aujourd’hui les conséquences sociales néfastes de ces ouvertures dominicales, dans son analyse.

Comment se situe l’opinion publique sur cette question ?
-    Si l’on veut recueillir le point de vue des salariés concernés, peu d’enquêtes sont disponibles. Il y a un gap entre une opinion publique qui s’est petit à petit, au milieu des années 2000, montrée favorable à l’ouverture des commerces le dimanche, et les salariés concernés par ce travail qui y sont le plus souvent opposés3. Le problème est que dans le débat public beaucoup d’arguments idéologiques sont avancés, notamment pseudo-économiques, sur l’emploi, les compensations salariales (variables selon les accords d’entreprise), le volontariat (relatif souvent) ou un supposé « droit au travail », spectaculaire renversement idéologique après des siècles de revendication d’un « droit au repos dominical ». Si l’on prend les étudiants supposés être ravis aujourd’hui de l’aubaine de travailler en horaires décalés et le week-end, je ne peux que constater en tant qu’enseignant leurs difficultés à mener de front études et un emploi alimentaire.

Quel est aujourd’hui votre point de vue ?
-    Mon regard est désormais plus pragmatique. Après des siècles de contrôle, par la loi, du temps libre des classes populaires, et avant d’accepter de sombrer dans le consumérisme élevé au rang d’activité majeure de notre société, on peut se poser la question de l’utilité sociale des services ouverts le dimanche. On peut mettre ce supposé besoin en regard avec la demande sociale locale, les nouvelles habitudes de vie et les recompositions familiales.
« Y a-t-il un intérêt collectif et à quel coût, social et économique » est la bonne question à se poser.
Quel degré de satisfaction retire-t-on des activités quotidiennes ? Notre étude apporte des réponses : ce sont les loisirs et les repas qui arrivent en tête, pas le travail, les études ou encore faire ses courses au supermarché. Quelles sont les activités les plus appréciées au quotidien, à pratiquer seul ou en compagnie ? Les jeux et pratiques sportives sont plébiscités comme activités de groupe, la lecture en solitaire… il parait dès lors logique d’organiser des rencontres sportives le dimanche, d’ouvrir des bibliothèques, plutôt que des galeries marchandes, des commerces alimentaires toute la journée alors qu’ils le sont déjà le dimanche matin ou des banques qui ne sont pas reconnus comme source d’épanouissement par la population.
Notre étude de terrain dans une ville moyenne, à Brive, révèle certains aspects de la problématique : le gardien de musée, ouvert le dimanche, ne voit qu’un nombre restreint de visiteurs, qui pourraient reporter leur visite un samedi par exemple, et ne peut pratiquer son activité de loisir (ici la danse) qui n’a lieu que… le dimanche. Il ne voit pas l’utilité sociale du maintien de plusieurs personnes en activité le dimanche si des événements, des rencontres ne sont pas organisées (d’autant que la « compensation salariale » est dans ce cas de 72 centimes d’euro !).

Il y a pourtant un débat parfois assez virulent sur l’ouverture des commerces le dimanche
-    Oui, mais il s’est fait pendant longtemps sous la pression d’intérêts commerciaux qui ne sont au final viables que dans le cas rencontré dans le « dilemme du prisonnier ». Ce que beaucoup des tenants de l’ouverture des surfaces commerciales ne précisent pas dans leur argumentaire, c’est que l’intérêt financier pour eux n’est valide que s’ils prennent à leurs concurrents – fermés – des parts de marché et que le coût de l’ouverture est inférieur au bénéfice engrangé ce jour-là. Au final, si tous les commerces ouvrent le dimanche, il n’y a plus d’avantage concurrentiel et il y a de fortes chances pour que le coût supplémentaire d’ouverture soit supporté par les salariés (avec baisses de salaires ou de volume horaire) et les consommateurs (répercussion sur les prix des produits).

Votre étude sociologique comporte un important volet historique qui éclaire sur la permanence du sujet depuis des siècles…
-    Nous avons procédé à une relecture de beaucoup d’études faites par le passé dans plusieurs pays. L’éclairage historique est indispensable sur la question des rythmes de vie et d’un jour de rupture qui a préoccupé toutes les sociétés depuis l’époque mésopotamienne. Il était important de dénaturaliser ce phénomène. Émile Durkheim avait mis en évidence lors d’une analyse secondaire de sources ethnologiques consacrées aux aborigènes australiens un rythme de vie binaire4. Une période est dédiée aux activités collectives et une autre permet le retrait individuel. On perçoit encore aujourd’hui, depuis les babyloniens, les influences astrologiques et astronomiques qui ont servi à réguler le temps et les rythmes de vie. Les jours de la semaine en portent les traces : lundi – jour de la lune (Lunaes Dies), mardi jour de Mars, mercredi Mercure… le Sunday ou Sonntag anglo-saxon étant le jour du soleil, Saturday celui de Saturne…  

Une partie importante de votre travail porte sur les coûts sociaux qu’engendre la perte de cette rupture dominicale et le risque de perdre le bénéfice de ce que vous appelez la « synchronisation sociale »
-    Nous distinguons en effet plusieurs types de conséquences des dimanches chômés ou travaillés à l’intérieur comme à l’extérieur du domicile sur les relations inter-personnelles, intra-familiales, les moments de partage et de convivialité… Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, comme le genre, le type d’emploi ou la catégorie socio-professionnelle. Un professeur par exemple pourra beaucoup plus facilement consacrer 2 heures à une préparation d’un cours un dimanche soir, sans forcément négliger le reste de la journée les activités traditionnelles de repos, de rencontres et de loisirs. Une mère de famille sera mieux organisée qu’un père pour rattraper en semaine du temps consacré à son enfant. On peut remarquer que la capacité à gérer son temps est un marqueur d’inégalité sociale. Il y a ceux qui en ont la maîtrise et ceux qui sont forcés de travailler, parfois de manière précaire, mal rémunérée ; le jour de repos compensateur en semaine ne remplit alors pas la même fonction qu’un jour partagé par la majorité des français, comme le dimanche. Pour nous, c’est un jour de synchronisation sociale, de rencontres et d’échanges à plusieurs échelles : personnelle, avec son conjoint, ses enfants, ses amis, ses équipiers sportifs et plus largement avec l’ensemble de la société.

Ce sujet peut aussi être abordé sous l’angle de la domination sociale
-    Oui, il y a toujours eu un regard suspicieux porté par les classes sociales supérieures et partant le législateur sur la façon dont les classes populaires utilisent leur temps libre. Dans les pays protestants (et catholiques), la hantise était de ne pas laisser les classes laborieuses se répandre dans leurs bas instincts supposés comme la boisson le dimanche. Encore récemment, lors du débat des 35 heures, certains commentateurs se demandaient à quoi allait être occupé le temps libre5… Pour autant, nous ne sommes pas non plus entrés dans une société de loisirs que certains prospectivistes annonçaient.

Vous êtes sévère avec le précédent gouvernement socialiste…
Ce sont des faits inscrits dans l’histoire. Les années 2010 marquent un relâchement des règlementations sur les ouvertures de magasin le dimanche. Il y a eu beaucoup d’instabilité juridique à partir de la fin des années 2000, comprenant aussi la question des ouvertures nocturnes. C’est sous un gouvernement socialiste obéissant à une logique utilitariste et libérale qu’on a ouvert en grand la voie à la banalisation du travail dominical alors même qu’ils avaient été à l’origine de la loi de 1906 et qu’ils s’étaient farouchement opposés à la loi Maillé de 2009 aménageant quelques dérogations. Comprenne qui pourra !

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(1) Voir Villes et politiques temporelles, La documentation française, 2008
(2) Par exemple l’influence des horaires décalés sur l’équilibre familial dans « La famille désarticulée », 2010
(3) Comme l’a montré la fondation Fondapol en 2008 
(4) « Les formes élémentaires de la vie religieuse » (1912, rééd. 2013)
(5) « Quant au 'temps libre', c’est le versant catastrophe sociale. Car autant il est apprécié pour aller dans le Luberon, autant, pour les couches les plus modestes, le temps libre, c’est l’alcoolisme, le développement de la violence, la délinquance, des faits malheureusement prouvés par des études ». Nicolas Baverez, 20 minutes, 5 mars 2006.

POUR EN SAVOIR PLUS

Travail dominical, usages du temps et vie sociale et familiale : une analyse à partir de l'enquête Emploi du temps

Does Family Policy Influence Women’s Employment?

Emanuele Ferragina
Political Studies Review
  • Emanuele Ferragina, Political Studies Reviews, 2017Emanuele Ferragina, Political Studies Reviews, 2017

Does Family Policy Influence Women’s Employment?:

Reviewing the Evidence in the Field

Political Studies Reviews

First Published November 10, 2017

Read the Full article on SAGE Journals website


Emanuele Ferragina (OSC - LIEPP)During the past two decades, the debate over the relation between family policy and women’s employment in high-income countries has grown in prominence. Nevertheless, the evidence proposed in different disciplines – sociology, politics, economics and demography – remains scattered and fragmented.

This article addresses this gap, discussing whether family policy regimes are converging and how different policies influence women’s employment outcomes in high-income countries.

The main findings can be summarized as follows: family policy regimes (‘Primary Caregiver Strategy’, ‘Choice Strategy’, ‘Primary Earner Strategy’, ‘Earning Carer Strategy’, ‘Mediterranean Model’) continues to shape women’s employment outcomes despite some process of convergence towards the Earning Carer Strategy; the shortage of childcare and the absence of maternal leave curtail women’s employment; long parental leave seems to put a brake to women’s employment; unconditional child benefits and joint couple’s taxation negatively influence women’s employment but support horizontal redistribution; policies and collective attitudes interact, influencing women’s behaviour in the labour market; and the effect of policies is moderated/magnified by individual socioeconomic characteristics, that is, skills, class, education, income, ethnicity and marital status.

The article concludes by suggesting avenues for future research.

Citation de l'auteurThe existence of five regimes still contributes to determine women’s employment outcomes. Hence, whether all family policy models would progressively converge towards the Earning Carer Strategy remains an open question. As for the empirical test of Becker’s original hypotheses, it appears that the shortage of childcare and the absence of maternal leave curtail maternal employment. In addition, long parental leaves seem to put a brake on women’s employment, and unconditional child benefits and joint couple’s taxation negatively influence women’s employment, but support horizontal redistribution and fertility. Finally, women’s behaviour in the labour market is conditioned by the interaction between policy and cultural variables.

This work was supported by the LIEPP.

Chercheurs : concours CNRS 2018

Soutien de l'OSC
  • Le siège du CNRS à Paris - Image Nicole Tiget / CNRS PhotothèqueLe siège du CNRS à Paris - Image Nicole Tiget / CNRS Photothèque

Dans le cadre de la campagne de recrutements CNRS 2018, l’OSC souhaite soutenir la candidature de jeunes chercheur·e·s en section 36 et 40.

Les travaux menés à l’OSC sont ancrés dans une sociologie empirique. Ils sont centrés sur l’étude des inégalités et des structures et pratiques sociales qui s’y rattachent.
Ils reposent sur une sociologie d’enquête mêlant méthodes quantitatives et qualitatives, approches micro et macro-sociologiques à différentes échelles.

L’analyse du changement social développée à l’OSC est intimement liée aux questions de stratification sociale et d’inégalités : définition et évolution des différentes positions sociales, hiérarchies, inégalités et rapports sociaux qui s’y rattachent.
Sont prises en compte les dimensions classiques de l’analyse des inégalités - position et origine sociales, niveau d’éducation - mais aussi celles liées au genre, à l’âge, aux caractéristiques ethno-raciales, au lieu de résidence ou au handicap. Cette analyse des inégalités se combine à celle des discriminations.

Une attention particulière est accordée aux contextes politico-institutionnels. Cela nous conduit à nous intéresser aux régimes d’État-providence, aux politiques publiques, et à mobiliser la comparaison internationale.
Notre intérêt pour les politiques publiques nous porte à privilégier l’analyse de leurs effets sur les populations concernées, en termes d’inégalités et/ou de discriminations ; mais aussi à la façon dont ces populations perçoivent l’action publique et parfois la redéfinissent.

La comparaison internationale permet de ne pas isoler l’analyse comparée de la stratification sociale et des inégalités, des configurations politico-institutionnelles.

L’activité scientifique est structurée autour de 5 axes principaux :

  • Villes et dynamiques urbaines
  • Cultures et modes de vie 
  • Politiques et dynamiques éducatives 
  • Mobilités et migrations 
  • Marché du travail et dynamiques familiales

Rattaché·e·s à Sciences Po, les chercheur·e·s sont fortement impliqué·e·s dans l’enseignement de la sociologie et encadrent des mémoires de master et des thèses de doctorat.
L’OSC assure une intégration dans des réseaux internationaux tant sur le plan de la recherche que sur celui de la formation doctorale.

Toute l’équipe de l’OSC est disposée à accompagner les projets qui s’inscrivent dans ce programme, tout en étant ouverte à de nouveaux objets et thèmes de recherche. Nous restons très attentifs aux méthodes, en particulier aux « mixed-methods ».

Nous nous engageons à recevoir les candidat·e·s potentiel·le·s et à les préparer dans les meilleures conditions possibles au concours de recrutement (finalisation du projet, auditions blanches).

Les candidat.e.s sont invité.e.s à prendre contact avant le 15 décembre avec le directeur de l’OSC, Marco Oberti (marco.oberti(at)sciencespo.fr),  ou avec la secrétaire générale Marie Ferrazzini (marie.ferrazzini(at)sciencespo.fr), en leur communiquant un CV ainsi qu’un projet ou un avant-projet de recherche.

Dropout patterns in higher education: social origin differences in the impact of early academic failure

Estelle Herbaut
Séminaire scientifique de l'OSC, 20 octobre 2017
  • Image Guillaume Serpe / Sciences Po - Salle de cours 711AImage Guillaume Serpe / Sciences Po - Salle de cours 711A

Séminaire scientifique de l'OSC 2017-2018

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 20 octobre 2017 de 10h30 à 12h

Dropout patterns in higher education:
social origin differences in the impact of early academic failure

Estelle Herbaut (IUE Florence)
Estelle Herbaut
PhD Candidate
Department of Political and Social Sciences
European University Institute, Florence, Italy

A large and growing body of literature has studied the predictors of success or failure in higher education and results have consistently shown that social background is a key determinant of higher education attainment in many countries. However, less is known on the mechanisms of social stratification in the last stage of the education system. This study  builds on the theoretical framework of the compensatory advantage mechanism to investigate the consequences of early academic failure on dropout patterns, depending of students’ social background. I apply a discrete-time method for competing risks event history analysis to estimate the occurrence of dropout from higher education over time. Results show that early academic failure is quite common, but that its consequences on dropout behaviours varies greatly depending of social origin, even when controlling for academic preparation.

Inscription pour les extérieurs à Sciences Po / Register: marie.ferrazzini(at)sciencespo.fr.


La tyrannie du genre

Marie Duru-Bellat
Presses de Sciences Po
  • Image : Mikagoto, Gender studies (CC BY-NC 2.0)Image : Mikagoto, Gender studies (CC BY-NC 2.0)

Presses de Sciences Po, 2017La tyrannie du genre

Marie Duru-Bellat

Presses de Sciences Po, octobre 2017, 308 p., EAN 9782724621402

Marie Duru-Bellat

Un déguisement de princesse et un aspirateur pour les filles, un château fort et une voiture radiocommandée pour les garçons… On pourrait penser qu'un choix de jouets aussi stéréotypé appartiendrait au passé. Il n’en est rien. Une sexualisation de plus en plus marquée s’observe dans l’éducation comme dans tous les domaines de la vie sociale.

Ces traitements différenciés ne sont pas systématiquement perçus comme des inégalités. Ils sont justifiés par des croyances en des distinctions essentielles, d’ordre « naturel », entre femmes et hommes. Cet ensemble de discours psychologisants, de normes et de symboles en découle a des conséquences multiformes sur les rôles assignés à chacun et chacune.

Alors que la notion de genre a été promue par les sociologues pour révéler les rapports de domination, l’invoquer à tout propos, qu’il s’agisse de féminiser la langue ou de prôner la parité, instille l’idée que femmes et hommes sont toujours, partout et avant tout, non des personnes uniques mais des prototypes de leur groupe de sexe.

N'est-il pas temps de laisser s’exprimer la multiplicité et la richesse des différences individuelles, de rejeter les assignations identitaires et les définitions brevetées qui enjoignent d’être strictement l’une ou bien l’autre ?

Cet ouvrage est un plaidoyer pour détricoter les stéréotypes de genre et s'en émanciper.

POUR EN SAVOIR PLUS

Le plafond de verre et l'État

Construction des inégalités de genre dans la fonction publique
C. Marry, L. Bereni, A. Jacquemart, S. Pochic, A. Revillard
  • Image USB, "Business Men" (CC BY-SA 2.0) via FlickrImage USB, "Business Men" (CC BY-SA 2.0) via Flickr


Armand Colin, 2017

Le plafond de verre et l'État
La construction des inégalités de genre dans la fonction publique

Catherine Marry (Directrice de recherche CNRS, Centre Maurice Halbwachs)
Laure Bereni
(Chargée de recherche CNRS, Centre Maurice Halbwachs)
Alban Jacquemart (Maître de conférence, IRISSO, Paris-Dauphine)
Sophie Pochic (Chargée de recherche CNRS, Centre Maurice Halbwachs)
Anne Revillard (Professeure associée, Sciences Po, OSC-LIEPP)

Paris, Armand Colin, octobre 2017 - 228 p. - EAN 9782200617387

 L'écart entre la place des femmes à la base et au sommet des hiérarchies des grades et des corps de la haute fonction publique est encore aujourd'hui frappant. Majoritaires dans l’ensemble des personnels de la fonction publique d’État (55 % en 2014), et parmi les cadres A (61 %), elles butent sur les dernières marches de l’échelle des carrières, celles qui conduisent aux positions de cadres supérieurs et dirigeants. Elles ne constituent que 38 % de la catégorie A+, qui regroupe les corps de fonctionnaires les mieux rémunérés. Elles ne représentent que 31 % des « emplois de direction » et 22 % des « emplois à décision du Gouvernement » (ambassadeurs, préfets, directeurs généraux d’administrations centrales). Elles sont également minoritaires dans les entourages politiques les plus convoités, malgré l’affirmation publique de la norme de parité : en 2012, alors que la moitié des portefeuilles ministériels étaient attribués à des femmes, celles-ci ne constituaient qu’un quart des équipes de l’Élysée et de Matignon, et moins d’un cinquième des directeurs et directrices des cabinets ministériels.

Dans le sillage des lois sur la parité des années 2000, la rareté des femmes aux sommets des organisations professionnelles est devenue un problème public, objet de lois et de dispositifs de plus en plus contraignants (quotas).
Ce livre, issu d’une enquête approfondie dans quatre directions ministérielles, offre des pistes d’interprétation originales. Au-delà des discours récurrents sur l’« autocensure » et les « choix » des femmes, les récits de vie des cadres supérieur.es et dirigeant.es dévoilent la fabrique quotidienne de l’avantage masculin au coeur même des organisations. Les horaires extensifs et rigides, la faible légitimité du droit au congé maternité, l’opacité des critères de promotion ou encore le sexisme de l’environnement professionnel, sont autant de sources d’inégalités.
Le plafond de verre n’est toutefois ni homogène, ni immuable. Les ministères et directions sont diversement féminisés et conciliants. Les destins professionnels des femmes et des hommes varient selon leurs titres scolaires, leur origine sociale, leur histoire conjugale et familiale. Les politiques d’égalité professionnelle ont des effets limités, mais sont aussi le support de la dénonciation des inégalités et de la valorisation de nouvelles identités dirigeantes, pour les femmes comme pour les hommes.

Ce livre est, en partie, le produit d'un nouveau contexte de mise en visibilité et de critique des inégalités sexuées dans la bureaucratie d’État. C’est à la demande de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP), coordinatrice de la mise en œuvre des politiques d’égalité dans cette sphère, que nous avons engagé cette recherche (...) en braquant le regard, plus spécifiquement, sur ses plus hauts étages. Nous nous inscrivons dans le sillage de travaux précédemment menés, en France ou dans d’autres contextes nationaux, sur la manière dont le genre travaille les organisations, privées comme publiques, et sur la manière dont celles-ci, en retour, façonnent le genre.

L'ouvrage s'appuie sur une enquête inédite, qui repose principalement sur une série d’entretiens biographiques menés auprès de cadres supérieur.es ou dirigeant.es, en administration centrale ou dans les services déconcentrés. Au total, 95 entretiens ont été conduits en 2011-2012 auprès de deux tiers de femmes et un tiers d’hommes appartenant à quatre directions générales, issues de deux périmètres ministériels – « Bercy » et les « ministères sociaux ». Les profils des personnes enquêtées se caractérisent par une grande variété de positions hiérarchiques, d’âges, de niveaux de diplôme, d’origines sociales ou de configuration familiale.

Graphique 3 - Part des femmes au concours ENA externe et Plytechnique parmi les grands corps (2012)

Graphique 3. Part des femmes (en %) admises aux concours de l’ENA externe et de Polytechnique et parmi les principaux grands corps (2012)

 

Site de l'éditeur (table des matières)

Les batailles du dimanche

J-Y Boulin et Laurent Lesnard
PUF - Le Lien social
  • Photo Shlmown, Inside the marché provençal (CC BY-SA 2.0)Photo Shlmown, Inside the marché provençal (CC BY-SA 2.0)

Couverture - Les batailles du dimanche (PUF)Les batailles du dimanche :
L'extension du travail dominical et ses conséquences sociales
Jean-Yves Boulin (Irisso) et Laurent Lesnard (OSC)

PUF, collection Le Lien social, septembre 2017
267 p., ISBN 978-2-13-065179-6

L'ouvrage retrace l'histoire d'un jour de congé "pas comme les autres" qui rythme depuis la haute Antiquité égyptienne le calendrier. En 321 l'empereur Constantin consacre un jour de fête pour vénérer le soleil dans la semaine astrologique de 7 jours fraichement adoptée. Dès la fin du IVème siècle mais surtout vers l'an 800, la religion chrétienne impose le dimanche comme un jour de repos dédié au Seigneur alors que 175 jours par an sont consacrés à des fêtes païennes. Dès-lors et jusqu'à nos jours, les autorités, répondent à des pressions politiques, religieuses ou portées par des groupements ouvriers, associatifs et patronaux. Elles ne cessent d'édicter des règlements, parfois contradictoires ou innaplicables pour tenter de réguler les activités dominicales. Une préoccupation morale servira longtemps de fil conducteur : comment éloigner et contrôler les masses paysannes ou ouvrières qui risqueraient de sombrer dans l'alcool et les plaisirs ?

Les auteurs posent à travers le travail dominical une question "sociologique" qui fait encore aujourd'hui débat : on y distingue des différences notables entre les pays, les religions, les périodes historiques, les classes sociales et les activités (ouvrières, commerçantes)... avec des impacts directs sur la sociabilité ou la représentation du travail. Les activités dominicales sont porteuses de symboles (religiosité, légitimité du loisir, statut de la consommation, épanouissement familial). Le débat public s'en trouve très fourni, avec un vaste champ argumentatif, certains tenants d'une interdiction de travailler pouvant très bien changer de camp quelques années plus tard.

Les réglementations ont évolué sans cesse, en phase avec les changements économiques (révolution indutrielle, numérique), les luttes sociales (loi de 1906 et suiv.) ou de nouvelles aspirations, oscillant entre liberté individuelle et contrainte sociale. Nombreux ont été les exemptions et aménagements qu'il a fallu consentir.

Les auteurs utilisent les données de plusieurs enquêtes de l'INSEE sur le travail et les emplois du temps. Ils ont également mené un travail de terrain dans une ville moyenne. 

Ils insistent sur la dimension sociale de ce jour particulier car partagé, permettant de se "resynchroniser" avec les autres. Une sociabilité qui changerait de nature si les rencontres ne pouvaient plus se faire sur un jour commun.

Les auteurs ne manquent pas de souligner qu'à ce jour, les conséquences réelles d'un dimanche travaillé ne sont pas connues ni modélisées, au délà d'opinions par ailleurs très partagées sur le sujet. Toutefois, des données longitudinales disponibles aux USA et aux Pays-Bas montrent des risques de conflits familiaux plus importants avec des horaires de travail atypiques. Le travail du dimanche, capteur de temps libre pour le transformer en temps productif, est aussi porteur d'inégalités : entre ceux qui sont obligés de gagner leur vie par ce biais et ceux qui peuvent gérer leur emploi du temps... 

POUR EN SAVOIR PLUS

Nouveaux doctorants 2017

Cinq jeunes chercheurs rejoignent l'OSC
  • Les nouveaux doctorants de l'OSC : Gaëlle, Pauline, Federico, Marion, MathieuLes nouveaux doctorants de l'OSC : Gaëlle, Pauline, Federico, Marion, Mathieu

En cette rentrée 2017, l'OSC a le plaisir d'accueillir dans ses rangs cinq nouveaux doctorants issus de différents cursus et établissements. Ils s'intéressent à des problématiques et des terrain très variés.

  • Mathieu Ferry
    La stratification sociale des pratiques alimentaires en Inde

    Sous la direction de Philippe Coulangeon et de Christophe Jaffrelot (CERI).
    Mathieu est doctorant contractuel avec monitorat ENS Saclay à l'OSC et au LSQ (CREST). Il travaille depuis plusieurs années sur les inégalités et la stratification sociale en Inde.
  • Federico Danilo Filetti
    Labour Market Outsiderness and Informal Care Regimes in Europe

    Sous la direction de Emanuele Ferragina.
    Sicilien d'origine, Federico est diplômé de l'Università 'Luigi Bocconi' de Milan.
    Il a obtenu un financement LIEPP PhD doctoral fellowship pour la période 2017-2020.
    Il s'est engagé dans plusieurs projets collectifs de développement économique et social.

  • Gaëlle Larrieu
    La thèse, sous la direction de Anne Revillard et de Marta Dominguez Folgueras fait actuellement l'objet de derniers ajustements pour définir les terrains d'enquête et les conditions de faisabilité méthodologique.
    Elle a conduit un mémoire de Master 2 à Sciences Po sur l'expérience parentale de la grossesse.
    Financement : bourse doctorale Sciences Po.

  • Pauline Proboeuf
    Les pratiques éducatives et les modes de parentalité des familles "unschoolers"
    Sous la direction de Agnès van Zanten et de Marta Dominguez Folgueras
    Pauline a suivi une formation en sociologie à Lille et à Sciences Po Paris (Master sur les choix d'orientation post-bac). Elle a aussi participé à des actions de terrain dans le domaine de l'écologie en Poitou-Charentes et des conditions de vie des migrants à Càdiz (Espagne).
  • Marion Valarcher
    Concevoir un projet d’orientation. Sociologie de l’injonction au projet dans l’orientation vers le supérieur
    Sous la direction de Agnès van Zanten
    Marion a suivi le Master sociologie d'enquête de l'Université Paris Descartes.
    Elle a obtenu une bourse doctorale Sciences Po.

Keeping a Nontraditional Division of Domestic Work After First Parenthood

Marta Dominguez Folgueras
Journal of Family Issues
  • Hitty Elve, For toy sunday theme: cleaning (CC BY-NC-ND)Hitty Elve, For toy sunday theme: cleaning (CC BY-NC-ND)

Against the Odds?
Keeping a Nontraditional Division of Domestic Work After First Parenthood in Spain

Marta Dominguez Folgueras

Journal of Family Issues, First Published September 9, 2017

Marta Dominguez Folgueras (OSC)This article analyzes changes in the division of routine domestic work after first parenthood. We wanted to know whether and how it was possible for couples to resist the trend toward traditionalization that has been shown in the literature. To do so, we analyze semistructured interviews with 27 Spanish couples who were expecting their first child in 2011 and interviewed them again in 2013. The couples were selected from a bigger sample because of their nontraditional practices preparenthood. Our results show that 17 of them were able to maintain a nontraditional division of domestic work, whereas 10 traditionalized. In our analysis, relative resources and time availability did not sufficiently explain the changes in the division of work, but specific characteristics of the division of work before childbirth—men’s active participation, the routinization of tasks, and flexible standards—emerged as key factors to resist the trend toward more traditional arrangements.

This article draws on a research project that interviewed 68 dual-income couples in four Spanish towns. Couples were interviewed while expecting their first child—first Wave of interviews—and 18 to 24 months after birth—second Wave. Most couples (53) were contacted through childbirth preparation courses, which most women attend free of charge. (...) Some couples (13) were contacted through social networks, and two were snowballed by participating couples.

Couples were selected according to a nonprobabilistic but stratified purposive sampling.

Results: None of the traditional couples in the original study became nontraditional after childbirth, but for the 27 nontraditional couples, we observed two different evolutions concerning the division of domestic work: 17 Couples managed to resist traditionalization, whereas 10 couples traditionalized. We will examine the factors that influenced these different transitions...

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Promoting Diversity in French Workplace

Targeting and Signaling Ethnoracial Origin in a Colorblind Context
Mirna Safi
  • Photo Franz12 (via Shutterstock) The concept of social and racial conflict. Photo Franz12 (via Shutterstock) The concept of social and racial conflict.

Promoting Diversity in French Workplaces:
Targeting and Signaling Ethnoracial Origin in a Colorblind Context

Mirna Safi

Socius: Sociological Research for a Dynamic World, First published September 11, 2017

Mirna Safi (OSC)Mirna Safi analyzes the implementation of diversity policies in France within a traditionally colorblind institutional and cultural context. Using a mixed-method research design, the author focuses on a specific diversity program, gathering qualitative and quantitative data on persons involved in its implementation as well as on its recipients. The author also collects qualitative materials covering institutional actors (governmental services and state agencies) and field actors (associations and economic organizations). The analyses aim to investigate two main questions:

  • What are the population categories targeted by diversity programs, and how are they referred to in the colorblind political and legal context of France?
  • How do the program’s recipients signal categories that make them eligible, and how do they interpret their disadvantage in the job market?

The findings highlight the limits of diversity policies in the French colorblind context as they fail to empower both their makers and their recipients.

This study builds on a mixed-methods design involving field research and qualitative interviews on one hand and the collection and exploitation of quantitative data on the other hand.

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POUR EN SAVOIR PLUS

Ethnicité et cultures juvéniles dans les quartiers populaires

Agathe Voisin
Soutenance de thèse, 29 septembre 2017
  • Photo Yann Gar, Match de basket (CC BY-SA 2.0)Photo Yann Gar, Match de basket (CC BY-SA 2.0)

Ethnicité et cultures juvéniles dans les quartiers populaires, une comparaison France-Angleterre

Agathe Voisin (OSC)

Agathe Voisin (OSC)Soutenance de thèse, vendredi 29 septembre 2017 à 14h en salle de réunion de l'École doctorale de Sciences Po Paris, 199 boulevard St-Germain, Paris 7e.

Membres du jury : Tim Butler (King's College London), Philippe Coulangeon (OSC), Camille Hamidi (UMR Triangle, Lyon), Michel Kokoreff (Cresppa - GTM, Université Paris 8), Marco Oberti (Directeur de recherche, OSC), Patrick Simon (INED).

Cette thèse analyse la saillance de l'ethnicité dans les cultures juvéniles à Bondy en Seine-Saint-Denis et à Newham dans le Grand Londres. Reposant sur une enquête ethnographique menée de 2007 à 2012 par entretiens individuels, collectifs et observations auprès d'adolescents et de jeunes adultes, elle montre comment cadres locaux et modèles nationaux se combinent pour favoriser une saillance ethnique sociale, locale et éclatée à Newham, politique et collective à Bondy.
 
A Bondy, l'ethnicité est expérimentée et représentée comme redoublant les diverses dimensions des inégalités sociales ; elle rassemble les enquêté.e.s dans un "nous" proche et multidimensionnel opposé à un "eux" distant. L'expérience des discriminations ethniques y est une expérience centrale qui structure le rapport des enquêté.e.s aux institutions locales et à la société française. A Newham, l'ethnicité organise la séparation de différentes socialisations et sociabilités dans l'espace local. Perçue comme découplée des autres dimensions des inégalités sociales, l'ethnicité reste peu politisée et peu conflictuelle dans le rapport aux institutions locales. L'expérience de classe prédomine, alors, dans les rapports conflictuels des enquêté.e.s à la société britannique.

This thesis analyses ethnic salience in youth cultures in the city of Bondy in Seine-Saint-Denis and the London Borough of Newham, in East London. Based on an ethnographic research study carried out between 2007 and 2012, through individual interviews, focus groups and observations among teenagers and young adults, it shows how both the specifics of national models and of local contexts produce a social, local and fragmented ethnic salience in Newham, and a political and collective one in Bondy.

In Bondy, ethnicity overlaps other dimensions of social inequality. The common experience of belonging to a minority results in young people identifying with a close and multidimensional "us" as opposed to a distant "them". The central experience of ethnic discriminations tends to saturate young people's relationship to institutions and the way they relate to French society. In Newham, Black, White and Asian young people socialise in their respective groups and meeting places. However, they perceive ethnic divisions as separate to other dimensions of social inequality. Ethnicity is not often politicised or the subject of conflict with local authorities, as it is considered just a part of a larger experience of social injustice. Instead, social class issues are at the core of conflicts between the people interviewed and the wider British society.

Accès aux personnes internes à Sciences Po et sur invitation.

Prix de Recherche 2017 de la Fondation Caritas

Margot Delon
Trajectoires et mémoires des enfants des bidonvilles et cités de transit
  • Margot DelonMargot Delon

Margot Delon se verra remettre le Prix de la Recherche 2017 décerné par la Fondation de Recherche Caritas - Institut de France le jeudi 21 septembre 2017 à l'Institut de France.

Créée par le Secours catholique, la fondation a pour objectif d'agir sur les causes et les conséquences de la pauvreté et de l'exclusion, en aidant des projets de recherche permettant de mieux comprendre ces phénomènes. Ce prix, d'un montant de 10 000 euros récompense une recherche innovante.

Docteure en sociologie à l'OSC, Margot Delon a soutenu sa thèse, dirigée par Marco Oberti, le 24 mars 2017.

Les incidences biographiques de la ségrégation. Trajectoires et mémoires des enfants des bidonvilles et cités de transit de l'après-guerre en France

La thèse retrace les trajectoires des enfants des bidonvilles et des cités de transit de l'après-guerre à Nanterre et Champigny-sur-Marne. Ségrégés et stigmatisés, ces jeunes d'origine algérienne, marocaine ou portugaise ont par la suite connu des destins divers, de l'ascension sociale à la reproduction des inégalités et de l'isolement.

En sociologue de terrain, Margot Delon a combiné de nombreuses sources : bases statistiques, entretiens qualitatifs, dépouillement de fonds d'archives ou analyse textuelle des blogs et sites Internet qui permettent encore aujourd'hui d'entretenir la mémoire (les dernières cités ont été détruites dans les années 80).

Articles récents :

Génération Low_Cost

Itinéraires de jeunes migrants intra-européens
Aurore Flipo - ¨PUR, 2017
  • Aurore Flipo, PUR, 2017Aurore Flipo, PUR, 2017

Génération Low-Cost
Itinéraires de jeunes migrants intra-européens

Aurore Flipo

Presses Universitaires de Rennes, 2017 (col. Le Sens social)

isbn 978-2-7535-5472-6

Basé sur l’analyse comparative des migrations récentes de jeunes Polonais au Royaume-Uni et de jeunes Roumains en Espagne, ce livre questionne la place de la mobilité internationale dans le changement social contemporain. Cette mobilité est en partie due à la flexibilisation de l’emploi, en particulier non qualifié, dans le contexte d’une compétition accrue pour l’accès au travail. Les jeunes migrants Européens, lourdement déclassés dans les pays d’accueil, constituent la face cachée de ce phénomène, alors même que les formes les plus légitimées de mobilité internationale (Erasmus, mobilité des cadres) sont promues et encouragées.

Vous trouverez sous ce lien la table des matières et l'introduction de l'ouvrage.

Au cours des dix années qui ont suivi l’adhésion des huit premiers pays « postcommunistes » à l’Union européenne, l’Europe a donc renoué avec un axe de circulation historique, reliant l’Est à l’Ouest, et redessinant une mosaïque de routes migratoires. Parmi elles, les migrations entre la Pologne et le Royaume-Uni d’une part, et entre la Roumanie et l’Espagne d’autre part, se sont révélées comme étant parmi les plus importantes. La rapidité de ces nouveaux flux migratoires, leur importance (environ un million de personnes, pour chacun des flux sus-cités, sur la période 2004-2009) et leurs caractéristiques particulières (population jeune, et plutôt bien éduquée) font progressivement de ces « nouvelles » migrations de travail intra-européennes un objet de curiosité. De quelles transformations l’augmentation importante mais inégale des migrations de travail à l’intérieur de l’Europe témoigne-t-elle ? Qui sont ces « nouveaux » travailleurs migrants, et en quoi concourent-ils à définir de nouveaux usages sociaux de la mobilité dans l’espace européen ? Par l’analyse sociologique des pratiques migratoires des jeunes Polonais et Roumains au Royaume-Uni et en Espagne respectivement, c’est à ces questions que nous allons tenter d’apporter des réponses.

Aurore Flipo


Aurore Flipo est chercheuse associée au laboratoire PACTE de Grenoble. Elle a conduit sa thèse à l'OSC, soutenue en 2014, sous la direction de Alain Chenu Les nouvelles migrations intra-européennes. Jeunes polonais et roumains en Grande-Bretagne et en Espagne.

Social Classes today...

overwiew from our last conference
  • Social classes conference in Sciences Po (29-30 June 2017)Social classes conference in Sciences Po (29-30 June 2017)

Conference "Social classes" in Sciences Po, June 29Social Classes in Contemporary Societies leaflet

Social Classes in Contemporary Societies: Issues and Challenges

29-30 June 2017

Sciences Po Paris

 

 

 

Watch the video report made during the event.

The two-day symposium tested the relevance of the approach to better understanding of social and political issues in terms of classes.
All the presentations focused on recent empirical research conducted in various national contexts (Europe, North America, Latin America, South-East Asia) and are based on various methodologies and theoretical approaches.
The symposium highlighted the polysemy of the notion of social class. Three types of definition were mobilized during the presentations.

  • A first definition, impregnated with the Marxist filiation and the work of Erik Olin Wright, is based on the criterion of workplace ownership and authority relations.

This definition has been used in several papers on the dynamics of income and wealth inequality (Wodtke, Chauvel) and also partly on political attitudes and voting (Oesch).

  • A second definition closely links social classes to occupational groups.

It is the dominant definition in communications devoted to social mobility issues (Costa-Ribeiro, Lopez-Roldan & Fachelli, Vallet), inspired by the work of John Goldthorpe.

  • The third definition is part of an inductive, constructivist approach to the notion of class, by closely combining the objective and subjective aspects of the notion.

It readily refers to the sociology of Pierre Bourdieu, insisting on the multi-dimensionality of the concept.

During the colloquium, this third definition was particularly present in communications dealing with questions of class identity (Cartier and Siblot, Rocca), the spatial inscription of class relations (Savage, Préteceille), and cultural capital (Van Zanten, Bergström & Palme), social capital (Hjellbrekke), consumption (Ferry, Naudet and Roueff), but also partly political attitudes (Oesch).

At the end of the symposium, several cross-cutting issues emerged that could inspire future research.
- Question of the impact of school massification on the class structure of the societies in which it takes place, according to different schedule and modalities.
- Question of the wealth, which several speakers have stressed that it is insufficiently and imperfectly addressed in the international literature on inequalities and social classes, often due to lack of appropriate data.
- Question of the relevance of the levels of analysis (local, national, supra-national).
- Finally question at the intersection of both sociology and political science, the mutations of class voting and, more broadly, the expression of class relations in the political field.

Return on the event' goals

If class remains a key dimension for analyzing social structures, social practices and inequalities, we are at the same time aware that it has to be combine with other dimensions such as: education, gender, race and ethnicity, age and generation, and of course place. National and local contexts remain characterized by huge contrasts, with a significant impact on objective and subjective dimensions of everyday life, social experience and social relations, sometimes within the same social group. We decided to organize this conference to confront different approaches, methods and fieldworks in order to better understand how we are dealing with these challenges.

We can make simplistic distinction between two approaches in the way that they refer to social classes. The first one thinks in terms of class social relations (“rapports sociaux”) and considers that they still deeply structure the society and its inequalities. In this mode, the task of the social scientist is precisely to analyze the nature of class relations (domination, alienation, exploitation, etc.) and to identify its new forms. The analysis of inequalities is directly connected to social relations and social conflict (rapports sociaux), which are generated them.

The second one, that we could call “stratificationnist approach” is oriented to the analysis of social inequalities linked to the socio-economic position, without necessarily reflecting on the social relations that link social groups together and that produce these inequalities. The social category is considered as an independent variable that could explain specific inequalities or variation on social representations and practices. The measure of inequalities is central, as well as the measure of social mobility, but giving less importance to social relations and social conflict. The notion itself of social class disappears in favor of notions such as social background, social milieu, and social category. However, in both cases, the analysis of inequalities is crucial, as well the centrality of social belonging in explaining the production and the reproduction of them. Our first naïve question is: Is it possible to better interconnect these two traditions?


If social classes were an hegemonic analytical framework until the early eighties, many factors have contributed to weaken it: the questioning of the centrality of capitalist relations of production and of work in defining the social position of individuals, the decrease and the fragmentation of the working class, and the collapse of the labor movement, the diversification of skills and the appearance of new jobs and new social categories, the impact of various welfare state regimes, the massive access to the job market for women, etc.

Other factors deal with more subjective dimensions such as: the weakening of class identity and class consciousness, the reinforcement of individualism and the crisis of classic forms of collective and political representation, such as political parties, trade-unions, the calling into question of the link between modernity and social progress
It was obvious that we needed to not limited the discussion only to one society. So, we decided to have both people working on other western capitalist societies and people working on so-called emerging countries.

Mixité sociale et scolaire au Printemps de l'Economie 2017

Arnaud Riegert, Marco Oberti et Julien Grenet
  • Marco Oberti aux Printemps de l'économie 2017Marco Oberti aux Printemps de l'économie 2017

Logo Printemps de l'Economie Le Printemps de l'Economie 2017 (20-23 mars) proposait une session "Mixité sociale et mixité scolaire : un enjeu de cohésion sociale".


Participants de la session 23 (23 mars, lycée Turgot) :

- Arnaud RIEGERT, Chargé de cours à la Paris School of Economics
- Julien GRENET, Directeur adjoint de l’Institut des politiques publiques, Professeur associé à la Paris School of Economics
- Marco OBERTI, Directeur de l'Observatoire Sociologique du Changement
Modérateur : Jean-Marc Vittori.

Voir la vidéo intégrale de la session (1 h 30)

Image Printemps de l'Economie, via You Tube (2017)Image Printemps de l'Economie, via You Tube (2017) Printemps de l'Economie 2017 ay lycée Turgot - session 23

 

 

 

 

La mixité sociale et scolaire est bien évidemment un enjeu majeur de cohésion sociale. Or la ségrégation scolaire est une réalité aux multiples formes, aussi bien inter établissements qu’intra établissements.
Cette réalité est mesurable et a des effets dévastateurs en terme d’inégalités. La ségrégation urbaine en est l’un des facteurs.
Quelles solutions sont possibles ? Lesquelles ont été mises en œuvre, en France et à l’étranger, et pour quelle efficacité ?

Une de ces solutions a consisté, en France, à instaurer des procédures de sectorisation et d’affectation dans les établissements scolaires. Quelle est leur logique ? Quel bilan peut-on en faire ? Quelles sont les pistes d’amélioration de ces procédures ?

Marco Oberti (sociologue, directeur de l'OSC) présente dans cette session une carte situant tous les collèges publics et privés sous contrat de Paris et des départements de la petite couronne. Deux axes d'analyse sont privilégiés : la réussite au Brevet des collèges (mentions très bien ou bien) et la composition sociale des collèges établie à partir de la catégorie socioprofessionnelle du chef de famille.

Des évidences apparaissent à la lecture de la carte :

  • un collège public favorisé socialement (CSP supérieures) obtient d'excellent résultats en terme de réussite au Brevet.
  • quelques collèges populaires, assez rares (4) connaissent de bons taux de réussite malgré un profil social défavorisé .
  • la Seine Saint-Denis apparait très homogène : on y observe très majoritairement des collèges publics populaires dans lesquels les taux de réussite avec mentions TB/B sont faibles.
  • à l'est de Paris, très peu de collèges publics ont un profil social supérieur...

On peut voir en filigranne de ces cartes les effets d'évitement de certains établissement ou la durabilité des effets de stigmatisation ou d'attractivité de certains territoires...

Marco Oberti présente également une étude comparant le profil social des secteurs scolaires (portions de territoire sur lesquelles un collège est implanté) et profil social des élèves du collège. Un graphique très explicite indique pour chaque établissement la différence entre le nombre de fils d'ouvriers attendu si la carte scolaire était respectée et celui mesuré. Certains établissements qui devraient ainsi accueillir 25% de fils d'ouvriers en ont en réalité plus de 60 %...

POUR EN SAVOIR PLUS

International Publications

New Translations
  • 3 best-sellers now available in different languages3 best-sellers now available in different languages

The Center for Studies in Social Change (OSC) is proud to announce three recent books, written by OSC researchers, which have recently been translated into Italian, Arabic and Japanese.

 

Disruptive Technologies, Social Transformation and the Sociological Imagination

William Housley
Séminaire scientifique de l'OSC - 12 mai 2017
  • In the Digital Age - ohadby (CC BY-NC-ND)In the Digital Age - ohadby (CC BY-NC-ND)

Séminaire scientifique de l'OSC 2016-2017

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 12 mars 2017 de 11h30 à 13h

Disruptive Technologies, Social Transformation and the Sociological Imagination

I outline a conceptual framework for the sociological study of ‘disruptive technologies’ in the digital age. My starting point begins with a sociological framing of these phenomena through the mobilization of classic sociological questions; namely how is social organisation possible? why do societies change over time? and what type(s) of identity are promoted in a given social form?

‘Disruptive’ technologies include Social Media, Big Data, Robotics and new forms of Additive Manufacture.

This presentation moves to respecify these technological developments within the context of the emerging contours of digital society (Edwards et al 2013, Housley et al, 2014, Housley, 2015). In doing so sociology is brought to the fore as an explanatory apparatus that operationalises theory, method and data in ways that account for the re-ordering of social relations in the digital age. Furthermore, matters relating to method and new forms of data, automation and predictive analytics are attended to as routine features of the digital imaginary where ‘disruptive technologies’ are understood as data generative, algorithmic, networked, distributed and organizing socio-technical assemblages. These discursive and material assemblages are ‘motile’ and are underpinned by an array of digital data imaginaries that envision new forms of relating, governing, working and being in a re-ordered and digitally colonised institutional landscape within which digital crowds and mass are being re-materialized. As a consequence disruptive technologies are reconsidered as social and cultural forces in their own right.

William Housley
Professor William Housley
Chair in Sociology, Cardiff University
Vincent Wright Chair, Sciences Po, 2016-2017.

 

Accès sur inscription : marie.ferrazzini(at)sciencespo.fr

Choosing Faith and Facing Race: Converting to Islam in France and the United States

Juliette Galonnier
Soutenance de thèse, 2 juin 2017
  • Photo Anders Adermark, Same Same but Different (CC BY-NC-ND)Photo Anders Adermark, Same Same but Different (CC BY-NC-ND)

Programme doctoral de sociologie - Double doctorat Sciences Po et Northwestern University

Choosing Faith and Facing Race: Converting to Islam in France and the United States

Juliette Galonnier (OSC)

Thesis Defense
2 juin 2017 - Friday June 2nd 2017
14:00 p.m. 199, Boulevard Saint-Germain
_____________________

Juliette Galonnier (OSC)This research is about race and religion. While scholars typically understand them separately, I propose instead to explore occurrences in which they are conflated. Specifically, I track instances of racial reasoning that occur in relation to the religion of Islam in Western societies, by focusing on the specific experiences of Muslim converts. By crossing religious boundaries, converts shed light on the nature and content of such boundaries, and enable us to decide whether they are simply religious or also embody racial difference. The case of white converts is particularly interesting: because their conversion implies transitioning from one social status (majority) to another (minority), they offer a near-experimental case to investigate how racial categorization operates.

Methodologically, I combine the meticulousness of qualitative methods with the bird’s eye view of comparatism. Using in-depth interviewing with 82 converts in France and the United States; ethnographic observations in convert associations in Paris and Chicago; and content analysis of media and historical documents, I compare the past and present experiences of French and American converts to answer the following: how and when is conversion to Islam interpreted in terms of changing one’s racial status rather than a mere change in religious orientation? In addition to shedding light on the complex interplay between race and religion, this research contributes to transatlantic comparative scholarship, by highlighting differences across the French and American contexts in the conversion process, the encounter with race and the strategies used by converts to reclaim control over their definition of self.

Dissertation Committee: Valérie AMIRAUX (Montreal University), Carolyn CHEN (Co-dir, University of California, Berkeley), Gary FINE (Northwestern University), Aldon MORRIS (Northwestern University), Marco OBERTI (Co-dir, Sciences Po), Olivier ROY (European University Institute, Florence). 

Cette thèse offre un éclairage sur l’articulation des catégories raciales et religieuses dans la construction de la différence. Elle porte sur le processus de « racialisation » de l’islam dans les sociétés occidentales, analysé à partir de l’expérience particulière des convertis à cette religion. En traversant les frontières religieuses, les convertis nous renseignent sur la nature de ces frontières, et permettent de déterminer si elles sont purement religieuses ou incarnent également une altérité de type racial. A cet égard, le cas des convertis dits « blancs » se révèle heuristique : en tant que membres de la société majoritaire ayant choisi une religion minoritaire, ils représentent un cas quasi-expérimental pour analyser les processus de catégorisation raciale en lien avec l’appartenance religieuse. En s’appuyant sur 82 entretiens biographiques avec des converti-e-s en France et aux États-Unis, des observations ethnographiques dans des associations de convertis à Paris et Chicago, et l’analyse de documents historiques et médiatiques, cette recherche compare les expériences passées et présentes des convertis français et américains pour répondre à la question suivante : quand et comment la conversion est-elle interprétée en termes de changement de statut racial, plutôt que comme un simple changement d’orientation religieuse ? En plus de démêler l’imbrication entre catégories raciales et religieuses, cette thèse met également en lumière les spécificités des contextes français et américain, en identifiant des différences dans le processus de conversion, le rapport aux assignations raciales, et les stratégies que les convertis mobilisent pour contrer leur objectification.

For security reasons, all the defenses are strictly reserved for invited people and Sciences Po members.

POUR EN SAVOIR PLUS

The Scholar Denied: W.E.B. Du Bois and the Birth of Modern Sociology

Pr. Aldon Moris (Northwestern University)
CERI & OSC Joint Seminar, June 1st 2017
  • William Edward Burghardt Du Bois (Library of Congress, Washington, D.C.)William Edward Burghardt Du Bois (Library of Congress, Washington, D.C.)

Antidiscrimination policies seminar (Daniel Sabbagh)
CERI & OSC

Thursday June 1st 2017, 16:30-18:30 p.m.
98 rue de l'Université (Paris 7e), Annick Percheron Room

The Scholar Denied:
W.E.B. Du Bois and the Birth of Modern Sociology

Pr. Aldon Morris, Leon Forrest Professor of Sociology and African American Studies, Northwestern University

Pr. Aldon Morris (Northwestern University)W.E.B. Du Bois was one of a handful of scholars of the 20th century with a sustained global impact on sociological, literary, and political knowledge. In this book, Morris draws on primary evidence to demonstrate that Du Bois was the founding father of scientific sociology in the United States; that is, American scientific sociology was founded in a segregated black university by a black man. This book disconfirms the accepted wisdom that American scientific sociology was founded solely by white sociologists in elite universities. The Scholar Denied explores the methods Du Bois pioneered, his novel theorizing, and his influence on other scholars including Franz Boas and Max Weber. The Scholar Denied (Uiversity of California Press)This book reveals the extraordinary efforts that Robert E. Park and the Chicago School of Sociology took to marginalize the original scientific contributions of Du Bois’ prolific work. Morris’ book offers an account of the dynamic, but neglected forces, which generate scientific schools of thought and undergirded knowledge production in social science during the twentieth century.

Book published by University of California Press (2015)

 

Discussants: Pap NDiaye (Centre d'histoire, Sciences Po) and Etienne Ollion (SAGE, CNRS/Université de Strasbourg).

Please register: bernard.corminboeuf@sciencespo.fr.

POUR EN SAVOIR PLUS

Social Classes in Contemporary Societies

Issues and Challenges
International Conference, 29-30 June 2017
  • Picture: HstrongART/Shutterstock  Picture: HstrongART/Shutterstock

 Social Classes in Contemporary Societies:

Issues and Challenges

Sciences Po, 29-30 June 2017

Caquot amphitheatre (28, rue des Saints-Pères, Paris 7e)

Do we still live inside class societies? Is the classical approach to social inequalities, political cleavages or lifestyles still relevant?

This conference, organized over two full days at the initiative of the Observatoire sociologique du changement (OSC), calls into question the current concept of “class” in the contemporary social sciences. It will bring together specialists from a wide range of thematics, theoretical and methodological backgrounds. With a broad international lens, the conference will draw on the comparison of various national contexts (including United States, United Kingdom, India, Brazil, Argentina).
Throughout the contributions, we will examine the explanatory power of the different existing theoretical models and their renewal, in contexts that are often disconnected from the European and North-American framework in which these theories were initiated and developed in the 19th and 20th centuries. Attention will be paid both to the generating mechanisms of class relations and their inclusion in various domains of social life: politics, lifestyles, and geography, especially within urban areas and large metropolises. The conference will focus specifically on the relationships between changes in the wealth distribution (the soar in high-income, the increased importance of heritage) and contemporary transformations of class boundaries and class relations. Emphasis will also be placed on the articulation between the division of society into classes and social mobility trajectories. Two cross-cutting questions will be central to these inquiries: what sort of theories of social class are relevant for the 21st century? How can micro (ethnographic, qualitative) and macro-social (quantitative, structural) approaches be used in a complementary way?

The format of the conference (about fifteen speakers) will allow time for open discussion between the speakers and all conference participants. Papers will be presented in English.

Scientific Coordination: Philippe Coulangeon and Marco Oberti.

Welcome Adress: Frédéric Mion, President of Sciences Po.

Speakers

  • Geoffrey Wodtke (University of Toronto)
    Classes in the 21st Century: Death, Decomposition, or Resurrection?
  • Daniel Oesch (University of Lausanne)
    The new tripolar space and class voting in Western Europe
  • Louis Chauvel (University of Luxembourg)
    "Repatrimonialization": the new role of wealth in the definition of social class systems
  • Carlos Antonio Costa Ribeiro (University of Rio de Janeiro)
    Class mobility in Brazil: 1973 to 2014
  • Pedro López-Roldán, Sandra Fachelli (Universitat Autonòma de Barcelona)
    Stratification and social mobility compared: Argentina and Spain
  • Louis-André Vallet (Sciences Po, CNRS)
    Intergenerational mobility and social fluidity in France over birth cohorts and across age: the role of education
  • Marie Cartier (Univeristy of Nantes) et Yasmine Siblot (University of Paris 8)
    The France of the Little-Middles":  exploring the fragile frontier between the working and middle classes
  • Agnès van Zanten (Sciences Po, CNRS), Ylva Bergström and Mikael Palme (University of Uppsala)
    The educational practices of upper-class families in France and Sweden
  • Johannes Hjellbrekke (University of Bergen)
    Social Class and Social Capital
  • Mathieu Ferry (ENS Cachan), Jules Naudet (EHESS), Olivier Roueff (University of Paris 8)
    In search of the Indian Social Space. A multidimensional portrait of social stratification in India
  • Jean-Louis Rocca (Sciences Po)
    Production and reproduction of social classes in market capitalist China
  • Mike Savage (LSE)
    Social class and inequality in contemporary London
  • Edmond Préteceille (Sciences Po, CNRS)
    The urban dimension of social class transformations in the Paris metropolis

Registration required: bernard.corminboeuf@sciencespo.fr                      

 
POUR EN SAVOIR PLUS

Varieties of Transnationalism and Its Changing Determinants across Immigrant Generations

Evidence From French Data
Mirna Safi - International Migration Review
  • Old Custom (Christian Subtil, CC BY-NC-ND 2.0)Old Custom (Christian Subtil, CC BY-NC-ND 2.0)

Varieties of Transnationalism and Its Changing Determinants
across Immigrant Generations:
Evidence From French Data

Mirna Safi (OSC, LIEPP)

International Migration Review - Early View (23 Mars 2017)
DOI: 10.1111/imre.12314

Mirna Safi (OSC)In this article, I use the French Trajectories and Origins survey (TeO) to describe patterns and trends of cross-border ties across immigrant generations. Transnational activities are measured through a wide range of cross-border ties, grouped into three dimensions: sociopolitical, economic, and a third dimension that I call re-migration.

Three sets of determinants are taken into account: variables measuring exposure to the country of origin, variables describing incorporation in the host country, and variables that are specific to each generation.

International Migration review - Early ViewConversely to the straight-line assimilation paradigm, the findings put the analytical power of the generational variable into perspective by (1) highlighting the wide variability of transnationalism within each generation and (2) measuring distinct intergenerational trends along different types of cross-border engagement. A thorough investigation of the sources of within-generation heterogeneity emphasizes the explanatory power of state-level, religious, and ethnoracial variables.

Information Barriers, Social Inequality, and Plans for Higher Education

Evidence from a Field Experiment
European Sociological Review, Carlo Barone et al.
  • Great Hall, University of Rome (Phillip Capper CC BY 2.0)Great Hall, University of Rome (Phillip Capper CC BY 2.0)

Information Barriers, Social Inequality, and Plans for Higher Education:
Evidence from a Field Experiment

Carlo Barone (OSC, LIEPP), Antonio Schizzerotto (University of Trento), Giovanni Abbiati (FBK-IRVAPP), Gianluca Argentin (Catholic Universoty of Milan)

European Sociological Review 33 (1): 84-96
https://doi.org/10.1093/esr/jcw050

Carlo Barone (OSC-LIEPP)This article assesses the role of information barriers for patterns of educational participation and related social inequalities in plans for Higher Education. Using longitudinal data, we investigate student expectations about the profitability of Higher Education, their evolution over time and their correlation with study plans among Italian high school seniors.

We find that student believes are highly inaccurate, systematically biased and poorly updated.

Then, we present estimates of the causal effect of information barriers on educational plans based on a large-scale clustered randomized experiment.

ESR vol. 33 n° 1We designed a counseling intervention to correct student misperceptions of the profitability of Higher Education and assessed whether treated students’ plans changed differentially relative to a control group.
We ran a clustered randomized controlled trial, involving a random sample of 62 high schools from all upper-secondary streams located in four Italian provinces, covering different areas of the country to enhance the external validity of our results.

The intervention was quite effective in correcting student misperceptions, but this did not translate into increased intentions to enroll in university education. However, the treatment affected preferences between fields of study, between short and long university paths, and between university and vocationally oriented programs.

Hence, information barriers affect substantially the internal differentiation of Higher Education and the related horizontal inequalities by gender and family background.

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Comprendre l’évolution des régimes d’Etat‑providence

soutenance de HDR
Emanuele Ferragina, 27 mars 2017
  • A Crowd outside Camden Job Centre (N19± - CC BY-SA 3.0)A Crowd outside Camden Job Centre (N19± - CC BY-SA 3.0)

Soutenance de HDR en sociologie

Emanuele Ferragina

Assistant Professor, OSC & LIEPP

Lundi 27 mars 2017 à 14h, 199 boulevard Saint-Germain, 75007 Paris

Membres du jury : Fran BENNETT, Bernhard EBBINGHAUS, Olivier GIRAUD,
Olivier GODECHOT (dir.), Colin HAY, Serge PAUGAM.

emanuele_ferraginaThe Three Worlds of Welfare Capitalism is part of a long scholarly tradition rooted in deductive reasoning and the use of ideal types. This work moves from a similar theoretical standpoint: typologies are a fundamental methodological tool in understanding and interpreting the evolution of social security systems, even for those who claim that in-depth analysis of a single case is more suited to capture the complexity of different social policy arrangements. It contributes to the comparative social policy field and welfare regime literature in two ways: by proposing a dynamic outlook to welfare regime theory in counter-position to a debate characterised by a static approach and by considering welfare regime outcomes alongside institutional change.
There are several substantive reasons to differentiate between dynamic and outcome-oriented perspectives within welfare regime typologies. First of all, scholars have not yet integrated the most important domain of welfare state expansion in a period of ‘permanent austerity’, namely family policy, into welfare regime theory. Too often, scholars classify welfare regimes on the basis of the work-welfare nexus, overlooking the care-welfare dimension. In addition, the existing scholarship implies welfare regime stability when considering policies that deal with old social risks and the generosity guaranteed by system to the Average Production Worker (APW) – a white man with around 20 years of continuous employment in the industrial sector. In light of the progressive transition to a service-based economy beginning in the 1970s, however, we account for the emergence – or rather, the growing incidence – of ‘new social risks,’ namely problems related to the reconciliation between work and family life. These new risks mostly affect women, young people, migrants, and children rather than the APW. More broadly, this new work lends a sociological perspective to the welfare regime debate by comparing typologies based on institutional variables to classifications based on welfare outcomes, and carefully considering the relation between welfare state structures, specific policies and important societal outcomes.

 

L’ouvrage de Esping-Andersen Les trois mondes de l’État providence s’inscrit dans une longue tradition académique basée sur le raisonnement déductif et l'utilisation d’idéaltypes. Notre travail part d'une approche théorique similaire : les typologies sont un outil méthodologique fondamental pour comprendre et interpréter l'évolution des systèmes de protection sociale, même pour ceux qui prétendent que l’analyse de cas est plus adaptée pour saisir la complexité des différents systèmes sociaux-politiques. Ce travail s’inscrit dans le champ des politiques sociales comparées et des travaux sur l’État-providence (welfare state) de deux manières : en proposant une perspective dynamique de la théorie du régime d’État providence (welfare regime) s’opposant à une approche statique ; et en considérant les effets qu’il produit parallèlement au changement institutionnel.
Il existe plusieurs raisons de fond pour examiner les typologies de welfare regime du point de vue dynamique et des effets produits. Tout d'abord, le domaine le plus important d’expansion du welfare state en période ‘d'austérité persistante’, à savoir la politique familiale, n'a pas été suffisamment intégré dans la théorie du welfare regime. Trop souvent, ces régimes ont été étudiés sur la base du lien travail / protection (workwelfare), négligeant la dimension care / protection. Ensuite, la stabilité du welfare regime a souvent été validée par des études empiriques qui se basaient exclusivement sur les politiques relatives aux risques sociaux traditionnels (old social risks) et à la générosité garantie par le système à l'Average Production Worker (APW) : un homme blanc avec environ 20 années d'expérience dans le secteur industriel. Or, après les années 1970, avec la transition progressive vers une économie de services, nous avons assisté à l'apparition - ou mieux à la montée croissante - de « nouveaux risques sociaux », qui sont principalement liés à la conciliation entre travail et vie de famille. Ces nouveaux risques affectent plus fréquemment les femmes, les jeunes, les migrants et les enfants, que l’APW. De façon plus générale, notre travail fournit une perspective sociologique au débat sur le welfare regime en comparant les typologies basées sur les variables institutionnelles à celles basées sur les effets réels des politiques sociales, et en examinant attentivement la relation entre les structures de welfare state, les politiques spécifiques, et les principaux effets sociaux.

Entrée réservée aux invités et publics internes à Sciences Po.

TO FIND OUT MORE

Les incidences biographiques de la ségrégation

Trajectoires et mémoires des enfants de bidonvilles et cités de transit de l'après-guerre en France
Soutenance de thèse. Margot Delon. 24 mars 2017
  • Bidonville à Nanterre (Demain TV, 2009, via YouTube)Bidonville à Nanterre (Demain TV, 2009, via YouTube)

Margot Delon soutiendra sa thèse le vendredi 24 mars 2017 à 14h en salle Annick Percheron, 98 rue de l'Université, 75007 Paris (accès aux personnes invitées et public interne à Sciences Po).

Les incidences biographiques de la ségrégation : trajectoires et mémoires des enfants des bidonvilles et cités de transit de l’après‑guerre en France

Composition du jury : Jean-Yves Authier (Centre Max Weber), Christine Lelévrier (Lab'URBA, UPEC), Marco Oberti (Directeur de recherche, Sciences Po), Julie Pagis (Ceraps) et Mirna Safi (Sciences Po).

Que sont devenus les enfants des bidonvilles et cités de transit de l’après-guerre en France ? Au moyen d'entretiens, d'observations, d'analyse d'archives et statistiques, la thèse reconstitue les expériences et les trajectoires d’individus d’origines algérienne, marocaine et portugaise ayant grandi dans les bidonvilles et cités de Nanterre et de Champigny-sur-Marne, en Île-de-France.

Elle rend compte de leur vécu dans ces formes d’habitat précaires, ségrégées et stigmatisées qui ont duré de nombreuses années en insistant sur la diversité des expériences résidentielles et donc de leurs effets socialisateurs. De fait, les anciens enfants des bidonvilles et cités ont connu des trajectoires variées et n’interprètent pas cet épisode de la même façon.

Quatre profils types sont analysés : reproduction des inégalités, petites promotions locales, reproduction de l’isolement et ascensions sociales individuelles.

La divergence de ces parcours tient à deux ensembles de facteurs. D’une part, ces familles ont été des cibles privilégiées des politiques nationales et municipales de l’habitat et de l’immigration. En catégorisant et en traitant différemment les bidonvilles et cités de transit selon l’origine de leurs habitants et leur localisation, ces politiques publiques ont eu des effets de court, moyen et long terme très importants. D’autre part, les trajectoires de ces descendants d’immigrés ont été forgées par les ressources et les dispositions antérieures à la migration de leurs parents ainsi que par les contextes relationnels dans lesquels ils ont évolué dans les bidonvilles et les cités de transit.

Margot Delon (OSC)Margot Delon est doctorante à l'OSC, ATER et doctorante associée au CENS (Centre nantais de sociologie). Elle a bénéficié d'un contrat doctoral Sciences Po et d'un Early Stage Researcher Fellowship (2015-2016), effectué à l'IGOT-CEG de Lisbonne dans le cadre du programme européen INTEGRIM.

POUR EN SAVOIR PLUS

Nouveaux chantiers de thèse 2017

Sonia Planson, Loïs Vieillefosse, Jeanne Subtil
  • Sonia Planson, Loïs Vieillefosse, Jeanne Subtil (OSC)Sonia Planson, Loïs Vieillefosse, Jeanne Subtil (OSC)

Séminaire scientifique de l'OSC 2016-2017

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Georges Lavau

vendredi 10 mars 2017 de 11h30 à 13h

Cette traditionnelle séance permettra aux nouvelles étudiantes de l'OSC de présenter leur sujet de thèse, questionnement, axes problématiques, méthodologie... et de recueillir les conseils des chercheurs présents.

  • Sonia Planson
    La diversité culturelle comme ressource dans le système scolaire : comparaison France / Etats-Unis
    (direction Philippe Coulangeon)
  • Loïs Vieillefosse
    Les choix scolaires des parents de classes supérieures de première génération à Paris et à Londres
    (direction Agnès van Zanten)
  • Jeanne Subtil
    Sexualité et autonomie des femmes en Inde urbaine. Trajectoires et représentations de l’initiation sexuelle des femmes
    (direction Hugues Lagrange et Christophe Guilmoto)

Amélia Legavre (OSC-CRI)L'OSC accueille également Amélia Legavre (CRI-Université Paris Descartes),
« 'Édupreneurs', l'alternative qui veut changer l'École »
(co. dir Agnès van Zanten et François Taddei).

 

Entrée libre sur inscription préablable auprès de Marie Ferrazzini.

Dictionnaire de l'éducation

Nouvelle édition 2017
Sous la co-dir. de Agnès van Zanten, puf quadrige
  • Photos Contrast Werkstatt et pufPhotos Contrast Werkstatt et puf

La seconde édition de cet ouvrage de référence dirigé par Agnès van Zanten et Patrick Rayou a réuni plus de deux cent chercheurs, représentants les différents champs de la recherche en éducation, issus principalement de pays francophones. Leurs contributions rendent compte des avancées de la production scientifique. L'objectif est de fournir aux lecteurs un fonds commun de concepts, de méthodes et d'interprétations dans le domaine de l'éducation tout en respectant la diversité des approches selon les disciplines, les domaines et les équipes de recherche. Ce Dictionnaire ne vise pas l'exhaustivité mais la représentativité et l'intérêt social des objets et des thématiques. Cherchant à dépasser les querelles idéologiques, il apporte de nouveaux éléments de réflexion autour des questions que se posent les usagers, les professionnels et les responsables des systèmes éducatifs.

992 pages
Puf, collection Quadrige
Date de sortie prévue : 15 février 2017
ISBN 978-2130628088

« Ce dictionnaire s’inscrit dans une longue tradition d’outils de connaissance qui visent à accompagner les transformations des institutions éducatives. Le lecteur qui, au-delà de son intérêt pour telle ou telle des deux cents entrées que ce dictionnaire comporte, en ferait une lecture continue, attentive aux choix des thèmes et à l’architecture d’ensemble et qui aurait le loisir de les analyser au regard d’autres ouvrages de ce type, pourrait ainsi comparer l’évolution des faits et des théories sur l’éducation dans le temps et les différences entre communautés d’auteurs au plan national ou international. »

La très grande majorité des entrées a fait l'objet d'une révision avec mise à jour de la bibliographie de référence. De nouvelles entrées ont été introduites, tenant compte des changements institutionnels, politiques et du développement de la recherche. On peut citer en exemple Théorie de l'Apprentissage, Aspirations scolaires, Accountability, École inclusive, Théorie du Care... Soit aujourd'hui plus de 200 concepts explicités dans l'ouvrage.


Comment les enquêtes PISA sont devenues incontournables

Carlo Barone
The Conversation - décembre 2016
  • Couverture du rapport de synthèse OCDE publié en 2016 (lien ci-dessous)Couverture du rapport de synthèse OCDE publié en 2016 (lien ci-dessous)

Dans un récent article paru sur The Conversation et consacré au classement PISA, Marie Duru-Bellat a exprimé un certain nombre de critiques et de mises en garde contre des interprétations et généralisations hâtives dont chercheurs et commentateurs devraient se garder. Je partage ces critiques et je n’ai rien à ajouter à cet égard.

Mon propos est ici d’offrir un regard complémentaire pour valoriser ce que sont l’intérêt et le potentiel de ces données dans l’aide à la décision et à l’action publique, en livrant ici une sorte de plaidoyer pour cette enquête internationale.

Un avant et un après PISA

Pourquoi prête-t-on aujourd’hui une attention particulière aux résultats de PISA ?

En premier lieu parce que PISA a changé notre façon de comparer les différents systèmes éducatifs nationaux. Avant PISA, l’accent était surtout mis sur les dimensions quantitatives de la participation scolaire : nombre d’étudiants diplômés du secondaire, nombre d’inscrits à l’université, etc.

Désormais, l’accent est mis davantage sur les compétences acquises durant le parcours éducatif. Certes, avant la mise en place de PISA il existait des études internationales sur les apprentissages, comme PIRLS et TIMSS, mais elles étaient largement ignorées des décideurs politiques, et restaient pour la plupart confinées au monde académique.

Lorsque les données de PISA ont été publiées la première fois en 2000, les responsables politiques de certains pays, comme la France ou l’Italie, ont essayé d’ignorer les résultats plutôt décevants de PISA, avant de se faire manifestement déborder par l’impact médiatique et scientifique de l’enquête : la question des acquis des élèves entre alors de force dans le débat public.

Présentation des études internationales TIMSS et PIRLS (2016).

Des résultats transparents et réguliers

Avec la publication de PISA, les vues stéréotypées et auto-référentielles portées par les décideurs nationaux, vantant les vertus supposées de leurs systèmes éducatifs respectifs, sont devenues caduques. François Dubet le souligne, à propos de la rhétorique sur le système éducatif français :

« Depuis la publicité des enquêtes PISA, il est devenu difficile d’affirmer que nous avons la meilleure école du monde ».

En effet, l’un de résultats les plus remarquables de l’étude PISA pour la France, confirmé dans la dernière livraison de 2016, est que les inégalités sociales de réussite des élèves augmentent depuis au moins une décennie, la France figurant parmi les pays occidentaux les plus inégaux s’agissant de l’influence du milieu social sur les compétences acquises.

Une deuxième grande vertu des données fournies par PISA est leur fréquence régulière, permettant un suivi des problèmes émergents ou des progrès enregistrés par les différents systèmes scolaires, de manière comparative. Le fait, par exemple, que les inégalités aient augmenté en France alors qu’elles sont stables ou même en baisse dans de nombreux autres pays occidentaux, modifie nettement la façon dont nous devons appréhender ce phénomène.

Une exceptionnelle source d’informations

Bien que les médias généralistes se concentrent presque exclusivement sur les classements internationaux du niveau moyen des élèves, ces classements n’occupent que peu de pages dans le volumineux rapport final. Bien plus de données portent sur les facteurs déterminants des apprentissages des élèves.

Grâce au degré élevé de comparabilité des données PISA, cette enquête est pour le sociologue une exceptionnelle source d’information sur les inégalités sociales dans l’éducation. Quels sont les pays affichant les inégalités les plus fortes entre élèves autochtones et ceux d’origine immigrée ? Quels pays ont-ils le plus progressé dans l’égalité entre garçon et filles pour l’acquisition des compétences mathématiques ? Ce sont quelques-unes des nombreuses questions souvent ignorées par les journalistes mais qui peuvent utilement être exploitées par les chercheurs comme les décideurs politiques grâce aux rapports PISA.

Pas un mode d’emploi

Comme l’a noté Marie Duru-Bellat, nous devons être particulièrement prudents lorsqu’il s’agit de tirer de ces données descriptives des inférences causales quant aux caractéristiques spécifiques des systèmes éducatifs qui favoriseraient ou inhiberaient les performances des élèves et les inégalités sociales qui y sont liées.

Le potentiel de PISA consiste plutôt à fournir un instrument de suivi robuste et descriptif de la réussite des élèves dans les pays de l’OCDE plutôt que de suggérer des prescriptions politiques prêtes à l’emploi. Il convient de noter, de notre point de vue, que l’OCDE tend plutôt à largement surestimer le potentiel de PISA à cet égard.

Une approche contextuelle de la réussite scolaire

Mais l’intérêt descriptif de ces données ne s’arrête pas aux apprentissages des élèves.

L’étude interroge par questionnaire les étudiants, les personnels enseignants des écoles, mais aussi les parents d’élèves. Ceci permet d’analyser de manière comparative entre pays, et sur la durée, les déterminants contextuels de la réussite scolaire ; la relation entre les ressources des écoles et les résultats de leurs élèves, de mesurer l’influence des ressources culturelles et sociales des familles, ainsi que de nombreux autres phénomènes.

On pourrait ici citer l’absentéisme par exemple : dans quels pays est-il le plus faible, et à l’inverse quelles causes peuvent être invoquées dans les pays moins performants ? Les relations entre élèves et enseignants s’améliorent-elles d’une enquête sur l’autre ou au contraire peut-on voir une détérioration du climat dans les classes ? Dans quels pays l’implication des parents dans la vie scolaire est-elle la plus importante ? PISA nous en apprend beaucoup sur le fonctionnement concret des systèmes éducatifs nationaux.

Des résultats accessibles par tous

La plupart des données et des rapports sont disponibles gratuitement en ligne, ils sont facilement compréhensibles, même pour des non experts, et proposent de bons résumés si l’on veut n’en faire qu’une lecture rapide.

Notre suggestion serait donc de pousser la curiosité jusqu’à consulter le site dédié de l’OCDE au détriment des commentaires ou articles sensationnels trop focalisant. En dehors du risque de contresens ou de mauvais usages, PISA contribue grandement à l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes dans le domaine de l’éducation.

En dessinant les tendances dans le temps et dans l’espace, ces données sur les acquis et les connaissances des élèves, les pratiques pédagogiques, les stratégies d’apprentissage, les inégalités scolaires ou les relations enseignants-enseignés, permettent d’établir un diagnostic des forces et faiblesses de chaque système éducatif et par là-même de formuler un ensemble de priorités politiques basées sur des données de grande qualité.

 Ce texte a été rédigé par Carlo Barone, professeur des universités à Sciences Po - OSC et LIEPP  (traduction Bernard Corminboeuf), et publié par The Conversation, le 18 décembre 2016.
Lien vers l'article :
https://theconversation.com/comment-les-enquetes-pisa-sont-devenues-incontournables-70443
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Sous licence Creative Commons : BY-ND.

POUR EN SAVOIR PLUS

La possession d'animaux de compagnie en France...

...expliquée par la sociologie de la consommation
Nicolas Herpin et Danier Verger
  • Photo Amancay Maahs, Standing Watch [CC BY-NC-ND]Photo Amancay Maahs, Standing Watch [CC BY-NC-ND]

La possession d'animaux de compagnie en France : une évolution sur plus de vingt ans expliquée par la sociologie de la consommation

Nicolas Herpin et Daniel Verger

L'année sociologique 2016/2 (Vol. 66) p. 421-466

Accès à la revue via le portail Cairn

Les satisfactions qu’on peut tirer d’un animal de compagnie peuvent apparaître à un ménage, personne seule ou famille, qui n’en possède aucun et n’en a jamais possédé, sans commune mesure avec les contraintes qu’il impose et les coûts occasionnés par cette présence supplémentaire et pourtant près d’un ménage sur deux continue à en posséder. Pour expliquer cet attachement qui a résisté à la migration de la campagne vers la ville, aux difficultés économiques de l’emploi et aux transformations de la vie conjugale, les sociologues ont privilégié la relation symbolique à l’animal et les attentes largement inconscientes qu’entretient le maître à son égard.

Nous proposons ici d’approcher ce phénomène sous un angle différent. Il n’est pas nécessairement en contradiction avec le précédent, mais il permet de faire ressortir des données importantes et originales, qui restent invisibles dans d’autres perspectives. Dans notre approche quantitative, nécessairement partielle, la possession d’un animal de compagnie est le résultat d’une décision qui n’est pas fondamentalement différente de celle que prend le ménage vis-à-vis des produits de la consommation. Gary Becker (1973 ; 1974) est le premier à avoir appliqué l’analyse économique à ce type de décisions, notamment dans le domaine de la démographie. Dans sa mouvance, il est devenu légitime d’analyser des phénomènes comme le choix du conjoint ou les décisions de fécondité en utilisant les outils de la microéconomie, avec à la base un agent maximisant son utilité sous contraintes. L’analyse présentée s’appuie sur ce type d’ap­proche. Chaque espèce animale offre des opportunités de service que le ménage est en mesure de saisir ou non selon ses ressources budgétaires et le temps libre dont il dispose. Pour surveiller son domicile, aller à la chasse ou donner un compagnon de jeu à son enfant, le ménage ne retient pas le même animal. Car les différentes espèces animales et les différentes races n’ont pas les mêmes capacités à remplir les services divers qu’on attend d’elles. [...]

Bien entendu, l’animal de compagnie a d’autres propriétés, qui peuvent être également étudiées à travers des approches quantitatives [...].

Dans l’étude que nous présentons le nombre d’animaux possédés et leur espèce sont utilisés comme un premier type d’indicateurs : celui des usages possibles de l’animal dans le foyer. En tant qu’instrument présentant une certaine combinaison de propriétés, chaque animal familier est en compétition ou en complémentarité avec d’autres animaux, mais aussi des biens matériels et des services. Tableaux et gravures, plantes et fleurs, mais aussi poissons rouges dans leur bocal se complètent ou s’excluent pour la décoration du logement ; alarme électronique et chien pour sa surveillance ; ronronnement du chat et psychothérapie pour calmer les chagrins des enfants. Un second groupe de caractéristiques concerne les ménages. Leurs besoins, goûts ou préférences dépendent de leur situation matérielle, mais aussi de leurs convictions idéologiques ou morales. [...] l’habitat, le milieu social, la composition du ménage et l’âge sont considérés dans notre analyse comme des contraintes autant que comme les indicateurs de goût caractérisant aussi bien les possesseurs que les non-possesseurs d’animaux de compagnie.

Deux enquêtes ont été réalisées à plus de vingt ans d’intervalle. Elles font apparaître que la France reste également partagée entre possesseurs et non-possesseurs d'animaux de compagnie. Mais cette stabilité du taux de possession n’implique pas que la relation entre l’animal de compagnie et son maître soit restée identique. Sans vouloir attribuer l’évolution observée à celle des seules préférences, il est désormais attendu de l’animal familier moins de services domestiques et plus de compagnie dans les loisirs.

Time, Accumulation and Inequality

Mike Savage, LSE
SCOOPS Seminar MaxPo - OSC, 12 december 2016
  • Photo Michael Fraley - Orange Rolls-Royce 01 [CC BY]Photo Michael Fraley - Orange Rolls-Royce 01 [CC BY]

MaxPo logo
SCOOPS SEMINAR MaxPo jointly with OSC

Monday, December 12 2016 at 12:30 pm

OSC - 98 rue de l'Université Paris 7e, Annick Percheron room

Time, Accumulation and Inequality

with

Mike Savage (LSE)Mike Savage

Professor, London School of Economics and Political Science
Sociology Department

His research focuses on social stratification and inequality, especially the intersectional and cultural dimensions of social inequalities. Savage is the author of many influential books: Class Analysis and Social Transformation (Open University Press, 2000), Culture, Class, Distinction (Routledge, 2009 with Tony Bennett, Elizabeth Silva, Alan Warde, Modesto Gayo-Cal, and David Wright) and Social Class in the 21st Century (Penguin Books, 2015). Savage also works on urban sociology, historical sociology, social theory, and mixed methods. He is a member of the Academy of Social Sciences and Fellow of the British Academy.

Please, register in advance: marina.abelskaiagraziani@sciences-po.fr.

Last paper: "End class wars", Nature, Sept. 2016

The Causal Effects of Course Failure

Andrew Penner, University of California
Séminaire scientifique de l'OSC - 9 décembre 2016
  • Algebra (Photo Dreamingofariz via Flickr - [CC BY])Algebra (Photo Dreamingofariz via Flickr - [CC BY])

Séminaire scientifique de l'OSC 2016-2017

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Georges Lavau

vendredi 9 décembre 2016 de 11h30 à 13h

The Causal Effects of Course Failure

Failure is typically conceptualized as something to be avoided, recent tech firms’ mantra to “fail forward” notwithstanding. Yet in many educational contexts failure is widespread enough to be considered normative. We consider one such case in education, examining the causal effects of repeating Algebra on students’ later achievement. Using administrative data from the California Department of Education, we exploit end of year test score-based discontinuities in first time Algebra takers likelihood of repeating Algebra to estimate causal effects of failure in schools across California. We combine our regression discontinuity estimates from different schools using meta-analysis to examine whether the heterogeneity in the effects that we observe varies by school characteristics. We conclude by highlighting the utility of our approach to understanding the ways that schools shape students' lives by creating meaningful categories more broadly.

Andrew Penner (UCI)

 

Andrew Penner
Associate-Professor in Sociology
University of California, Irvine

 

Entrée libre sur inscription préablable auprès de Marie Ferrazzini.

L'OSC recrute un assistant ingénieur

Assistant en production et analyse de données
Mobilité interne CNRS (NOEMI)
  • L'OSC - 98 rue de l'Université (Paris 7e)L'OSC - 98 rue de l'Université (Paris 7e)

Dans le cadre de la campagne de mobilité interne du CNRS (NOEMI), l’OSC recrute un-e Assistant-e en production et analyse de données.
La personne recrutée participera aux enquêtes sociologiques par entretien ou par questionnaire et réalisera les premiers traitements et interprétations des informations recueillies.
Elle participera à la diffusion des résultats et à l’organisation de manifestations scientifiques.

Une bonne connaissance des SHS et de la sociologie est demandée : discipline, techniques et méthodes d’enquêtes. Lieu de travail : Paris 7e.

Le profil complet du poste (mission, activités, compétences) est disponible ici.

Le site internet dédié à la mobilité intene au CNRS vous apportera toutes les informations utiles à votre évolution professionnelle.
La campagne de mobilité est ouverte du 28 novembre 2016 au 12 janvier 2017 inclus.

L’Observatoire sociologique du changement, OSC est une unité mixte de recherche de Sciences Po et du CNRS (UMR 7049). Il étudie la dynamique d’ensemble des sociétés contemporaines.

Contact et informations à l’OSC : Marie Ferrazzini, Secrétaire générale.

Comment lire la prochaine enquête PISA ?

Marie Duru-Bellat
  • Photo Office de tourisme - Maison d'école en pays Gallo (Saint Gonlay). CC BY-NDPhoto Office de tourisme - Maison d'école en pays Gallo (Saint Gonlay). CC BY-ND

Une fois de plus, la publication en décembre des résultats de la dernière enquête PISA va faire couler, n’en doutons pas, beaucoup d’encre, tout particulièrement dans un contexte de précampagne où les questions d’éducation ne devraient pas être ignorées.

Des enquêtes internationales comparatives
Rappelons en quelques mots que les enquêtes PISA -Programme for International Student Assessment- visent, depuis 2000 et tous les 3 ans (la dernière publiée date de 2013), à évaluer la compréhension de l’écrit, la culture mathématique et la culture scientifique des jeunes de 15 ans, et ceci sur la base de situations de la vie réelle, l’objectif étant d’évaluer la maitrise de skills for life et non de connaissances disciplinaires.
Ont été ajoutées des questions sur la qualité des relations entre professeurs et élèves, ainsi que sur leurs attitudes face au travail scolaire. Ces enquêtes, qui concernent plus d’une soixantaine de pays, ont comme spécificité de porter sur les élèves âgés de 15 ans, et non d’un niveau scolaire donné. D’emblée tournées vers les décideurs publics, elles assument leur vocation à orienter le pilotage des systèmes éducatifs. Pourtant, leur utilisation pose des problèmes variés qui ne sont jamais purement techniques. Examinons-les pour mieux comprendre ce que l’enquête de 2015 peut nous apprendre.

Les limites des enquêtes
Tout d’abord, comme toutes les données d’enquêtes, celles-ci sont inévitablement imparfaites. En particulier, dès lors qu’elles portent sur des échantillons, les estimations chiffrées –en l’occurrence les scores des élèves- sont assorties d’une marge d’incertitude. Alors que les classements sont fortement médiatisés, la position d’un pays n’est souvent pas différente significativement d’un nombre assez élevé de ses voisins. L’oublier conduit à surestimer les écarts entre pays, alors que les écarts de performance les plus importants opposent avant tout les pays riches et les pays pauvres.
Un autre point, méconnu, découle du fait qu’on observe dans PISA les élèves de 15 ans quel que soit leur niveau scolaire. Or, en France, à peine plus de la moitié des élèves de cette population sont à l’heure (ou en avance), les autres ayant redoublé ou fréquentant des filières professionnelles, moins exigeantes scolairement. Ceci, concrètement, fait baisser le score moyen dans les pays comme le nôtre où existe le redoublement (d’où l’intérêt d’examiner spécifiquement le score des élèves n’ayant jamais redoublé, en général très bien situé dans le classement international).
Concernant les épreuves, des réserves ont été émises, notamment en France, sur les possibles « biais culturels » (provenant du fait que l’anglais est source des items, du format de type QCM de nombreux exercices…). Néanmoins, les meilleurs élèves viennent d’aires culturelles très différentes (Finlande, Canada, Corée), et en ce qui concerne la construction et la traduction des épreuves, PISA donne des assurances techniques importantes.
Mais de fait, la difficulté majeure concerne les limites de données transversales, collectées à un moment donné, quand il s’agit d’évaluer et de piloter les systèmes éducatifs. Car les liens observés entre résultats des élèves et politiques éducatives ne sont instructifs à cet égard que si l’on est raisonnablement sûr qu’on a bien affaire à des relations causales.
Or, les résultats, d’une part prennent souvent la forme de corrélations entre deux données (une performance, une caractéristique du système), ce qui peut évidemment masquer nombre de relations non prises en compte ; d’autre part, le caractère transversal des observations ne permet pas de trancher quant à l’impact spécifique de tel aspect du système éducatif, puisque toute la « fabrication » passée des diverses corrélations est ignorée et qu’à 15 ans, on enregistre nécessairement et globalement le résultat de toute la socialisation et la scolarisation antérieures.

Des interprétations très variables
Cela ouvre la porte à de multiples dérapages, les corrélations étant abusivement interprétées selon les préférences idéologiques de chacun.
Prenons l’exemple de l’interprétation des bons résultats finlandais. Si on est syndicaliste, on les met en relation –on les « explique »- avec le niveau élevé des rémunérations et du prestige des enseignants. Si on croit à la pédagogie, on les mettra plutôt en relation avec le suivi individualisé dont bénéficient les enfants en échec. Si on a un a priori favorable à l’autonomie des établissements, on soulignera que les écoles finlandaises ont un niveau d’autonomie plus élevé que les autres pays, en oubliant de préciser que ceci ne concerne que la politique d’évaluations des élèves (pour les autres dimensions de l’autonomie –recrutement des enseignants, budget, admission des élèves-, les écoles finlandaises sont souvent moins autonomes que la moyenne de l’OCDE). Et ainsi de suite…
Or, il est plus que probable que les divers aspects des systèmes jouent de concert, d’où d’ailleurs le caractère très critiquable des « emprunts » d’éléments isolés de tel ou tel système. En outre, la prise en compte du contexte historique et culturel serait nécessaire et c’est peu dire qu’elle est rarement intégrée dans l’analyse.
Comment comprendre l’efficacité remarquable du système japonais, à l’aune de PISA, sans rappeler, pêle-mêle, la valorisation spécifique dont l’éducation est l’objet dans ce pays, l’opinion répandue au Japon selon laquelle tous les enfants sont capables d’apprendre, ou encore, last but not least, le fait que les élèves fréquentent souvent le soir, en sus de leur scolarité normale, des cours de soutien privés... Il n’est pas exclu que l’excellence des performances des élèves japonais tienne à cette école parallèle.
La fragilité des conclusions politiques que l’on peut tirer des corrélations qui sont dégagées dans les enquêtes PISA est donc patente, du fait de la multiplicité des facteurs potentiellement en cause en-deçà de ces corrélations constatées à l’instant t, ce qui rend complètement inadéquate la notion d’efficacité, souvent invoquée dans les commentaires sur les résultats de ces enquêtes. En particulier, quand il s’agit d’évaluer des réformes, il est strictement impossible de dégager des séquences temporelles entre les variables et donc de spécifier des évolutions causales (la variation de tel ou tel paramètre ayant eu tel ou tel effet).

Une enquête ne fait pas une politique
En conclusion, on ne saurait « caler » la politique éducative sur les enquêtes PISA. Tout d’abord parce qu’un pilotage s’appuyant sur des corrélations extraites de leur contexte s’exposerait à des erreurs de préconisation. Mais aussi parce qu’il convient de veiller à ne pas entériner sans discussion les choix éducatifs qui sous-tendent les enquêtes PISA. Ces choix sont effectués de fait par des experts et/ou les instances européennes et les organisations internationales mais ils ne font pas nécessairement l’objet d’une politique explicite et a fortiori de débats démocratiques.
Ici comme ailleurs, privilégier certains indicateurs équivaut à privilégier certains objectifs, puisqu’on évalue les systèmes éducatifs à l’aune de ces indicateurs. Or, la définition des  « compétences pour la vie » incorporée dans PISA fait-elle l’objet d’un consensus, ou encore, pourquoi ne pas donner plus d’importance à des indicateurs sur le bien-être des élèves ?
Pour ce qui est strictement des performances scolaires, on peut également poser la question de savoir si l’excellence d’un système se mesure à l’aune du niveau moyen des performances, et/ou à l’aune du niveau de performance des meilleurs, ou au contraire du niveau auquel on a fait accéder les plus faibles, ou encore à l’homogénéité des performances d’une classe d’âge.
De plus, il serait légitime de distinguer efficacité interne et externe des systèmes éducatif : un système performant est-il un système dont les élèves réalisent des acquis élevés ou qui se placent bien, et s’intègrent bien dans la vie ?
Enfin, les critères macrosociaux censés justifier in fine les politiques éducatives (notamment l’élévation du niveau de formation) mériteraient tout autant d’être l’objet de débats, qu’il s’agisse –OCDE oblige- de la compétitivité ou de la croissance économique, ou d’une cohésion sociale dont la définition et la mesure n’ont rien d’évident.
Un risque et non des moindres engendré par les enquêtes PISA serait d’étouffer tous ces débats par leur simplicité et leur séduction trompeuses, et ce d’autant plus que règne une relative incertitude quant aux objectifs intrinsèques (au-delà du ‘toujours plus ») des politiques éducatives…
Mais de toute évidence, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain et les résultats de la vague 2015 devront être examinés à la loupe…

Ce texte a été rédigé par Marie Duru-Bellat, professeure des universités émérité à Sciences Po - OSC et publié par The Conversation, le 27 novembre 2016.
Lien vers l'article : http://theconversation.com/comment-lire-la-prochaine-enquete-pisa-69430
Sous licence Creative Commons : BY-ND.

POUR EN SAVOIR PLUS

Regards comparés sur les classes moyennes

Brésil, France, Italie
Workshop OSC-CEE, lundi 28 novembre 2016
  • Image Anita Hart, CC BY-SAImage Anita Hart, CC BY-SA

WORKSHOP OSC et CEE

Regards comparés sur les classes moyennes : Brésil, France, Italie

Lundi 28 novembre 2016, de 15h30 à 18h30

OSC, 98 rue de l'Université - 75007 Paris
Salle Annick Percheron

  • Arnaldo BagnascoArnaldo Bagnasco (Professeur émérite, Université de Turin et Docteur honoris causa de Sciences Po) présentera son dernier ouvrage La questione del ceto medio. Un racconto del cambiamento sociale (Il Mulino, 2016)

  • Adalberto_CardosoAdalberto Cardoso (Directeur IESP-IUERJ, Rio de Janeiro) et Edmond Préteceille (Directeur de recherche émérite OSC) interviendront sur la comparaison France-Brésil. Article à paraître : Edmond Préteceille (OSC)"Classes médias no Brasil: do que se trata? Qual o seu tamanho? Como vem mudando?", Dados, Revista de Ciências Sociais, 2016.

Séance animée par Marco Oberti (Directeur de l'OSC).
Langue de travail : anglais et français.

Si vous désirez participer à ce workshop, l'inscription est obligatoire : marie.ferrazzini(at)sciencespo.fr.

Diversité culturelle - Initiation sexuelle - Choix scolaires

Sonia Planson, Loïs Vieillefosse, Jeanne Subtil
Nouvelles doctorantes à l'OSC
  • Sonia Planson, Loïs Vieillefosse et Jeanne Subtil (OSC)Sonia Planson, Loïs Vieillefosse et Jeanne Subtil (OSC)

L'Observatoire Sociologique du Changement a le plaisir d'accueillir pour cette nouvelle année universitaire 3 doctorantes, autour de questions et problématiques très différentes :

  • Sonia Planson étudie la diversité culturelle comme ressource dans le système scolaire en comparant des terrains français et état-uniens. Elle met en relation les activités extra-scolaires et les trajectoires des élèves selon leur origine migratoire ou leur ethnicité. Les différences locales pour proposer une offre extra-scolaire adaptée sont prises en compte, aux côtés des sphères de socialisation par la famille et par les pairs. Ce travail combine une approche statistique et des entretiens qualitatifs.
    Sous la direction de Philippe Coulangeon.

  • Loïs Vieillefosse s'intéresse aux choix scolaires opérés par des parents ayant connu une mobilité sociale ascendante. La transformation des habitus et identités sociales est-elle durable et transmissible ? Des terrains d'étude sont choisis à Londres et Paris. Sa méthodologie est quali/quanti.
    Sous la direction de Agnès van Zanten.

  • Jeanne Subtil a choisi d'étudier certains aspects de la société indienne, notamment le lien entre modernisation (porteuse de développement socioéconomique, meilleur niveau d'éducation ou banalisation du travail des femmes), et autonomisation de la sexualité féminine. L'organisation patrilinéaire et patrilocale, doublée d'une forte endogamie de castes n'empêche pas aujourd'hui des formes d'autonomie sexuelle des femmes issues de la classe moyenne émergente, une individualisation de la vie amoureuse et même une forme de marché sexuel. Entretiens semi-directifs et données d'enquêtes nationales seront exploités.
    Sous la direction de Hugues Lagrange et de Christophe Guilmoto (CEPED - Université Paris Descartes).

Trajectoires et pratiques de mobilité spatiale

Du local au transnational
Workshop - Vendredi 2 décembre 2016 - Paris
  • Réalisation : FNSP-Sciences Po, Atelier de cartographie, 2014Réalisation : FNSP-Sciences Po, Atelier de cartographie, 2014

Journée d'étude - Workshop

Trajectoires et pratiques de mobilité spatiale : du local au transnational

Vendredi 2 décembre 2016
OSC - 98 rue de l'Université, Paris 7e, salle Annick Percheron

Au cours du siècle passé, la mobilité spatiale a connu un développement sans précédent. Autrefois signe distinctif des élites, elle s’est massifiée avec le développement des classes moyennes et de la société de loisirs. Toutefois, la sociologie ne s’est penchée que très partiellement sur ce phénomène et souvent de manière peu attentive à l’analyse empirique. Il y a pourtant, en France et ailleurs, des expériences de recherche qui proposent des outils et des approches analytiques innovantes. Une partie importante de ces expériences sont présentées lors de cette journée d’étude, qui vise à établir un dialogue entre perspectives et disciplines (sociologie, géographie, démographie et science politique) qui partagent un intérêt commun à l’analyse des effets sociaux des mobilités spatiales. La journée d’étude aura ainsi vocation à susciter les échanges scientifiques autour des méthodes pour saisir et des interprétations sociologiques à donner aux transformations des pratiques de mobilité contemporaines.
Cette journée est aussi l’occasion de présenter les premiers résultats de l’enquête Mobilités et trajectoires dans le cycle de vie, administrée auprès du panel ELIPSS (Enquête Longitudinale par Internet pour les Sciences Sociales) en 2016 en France et répliquée en Italie. Dans l’après-midi, le débat s’ouvrira sur la dimension transnationale à l’échelle européenne, en s’appuyant sur l’analyse des données recueilli dans l’enquête EUCROSS (The Europeanisation of Everyday Life: Cross-Border Practices and Transnational Identities among EU and Third-Country Citizens).

Inscription obligatoire auprès de Sylvie Lesur : sylvie.lesur@sciencespo.fr.

PROGRAMME

09.30-10.00  Accueil des participants / Welcome

La mobilité spatiale dans les sciences sociales françaises
Discutante : Anne Muxel (Sciences Po, CEVIPOF)

10.00-10.45 -  Les space-sets des Français et des Italiens: premiers résultats de deux enquêtes parallèles
Aurore Flipo (Sciences Po Grenoble et OSC), Ettore Recchi (Sciences Po, OSC)

10.45-11.15 - Le projet GlocalMap
Arnaud Brennetot (UMR IDEES, Université de Rouen), Sandrine Berroir (Université Paris 7 - UMR Géographie-cités), Claude Grasland (Université Paris 7 - UMR Geographie-cités - CIST), Clarisse Didelon-Loiseau (Université Paris 1 - UMR Géographie-cités - CIST)

11.15-11.30 Pause-café / Coffee break

11.30-12.15 - Bouger pour mieux habiter : la mobilité spatiale professionnelle, un choix résidentiel ?
Nathalie Ortar (LET/ENTPE Vaulx-en-Velin)

12.15-13.00 -  Parcours migratoires et sentiment d'appartenance : une conjugaison complexe
France Guérin-Pace (INED - CIST)

13.00-14.00 Déjeuner / Lunch

Transnational mobilities in Europe
Discussant: Mirna Safi (Sciences Po, OSC)

14.00-14.45 -  Patterns of Transnational Mobilities in Europe
Justyna Salamonska (University of Warsaw), Ettore Recchi (Sciences Po, OSC)

14.45-15.30 - Transnationalism through Consumption in Europe
Laurie Hanquinet (University of York), Mike Savage (London School of Economics)

15.30-16.15 -  Transnational Solidarities in Europe
Juan Díez Medrano (University Carlos III, Madrid), Irina Ciornei (University of Bern), Fulya Apaydin (Institut Barcelona d'Estudis Internacionals)

16.15-16.30 Pause-café / Coffee break

16.30-17.15 - Transnational Identifications among Nationals and Migrants in Europe
Michael Braun (GESIS, Mannheim), Steffen Pötzschke (GESIS, Mannheim)

17.15 - Narratives of Transnationalism
Adrian Favell (University of Leeds), David Reimer (Aarhus University), Janne Jensen (Aarhus University)



Inequality of Educational Returns in France

Effect of Education and Social Background on Occupational Careers
Notes & Documents de l'OSC - Novembre 2016
  • Offres d'emploi sur le site de l'APECOffres d'emploi sur le site de l'APEC

Notes & Documents de l'OSC

OSC's Working Papers Serie

Inequality of Educational Returns in France.
Some Evidence of Change in the Relative Importance of the Effect of Education and
Social Background on Occupational Careers

Milan Bouchet-Valat (INED)
Camille Peugny (CRESPPA, Université Paris 8)
(Sciences Po, OSC, CNRS)

n° 2016-05, Novembre 2016, 32 p.

Download the paper | Téléchargez ce numéro

This paper is an extended version of the chapter about France within the comparative volume edited by F. Bernardi and G. Ballarino (2016), Education, Occupation and Social Origin. A Comparative Analysis of the Transmission of Socio-Economic Inequalities, Cheltenham, Edward Elgar Publishing.

On the basis of the 1977, 1985, 1993 and 2003 Formation & Qualification Professionnelle surveys and various indicators of labour market success, it establishes three main results:
(1) after controlling for education, there still exists a ‘direct’ effect of class origin on labour market success which is visible more at an advanced stage of the occupational career than at its outset;
(2) this ‘direct’ origin effect varies in strength over educational categories, being weaker or non-existent among the higher educated, i.e., a higher social background is to a certain extent able to compensate for less prominent educational assets;
(3) the ‘direct’ origin effect has strengthened in the recent cohorts or the last decade observed.

Cette note est une version longue du chapitre à propos de la France, publié au sein du volume comparatif dirigé par F. Bernardi et G. Ballarino (2016), Education, Occupation and Social Origin. A Comparative Analysis of the Transmission of Socio-Economic Inequalities, Cheltenham, Edward Elgar Publishing.

À partir des enquêtes Formation & Qualification Professionnelle de 1977, 1985, 1993 et 2003 ainsi que de plusieurs indicateurs du degré de réussite professionnelle, elle établit les trois résultats suivants :
- à niveau d’éducation contrôlé, il existe encore un effet ‘direct’ de l’origine sociale sur la réussite professionnelle et cet effet est davantage visible à un stade avancé de la carrière qu’au début ;
- cet effet ‘direct’ de l’origine sociale varie, dans son intensité, avec le niveau d’éducation et s’avère plus faible, voire inexistant, parmi les diplômés de l’enseignement supérieur - en d’autres termes, une origine sociale plus élevée est susceptible de compenser, jusqu’à un certain degré, des ressources scolaires plus faibles ;
- l’effet ‘direct’ de l’origine sociale s’est renforcé dans les cohortes récentes ou la dernière décennie observée.

Louis-André Vallet est Directeur de recherche CNRS à l'OSC. Sociologue quantitativiste, il travaille depuis plusieurs années sur la stratification sociale dans la société française, vue notamment au travers des parcours d'éducation.

Milan Bouchet-Valat est Chargé de recherche à l'INED. Diplômé de Sciences Po, il travaille sur les questions relevant de la stratification sociale et des inégalités et notamment la sociologie du couple (mesures d'homogamie / hypergamie).

Camille Peugny est Maître de conférences à l'Université Paris 8, laboratoire CRESPPA. Ses recherches en cours portent sur les inégalités entre les générations, la stratification affectant les classes populaires et le phénomène de reproduction sociale.

Sukriti Issar - Facsem

Jeudi 17 novembre 2016 12h30
  • Sukriti Issar (OSC)Sukriti Issar (OSC)

Facsem jeudi 17 novembre 2016 , salle Jean Monnet, 56 rue Jacob, 75006 Paris, 12h30-14h30 :

Sukriti Issar, Assistant Professor à l'Observatoire sociologique du changement de Sciences Po (OSC) présente ses recherches autour du thème : "A historical perspective on informal housing".


Giacomo Parrinello, Assistant Professor au Centre d'histoire de Sciences Po présente ses travaux autour du thème : "The Nature of Modernity: Water and Development in the Po River Basin, 1860-2000".

Inscription obligatoire : marina.abelskaiagraziani@sciencespo.fr.

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Forum de la recherche à Sciences Po

à la rencontre des chercheurs...
Mardi 15 novembre 2016
  • Forum de la recherche à Sciences Po, 15 novembre 2016Forum de la recherche à Sciences Po, 15 novembre 2016

Les recheches conduites à Sciences Po couvrent le droit, l'économie, l'histoire, la science politique et la sociologie et se déploient dans onze unités de recherche et des programmes transversaux.

La communauté scientifique compte plus de deux cent vingt membres et de trois cents cinquante doctorants. Bénéficiant  d’une reconnaissance internationale, leurs travaux portent sur une grande variété de thèmes tels que l'éducation, les démocraties, le développement urbain, la globalisation ou la santé publique.

Le Forum de la recherche c'est une journée unique, le mardi 15 novembre prochain, pour rencontrer des chercheurs et prendre connaissance de toute l'activité scientifique de Sciences Po, des moyens d'en bénéficier, voire d'y participer ! Venez nombreux !

  •  Un salon

De 10h à 18h, 27, rue Saint-Guillaume. Entrée libre.
Découvrez les labos et l'École doctorale, discutez avec des chercheurs, renseignez-vous sur les sujets de recherches, les publications en Open access...

Si vous envisagez de faire des études doctorales, vous y trouverez des informations sur les conditions d'accueil dans les labos, les parcours doctoraux et le métier de chercheur.
Entrée libre pour Sciences Po - Inscriptions au salon obligatoire pour les externes

  • Des conférences-débats

12h30-14h30 : Le web peut-il sauver la démocratie ? avec Dominique Cardon
Inscriptions : Sciences Po *** Externes


14h45-16h45 : Être ou ne pas être chercheur avec Philippe Bezès et Elissa Mailänder
Inscriptions : Sciences Po *** Externes

  • Des discussions

Des chercheurs répondent à vos questions autour de 2 questions de fond :

12h30-13h00 - La finance au pouvoir ? avec Pierre François, sociologue
Inscriptions : Sciences Po *** Externes

17h00-17h30  - Encourager les innovations avec Emeric Henry, économiste
Inscriptions : Sciences Po   *** Externes


Contact : helene.naudet@sciencespo.fr

L’incorporation spatiale des immigrés en France : étude des déterminants des trajectoires résidentielles

Soutenance de thèse
Haley McAvay, 21 novembre 2016
  • Photo Julien O, "Low rent for birds" - CC BY-NC-NDPhoto Julien O, "Low rent for birds" - CC BY-NC-ND

Dans le cadre du programme doctoral de Sociologie de Sciences Po, Haley McAvay soutiendra sa thèse le lundi 21 novembre 2016 à 14h30 en salle de réunion du 199 boulevard Saint-Germain, Paris 7e.

Haley McAvay

L’incorporation spatiale des immigrés en France :
étude des déterminants des trajectoires résidentielles

Membres du jury :

Philippe COULANGEON (CNRS), Roland RATHELOT (Warwick University), Mirna SAFI (Directrice de recherche, Sciences Po), Aliya SAPERSTEIN (Stanford University), Patrick SIMON (INED), Maarten van HAM (Delft university of Technology)

Cette thèse a pour objet d'explorer les situations résidentielles des immigrés et de leurs descendants en France. S'appuyant sur deux grandes sources statistiques, les analyses portent sur les caractéristiques des quartiers, l'accès au logement, la mobilité résidentielle ainsi que la transmission intergénérationnelle des situations résidentielles. Une attention particulière est portée sur les déterminants individuels et contextuels de ces disparités ainsi que la manière dont elle relèvent d'une forme d'inégalité ethnoraciale en France.

Accès réservé aux publics internes à Sciences Po et aux personnes préalablement inscrites.

Les corps de l’énarchie. Recompositions de l’Etat et stabilité du profil des hauts fonctionnaires

François Denord (CSE - EHESS)
Séminaire scientifique de l'OSC - 4 novembre 2016
  • L'antenne de l'ENA à Paris (photo Tales of a Wanderer via Flickr - CC BY-NC)L'antenne de l'ENA à Paris (photo Tales of a Wanderer via Flickr - CC BY-NC)

Séminaire scientifique de l'OSC 2016-2017

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Georges Lavau

vendredi 4 novembre 2016 de 11h30 à 13h

Les corps de l’énarchie.
Recompositions de l’Etat et stabilité du profil des hauts fonctionnaires

L’école nationale d’administration (ENA) se voit souvent prêter un rôle central dans la reproduction de la classe dirigeante française. Entre les positions de pouvoir auxquelles elle conduit, les cartes ont cependant été largement rebattues ces dernières années : le rôle de l’Etat a changé ; la prise de décision s’effectue davantage à l’international ; le pouvoir économique supplante bien souvent le politique. Sur la base d'une enquête portant sur les trajectoires de 1100 énarques, la recherche présentée s’intéresse aux transformations qui ont pu affecter les carrières des hauts fonctionnaires. Alors que l’Etat s’est largement retiré de la sphère économique, les énarques ont-ils tendance à davantage quitter le service public que par le passé et jouent-il un rôle moindre dans la prise de décision publique ?

François Denord (CNRS)

 

François Denord est chargé de recherche CNRS au Centre de Sociologie Européenne (CESSP-EHESS). Ses travaux comportent souvent une perspective historique, qu'il traite du néo-libéralisme français, des élites ou des doctrines et politiques économiques.
Il est le rédacteur en chef de la revue Actes de la recherche en sciences sociales.


Racial Mobility: The Dynamics of Race and Inequality

Aliya SAPERSTEIN
Séminaire joint LIEPP/OSC, vendredi 18 novembre 2016
  • A business concept - networking or teamwork, Varina Patel (via Shutterstock) A business concept - networking or teamwork, Varina Patel (via Shutterstock)

LIEPP's Discriminations and Social Inequalities Research Group and
Observatoire sociologique du changement (OSC)

Racial Mobility: The Dynamics of Race and Inequality

Aliya SAPERSTEIN

Friday, November 18th, 2016

12:30 pm - 2:00 pm

LIEPP's Seminar Room

LIEPP's Office, 1st Floor, 254 bvd Saint-Germain - 75007 Paris

Interested participants should register here

Aliya SAPERSTEIN (Stanford University) 

Aliya Saperstein

Professor Saperstein is LIEPP-OSC Visiting Professor from November 14th to December 14th 2016. She received her B.A. in Sociology from the University of Washington and her Ph.D. in Sociology and Demography from the University of California-Berkeley. In 2016, she received the Early Achievement Award from the Population Association of America. She has also been a Visiting Scholar at the Russell Sage Foundation. Her research focuses on the social processes through which people come to perceive, name, and deploy seemingly immutable categorical differences —such as race and sex—and their consequences for explaining, and reinforcing, social inequality. 

 

Abstract of the paper

Saperstein will introduce a "racial mobility" perspective that brings together constructivist theories of race, a social psychological approach to categorization, and the tools of sociological studies of social mobility to make the case for a more dynamic understanding of the relationship between race, discrimination, and social inequality. In particular, she argues that a person’s race or ethnicity should be conceptualized as a changeable characteristic more like their occupational or marital status than their year or place of birth. Evidence for this perspective is presented from different historical periods in the U.S., across multiple outcomes and datasets, and is consistent with results from controlled experiments. Similar patterns of selective fluidity also are evident beyond the U.S. – from the 18th century Spanish American colonies to the Roma in contemporary Europe. This “racial mobility” highlights the socially constructed nature of race without losing sight of the remarkable persistence of racialized advantage and disadvantage.

Agnès van Zanten

Docteur honoris causa de l'Université de Genève
14 octobre 2016
  • La cérémonie Dies academicus, Université de GenèveLa cérémonie Dies academicus, Université de Genève
  • La cérémonie Dies academicus, Université de GenèveLa cérémonie Dies academicus, Université de Genève

Agnès van Zanten, directrice de recherche CNRS à l'OSC, a reçu le titre de docteur honoris causa de l'Université de Genève, vendredi 14 octobre 2016, au cours de la cérémonie Dies academicus, placée cette année sous le signe du développement durable.

La captation vidéo de la cérémonie est disponible sur le site Web de l'université : http://www.unige.ch/rectorat/dies/ (116 min. - 68'47 pour la lodatio).

Trois autres doctorats honoris causa, une Médaille de l’UNIGE, une Médaille de l’innovation et le Prix Mondial Nessim-Habif ont été décernés à cette occasion.

Pascal Zesiger, doyen de la faculté de psychologie et de sciences de l'éducation, a choisi de débuter sa laudatio par une citation extraite d'une interview au journal Libération datant de 2013 : « le système favorise ceux qui en connaissent les clés ».

Il présente Agnès van Zanten comme une « experte de la profession enseignante, des politiques éducatives, de la mécanique de production des ségrégations et des inégalités d'éducation », ayant mené « l'analyse de toutes les strates de la société dans leur rapport à l'école ». Il ne manque pas de souligner également son "rapport à la fois décomplexé et distancié" entretenu à la formation des élites, un de ses objets de recherche et de publication.

Il rappelle ensuite son parcours : baccalauréat décroché à l'école française Valmont de Lausanne ; études supérieures à Standford et à l'université Paris V ; enseignements et recherches au CNRS, à l'EHESS, et à Sciences Po.

Plusieurs questions de recherche sont rappelées : scolarisation des élèves de milieux populaires (L'école et la périphérie, PUF, 2001) ; stratégies éducatives des parents de classes moyennes (Choisir son école, PUF, 2009) ; production des ségrégations à caractère sexuel, social, ethnique ou racial ; formation des élites dans le cadre de la globalisation de l'éducation (Elites, Privilege ans Excellence, 2015).

Ce doctorat distingue une « expertise particulièrement précieuse dans le contexte portant sur les effets contradictoires de la gouvernance des politiques éducatives par les résultats, l'analyse de la fabrication des discriminations, l'impact des logiques compétitives dans l'enseignement supérieur ».

 

La santé à tout prix. Sociologie du marché français des médicaments génériques

Etienne Nouguez (CSO)
Séminaire scientifique de l'OSC - 14 octobre 2016
  • Photo OSCPhoto OSC

Séminaire scientifique de l'OSC 2016-2017

98, rue de l'Université 75007 Paris - salle Annick Percheron

vendredi 14 octobre 2016 de 11h30 à 13h

La santé à tout prix
Sociologie du marché français des médicaments génériques

Si la consommation de médicaments génériques progresse en France, elle reste largement en deçà des principaux pays européens. Etienne Nouguez étudie le système de santé français et les relations stratégiques entre ses différents acteurs : pouvoirs publics, médecins, pharmaciens, laboratoires pharmaceutiques et patients pour expliciter les raisons de ce retard et les disparités géographiques constatées. A partir de nombreux entretiens de terrain, de rapports, articles de presse et de données statistiques, il dévoile plusieurs enjeux : introduction d'un marché concurrentiel par les prix, nouveau modèle industriel, stratégies statutaires entre professionnels de santé, représentations et hiérarchie de valeurs, mécanismes d'attachement à la marque, civisme, diffusion de l'innovation... 

Etienne Nouguez étudie les interactions entre acteurs politiques, administratifs, experts, industriels, professionnels de santé et consommateurs, pour saisir conjointement les processus de qualification des actes ou des produits thérapeutiques et les dynamiques de structuration de leurs marchés. Ses travaux mobilisent ainsi les apports de la sociologie économique, de la sociologie de la santé et de la sociologie de l’action publique.

Etienne Nouguez (CSO)

 

Etienne Nouguez, Chargé de recherche CNRS
Centre de Sociologie des Organisations

 

A lire
- Sur The Conversation : « Patients, médecins : qui a peur des médicaments génériques ? ».
- Dans l'ouvrage de Sophie Dubuisson-Quellier, « Gouverner les conduites », Presses de Sciences Po, 2016, « Gouverner la concurrence par les prix : la politique française des médicaments génériques ».

Au-delà de la "crise des migrants"

Décentrer le regard
Editions Khartala
  • Photo strassenstriche.net, "Refugees Welcome" (Zurich) [CC BY-NC]Photo strassenstriche.net, "Refugees Welcome" (Zurich) [CC BY-NC]

Couverture de l'ouvrage (Karthala)Au-delà de la crise des migrants : décentrer le regard

Dirigé par Cris Beauchemin et Mathieu Ichou

Karthala, octobre 2016, 200 p., isbn  9782811117337

L'expression « crise des migrants » ou « crise des réfugiés » s’est imposée dans le débat public depuis 2015. Elle fait référence à l’augmentation récente et massive des entrées en Europe de populations en provenance notamment de pays déstabilisés, voire en guerre : Syrie, Afghanistan, Érythrée, etc.

L’objectif de l'ouvrage est de fournir des clés de compréhension en prenant de la distance par rapport aux représentations communes du phénomène. Il prend le parti de ne pas traiter seulement des évènements récents et d’élargir le champ géographique au-delà des frontières européennes.

Le décentrement par les chiffres contribue à prendre la mesure des faits migratoires tels qu’ils sont : sans en masquer l’importance, mais en en précisant l’ampleur et les caractéristiques. Le décentrement historique, ensuite, permet à propos de la crise actuelle de dépasser l’illusion du « jamais vu » sans tomber dans celle du « toujours ainsi ». Enfin, le décentrement géographique remet en cause une représentation des migrations internationales qui seraient réduites à des flux orientés des pays « pauvres » vers les pays « riches ».

TABLE DES MATIÉRES

Première partie
Migrations internationales en Europe : arriver et partir
 1. « Crise des migrants ». Décoder les chiffres (Cris Beauchemin)
 2. Accueillir des « vagues » de migrants en France. Un détour par l’histoire (Cris Beauchemin, Mathieu Ichou et Lionel Kesztenbaum)
 3. « Accueillir toute la misère du monde » ? Le trompe-l’oeil d’une vision misérabiliste de l’immigration (Mathieu Ichou)
 4. Immigration permanente ou migration temporaire ? L’invisibilité des départs de France (Louise Caron)

Seconde partie
Éclairages régionaux
 5. Migration forcée et politiques migratoires. Le cas des réfugiés de syrie au Liban (Lama Kabbanji)
 6. Peur de l’invasion et stéréotypes racistes. L’exemple de la guyane française  (Dorothée Serges Garcia)
 7. Le maroc, de l’émigration à l’immigration  (Audrey Lenoël et Tatiana Eremenko)
 8. migrations d’afrique subsaharienne. Sens et contresens (Cris Beauchemin)

Conclusion
Contrôler les frontières : une cause perdue ?
(Cris Beauchemin et Mathieu Ichou)

 

 

The Influence of social inequality on life satisfaction

Joint-Seminar MaxPo SCOOPS, OSC
Monday, October 10, 2016
  • Photo : Beau Lebens "Happiness" (CC BY-NC)Photo : Beau Lebens "Happiness" (CC BY-NC)

Scoops MaxPo

SCOOPS Lecture MaxPo

Séminaire scientifique de l'OSC 2016-2017

13, rue de l'Université 75007 Paris - salle du Conseil

lundi 10 octobre 2016 de 12h30 à 14h30

The Influence of social inequality on life satisfaction

Discussant: Carlo Barone (OSC).

Martin SCHRÖDER

 

 

Martin SCHRÖDER,
Professor in economic sociology, Marburg University

He holds a professorship for economic sociology at the University of Marburg in Germany. He earned his PhD at the Max Planck Institute for the Study of Societies and spent one year each at Sciences Po Paris and Harvard University. His research focuses on social inequality, welfare states, varieties of capitalism, the influence of morality on economic action, and life satisfaction. In 2013, he has published the monograph Integrating Varieties of Capitalism and Welfare State Research: A Unified Typology of Capitalisms with Palgrave. In 2016, he published the article How Income Inequality Influences Life Satisfaction in the European Sociological Review and the article Varieties of Regulation: How to Combine Sectoral, Regional and National Levels in Regional Studies. He has also published on welfare regimes in journals such as Social Forces and the Journal of Social Policy.

 
 Inscriptions : Marina Abelskaïa-Graziani.

 

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